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3,82

sur 587 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais adoré ce livre quand j'étais lycéenne. Il est resté longtemps au Panthéon de mes favoris. Je l'ai relu et j' ai constaté qu'il avait beaucoup vieilli, ce qui n'est pas le cas d'autres textes de la même époque: Jakobson, Levi- Strauss, Chomsky, Lacan (liste non exhaustive). C'est le propre des écrits très datés, comme les textes parodiques ou pamphlétaires je crois, de finir au rayon vide grenier à côté des idées qu'ils dénonçaient. Même la très belle écriture de Barthes n'apparaît pas clairement dans cette bimbeloterie . Et de nos jours, qu'est donc la petite bourgeoisie devenue? Qui pourrait écrire les Mythologies contemporaines? En attendant je relis aussi Roland Barthes par Roland Barthes, ou encoreSur Racine.
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Le point de départ est très stimulant, et passionnant : prendre des éléments de la vie quotidienne, dans le domaine des loisirs, de la culture, des publicités, de la nourriture... et étudier la fonction symbolique que leur octroie le discours, et donc la langue, qui les érige donc en mythes contemporains. Oui, cela fait réfléchir différemment sur le Tour de France, l'astrologie, les frites... Cependant, on peut regretter la forme, courte, qui empêche d'approfondir sur les thèmes, et donc le traitement reste survolé et non approfondi.
Mais autant cette première partie est intéressante, amusante parfois, accessible aussi, autant la dernière partie qui est purement théorique m'a perdue. Je n'ai ni le vocabulaire, ni la formation, pour comprendre la sémiologie.
Et surtout, Barthes le dit lui-même, le mythe est historique, inscrit dans un contexte. Et ici, le contexte d'écriture du texte est très particulier. Barthes écrit dans la France des Trente Glorieuses, le pays s'enrichit et se modernise. Lorsqu'il critique à longueur de texte les "petits-bourgeois", c'est parce que sociologiquement, de plus en plus de Français accèdent à la classe moyenne, et ont donc le temps et l'argent pour des loisirs (lire des magasines féminins, faire du tourisme...) et pour consommer (publicité pour la lessive, invasion du plastique...). C'est le début de la consommation de masse, ce qui, avec un regard actuel, peut sembler en décalage avec le mythe actuel de la décroissance, ou, sans aller jusqu'au mot mythe, la condamnation du plastique - les bobos actuels, vus par certains comme des Amish, seraient-ils les petits bourgeois des années 50 ? le contexte est aussi celui de la France comme puissance, coloniale, on ne parle encore que "d'événements" en Algérie, sans que cela semble faire réfléchir l'auteur. Enfin, en ce qui concerne la place des femmes dans la société, il ne s'interroge pas sur leurs progrès - il décrit les femmes comme des secrétaires gloussant devant la rubrique astrologie de leur magasine...
Ce contexte est donc particulier, intéressant à prendre en compte. Mais du coup, en lisant le texte aujourd'hui, il me manque des références : j'ai dû chercher le nom de certains coureurs du Tour de France qu'il évoque, des photos de la Citroën 15...
Finalement, ce que ce texte donne envie de faire, c'est de le réécrire actuellement, pour étudier nos mythes - notamment sur le rôle des médias, qu'il semble pressentir, même si pour lui il s'agit exclusivement de la presse écrite.
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Un ouvrage des plus intéressants de par ses analyses de certaines choses / événements des plus quotidiens. Un certain regard sur notre société qui nous permet de voir tout cela d'un autre point de vue. Mon seul regret : le langage parfois trop "pointu" - l'ouvrage est déjà copieux de par les informations distillées, mais le langage de spécialiste en plus oblige à morceler sa lecture. Certains événements analysés reflètent aussi l'époque où cet essai a été écrit et peuvent paraître incompréhensibles au lecteur d'aujourd"hui, mais ce n'est pas le cas de tous. En résumé, un essai des plus intéressants mais à parcourir lentement.
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Bonsoir,
Je vais être clair avec vous, je ne suis pas sûr d'avoir compris tous ses concepts.
Je découvre Roland Barthes et sa pensée.
Bin oui, je ne connais pas tout. Pas vous ?
Mythe, mythologie, culture bourgeoise ou petite-bourgeoise, thèmes marxistes, méta-langage etc...
Plein de connotations qui vont vers mes biais de confirmation, mais qu'en est-il réellement ?
A cette heure, je n'ai pas d'avis tranché. D'où le 3/5.
Je dois digérer cette lecture puis la remettre à l'établi (il rejoint ma pile PAR - Pile à relire).
Au plaisir de lire vos ressentis.
Et à bientôt !
Livresquement vôtre
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Lu dans le cadre de mes études littéraires à la fac. J'avais beaucoup aimé découvrir cet essai et sa lisibilité. Tous les textes ne me parlaient pas forcément mais cette réflexion sur les symboles matériels de notre civilisation (notamment de consommation) est très intéressante.
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Une vision de notre société drôle, une étude ethnographique de la France des années 60-70 par le biais de nos "mythologies"... succulent !
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Très difficile de rédiger une critique au sujet de ce classique de la science sociale car je l'ai trouvé terriblement inégal.
Les analyses de mythes sont intéressantes. Sémiologue réputé, Roland perçoit un combat de catch, une inondation, le goût partagé pour le vin, le tour de France... comme des manifestations de l'idéologie dominante : "l'idéologie petit bourgeois". Avec humour, finesse et intelligence, l'auteur déconstruit le "naturel" de certains événements, de certains gestes, de certaines images et de certains mots en verbalisant les fondements idéologiques qui les sous-tendent. Autre point caractéristique de cet ouvrage : Roland Barthes revendique clairement son parti prix idéologique marxien, jugeant faire de la "sémioclastie" et critiquant à longueur de temps la domination de l'idéologie "petit bourgeois".
Toutefois, à mon sens, la seconde partie annihile tout le plaisir que m'a procurée la lecture de cet ouvrage alors qu'elle n'en représente qu'un quart. Peut-être n'ai-je pas les connaissances nécessaires en matière de sémiologie et de sémantique, mais sa tentative de définition du mythe m'a plus embrouillé l'esprit qu'autre chose. Répétitive et obscure, la tentative d'explication du mythe a remis en cause toutes les leçons que je pensai avoir tirées de la lecture de ce livre.
Si vous attaquez ce livre, un seul conseil : ne lisez pas la seconde partie si vous n'êtes pas rodés à l'analyse des signes et des mots !
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Pour tout dire, la lecture de cet essai m'a laissé sur des sentiments contradictoires.
D'un côté, j'ai trouvé une grande partie de ses analyses particulièrement pertinentes et intéressantes dans la mesure où certains des mythes des années 1950 que Roland Barthes met en lumière sont encore d'une incroyable actualité. Si l'auteur met en avant, entre autres, l'infantilisation véhiculée par le monde bourgeois et son hypocrisie, ce qui est sans doute le plus frappant sont ses analyses sur la condition de la femme et des peuples colonisés qui sont pour le moins annonciatrices des grands combats de notre époque.
Cependant, si beaucoup des conclusions de Barthes ne peuvent que nous inciter à appréhender notre monde avec plus de regard critique, d'autres, en revanche, me semblent plus discutables ou, en tout cas, m'incitent à les aborder avec plus de nuances et de réserves.
Le biais idéologique manifeste avec lequel est écrit ce livre me semble parfois desservir les théories qu'il porte, en fondant par exemple son analyse sur des interprétations sujettes à caution. de ce fait, il semble que Barthes mette parfois la neutralité (certes théorique mais dans l'absolue nécessaire) de son statut de chercheur de côté au profit d'attaques pour le moins hasardeuses contre la bourgeoisie qu'il méprise.
Finalement, ce livre, bien qu'inégal et parfois discutable, est dans l'ensemble très éclairant et donne matière à réfléchir. Il me laisse donc dans l'ensemble une impression mitigée.
Lien : https://mon-imaginarium.wixs..
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Cette note correspond à ma proportion de lisible ; disserter avec talent sur les objets cultes de cette fin des années cinquante c'est plaisant même plus que plaisant quand on a vécu cette période en culottes courtes. Mes préférés : la DS 19, notre voiture familiale en son temps, le tour de France un immortel, le vin, le bifteck et les frites.
Par contre tout le blabla sur la mythologie c'est incompréhensible, genre langage sectaire des cours de pédagogie, de psychologie ou autre secte. le grand vide ; comme si je déchiffrais sans rien comprendre. L'horreur ! Ce qui est le plus fantastique c'est de penser que de gens comprennent tout ça ; une belle leçon d'humilité. Mais comme je n'avais pas pu finir « fragments d'un discours amoureux « du même auteur je me suis accroché et j'ai réussi. Mais est- ce bien ça la lecture ?
Il nous faudrait un nouveau Barthes, puisqu'il s'est fait écrasé bêtement par une camionnette de blanchisserie en traversant la rue des Ecoles. Mais il aurait 105 ans. Car les nouveaux mythes sont là : le jean, le T-shirt, les baskets, la pizza et bien d'autres.
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Barthes veut montrer qu'à l'instar de l'antiquité, la vie moderne secrète des mythes mais des mythes autour de choses ordinaires (steak frites, catch, mariage). Pour ma part, même si j'ai apprécié cet essai j'ai été légèrement déçue au vu des échos qu'il reçoit.
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