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L'appât de bobfutur ami babeliote, “Bijou Yougo, par ici “ a fonctionné, donc me voici en compagnie d'un énergumène, qui en faites est l'auteur lui-même 😁!
Son ami proche qui le qualifie dans une lettre posthume de narcissique, asocial, gynéphobe, vient de se suicider et lui lègue un boulot qui lui était initialement proposé : se rendre en Mongolie pour y écrire un guide.
Notre auteur/ narrateur diplomate de profession et écrivassier comme il se définit modestement, se permet de délirer sur l'état du monde politique, économique, moral....en prenant comme décor ce pays de l'ex-Union soviétique, la Mongolie. Un délire plutôt personnel où le pays sied parfaitement à ses réflexions frôlant l'absurde mais pas si loin des réalités de notre monde. Il déclare lui-même qu'il n'est pas vraiment venu en Mongolie pour écrire un guide mais pour essayer une fois encore d'apprendre quelque chose sur lui-même. Dans un ton de résignation amère et parfois coléreux il déclame , “ ma mission, par exemple, c'est de cracher sur le monde et les hommes , de m'humilier moi-même et d'humilier les autres, de faire le contradicteur “. le contradicteur va se déchaîner à travers divers rencontres burlesques, comme celle d'un évêque protestant dans un bordel qui pour se justifier prétend avoir perdu la foi ( ai, ai, crachat sur le clergé ), Charlotte Rampling venue tourner un film, qui boit un cappucino au bar de son hôtel ( là probablement pas de ai, ai , juste de l'exotisme et se rincer l'oeil ), un américain détourné de son “American Way of life “ devenu sujet du royaume de l'alcoolisme ( ai, ai crachat sur l'Amérique puritaine, celle du sieur Trump ), Tihonov un lama mort dont on ne sait de quel bord il est, qui a embrassé le bouddhisme, a travaillé un peu pour le KGB , ( crachat général 😁). Il arrive même à cracher sur Malevitch, oui, oui le peintre, « un dilettante....il n'était pas mauvais ce Malevitch 😁 »,....heureusement qu'il ne me connaît pas 😆!
Bref il nous entraîne dans un tourbillon incessant, où le lecteur doit se concentrer pour entrevoir les moments de lucidité de ceux du délire total 😊, le délire pour lui étant un moyen d'échapper à un monde sobre et ennuyeux de gens “dévoués à leur famille, au Parti, au peuple et aux acquis de la Révolution “. Délirer, un moyen aussi pour relativiser les réalités de notre monde pas des plus enthousiasmantes à vivre, un point de vu qu'il résume en une phrase simple “ l'absurde et le nihilisme sont les points de vue les plus rationnels pour concevoir le monde “

Bobfutur a totalement raison ce livre est UN BIJOU YOUGO, si vrai que chacun de ses chapitres pourrait être mis en citation. C'est de l'Ecstasy littéraire et bien qu'étant court conseille de le consommer à petite dose pour en profiter, sinon vous serez perduuuuu💀!


“Rien d'étonnant à ce quelqu'un passe à travers un mur. Tout le monde pourrait le faire, mais, par habitude, personne n'essaie. Et en fin de compte, cela améliorait-Il quelque chose ?”
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BIJOU YOUGO
par ici:

En couverture, une exergue, un slogan, ou comme bon vous semble le définir:
« Un type capable de supporter toute la misère du monde sans drogue ou alcool est certainement dépourvu d'âme. »

Suivi d'une pensée de Carlos Fuentes comme épigraphe:
« Mais la raison, ni lente ni paresseuse, nous apprend que sitôt répété, l'extraordinaire devient ordinaire, de même que dès que cesse la répétition, ce qui auparavant passait pour fait commun prend figure de prodige. »

Entre deux, un avis de l'auteur informant que ce livre aurait dû paraître en 1992 aux éditions Svjetlost (Lumières) à Sarajevo, avant que la guerre ne la recouvre de ses ténèbres…

Et puis pour être complet dans l'à-propos, signaler que le titre original « Mongolski bedeker », faisant référence à l'inventeur du guide de voyage moderne, Karl Baedeker, aurait pu être traduit en « Guide Vert de la Mongolie » ou, horreur postmoderne actuelle, Lonely Planet: Mongolia (follow).

Ha, et un petit dernier pour la route (en fait, je ne pense pas que je vais vous parler du livre à proprement dit, ceux qui l'ont lu pourront comprendre pourquoi (pourquoi pas ?) ) : On aimerait bien que les éditions Les Allusifs retrouvent de leur mordant, tout comme l'entière société québécoise, anciennement à la pointe dans l'irrévérence, l'humour et le débat…

Je vous sers un verre ? Faut bien… pour parler de cette auto-fiction quantique, avec dans le rôle du chat peut-être mort un écrivain qui à force de nous raconter toute sa vérité ne cesse de se mentir, ou n'est-ce pas le contraire ?
Mettez-moi cette appellation d'OLNI aux chiottes, et tirez la chasse trois fois. L'auteur a juste envie de proclamer la fin de la littérature, qui pour lui en vouloir ?
Malgré sa tendance à marcher aux murs ou au plafond, et à soutenir que la terre ne PEUT être QUE PLATE, il dispose d'une vraie sagesse propre à être transmise… bon, un peu moins aux femmes qu'il n'a toujours pas comprises, mais il a bien conscience de ce grave handicap….

Et puis merde, vous le lirez si vous le voulez, moi je ne pourrais que geindre sur le grand nombre de ses écrits non-traduits. Je vous laisse, je vais faire semblant plus loin.
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Svetislav Basara né en 1953 est réputé pour être le grand trublion de la littérature serbe. Il a fini d'écrire ce guide de la Mongolie en 1992 « au moment où Sarajevo a été couvert de ténèbres ». Je découvre cet auteur grâce à mon ami bobfutur, mon expert en littérature balkanique.
Ce guide de Mongolie ne se déroule pas en Mongolie. Et ce n'est pas un guide. C'est un ouvrage d'un genre incertain assurément déboussolant. Et décapant. Drôle. Oui. Surtout au début. Après Svetislav Basara dézingue son ouvrage en train de se faire et se regarde dézinguer son ouvrage en train de se faire. Il glose et glose encore sur la boisson, les femmes et ses livres, que je n'ai pas lus. J'ai sué à la fin.
Le narrateur en panne d'inspiration attend un petit miracle. Un de ses amis se suicide et deux jours après son enterrement, il reçoit une lettre du défunt postée le jour de sa mort. le suicidé lui propose de le remplacer comme reporter en Mongolie. Il accepte. Oulan-Bator est un endroit pas « plus merdique que l'endroit où il vit ». A l'hôtel il rencontre un bel échantillon d'humanité : un évêque hollandais amateur de bordels, le reporter d'un journal américain éteint depuis longtemps, un officier russe devenu Lama, le partenaire français d'Emmanuelle, un psychanalyste italien et Charlotte Rampling. Ces messieurs-dame se retrouvent au bar de l'hôtel et tiennent des conférences érudites et parfaitement vaines en buvant de la vodka. Il y est question de Dieu, du diable, de la vie, de la mort etc. Charlotte Rampling passe huit mois sur douze à Oulan-Bator. Si, si.
Le voyage vaut le détour mais il est fatigant. Prévoir un bon oreiller.
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Un bijou d'absurdité et d'humour, j'y retourne régulièrement, et l'ai offert une bonne vingtaine de fois.
Ce livre n'est pas un guide, et la Mongolie où il se déroule ne se trouve que dans la tête du narrateur. Aussi difficile à résumer quà oublier.

Si Boris Vian avait un fils, il s'appellerait Svetislav Basara.
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L'auteur serbe originaire de Baïna-Batcha se retrouve, par un ami décédé, à partir en Mongolie pour écrire un guide de voyage, dans les années 1980.
Nous ne savons pas s'il s'agit d'un vrai voyage ou d'un voyage imaginaire avec des personnages inventés dans le zombie qui ne sent pas trop mauvais M. Mercier.
En résumé, je n'ai pas du tout accroché, pas aimé. Heureusement que ce livre ne dépasse pas les 150 pages c'est la raison pour laquelle je suis parvenue au bout...
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Voila un OLNI (Objet Littéraire Non Identifie) qui a atterri dans notre bibliothèque je ne sais trop comment. Alors contrairement a ce que le titre peut laisser croire, ce n'est pas un guide touristique mais plutôt un récit qui vogue entre absurde et burlesque, entre folie et extravagance, entre on ne sait pas bien quoi et rien de très commun.
Un livre en deux parties. Une première partie qui donne son titre au récit ou le personnage principal (alias l'auteur) est envoyé en Mongolie suite a la lettre qu'il reçoit d'un ami, quelques jours après le suicide de ce dernier. La-bas, il rencontre divers personnages improbables, prétextes a des discussions de tout genre. L'absurde sert parfois la réflexion, mais pas toujours. Dans la seconde partie, l'auteur tente un peu de donner une justification a la première partie et pose ses névroses sur le papier, laissant souvent l'impression de juste tenter de noircir des pages … C'est pourtant dans cette seconde partie que j'ai trouve 2 passages qui éclairent assez bien le livre et/ou qui en résume la forme. Je les pose tels quels:

« … et nous nous sommes appliques avec entrain a détruire les formes, a dénigrer le temps et a nous moquer des lieux. »

« L'option stratégique de mon roman comprend 3 directions: La première : réunir d'une manière sélective un certain nombre de choses qui méritent d'être sauvées de la lèpre de ce monde. La deuxième: créer une oeuvre qui ne présentera aucune référence a la réalité de l'Etat. La troisième: introduire dans ce monde, par manipulation littéraire, un certain nombre de choses, de notions et d'être qui ne font pas partie de sa structure »

Au final, je reste cependant sur une impression mitigée … J'aime les « démonstrations par l'absurde » mais ici, j'ai plus eu un sentiment global d'absurdité gratuite, de manque de profondeur … mais peut-être est-ce du a une volonté que j'ai de donner du sens a l'absurde et de ne pas en voir sa beauté ?
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Que dire de ce roman si ce n'est qu'il est complètement inattendu, iconoclaste ? Je suis néanmoins partagé à la fois par une écriture originale, des thèmes abordés à foison et traités "philosophiquement" et par une certaine misogynie, misanthropie et un pessimisme ambiants trop présents.
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http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/search/label/Basara

Extrait :

Svetislav Basara est un écrivain serbe qui est à la littérature ce que Cioran est à la philosophie. le Guide de Mongolie n'a rien d'un guide touristique ; c'est un violent pamphlet contre l'humanité, tout simplement. C'est la charge des cavaliers de l'Apocalypse sur le monde et rien ne résiste, tout explose : le style, la logique narrative, les idées.
Ce petit roman commence par l'enterrement d'un ami de l'auteur qui s'est suicidé. Basara assiste à son enterrement, puis va se soûler avec le pope qui s'est occupé de la cérémonie (« Il nous faut boire. C'est tout ce que nous pouvons faire pour notre salut. »). le ton est immédiatement donné. Comme l'explique le pope, ce n'est pas de la mort qu'il faut avoir peur, mais de la vie :

« C'est là que grouillent les diables noirs, les sorcières, les magiciens, les esprits malins. »
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Dans l'ensemble, c'est sur une impression mitigée que l'auteur me laisse. J'ai vraiment été absorbée par la première partie, où l'absurde et l'autodérision étaient bien présents mais avec un minimum de logique. La seconde partie en revanche... Je n'ai vraiment pas réussi à suivre le raisonnement de l'auteur (en avait-il un?). Je l'ai fini parce que je n'allais pas abandonner un livre alors qu'il me restait 30 pages à lire, mais je n'en étais pas loin. J'aime l'absurde, mais l'absurde avec un peu de profondeur, là, j'ai eu l'impression que l'auteur écrivait pour combler les pages manquantes. Cependant, cette deuxième partie est décisive pour la compréhension du roman et quelques passages méritent d'être lus.

En conclusion, je suis contente d'avoir lu ce livre. Est-ce que je le relirais? Je ne sais pas du tout... Si j'ai envie de me retourner le cerveau une nouvelle fois, et que ma curiosité face à ces passages incompris (comprenez lus en diagonale) me prend, peut-être. Mais ce jour-là n'aura pas lieu cette année! Sinon, ce n'est pas un mauvais livre. Si vous êtes adepte de l'absurde, du burlesque, de l'extravagance, vous risquez de l'adorer! Il est évident que ce livre marque, et que l'auteur à pris plaisir à nous provoquer pour nous faire réfléchir. Ce n'est pas un roman qui sera apprécié par tout le monde, loin de là, vous êtes seuls juges de vos attentes livresques. Cet ovni littéraire mérite néanmoins d'être connu.
Lien : http://un--monde--livresque...
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