AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gojko Lukic (Traducteur)Gabriel Iaculli (Traducteur)
EAN : 9782264046475
144 pages
10-18 (19/06/2008)
3.17/5   44 notes
Résumé :
Un écrivain serbe est dépêché en Mongolie pour y écrire un guide de voyage. Lui qui rêvait de s'extirper de sa morosité quotidienne, atterrit dans un pays perdu, lieu de tous les possibles - où, de temps à autre, on brûle encore des sorcières. Il échoue au bar de l'hôtel Gengis Khan à Oulan-Bator, où il voit défiler un évêque hollandais égaré dans un rêve, un officier russe devenu lama, un mort vivant au passé lubrique et même l'énigmatique Charlotte Rampling. Que t... >Voir plus
Que lire après Guide de MongolieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'appât de bobfutur ami babeliote, “Bijou Yougo, par ici “ a fonctionné, donc me voici en compagnie d'un énergumène, qui en faites est l'auteur lui-même 😁!
Son ami proche qui le qualifie dans une lettre posthume de narcissique, asocial, gynéphobe, vient de se suicider et lui lègue un boulot qui lui était initialement proposé : se rendre en Mongolie pour y écrire un guide.
Notre auteur/ narrateur diplomate de profession et écrivassier comme il se définit modestement, se permet de délirer sur l'état du monde politique, économique, moral....en prenant comme décor ce pays de l'ex-Union soviétique, la Mongolie. Un délire plutôt personnel où le pays sied parfaitement à ses réflexions frôlant l'absurde mais pas si loin des réalités de notre monde. Il déclare lui-même qu'il n'est pas vraiment venu en Mongolie pour écrire un guide mais pour essayer une fois encore d'apprendre quelque chose sur lui-même. Dans un ton de résignation amère et parfois coléreux il déclame , “ ma mission, par exemple, c'est de cracher sur le monde et les hommes , de m'humilier moi-même et d'humilier les autres, de faire le contradicteur “. le contradicteur va se déchaîner à travers divers rencontres burlesques, comme celle d'un évêque protestant dans un bordel qui pour se justifier prétend avoir perdu la foi ( ai, ai, crachat sur le clergé ), Charlotte Rampling venue tourner un film, qui boit un cappucino au bar de son hôtel ( là probablement pas de ai, ai , juste de l'exotisme et se rincer l'oeil ), un américain détourné de son “American Way of life “ devenu sujet du royaume de l'alcoolisme ( ai, ai crachat sur l'Amérique puritaine, celle du sieur Trump ), Tihonov un lama mort dont on ne sait de quel bord il est, qui a embrassé le bouddhisme, a travaillé un peu pour le KGB , ( crachat général 😁). Il arrive même à cracher sur Malevitch, oui, oui le peintre, « un dilettante....il n'était pas mauvais ce Malevitch 😁 »,....heureusement qu'il ne me connaît pas 😆!
Bref il nous entraîne dans un tourbillon incessant, où le lecteur doit se concentrer pour entrevoir les moments de lucidité de ceux du délire total 😊, le délire pour lui étant un moyen d'échapper à un monde sobre et ennuyeux de gens “dévoués à leur famille, au Parti, au peuple et aux acquis de la Révolution “. Délirer, un moyen aussi pour relativiser les réalités de notre monde pas des plus enthousiasmantes à vivre, un point de vu qu'il résume en une phrase simple “ l'absurde et le nihilisme sont les points de vue les plus rationnels pour concevoir le monde “

Bobfutur a totalement raison ce livre est UN BIJOU YOUGO, si vrai que chacun de ses chapitres pourrait être mis en citation. C'est de l'Ecstasy littéraire et bien qu'étant court conseille de le consommer à petite dose pour en profiter, sinon vous serez perduuuuu💀!


“Rien d'étonnant à ce quelqu'un passe à travers un mur. Tout le monde pourrait le faire, mais, par habitude, personne n'essaie. Et en fin de compte, cela améliorait-Il quelque chose ?”
Commenter  J’apprécie          9313
BIJOU YOUGO
par ici:

En couverture, une exergue, un slogan, ou comme bon vous semble le définir:
« Un type capable de supporter toute la misère du monde sans drogue ou alcool est certainement dépourvu d'âme. »

Suivi d'une pensée de Carlos Fuentes comme épigraphe:
« Mais la raison, ni lente ni paresseuse, nous apprend que sitôt répété, l'extraordinaire devient ordinaire, de même que dès que cesse la répétition, ce qui auparavant passait pour fait commun prend figure de prodige. »

Entre deux, un avis de l'auteur informant que ce livre aurait dû paraître en 1992 aux éditions Svjetlost (Lumières) à Sarajevo, avant que la guerre ne la recouvre de ses ténèbres…

Et puis pour être complet dans l'à-propos, signaler que le titre original « Mongolski bedeker », faisant référence à l'inventeur du guide de voyage moderne, Karl Baedeker, aurait pu être traduit en « Guide Vert de la Mongolie » ou, horreur postmoderne actuelle, Lonely Planet: Mongolia (follow).

Ha, et un petit dernier pour la route (en fait, je ne pense pas que je vais vous parler du livre à proprement dit, ceux qui l'ont lu pourront comprendre pourquoi (pourquoi pas ?) ) : On aimerait bien que les éditions Les Allusifs retrouvent de leur mordant, tout comme l'entière société québécoise, anciennement à la pointe dans l'irrévérence, l'humour et le débat…

Je vous sers un verre ? Faut bien… pour parler de cette auto-fiction quantique, avec dans le rôle du chat peut-être mort un écrivain qui à force de nous raconter toute sa vérité ne cesse de se mentir, ou n'est-ce pas le contraire ?
Mettez-moi cette appellation d'OLNI aux chiottes, et tirez la chasse trois fois. L'auteur a juste envie de proclamer la fin de la littérature, qui pour lui en vouloir ?
Malgré sa tendance à marcher aux murs ou au plafond, et à soutenir que la terre ne PEUT être QUE PLATE, il dispose d'une vraie sagesse propre à être transmise… bon, un peu moins aux femmes qu'il n'a toujours pas comprises, mais il a bien conscience de ce grave handicap….

Et puis merde, vous le lirez si vous le voulez, moi je ne pourrais que geindre sur le grand nombre de ses écrits non-traduits. Je vous laisse, je vais faire semblant plus loin.
Commenter  J’apprécie          4119
Svetislav Basara né en 1953 est réputé pour être le grand trublion de la littérature serbe. Il a fini d'écrire ce guide de la Mongolie en 1992 « au moment où Sarajevo a été couvert de ténèbres ». Je découvre cet auteur grâce à mon ami bobfutur, mon expert en littérature balkanique.
Ce guide de Mongolie ne se déroule pas en Mongolie. Et ce n'est pas un guide. C'est un ouvrage d'un genre incertain assurément déboussolant. Et décapant. Drôle. Oui. Surtout au début. Après Svetislav Basara dézingue son ouvrage en train de se faire et se regarde dézinguer son ouvrage en train de se faire. Il glose et glose encore sur la boisson, les femmes et ses livres, que je n'ai pas lus. J'ai sué à la fin.
Le narrateur en panne d'inspiration attend un petit miracle. Un de ses amis se suicide et deux jours après son enterrement, il reçoit une lettre du défunt postée le jour de sa mort. le suicidé lui propose de le remplacer comme reporter en Mongolie. Il accepte. Oulan-Bator est un endroit pas « plus merdique que l'endroit où il vit ». A l'hôtel il rencontre un bel échantillon d'humanité : un évêque hollandais amateur de bordels, le reporter d'un journal américain éteint depuis longtemps, un officier russe devenu Lama, le partenaire français d'Emmanuelle, un psychanalyste italien et Charlotte Rampling. Ces messieurs-dame se retrouvent au bar de l'hôtel et tiennent des conférences érudites et parfaitement vaines en buvant de la vodka. Il y est question de Dieu, du diable, de la vie, de la mort etc. Charlotte Rampling passe huit mois sur douze à Oulan-Bator. Si, si.
Le voyage vaut le détour mais il est fatigant. Prévoir un bon oreiller.
Commenter  J’apprécie          3512
Voila un OLNI (Objet Littéraire Non Identifie) qui a atterri dans notre bibliothèque je ne sais trop comment. Alors contrairement a ce que le titre peut laisser croire, ce n'est pas un guide touristique mais plutôt un récit qui vogue entre absurde et burlesque, entre folie et extravagance, entre on ne sait pas bien quoi et rien de très commun.
Un livre en deux parties. Une première partie qui donne son titre au récit ou le personnage principal (alias l'auteur) est envoyé en Mongolie suite a la lettre qu'il reçoit d'un ami, quelques jours après le suicide de ce dernier. La-bas, il rencontre divers personnages improbables, prétextes a des discussions de tout genre. L'absurde sert parfois la réflexion, mais pas toujours. Dans la seconde partie, l'auteur tente un peu de donner une justification a la première partie et pose ses névroses sur le papier, laissant souvent l'impression de juste tenter de noircir des pages … C'est pourtant dans cette seconde partie que j'ai trouve 2 passages qui éclairent assez bien le livre et/ou qui en résume la forme. Je les pose tels quels:

« … et nous nous sommes appliques avec entrain a détruire les formes, a dénigrer le temps et a nous moquer des lieux. »

« L'option stratégique de mon roman comprend 3 directions: La première : réunir d'une manière sélective un certain nombre de choses qui méritent d'être sauvées de la lèpre de ce monde. La deuxième: créer une oeuvre qui ne présentera aucune référence a la réalité de l'Etat. La troisième: introduire dans ce monde, par manipulation littéraire, un certain nombre de choses, de notions et d'être qui ne font pas partie de sa structure »

Au final, je reste cependant sur une impression mitigée … J'aime les « démonstrations par l'absurde » mais ici, j'ai plus eu un sentiment global d'absurdité gratuite, de manque de profondeur … mais peut-être est-ce du a une volonté que j'ai de donner du sens a l'absurde et de ne pas en voir sa beauté ?
Commenter  J’apprécie          10
Un bijou d'absurdité et d'humour, j'y retourne régulièrement, et l'ai offert une bonne vingtaine de fois.
Ce livre n'est pas un guide, et la Mongolie où il se déroule ne se trouve que dans la tête du narrateur. Aussi difficile à résumer quà oublier.

Si Boris Vian avait un fils, il s'appellerait Svetislav Basara.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce monde est horrible précisément parce que personne ne laisse personne en paix, que nous sommes tous, au plus profond de nous-mêmes, des tyrans et des réformateurs, pour parler sans détours: chacun de nous a la folle idée de refaire le monde-ni plus ni moins- conformément à ses opinions et ses besoins. L’ampleur du mal que telle ou telle personne va pouvoir faire autour d’elle ne dépend que de ses aptitudes et des caprices du sort. C’est pourquoi je n’ai jamais eu de haine, de mépris, de dégoût pour les grands méchants de l’histoire. Néron, Caligula, Hitler, Staline ne sont que vous ou moi placés sous microscope et agrandis quelques milliers de fois. Soyons objectifs: les créatures insignifiantes qui nous entourent nous font beaucoup plus de mal. A qui Hitler a-t-il flanqué une gifle, qui a-t-il dénoncé à l’avenir police ? Ce ne sont pas les grands méchants qui nous ont asservis. C’est nous qui les avons conçus , élevés au-dessus de la médiocrité , placés sur les trônes afin de nous décharger sur eux de notre culpabilité.
Commenter  J’apprécie          364
Je suis allé à l’enterrement , j’ai subi encore une fois le spectacle de l’effort déployé par l’assistance en vue de revêtir de dignité cette chose répugnante que sont la mort et l’enfouissement du cadavre; m’étant assuré cette fois encore que ce genre de tentative aboutit à l’échec, je suis parti avec l’intention de rentrer chez moi.
Commenter  J’apprécie          320
La meilleure preuve du péché originel et de la corruption de notre nature c’est ce besoin de nous justifier, de nous justifier quotidiennement pour tout ce que nous faisons.
Commenter  J’apprécie          441
-Seul l'alcool, m'a-t-il dit, ce désinfectant souverain, est capable d'éradiquer les bêtises qui se sont accumulées dans le cerveau. Il y a des moyens encore plus efficaces, mais ils sont mortels. Si tu rencontres un homme qui ne boit pas, fuis-le comme la peste. Un type capable de supporter toute la misère du monde sans drogue ou sans alcool est certainement dépourvu d'âme.
Commenter  J’apprécie          110
Cette année-là, année du dragon de fer selon le calendrier chinois, si le printemps avait été vieux jeu, l’été fut extravagant. Il neigea deux fois en juillet, une fois le jour ne se leva point, et la nuit dura ainsi quarante-huit heures. Tout alla à l’avenant, jour après jour. Il ne se passait rien
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : littérature serbeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

Quizz Bienvenue à Goma

1°/ Comment s'appelle le personnage principal ?

Lucie
Elisa
Elsa

10 questions
81 lecteurs ont répondu
Thèmes : génocide , journalisme , romanCréer un quiz sur ce livre

{* *}