Tout d'abord merci à Babelio pour l'opération Masse critique et à l'Atelier de l'agneau pour l'envoi du livre.
Quand j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai été séduite : j'adore les nouvelles, et j'adore tout ce qui touche au fantastique et laisse libre cours à l'imagination de l'auteur. Mais je ne connaissais pas l'auteur...
Claude Bauwens est belge et a publié essentiellement des textes courts et poétiques. Impossible de trouver une biographie plus approfondie...
Quant au livre, il se divise en 3 parties : "Le hameau perdu", "La dernière position" et "La dérive des rêves". A part pour quelques textes de la deuxième partie, les nouvelles sont très courtes : une page et demi en moyenne. Ça laisse le temps de les digérer...
L'intégralité du recueil contient des thèmes récurrents, probablement des obsessions de l'auteur. Voici les principaux :
-l'école (a-t-il été un jour professeur ??)
-la déambulation, l'idée de labyrinthe et des lieux qui changent à mesure qu'on avance
-la gare et le train (qu'il rate toujours)
-le cauchemar
-un monde apocalyptique (maison en ruine, friche, brouillard, obscurité)
-la forêt et le jardin
-la neige
-la couleur bleu
-le vélo
-le vertige et l'à-pic ainsi que la verticalité (il monte souvent des étages, comme des lieux successifs)
-la famille (sa tante, sa femme, sa mère, qui peuvent se confondre en une seule et même personne).
La notion d'irréel est omniprésente, car dans cet univers sombre, il est difficile pour le lecteur de s'identifier au narrateur. Ces textes torturés sont très personnels et peuvent avoir un effet de catharsis pour l'auteur, qui se libère ainsi par l'écriture. Sur la quatrième de couverture, Patrick Leleu a écrit "
Claude Bauwens est toujours en attente du pire". C'est vrai qu'on est sur le qui-vive, se demandant ce qu'il va se passer pour le narrateur.
Mais pour moi, l'auteur n'a pas laissé suffisamment de place au lecteur dans son livre. A part en ressortir un brin déprimé, avec un sentiment de malaise, je ne suis pas rentré dans son univers, ses textes ne m'ont pas touchés.
Je suis assez hermétique à ce genre de textes en lien avec la vie de l'auteur (enfin c'est mon hypothèse de penser que les textes sont un genre d'autofiction, où l'auteur se met en scène), d'autant plus quand celui-ci est inconnu et qu'on ne peut donc pas faire le parallèle avec sa vie, expliquer des passages du recueil par des éléments biographiques.
Un ouvrage à réserver aux férus de prose contemporaine sortant des chemins battus ! Un peu trop élitiste et spécial à mon goût.