On n'aime pas qui on veut. On aime qui on peut.
Mieux vaut inspirer des regrets que des remords et, en tel cas, les laisser prospérer dans le dépaysement.
Saisi, l'œil fixé à travers les carreaux sur la basse Marne d'été aux berges surchargées de saucissonneurs à bouteille, de filles vautrées parmi les papiers gras, je ne trouvais rien à dire.
Autour du lit à colonnes et courtines, surabondent les restes d'un passé cossu, dont vraiment n'ont résisté que les choses dures : glace, bois, métal, tandis que s'élimaient moquette à fleurs et tentures à glands. Dans le lit même, il n'y a presque rien : quelque chose d'intermédiaire entre la réduction amazonienne et la pomme de reinette en fin de saison. On voit surtout les mains...
Il y a des jours où, de la famille on en a jusque-là. Il y a des jours où l'on sait que c'est une drogue, l'affection : ça vous tient, ça vous coûte, ça ne vous comble jamais et pourtant, dès que ça manque, vous voilà tortillé.
C'est le typique bon époux, bon père, bon chrétien à bons revenus, encore arrondis par ceux de sa femme qui, pour compenser, dans la pure tradition de l'utérus héroïque, s'arrondit elle-même en moyenne une fois tous les deux ans. Ce n'est plus une maison, c'est une garenne ! se serait écriée Madame Mère après l'arrivée d'un petit neuvième.
Quand on m'enterrera, il y aura peut-être des joues humides, s'il pleut!
Nous sommes acteurs, nous sommes auteurs, nous sommes spectateurs, tous : il n’y a pas de vraie différence, entre le drame vécu, lu, regardé, imaginé, raconté. Qu’il soit nôtre, qu’il soit celui d’autrui, c’est le même à des millions d’exemplaires répété, recommencé : il n’y a que les dates, les noms, les détails qui nous soient propres et, dans ce tragique privé, l’illusion de l’exceptionnel exaltée par l’intensité de l’instant comme les autres : qui ne m’aimait pas, que je rends, c’est l’exécrable banalité…
Je tiens pour certain qu'il y a trois races d'hommes : ceux qui sont définis par ce qu'ils ont,ceux qui sont définis par ce qu'ils sont, ceux qui sont définis par ce qu'ils font.
Or je tiens pour certain qu'il y a trois races d'hommes: ceux qui sont définis par ce qu'ils ont, ceux qui sont définis par ce qu'ils sont, ceux qui sont définis par ce qu'ils font. (p96).