On ne parlera jamais assez des dangers de la cuisine anglaise ! Grâce à ce roman, le premier volume des enquêtes d'Agatha Raisin qui en comptent vingt-cinq à ce jour, le lecteur a droit à une mise en garde très précise.
Avant toute chose, laissez-moi vous présenter Agatha Raisin. C'est une femme qui s'est faite toute seule, ne pouvant pas compter sur ses parents, encore moins sur son mari (vite oublié) pour l'aider. A cinquante, elle vend sa florissante entreprise de relations publiques et s'achète un charmant cottage, dans un non moins charmant village des Costwolds. Les habitants sont … fort peu accueillants. Un brin profiteur pour certains. Et Agatha de désespérer de s'intégrer un jour, aussi décide-t-elle de s'inscrire à un concours de cuisine, un de ses charmants concours qui fleurissent dans les petits villages anglais, tels que les concours de confiture ou les concours d'élégance canine (à quand un concours d'élégance féline ?).
Ce n'est pas vraiment sa faute si le juge s'écroule, empoisonné, après avoir mangé sa quiche – elle ne l'avait même pas cuisiné elle-même, et la police conclut à un accident. Mais cela risque de le devenir aux yeux des villageois, ou du moins aux yeux des femmes qui n'avaient d'yeux que pour le juge. Que faire ? Déménager ? Non, enquêter ! Agatha y met la même passion et la même énergie qu'elle en mettait à son travail, découvrant des personnes bien plus chaleureuses que celles qu'elle a côtoyées à son arrivée. Je pense à la femme du pasteur, une personnalité indispensable à la survie de la vie sociale du village, ou encore à Bill Wong, l'agent de police qui n'a de cesse d'être toujours là au bon moment et de répéter à Agatha de ne pas se mêler de l'enquête. Un jeune homme véritablement charmant, et un véritable ami des bêtes qui plus est.
Bien sûr, certains pourraient trouver que le rythme de l'enquête est un peu lent. Comment pourrait-il être rapide puisqu'il n'y a pas d'enquête officielle et qu'Agatha n'a pas autant de moyens qu'un enquêteur officiel. En tout cas, là où Agatha passe, elle fait bouger les choses, ce qui est plutôt positif, tout en incitant les autres à se remuer :
« Pourquoi nous conduisons-nous comme des brebis errantes ? se demanda Agatha. Pourquoi les Britanniques sont-ils si peureux, soumis et placides? Pourquoi est-ce que personne ne crie, ne demande à voir le contrôleur pour exiger une explication ? D'autres peuples, plus expansifs, ne se laisseraient pas faire ainsi. »
Agatha Raisin enquête – ou la preuve que l'heure de la retraite n'est pas l'heure du repos.
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