Le Mariage de Figaro est sûrement une des pièces les plus connues de la littérature française. La première chose que je me suis dit en prenant le bouquin c'est : « C'est quand même gros pour une pièce de
théâtre, non ? » N'étant pas mon genre favori, je commençais à appréhender un peu… Pour me rendre compte qu'en fait, tout bien réfléchi, ce n'est pas si mal… Finalement.
Le début était un peu long à se mettre en place, et beaucoup de références sont faites au Barbier de Séville, que je n'ai pas lu et dont Figaro est la suite (ce que j'ignorais...). Mais une fois passé le premier acte, les intrigues, les complots et les manigances sont suffisamment palpitantes pour nous pousser à tourner les pages.
Les situations rocambolesques sont, la plupart du temps, peu crédibles, mais drôles (enfin, on est au
théâtre, tout de même, c'est fait pour ça !). Cela me rappelle parfois Les Fourberies de Scapin (d'ailleurs Figaro lui est tout à fait comparable). La force, mais aussi la faiblesse du
théâtre (pour moi, en tout cas), c'est son manque de naturel : les apartés, les personnages qui se cachent maladroitement derrière des fauteuils, mais qui ne se font pas repérer, les répliques qui, de nos jours, font fort peu naturelles… Cependant, c'est un des traits les plus caractéristiques du genre, et c'est ce qui fait son succès.
Dans son oeuvre,
Beaumarchais dénonce la condition de la femme dans cette société des Lumières qui est quelque peu machiste. En effet, le Comte trompe allègrement son épouse et tout le monde le sait. Elle, qui a un caractère doux, pacifique et n'a rien à se reprocher – elle ne lui reproche même rien, à LUI –, quand elle ose laisser supposer le fait qu'elle ait un amant, la colère de son mari s'enflamme : c'est un affront, une trahison ! Cela montre bien que les hommes étaient extrêmement exigeants envers la pureté de leurs femmes, mais beaucoup plus laxistes envers la leur. Et sans aucune remise en question, qui plus est ! Marceline montre bien dans sa tirade l'injustice qui est faite.
Je suis contente d'avoir lu ce grand classique, mais je n'en retire aucun attachement aux personnages ni aux situations, trop exagérées (cette règle des trois unités qui dénaturalise tout !). Tout au plus, j'ai apprécié la langue (de belles citations sont à noter), mais je reste encore et toujours peu convaincue par le genre théâtral. J'y préfère un bon roman. Sûrement une question d'habitude…