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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je connais bien Clémentine Beauvais. Enfin, j'avais l'impression de bien la connaitre. C'est une autrice qui réussit à me surprendre à chaque fois que je la lis. Elle ose aborder des genres, des publics très différents, et j'en suis très admirative.

Elle se lance ici dans un petit essai, dans cette collection ALT de la maison d'éditions La Martinière Jeunesse, qui compte déjà une dizaine de livres, tous des essais sous le même format, très courts, qui vont directement à l'essentiel.

A l'intention de la jeunesse, je n'en suis pas sûre. Si le format et le ton subtilement provocateur parfois sont bien des arguments qui penchent en faveur de cette classification, le fond s'adresse plutôt à mon humble avis à des lecteurs expérimentés. Et/ou pourrait être utilisé à profit dans des cours de littérature pour aider les élèves à se poser les bonnes questions.

Car c'est l'intérêt principal pour moi de ce texte : amener le lecteur à se poser des questions, à mieux comprendre ce qui est source de plaisir pour lui dans la lecture, à développer par les réponses qu'il y apporte ces plaisirs, à enrichir ses ressentis, à les partager.
Elle met en mots ce qui est pour moi une évidence depuis que je me livre à cet exercice, commenter mes lectures. Cela a modifié mes gouts littéraires, les a développés, m'a permis d'apprécier des textes que je n'aurais jamais lu. Autre évidence, le partage de ces ressentis, la discussion avec d'autres, là aussi est un enrichissement perpétuel, une source de découvertes.

Je n'ai pas été d'accord avec tout ce qu'elle dit, certaines affirmations m'ont paru des évidences, d'autres m'ont fait réfléchir, certaines m'ont laissée sceptique, mais j'en retire une certitude. Je continuerai à partager sur ce site :-)
Et cerise sur le gâteau, ce texte quoique court est très riche en références, de Proust à Reverdy, auteurs lus récemment par certains de mes amis, entre autres.

Merci à Netgalley et aux éditions La Martinière Jeunesse pour ce partage #Commentjouirdelalecture #NetGalleyFrance
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Bonne question. Et question sous-jacente : sait-on jouir de nos lectures ? A quand remonte le dernier coup de coeur ?
Notre autrice ici nous questionne : suis-je lecteur réac. et élitiste (Proust, Stendhal, etc. tout le reste ne vaut rien) ou lecteur plaisir et relativiste (peu importe ce que tu lis du moment que tu lis) ? L'autre jour une femme me pose une question pertinente : à lire autant, êtes-vous abîmés ? Pensez-vous que vous êtes encore suffisamment objectifs pour rester curieux, ou, devenez-vous plus difficiles dans vos choix et vos chroniques ?
Pour ma réponse, j'ai fait une comparaison avec la musique : quand j'étais DJ, je gardais dans mes playlists environ 3% de ce que j'écoutais (c'est dire !). Pour mes lectures, c'est un peu mieux, sur une moyenne de 100 livres entre 10-15 répondent à mon voeux : un bouleversement, un avant et un après. D'autant que les plaisirs et les envies de lecture évoluent aussi dans une vie, parmi mille et un thèmes, et que dans sa critique personne n'a fondamentalement raison. Un best-seller, une meilleure vente, peut faire un flop pour l'un et l'idée d'un film pour un autre. Je crois être encore pleinement curieux à lire de tout mais je connais des libraires qui ne lisent plus, abîmés, trop souvent déçus. Ou pire, qui lisent avec déjà un a priori. Donner sa chance à une oeuvre n'est-ce pas là un joli pouvoir sur l'oubli ? le plus grand malheur du libraire actuel c'est la surproduction littéraire : dans l'incapacité de lire tous le six mois 500 ouvrages, elle a de facto fait que le professionnel... de la lecture soit lui-même dépassé pour délivrer un conseil adéquat ! D'autant qu'on le voit, à force de faire des chroniques : tous les goûts sont dans la nature, heureusement, et que la lecture est profondément un plaisir personnel - qu'on souhaite rendre collective parfois en émettant un avis. Que de questions que provoque ce petit fascicule et sa liste de plaisirs, toujours dans cette collection ALT.
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Quelle est futée Clémentine Beauvais de prendre la lecture sous un pan plus coquin ! Quel parallèle elle fait d'entrée d'ouvrage ! Mais elle a tellement raison ! Et c'est bien ce que les professionnel··les de la lecture essaient de faire : montrer que tous les livres sont importants, que chacun peut y trouver ce qu'il cherche, qu'il n'y a pas de mauvais genre littéraire. L'essentiel est le plaisir qu'on prend à ouvrir un livre, à se délecter de l'histoire, à la laisser nous envahir, à nous faire frissonner ou rougir, et parfois même à nous laisser pantois·e une fois la dernière page tournée.
Décidément l'autrice nous épatera toujours, elle n'est jamais là où on l'attend. Et à chaque fois elle touche juste.
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On reconnaît bien la plume malicieuse de Clémentine Beauvais dans ces lignes. Elle commence par comparer la lecture à la sexualité puis rapidement nous annonce que « ce petit manifeste ne parlera pas de sexe (rho, nul, t'as vu j'étais sûre que c'était une arnaque). »
Dans ce court essai, elle met en avant le plaisir de lire mais surtout de savoir reconnaître ce qui provoque chez nous ce plaisir afin de pourvoir identifier nos prochaines lectures. Ou comment s'assurer de lire toujours pour le plaisir, de renouveler cette expérience.
En tant que bibliothécaire, ce texte me parle énormément. Je fais partie de l'équipe « lecture-plaisir ». Trouver le livre qui plaira à un lecteur et lui permettra d'entrer dans la lecture-plaisir est essentielle. Quel livre permettra à une personne d'accrocher et d'en redemander ?
La lecture est plutôt une activité solitaire, intime. Parler de ses lectures n'est pas forcément aisé et donné à tout le monde. Parfois la peur d'être jugé accentue ce phénomène. Et puis nos goûts évoluent en prenant de l'âge. Selon l'autrice, en replaçant les émotions au centre de ses lectures, cela permettrait de s'interroger sur les lectures qui nous apportent une « jouissance ». Toute une éducation qui reste à faire. Un véritable enjeu de société abordé dans ces 30 pages de la collection ALT de la Martinière destinée à un public de plus de 15 ans. Une bibliographie très intéressante est offerte à la fin pour aller plus loin dans la réflexion. Un plaisir à lire, comme toujours avec cette autrice.
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
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Un court essai qui s'interroge sur notre rapport à la lecture : qu'est-ce qui nous donne du plaisir dans la lecture d'un ouvrage ? Commençant par comparer le plaisir sexuel et le plaisir textuel, Clémentine Beauvais avec humour et culture, nous interroge sur notre rapport au texte : qu'est-ce qui nous plaît dans un livre ? Pour elle, "les plaisirs sexuels que nous croyons naturels, immédiats et personnels, sont en réalité construits, conditionnés et culturels" : de même, on éprouvera d'autant plus de plaisir si nous sommes capables d'exprimer nos ressentis de lecture avec précision et analyse. L'un comme l'autre s'apprend.
Elle oppose la lecture dite savante et élitiste, celle sanctuarisée par certains enseignants qui poussent à décortiquer les textes en classe et assignent des listes de titres à lire à leurs élèves, de quoi les dégoûter à vie de la lecture, à la lecture plus abordable, qui va procurer un plaisir facile mais peut-être plus éphémère (pourvu que tu lises, n'importe quoi, mais que tu lises !)
Avec de nombreuses références qui nous donnent envie de nous plonger dans d'autres lectures, l'auteure nous dresse une liste de raisons possibles à notre amour d'un titre :
« Apprendre à jouir de la lecture » ce n'est pas « s'initier à une culture dominante », c'est être capable « de s'en libérer ».
Un court texte qui offre des pistes de réflexion riches et des envies de prolongement.

#Commentjouirdelalecture #NetGalleyFrance
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Comment jouir de la lecture ? Clémentine BEAUVAIS
Un essai jouissif - du moins réjouissant - sur les plaisirs liés à la lecture. Comment aborder la lecture ? Quel(s) plaisir(s) ? Comment accéder au plaisir de lire ? Quels obstacles ? En quoi ce plaisir de lire est-il un véritable enjeu éducatif, mais aussi politique ? Un ton volontiers impertinent pour un discours très pertinent et engagé.
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Ce livre est à mettre entre toutes les mains pour une réflexion sur notre rapport au livre, à la lecture et à la littérature. Quel est le plaisir qu'on retire de nos lectures, de la rencontre avec les histoires, avec les textes... Ou comment s'interroger sur ce qui nous plaît réellement dans nos lectures.
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« Comment jouir de la lecture », un titre attrayant, qui donne envie de s'y plonger (corps �t âme 🧠), un petit livre d'une trentaine de pages qui se lit partout, n'importe où et qui ne prend pas de place.

Ce petit essai est à mettre entre toutes les mains, surtout celles de personnes qui ne jurent que par un genre ou un style particulier.
Combien de fois ne me suis-je pas sentie « à la hauteur » pour ne pas avoir lu certains « classiques » de la littérature française ?
En attendant, ils ne me tentaient pas à l'époque et ne me tentent toujours pas. Est-ce une tare ? Peut-être m'y mettrai-je un jour… ou pas !

Comme le dit si bien Clémentine Beauvais :
« Apprendre à jouir de la lecture ne veut pas dire apprendre à aimer uniquement les classiques et la poésie expérimentale et à délaisser la littérature de genre. »
« Apprendre à jouir de la lecture n'a rien à voir avec s'initier à une culture dominante. Bien au contraire. C'est devenir, par la jouissance, capable de s'en libérer. »

Bref après avoir lu cet essai, je sais que je prends du plaisir à lire des livres « chatouillis intertextuel » (qui nous renvoie à un autre texte au détour d'une phrase), que je suis capable de faire des « orgies de relectures » avec des livres-doudous et depuis peu, je partage le bonheur de la lecture à voix haute avec les élèves qui passent dans ma BCD et quel plaisir de voir cette étincelle dans leurs yeux !

Grâce a cet essai, je vais pouvoir ajouter quelques livres de Pierre Bayard dans ma PAL : il paraît qu'il rouvre les grandes enquêtes de la littérature (Agatha Christie, Sir Arthur Conan Doyle…) car que les textes nous manipulent…

Merci Clémentine Beauvais pour cet essai criant de vérité, à faire passer entre toutes les mains.
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Un court essai qui m'a attiré de par son titre, et pour son autrice dont j'apprécie les fictions.
Ici, pas de roman, mais une interrogation sur le plaisir de la lecture, ce que cela nous procure, et notre piètre capacité (souvent) a en analyser les nuances.
J'avoue que l'introduction de l'essai, et le parallèle avec le plaisir sexuel, m'a un peu déstabilisée, et je ne le trouve pas forcément pertinent. Avis tout personnel…
La suite est très intéressante, théorisant un acte à propos duquel on s'interroge finalement assez peu au quotidien : la lecture.
La distinction entre les « bonnes lectures » (définies par une société bien pensante, qui « sait » ce qu'il faut absolument avoir lu), et le seul plaisir de lire, n'importe quoi, pourvu qu'on lise, m:a vraiment questionnée en tant que lectrice mais aussi en tant que bibliothécaire : quelle est la meilleure attitude ? Comment ne pas s'enfermer dans un genre, un certain confort peut-être réducteur ?
Un essai qui pose des questions, sans forcément donner de réponses, et c'est bien là l'esprit de cette collection. En revanche je le trouve plus compliqué pour des ados, et plus destiné à un public adulte.
Merci à l'éditeur La Martinière et à NetGalley pour cette découverte.
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Clémentine Beauvais dans ce court essai nous questionne sur le pourquoi du désir sur un livre et pas un autre. Bref et efficace, elle nous questionne sur le pourquoi nous aimons certains genres et pas un autre. Cette analyse nous amène à examiner, à être plus clément. Envers nous-mêmes et envers les autres.

Est-ce que ce sont les livres que nous lisons qui nous éduquent, ou c'est bien notre enseignement et notre construction sociale qui nous porte vers ces livres ?


Merci à

#NetGalleyFrance
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