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Citations sur Salam Ouessant (60)

J'ai toujours aimé les îles, leurs falaises mélancoliques, leurs marins à la gueule burinée, leurs brigands au cœur grand, leurs corsaires manchots bucoliques et leurs poètes cheveux au vent. Ici, les mouettes sont chez elles, voiliers blancs du ciel.
Ces terres où l'on échoue, entre des épaves d'embarcations enchaînées à la vase, m'attiraient depuis la découverte de L'île au trésor, le premier livre que j'aie lu en entier sans respirer.
A mon tour, j'ai lancé mon doigt sur le bleu de la carte et j'ai fait du cabotage, de l'île de Bréhat à celle de Groix, de l'île de Sein à Belle-Ile. Ces noms aux lointains échos résonnaient en moi comme si j'étais né sur chacune d'elles.
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L'Algérie ? Elles ne savaient pas de quoi elles parlaient. Et moi non plus, à vrai dire. Cela faisait plus de vingt ans que je n'y avais pas remis les pieds. Je n'aurais pas été un bon guide. Je n'aurais plus rien reconnu.
La population avait doublé en nombre. Les immeubles HLM avaient balafré le paysage urbain. Et puis j'avais changé, aussi.
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Je ne voulais pas les emmener là-bas. J'avais l'appréhension qu'elles aient une mauvaise image du pays de mes parents et de mes ancêtres. Je voulais garder le souvenir intact dans ma mémoire et, de temps en temps, le colorer en leur narrant de beaux récits sur cette terre où, un jour, elles iraient peut-être rechercher les cendres de leurs origines.
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Grisé par l'encens des bruyères cendrées et de l'armérie dont l'île était parsemée, le visage massé par le vent, je courais au ralenti pour retarder le temps, dégustant chaque foulée comme un petit présent.
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C'est une émotion à fleur de peau, un petit vertige de chaque jour qui ronge l'âme, une vague qui creuse incessamment. Yvon m'a fait découvrir l'éternel regret d'avoir laissé quelque chose derrière soi. Les Portugais l'appellent saudade. C'est ce sentiment que les chanteurs de fado vont puiser au fond de leurs entrailles, les yeux fermés. L'histoire d'un homme solitaire qui a perdu dans un port une amarre, une attache, ses origines. Leurs chansons disent que l'enfance est un été dont on ne revient pas quand, au seuil de nos portes, septembre a déposé sa première feuille morte.
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Elle débordait de vie et elle avait besoin d'air, beaucoup d'air à en croire son chemisier à fleurs ouvert jusqu'au confins de sa jolie poitrine, découvrant les charmes doux et fermes du Finistère.
Mes yeux de père solitaire faisaient la toupie.
Impossible d'admirer les paysages extérieurs à la zone de radiation du buste de l'écuyère. Jamais chemisier de soie n'avait provoqué en moi pareil émoi.
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J'ai des poches sous les yeux, où sont stockés tous les résidus de mes cauchemars.
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On était coupé du monde ; n'étais-ce pas ce que je désirai au fond, cette césure ? Ici, j'allais me forcer à regarder le bon côté des choses, "profiter de la vie", m^me si je n'avais jamais réussi à savoir ce que cette injonction commune signifiait concrètement : manger, boire, faire l'amour ? S'empiffrer, s'enivrer, baiser ? Se goinfrer, se bourrer, copuler ?
Après quelques minutes de fuite, pêcheur de bonheur bredouille, j'ai rembobiné mon regard et je suis rentré au chaud, près de ma source vitale : mes deux filles.
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Je suis tombé sur un vieux Breton aux traits tendus qui ne cessait de m'adresser des regards obliques depuis un moment. Il s'est mis à me renifler comme un douanier suspicieux. Peut-être pour reconnaître les noms des vents du sud qui m'avaient poussé sur sa terre. Sans même me dire bonjour, il m'a demandé si c'était mon premier séjour dans son pays. J'ai dit oui. Il a fait, et vous êtes d'où ? J'ai répondu de Lyon. Il a dit oui, mais avant ? J'ai dit avant, rien. Il n'y avait pas d'avant.
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"J'aurais préféré aller en Algérie."
Elle a ajouté qu'une copine de sa classe y était actuellement en vacances avec sa famille, elle lui avait envoyé une superbe carte postale qui donnait envie d'y plonger, tant les paysages étaient beaux.
Et le soleil radieux.

L'Algérie ?
Sur le coup, pris de court, j'ai failli monter sur mes grands chevaux et crier à tue-tête pour défendre mon choix d'Ouessant. Quoi ? L'Algérie ?
Mais tu ne sais pas de quoi tu parles, ma fille !
Dans la fournaise de l'été africain, les températures dépassent les quarante degrés et on ne peut pas mettre le nez dehors entre 9 heures et 17 heures, la chaleur accable, les rayons de soleil fusillent à bout portant tous les audacieux qui posent le pied sur un trottoir de la ville et même les figuiers demandent la clémence au ciel en feu.
Dehors, dans le paysage calciné, les ruisseaux se sont brûlés et comme suspendus en l'air.

Mes filles se seraient vite ennuyées à l'intérieur de la maison vide que mon père avait construite du temps où ses bras avaient du répondant. Il n'y avait pas d'air conditionné, pas d'eau courante, pas de télévision. Nous aurions fini par nous quereller. Il n'en était pas question.
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