AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 698 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est bizarre, généralement, les adaptations de livres au cinéma sont souvent moins réussies.
Avec « Entre les murs » c'est tout le contraire.
Pourtant le sujet est forcément intéressant, d'autant que Bégaudeau a vécu de l'intérieur les problématiques liées au métier d'enseignant. Comment faire comprendre à des mômes que la connaissance et la culture peuvent être un atout pour réussir sa vie et les sortir d'un milieu loin d'être idéal, comment garder la niaque lorsque la moitié de votre temps consiste à recadrer, à réprimander, à sanctionner ? Comment cotoyer ces collègues qui n'ont pas forcément la même vision que vous ?
Ou le film trouve sa force dans l'échange incessant entre les élèves et leur prof (Bégaudeau et les ados du film sont formidables), le roman lui, semble par moment désincarné. Bégaudeau dans son livre est plus dans le détachement, le cynisme, l'humour aussi, comme si l'auteur regardait tout cela avec un certain désintéressement aussi et c'est ce parti pris voulu ou pas qui m'a empêché d'apprécier complètement son roman, le film de Cantet palme d'or cannoise est autrement plus emballant. Un petit trois étoiles tout de même.

Commenter  J’apprécie          635
On retrouve l'humour de François Bégaudeau, qui en tant que prof déconcerte ses élèves par son ironie quasi permanente. Cela dit, on sent la fatigue et l'énervement du prof de français qui ne sait pas toujours rester stoïque face aux propos insolents des élèves entre eux et à son égard.
Pour la construction : une enchainement de petites saynètes dans la salle de classe, la salle des profs, les conseils de classe ou de discipline...
Se lit avec plaisir; souvent drôle.
Commenter  J’apprécie          130
tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai pas vu le film donc mon avis n'est pas influencé par la version cinématographique et la palme d'or...
Je suis très facilement entrée dans l'univers de l'auteur et j'ai commencé par apprécier ce témoignage d'un prof en banlieue (cela m'a rappelé des souvenirs...)
Puis, est-ce parce que je l'ai lu en plusieurs fois - j'ai fini par être gênée par ce style d'écriture... ou plutôt devrais-je dire, ce non-style ? Certes, je conçois qu'il y ait beaucoup de langage parlé dans ce livre mais néanmoins, les règles d'écriture d'un livre restent les mêmes pour tous... ou pas ? Et donc, j'ai fini par le lire difficilement car ma lecture a été gâchée par le fait qu'on passe d'un style indirect à un dialogue alors qu'on ne le sait même pas (aucun tiret, ni guillemet) et cela devient vraiment pénible. Dommage. Plutôt emballée au début... plutôt déçue à la fin.
Commenter  J’apprécie          110
Entre les murs, c'est l'histoire d'un collège, contée par un professeur de français qui y officie. Avec un humour cynique, François Bégaudeau nous met face à une réalité que l'on connaît trop peu : celle d'élèves en difficulté, qui parlent et écrivent très mal ; celle de professeurs démunis voire démissionnaires ; celle de parents dépassés.

Le récit alterne trois différentes situations : le professeur et ses élèves lors d'un cours, les professeurs entre eux dans la salle des profs et les professeurs face aux parents d'élèves.
Je pense avoir saisi le message que souhaite faire passer l'auteur, à savoir le caractère extrêmement répétitif des relations avec les jeunes (et avec les collègues aussi d'ailleurs), comme par exemple demander tous les jours à un élève de rabattre sa capuche et d'enlever son bonnet. Des petits riens qui doivent être frustrant et abrutissant pour les profs.
De plus, François Bégaudeau décrit très bien les situations délicates comme des parents qui parlent à peine français, à qui l'on ne peut faire comprendre les difficultés de son enfant. Ou encore les problèmes d'intégration et de racisme.

Néanmoins, malgré le caractère socialement intéressant du récit, les problèmes que met en avant l'auteur l'obligent à adopter un style très particulier : répétitions à gogo et dialogues en langage parler. Cela donne une ambiance très lourde et une lecture qui n'est pas du tout fluide. Résultat, j'ai survolé les pages sur la fin car je commençais à être lassée.
Aussi, je ressors mitigée de ce récit. Je dirais que je n'ai pas accroché au style, mais je reconnais qu'il correspond parfaitement à ce que l'auteur veut démontrer. Indéniablement, que l'on aime ou non, la particularité de ce livre est de nous heurter par son originalité. Mais une originalité somme toute très simple puisqu'elle reflète simplement une réalité quotidienne dans certains collèges.
Commenter  J’apprécie          100
Les profs nommés dans les collèges « difficiles » sont des héros du XXIème siècle. Ou plutôt… ils devraient l'être. Car il leur faudrait trouver l'impossible équilibre entre leur mission pédagogique et la triste réalité de leurs classes. Malheureusement, ces professeurs ne sont pas des génies de la relation intergénérationnelle et interculturelle. Ils sont envoyés au casse-pipe par l'Education Nationale, quelle que soit leur bonne volonté. Même les plus aguerris sont en souffrance.
En 2008 j'ai vu le film éponyme, qui venait juste de recevoir Palme d'or à Cannes. Sans être extraordinaire, il m'avait plu par son authenticité et sa franchise. (Si mes souvenirs sont bons, le héros du film avait laissé échapper une parole malheureuse sur une élève, ce qui l'avait ensuite mis en grande difficulté).
Le livre, que je viens de lire, est essentiellement construit sur des dialogues - notamment entre prof et collégiens. Il montre le quotidien de l'enseignant face à sa classe. C'est très terre-à-terre, il y a une grande pesanteur qui écrase aussi bien les élèves que le narrateur. Ce qui m'a frappé, c'est que le personnage principal ne cherche pas à se démarquer de ses élèves, il se place à leur niveau; d'ailleurs, il s'exprime dans un langage qui n'a rien de châtié. Il lutte pour attirer l'attention et le respect des élèves - mais sans grand succès, en raison de son positionnement personnel. La confrontation avec les plus pénibles perturbateurs est un bras-de-fer quasi-permanent.
Littérairement, ce roman n'a pas une grande valeur. Toutefois, c'est un témoignage d'apparence authentique, qui me semble intéressant. Oui, l'école de la République est en situation d'échec dans ces établissements scolaires. Les élèves aussi, évidemment. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'incite pas à l'optimisme.
Commenter  J’apprécie          91
Le film a été très médiatisé mais c'est avant tout un livre, le récit d'une année scolaire, avec ses hauts et ses bas. Begaudeau s'interroge sur le métier à travers ses expériences, ses échecs, ses difficultés face à des élèves de banlieue. Il y a aussi les espoirs, les coups de coeur, les collègues et l'année qui passe.
Je me souviens surtout d'un livre terne, avec quelques passages plus brillants mais un ensemble un peu long. Est-ce parce qu'il me rappelait mon métier, mon quotidien (heureusement lon de celui de l'auteur), ou alors parce que le style reste froid, Bégaudeau ne juge pas (assez?), il raconte. A l'inverse de Pennac et ses chagrins d'école, on est plus dans un témoignage, un récit chronologique d'événements qui intéresseront les profs, peut-être les élèves, mais qui n'apportera ni solutions, ni nouveauté.
Par contre, il permet de mieux comprendre le film (ou inversement), et il plaira aux amoureux de ce prof à belle gueule, qui écrit assez bien et aime beaucoup les médias.
Commenter  J’apprécie          81
Très intéressant, ce récit ne m'en a pas moins laissé un ressenti complexe à définir.

Professeur dans un collège, le narrateur relate ses anecdotes quotidiennes face à des élèves en difficultés ou difficiles. Il observe également ses collègues et leurs manières de montrer qu'ils existent. Entre insultes de la part d'adolescents, incompréhension avec leurs parents et exaspération du corps enseignant, François Bégaudeau livre un récit édifiant.

Oui, mais. Durant la totalité de ma lecture, j'ai vogué entre l'ébahissement (avoir connaissance des comportements dont sont capables certains élèves et certains adultes nous laisse vraiment ahuris) et une certaine confusion (l'attitude du professeur et ses réflexions intérieures - tout comme celles de certains autres membres de l'équipe enseignante -, parfois à la limite de la discrimination, m'ont souvent embarrassée). Alors que dire ? Je ne peux affirmer avoir apprécié ce texte, je ne peux tout autant dire que je ne l'ai pas aimé; ces deux informations seraient inexactes.

L'un des éléments m'ayant le plus gênée est qu'au cours de ces pages, le narrateur ne se présente pas, ni lui ni vraiment l'endroit où il travaille; en conséquence, cette histoire peut avoir tendance à généraliser des comportements isolés; or, heureusement, l'irrespect, le laisser-aller, la condescendance n'ont pas encore atteint le seuil fatidique à partir duquel nous pourrions nous permettre de généraliser. Ce manque de présentation abouti également au fait que si nous voulons savoir si l'auteur s'inspire de faits réels, de son propre vécu, il faut aller se renseigner sur Internet. Je trouve cela dommage, quand une simple mention dans la biographie express, présente en début d'ouvrage, aurait pu éclairer le lecteur.
Pour information: l'auteur s'inspire donc de son vécu. Et il est triste de savoir que ce que nous découvrons de l'éducation au collège est aussi réel qu'alarmant. J'ai particulièrement apprécié que les élèves ne sont pas seuls mis à la faute: l'humour caustique et mordant de l'auteur ne manque pas de mettre en scène des enseignants, en salle des professeurs, qui ont souvent tout autant de lacunes - orthographiques, par exemple - que leurs élèves. La narration est également formulée dans un style relâché, où les négations sont bien souvent omises; ce style plaira ou ne plaira pas.

La contenance globale de ce texte nous laisse avec l'impression d'être démunis: nous cherchons de notre côté quelles solutions pourraient être employées pour former les jeunes collégiens, leur donner envie d'apprendre, tout comme redonner envie à des enseignants parfois défaitistes de renouer avec leur métier, et il est difficile de trouver réponses à ces problèmes. L'éducation a peu évoluée avec l'ère moderne, or les mentalités changent rapidement et l'enseignement devrait pouvoir s'adapter. Mais comment ? de quelles manières modifier les programmes et les présenter ? Comment, également, gérer la discipline quand ses valeurs ont si radicalement changées par rapport à il y a seulement quelques dizaines d'années ? Ce récit pose de nombreuses interrogations aussi importantes qu'intéressantes auxquelles il est urgent de trouver des issues.

Je reste sur ma réserve concernant ce récit qui reste cependant tout à fait instructif et nous éclaire sur l'état de l'enseignement en France, et où la langue française est mise à l'honneur.
Lien : https://letoucherdespages.bl..
Commenter  J’apprécie          62
Entre les murs est une fiction avec une base autobiographique. Pour être plus clair, François Bégaudeau a été professeur pendant presque dix ans en collège, et il raconte la vie d'une classe de ZEP tout au long de l'année scolaire. Bien sûr, il utilise certainement des anecdotes ou des situations vécues mais tout ceci est une fiction. Nous ne sommes pas ici en présence d'un travail documentaire ou d'un étude sociologique (pas plus que le film d'ailleurs).

Entre les murs, car l'auteur prend le parti de ne décrire que ce qui se passe dans le collège : pas de présentation des vies personnelles en dehors de ce qui se dit en salle des professeurs, les vacances ne sont considérées qu'en tant que cible à atteindre, etc. L'action se déroule donc entre salle de classe et salle des professeurs : on est dans un monde clos, parfois un peu enfermé, mais où transparaissent toutes les composantes de la société actuelle : les problèmes familiaux, sociaux, les difficultés liées au racisme,... Ce lieu, même s'il est fermé, est le réceptacle de toutes les tensions sociales.

Le narrateur est ici le professeur, qui parle alternativement de sa classe ou de ses collègues. Il est parfois distant, parfois cynique, et n'hésite pas à charrier les élèves. Pourtant, je ne peux pas dire que j'ai senti de l'antipathie de la part de ce prof vis à vis de ses élèves : j'ai trouvé qu'il avait avec eux un rapport d'adulte, qu'il n'essayait pas d'être misérabiliste. Cette forme de relation, parfois grinçante, est plutôt une façon pour le prof de se protéger face aux élèves et, pour certains d'entre eux, leur détresse sociale. En revanche, le fait de toujours identifier les élèves par leurs vêtements a un côté répétitif qui devient lassant.

La suite ici : http://livres-et-cin.over-blog.com/article-19897779-6.html
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman/récit qui s'inspire du réel est un témoignage de la vie d'un collège de banlieue dans les années 2005/6. On y rencontre en premier la langue d'une jeunesse issue de diverses origines, nationales, religieuses, sociales. Une langue qui a une certaine richesse mais qui est assez loin du français. Ensuite, c'est le comportement de ces jeunes que l'on découvre, fait d'irrespect envers les professeurs, entre eux, et plus généralement, des règles de savoir vivre en société. L'engagement des enseignants qui se battent au quotidien pour obtenir des résultats qui permettent à ses élèves, souvent ingrats envers eux, de sortir de leurs conditions, suscite l'admiration. Mais je dois avouer que je me suis ennuyé à cette lecture, j'aurai apprécié que le livre se termine sur une note d'espoir plus affirmée.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai acheté ce livre il y a quelques mois à Boulinier. J'avais apprécié son roman Au début, sur les naissances, je me suis donc laissée tenter. J'avais bien évidemment entendu parler du film, je connaissais le thème.

Et donc un roman en plus sorti de ma PAL pour le plan ORSEC!

C'est le quotidien d'un professeur des collèges durant un an. J'aime bien ce genre de livre, une sorte de témoignage.

Les professeurs sont là pour nous aider, ils ont choisi ce métier pour nous amener à la connaissance à la culture, pour nous donner des armes dans la vie. Franchement, être professeur doit être une vocation!

Mais, en lisant ce livre, je dois avouer que j'ai été assez choquée.

Quelle violence! Quelle force de caractère il faut avoir tous les jours, heure après heure! C'est un véritable bataille que les professeurs livrent là. Je sais que j'en serais incapable. J'ai vraiment eu envie de donner la légion d'honneur à tous les professeurs des collèges après.

J'ai lu pas mal de critiques qui reprochent à l'auteur d'être répétitif, de rabaisser les élèves et de ne pas montrer un seul instant qu'il est là pour les aider et pour leur apporter de la culture. Je ne suis pas de cet avis, même si je comprends très bien ce que ces lecteurs veulent dire.

C'est en effet très répétitif, tous les jours, il doit répéter les mêmes choses encore et encore, se battre contre les élèves, au lieu de les aider!
Et en effet, les professeurs ont du mal à faire leur travail, à leur apprendre des choses, à leur apporter la connaissance, tout simplement parce que pendant la plus grande partie du temps, ils font de la discipline.

Faire régner le silence, voir juste le calme, ce n'est pas leur travail. Ils ne devraient avoir à gérer l'insolence, les répliques, les injures des élèves…Où alors il faut revoir le rôle de l'école et inclure l'éducation dans les classes. Mais là, je pense que les parents ne risquent pas d'être ravis…

Dans ce livre, une bonne partie du cours, c'est de la discipline, des rappels à l'ordre, des discussions à propos de rien…

Bien évidemment, toutes les écoles ne sont pas comme ça. Moi, par exemple, je n'ai pas connu ça. Moi, à la rigueur, on s'ennuyait, mais il n'y avait certainement pas ces problèmes de discipline et d'insolence. Jamais je n'aurais songé (même avec des professeurs que je détestais (oui, quand on est au collège, on déteste encore!)) à répondre à un professeur, à lui tenir tête!

Mais il y a quand même beaucoup trop d'école où la plus grande partie du cours, c'est de la discipline. Je trouve cela incroyable et très dommage.

Il faut se poser la question : qu'est-ce qui est réalité et qu'est-ce qui est fiction? Combien n'anecdotes a-t-il pris de son expérience de professeur?
Je voudrais bien savoir…mais je pense qu'il doit s'agir en grande partie de la vérité. Et c'est triste, parce que cela donne une image désespérante de l'école et du futur de ses élèves.

C'était donc un texte intéressant, assez violent (j'étais d'ailleurs étonnée de voir certaines répliques du professeur, qui elles non plus ne sont pas sans violence), mais intéressant.

J'en ai profité pour regarder également le film après ma lecture. Il est très fidèle au texte. D'ailleurs François Bégaudeau joue son propre rôle, ce qui est assez intéressant à voir!

——————–

Un récit/ roman très intéressant sur ce qui se passe dans les collèges un peu difficile et qui donne à voir ce que les professeurs vivent jour après jour. Je le conseille pour ceux et celles qu'une telle thématique intéresse.

Lien : http://writeifyouplease.word..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1784) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amour (François Bégaudeau)

Quelle est la grande passion de Jacques Moreau ?

Les fléchettes
Les girouettes
Les maquettes

17 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : L'Amour de Créer un quiz sur ce livre

{* *}