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3,25

sur 696 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En se basant sur son expérience de prof de français en ZEP, François Bégaudeau raconte... le quotidien d'un prof de français en ZEP : dans sa classe, dans la salle des profs ou encore en conseil de classe ou de discipline, mais toujours entre les murs du collège.

Alors que Bégaudeau le prof s'échine à expliquer aux élèves que l'écrit obéit à d'autres règles que l'oral, Bégaudeau l'auteur n'en respecte aucune dans ses écrits ! C'est tantôt amusant et tantôt agaçant... Plus amusant : il se moque de tous ces gens, profs comme élèves, qui répètent sans fin les mêmes phrases ou les mêmes situations, en répétant lui-même certaines phrases ou certains paragraphes. Malgré ce style parfois loufoque, la lecture est très facile et au début plutôt touchante.

Cela dit, au fil des pages, l'ironie semble prendre le dessus et la situation d'échec devenir insurmontable. Bien sûr, on sent que Bégaudeau le prof essaie jusqu'au bout de sensibiliser ses élèves aux problématiques de notre société et de leur apprendre à réfléchir par eux-mêmes. Mais lui-même n'a plus l'air d'y croire vraiment... Il commence à raconter cette situation tragique au lieu d'essayer de l'améliorer; le livre, toujours mordant, devient alors un peu vain à mes yeux.

Merci à Anne/Rabanne pour l'échange.
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Un livre courageux , qui démontre bien la stupidité volontaire des médias , qui ne voient les jeunes des quartiers que d'un mauvais oeil . L'auteur exprime ici son vécu , c'est criant de vérité . Aussi fort et puissant que le film , ce qui est hélas bien trop rare . Un livre courageux , millitant , qui apporte le complément parfait à ce remarquable film .
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J'ai décidé de me plonger dans cette fiction car j'aime les livres nous plongeant dans le quotidien d'un homme ou d'une femme exerçant un métier difficile.
Un peu longuet, pas toujours bien écrit, j'ai quand-même trouvé son contenu intéressant.

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A quelques jours de la sortie en salle du film de Laurent Cantet, adaptation du livre de François Bégaudeau, Entre les murs, le débat divise le corps enseignant et libère les passions des journalistes les plus engagés. François Bégaudeau est prof, il enseigne le français dans un collège public d'un arrondissement populaire de Paris. Dans cet ouvrage qui n'est ni vraiment un roman, ni vraiment un essai, juste des tranches de vie et des morceaux de journées couchées sur papier, Bégaudeau s'expose sans fard, nous livre son métier comme il le vit.

Entre les profs stéréotypés, qui s'écoutent se plaindre à la pause café, et qui jugulent tant bien que mal toutes les difficultés de leur métier ; et ses élèves, pas toujours faciles, pas toujours motivés, et aux origines métissées, Bégaudeau nous offre une vision de l'intérieur, relevant tous les petits détails du quotidiens.

De ses instants qu'il nous livre, on retiendra avant tout que Bégaudeau aime son métier, aime ses élèves. Parfois à bout de nerf, parfois fatigué, il fait ce qu'il semble être juste, compose avec ce qu'il a, et fait ce qu'il peut. Touchant, drôle, parfois dur, il incarne une image presque sympathique du prof, celui qui a toujours la bonne répartie, que rien n'abat.

Alors forcément, quand un prof se met à nu, il offre sa tête à la critique. le corps professoral fulmine qu'un prof avec "ce genre de méthodes pédagogiques" soit starifié, voit son film récompensé de la Palme d'Or au Festival de Cannes, et soit choisi pour représenter la France à la Cérémonie des Oscars. Qu'importe, on sent chez Bégaudeau un amour contrarié mais bien présent pour son métier et du respect pour ses élèves, même quand il charrie trop. Et on sent surtout, chez ses élèves un peu rebelles, une envie de jouer avec ce jeune prof un peu sympa, de tester ses limites. de ces confrontations perpétuelles, Bégaudeau à su tirer un recueil mordant, drôle et parfois touchant, qu'on ira voir au cinéma et pour cause : lui et ses élèves jouent leur propres rôles !
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N°314 – Septembre 2008

ENTRE LES MURS – Un film de Laurent CANTET [Palme d'or Cannes 2008].

Il est de la “Palme d'or” comme du “Prix Goncourt”, on parle de l'oeuvre qui est couronnée et elle fait débat! C'est d'ailleurs heureux puisque, pour un créateur, rien n'est pire que l'indifférence. Ici, c'est carrément une polémique que suscite ce film et on oscille entre des extrêmes, soit on est laudatif voire inconditionnel, soit les critiques pleuvent...

A s'en tenir au film, qu'en ai-je retenu? D'abord le décor : une classe de 4° dans un collège de ZEP d'une banlieue difficile où un professeur de Français peine à faire son véritable métier, celui d'enseigner notre langue, de provoquer les réactions constructives de ses élèves, de leur donner l'occasion de s'exprimer sur le programme scolaire mais aussi sur la langue, la littérature, la syntaxe, le vocabulaire...

Premier constat : le message ne passe pas et le malheureux enseignant à qui on demande de nombreux diplômes pour être nommé à ce poste a du mal à se faire entendre de ses élèves et en est réduit à faire de la discipline dans sa classe, pour la simple raison qu'il n'y règne pas l'ordre et le silence nécessaires à la transmission du savoir. C'est aussi un paradoxe, ce professeur souhaiterait évidemment plus de sérénité dans son cours, même s'il a été, quelques années avant, un étudiant un peu indiscipliné, voire chahuteur, dans les amplis de la faculté! Cela est souligné par le personnage d'Esméralda, volontiers frondeuse et irrévérencieuse... qui veut plus tard être policière, sans doute par amour de cet ordre qu'elle contribue largement à perturber dans ce microcosme!

Deuxième constat : Les élèves veulent rester dans le système scolaire, même si, d'évidence, il ne leur sert à rien: témoin cette jeune fille au début du film qui ne veut pas être dirigée sur le “secteur professionnel” alors que son avenir est plus sûrement dans ce domaine que dans le milieu scolaire traditionnel d'où elle sortira sans diplôme et donc sans perspective. Cette classe étant composée majoritairement d'enfants d'immigrés, on comprend bien que l'école, qui devrait être regardée comme une chance d'intégration est en réalité une voie de garage. S'ils en sont exclus, ce sera aussi l'expulsion administrative du territoire avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer. Dès lors, l'école apparaît comme un moyen des plus artificiels de maintenir un fragile équilibre que les élèves eux-mêmes, en dépit de leur intérêt, ne font rien pour entretenir.

Troisième constat : Les enseignants de ce collège sont conscients de cela, témoin ce professeur de mathématiques qui, en se présentant à ses collègues, se déclare “prof de tables de multiplications”! C'est assez dire le niveau de cette 4° où, d'évidence, les acquis des années antérieures sont nuls! D'ailleurs, on n'entend jamais François Marin parler de littérature, ce qu'il devrait quand même faire! Chacun de ses cours n'est qu'un long et pénible débat, par ailleurs oiseux et sans méthode, avec ses élèves, sur tout et n'importe quoi... Et on se demande bien ce qu'ils peuvent en retirer.

Quatrième constat : L'organisation d'une société à laquelle l'école est censée préparer inclut l'ordre. le professeur devrait incarner l'autorité et, à l'évidence, ne le fait pas puisque non seulement il accepte, au nom sans doute de la dialectique, un dialogue qui se révèle stérile avec des élèves inconsistants dont on comprend vite qu'ils sont ici pour passer le temps, mais surtout perd son sang-froid et se met lui-même dans une position difficile à tenir. le spectateur sent bien que l'autorité dont est censé être revêtu le chef d'établissement, et à travers lui l'école, ne peut rien face à la mauvaise volonté des élèves. La décision du Conseil de discipline prononçant l'exclusion de Souleymane est révélatrice. Il sera expulsé de France [on devine son avenir] et paiera seul ce qui n'était qu'un dérapage partagé né de l'insolence constante de cette classe, mais aussi du manque d'autorité du professeur. [Le spectateur aurait sans doute espéré davantage de mansuétude dans le prononcé de cette sanction!]

Cinquième constat : Ce film montre bien bien que ceux qui sont irrévérencieux sont noirs ou d'origine maghrébine, les blancs et les jaunes méritent félicitations et encouragements, ce qui correspond bien à l'image [malheureuse] de notre société multiraciale pour laquelle l'école veut être une chance d'intégration, ce qu'en réalité elle est rarement! C'est la mère de Souleymane qui présente, dans sa langue, ses excuses personnelles au nom de son fils pour éviter l'exclusion que celui-ci semble maintenant accepter comme une fatalité. Double constat d'échec en matière d'éducation, celui de l'école certes, mais aussi celui de la cellule familiale.

Sixième constat : la faillite de l'école mise en évidence par les dernières secondes du film. Cette séquence pose question. Une élève qu'on n'a pas vue pendant le long métrage, c'est à dire qu'elle ne s'est signalée ni par son insolence ni par son assiduité, vient avouer simplement “qu'elle n'a rien appris pendant l'année”! On suppose qu'elle s'est également ennuyée dans les classes précédentes. C'est là un constat des plus alarmants remettant en cause le fondement même de l'enseignement et, au-delà, de notre société.

Septième constant : à mon avis, le rôle d'un professeur de Français, surtout en 4°, est de donner envie à ses élèves de lire. Cela ne me semble pas évident au vu de ce film, nonobstant l'épisode du journal d'Anne Frank. Je voudrais cependant souligner que l'allusion d'Esméralda à “La République” de Platon, qu'elle dit avoir lu avec intérêt me semble un peu artificiel face à l'image qu'elle a donné d'elle. Soit c'est faux et c'est dommage, soit c'est vrai et François Begaudeau, l'auteur du roman qui a servi de prétexte à ce film, n'a plus qu'à changer de métier, ce que je crois, il a fait.

J'observe enfin qu'un débat s'instaure entre les élèves sur la nationalité française et qu'Esméralda déclare n'être pas fière d'être française. Pourtant, j'imagine que ses parents, eux, ont beaucoup souffert pour cela et ne doivent pas renier leur choix!

Un film est une oeuvre d'art. le rôle d'un artiste n'est pas seulement de créer, c'est à dire de réaliser une fiction, c'est aussi de porter témoignage de son temps. de ce point de vue, Laurent Cantet remplit son rôle, d'autres cinéastes l'ont fait également avec talent, même si ce témoignage est nécessairement partiel, voire partisan. En tout cas, son film ne laisse pas indifférent. C'est là un documentaire plus qu'une oeuvre de création, mais je continue de penser et même d'espérer que l'école reste globalement un moyen d'éducation, voire d'intégration et un des fondements de notre société.
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J'ai bien aimé ce livre car François Bégaudeau raconte chaque moment passé en classe pendant une année. Ce qui a pour effet de nous plonger un peu plus dans l'histoire et de montrer à quel point le métier de professeur dans les banlieues est difficile. Ce livre a tout de même un défaut. Celui de perturber le lecteur, avec pas mal de répétitions. Mais cette autobiographie reste un très bon livre, c'est d'ailleurs pour cela que je vous le conseille.

A.L
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Autant vous le dire tout de suite, je hais le mec, viscéralement. Ca a commencé dans le Cercle sur Canal Plus, avec sa fausse aisance du gars qui habite un 100 m2 à Paris et vote à gauche, avec l'exquise odieuseté de ne pas trop en faire, politiquement parlant. Et qui nous balance son dernier brûlot dont rien que le titre me donnerait envie d'aimer follement et brutalement Macron dans un isoloir puis, rassasiée, glisser un bulletin Marine (ou non tiens, Bruno Mégret, j'aime la noirceur) dans la fente. le mec qui ne sert à rien, si ce n'est à polluer les plateaux télé de qualité.

Alors, je m'apprêtais à dégommer cet entre murs, exerçant le plus beau métier du monde. Toi, la conne qui a voté pour lui alors que je moi, j'savais bien hein si tu m'avais écouté, qu'allais-tu en penser ?

Que rien n'a jamais été écrit d'aussi intelligent sur l'école, si nuancé que tous les profs que je connaisse (et j'en connais trop) ont détesté (forcément), que son style est plat, et que je déteste toujours autant le mec, et encore plus qu'avant.
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Véritablement poignant. le thème paraît vu et revu, pourtant Entre les murs rend très bien compte d'un sujet qui dérange et qui est une triste réalité. ...
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Ce livre sonne comme le journal de bord d'un enseignant en Français dans un collège classé en zone sensible. Une année scolaire marquée,par les élèves d'abord, les collègues et quelques événements d'actualité.
Cette année scolaire est livrée brute ; sans analyse, sans recul porté, elle est une succession de moments : un florilège de perles, de moments tendus, d'agressivité, de dépit et de découragement compensés exceptionnellement par quelques moments de « génie' et en tous les cas d'émotions.
C'est une gifle à notre système éducatif, mais aussi une vision assez objective sur les efforts à fournir de la part de tous, élèves, enseignants, parents et pouvoirs publics.
Puis, il y a la langue véritablement posée comme le reflet d'une langue vivante qui effraiera les puristes snobinards, qui incitera à la réflexion, celles et ceux qui accompagnent son changement constant.
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En commençant ce livre, j'avoue que je me suis dit : "Encore un bouquin sur les collèges et la banlieue!" mais, vite rattrapé par la façon dont l'auteur nous présente la chose - un récit romancé de la vie d'un professeur de français au jour le jour - j'ai lu l'ouvrage quasiment d'une traite. Outre les dialogues bien sentis de ces adolescents "plein de vie", le narrateur réussit à introduire un aspect répétitif relatif en commençant ces chapitres par son arrivée dans le bar face au collège où chaque fois, selon la saison et "s'il a bien dormi ou pas", il croise une quadragénaire, quinquagénaire etc...Pour finir sur un trentenaire au printemps. Les discussions avec les élèves sont d'un réalisme souvent comique, parfois poignant, d'autant plus percutantes que j'ai entendu dire qu'il avait puisé dans la vie réelle. Les professeurs, pour une fois, ne sont pas trop caricaturaux bien qu'ils répètent souvent les mêmes gestes et les mêmes phrases. Reste le narrateur qui ne se présente pas comme un pédagogue hors pair mais comme un homme ordinaire qui essaie de faire son métier tant bien que mal et gère des situations au jour le jour. Aucune morale, aucune arrogance, aucune prétention -souvent l'écueil de ce genre d'ouvrage - dans ce récit et c'est reposant. le professeur commet des erreurs, se heurte à l'incompréhension des élèves, est sans cesse en train de leur expliquer tel ou tel mot, apparemment évident, déjoue les provocations et selon son humeur aussi, entend ou n'entend pas les insultes. Surtout, il essaie de montrer que les efforts, si minimes soient-ils, paient et valent la peine. En retour, le lecteur peu au fait du langage "djeun's de banlieue", apprend quelques mots aussi, ainsi j'ai appris ce que voulait dire "tiper" mais surtout je m'y suis souvent reconnu, dans le bien comme dans le moins bien ...
Bien des professeurs s'y retrouveront mais il est presque d'utilité publique de faire lire cet ouvrage aux non enseignants car il est très proche de la réalité, de la vie quoi.
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