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3,78

sur 294 notes
Je... Tu... Tu... Je... Tu...
Qui est Je et qui est Tu ?
Et quand Tu parle de Je, Je deviens Tu... et je n'y comprends plus rien !
Je suppose que, la plupart du temps, Je est l'auteur et Tu l'électeur qui n'a pas voté au premier tour des élections présidentielles de 2017, et a voté Macron plus contre Marine que pour le vainqueur par défaut.

Personnellement, mon coeur penche nettement pour la candidate évincée, mais je suis prêt à écouter les critiques cinglantes de l'auteur.

Pourtant ce qui est gênant c'est que l'auteur tape aussi bien sur l'une que sur l'autre, et à l'occasion sur le troisième larron, je veux dire Mélenchon qui n'est pas épargné.
Alors j'aurais bien aimé connaître la position de l'auteur qui dénonce également, et surtout, l'abstentionnisme. Pencherait-il pour la droite modérée ? Il vaut mieux en rire quand on constate sa décrépitude...

Bref, j'ai trouvé le livre illisible quant au style, et peu convaincant quant aux raisonnements.
Seul point positif : les mêmes critiques peuvent faire l'objet d'un copié collé pour l'élection présidentielle de 2022 !
Alors, Jordan Bardella en 2027 ?
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François Bégaudeau s'applique dans ce pamphlet à réabiliter le concept de bourgeoisie, terme qui tend à être consideré comme archaïque et ringard dans un contexte de "moyennisation de la société". Bégaudeau defend l'idée que si ce concept disparaît des imaginaires, c'est avant tout le fait d'une classe sociale qui refuse de dire son nom et qui refuse qu'on le prononce.


Evidemment pour Bégaudeau le bourgeois n'est pas seulement celui qui possède les moyens de production comme l'expliquait déjà Marx au XIXème siècle. Pour lui, la bourgeoisie est la conjonction d'un certain patrimoine économique, et du système de pensée qui légitime cette situation financière.


Ce livre s'articule en fait autour de la bêtise de la bourgeoisie contemporaine (plus particulièrement à celle du bourgeois de gauche) et aboutit au paradoxe suivant : Comment se fait-il que le bourgeois, alors qu'il dispose a priori d'un cerveau complètement fonctionnel, soit bête?


Selon l'auteur le bourgeois est bête car il ne pense pas, ou en tout cas pas au delà de ses intérêts. le bourgeois est celui, qui, possédant, à plus à perdre qu'à gagner au bousculement de l'ordre etabli. C'est donc la peur qui dicte son comportement et sa pensée, ou sa non-pensée en l'occurence, car ce sentiment l'empêche d'accéder à différents imaginaires théoriques et conceptuelles subversifs. le bourgeois ne remet par exemple pas en question la notion de mérite "Poignarder le mérite serait t'inerdire d'être fier de toi. N'y comptons pas!". Il ne remet pas en cause l'élection, la propriété privée ou l'école. Il ne s'intéressera jamais à la grande tradition littéraire anarchiste et marxiste. Il ne remet pas en question ce qui le légitime et c'est cette réduction volontaire du champ de la pensée qui fait la bêtise de la bourgeoisie.


Dans cet essai, Bégaudeau réussit parfaitement à mettre le bourgeois face à ses contradictions mais reste parfaitement lucide sur le fait que celui-ci niera cette charge remarquable en se désolidarisant du "tu" générique utilisé par l'auteur qui le dépeint pourtant si bien. "C'est ainsi qu'en te niant tu t'accuseras. Tu accuseras ton trait principal qui est de nier". Brillant.
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Tout le long, la question est: Est-ce que que vous vous reconnaissez dans la description d'une certaine classe de personne dans ce livre? C'est un livre qui peut paraitre énervant. Mais pour de bonnes raisons. Au contraire de nombreux ouvrages ou essais orienté gauchiste qui jouent sur la corde de l'indignation, ce pamphlet de Begaudeau met mal a l'aise, énerve, interroge ou remet en question. Ce qui est une chose rare.
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J'aime habituellement le discours de François Bégaudeau, et je n'aime pas abandonner une lecture en cours, mais là je n'ai pas pu; je me suis pourtant obligée à lire un certain nombre de pages mais en vain.....
Je crois que ce que je n'ai pas apprécié, c'est ce TU adressé on ne sait pas trop bien à qui. C'est dommage parce que si F.Bégaudeau avait un message à faire passer, eh bien, en ce qui me concerne, c'est raté. Je n'aime pas qu'on culpabilise les gens,je crois à la force de conviction par le dialogue.
Dommage!
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Avant de commencer à t'en dire des trucs, je te propose la présentation de l'éditeur :
...
Prends le risque de l'ouvrir.
...
Alors j'ai attrapé le bouquin, par la couverture, histoire de pas me salir les doigts avec la bourgeoisie dont il est question.
Soyons pas trop foncés, comme dit Ghislaine, François Bégaudeau, je l'aime vraiment bien.
En fait, j'aime quand il parle.
Parce que quand il parle, il t'explique tellement bien que tu as l'impression d'avoir choppé un vaccin d'intelligence. Et c'est pas rien par les temps qui courent. J'en connais un ou deux qui feraient bien de se faire une piqûre de rappel. Parce que depuis « Oui-oui par en vacances », il y a des trucs qui sont sortis de l'édition française.
Donc, ce bouquin, parce qu'on est à quelques millions de kilomètres d'un roman mais ça détend, ce bouquin veut te faire comprendre à quel point tu es nul.
Quand je dis « tu » je fais comme lui. Il me tutoie dès les premières pages, et j'avoue que ce truc de gaucho, ça m'a un peu énervé.
Un peu.
Comme si j'avais oublié d'où je sors, d'où vient ma famille de prolétaires, et que personne ne m'a filé un appart à Paris dans ma chaussette pendue à la cheminée.
Déjà, ça démarre très mal.
Ça part mal parce que t'as pas voté Macron. Ça part mal parce que leurs trucs de démocratie, tu as compris depuis 1981 que c'était un peu une fumisterie. Et puis ça continue mal parce que tu vas pas acheter tes fringues chez H&M.
En fait, dans ce bouquin, même en faisant super gaffe, tu te reconnais dans rien de ce qu'il énonce. Des trucs qui frôlent le ridicule, la table de chevet « carton Franprix », entre autres, qui a insulté les meubles que mon grand-père faisait fabriquer chez l'artisan du village.
J'ai eu envie de le regarder bien droit dans les yeux et de lui dire ma déception, de lui asséner un « pauvre con » qu'il a, à travers ces pages, largement mérité. Quand tu n'as pas de thunes, tu fais gaffe à ne pas abimer. Mes pompes, mes jeans, me faisaient le plus longtemps possible parce que le moindre trou ou la moindre déchirure laissait passer plus que des courants d'air.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/h..
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François Bégaudeau force la gauche «éclairée» à se regarder dans le miroir. Je parle de la gauche libérale qui ne pense plus qu'à défendre sa position sociale et économique et qui est obsédée par la performance et le mérite. Cette gauche a accepté totalement les règles du capitalisme pur et dur, et s'est repliée sur la défense du multiculturalisme, une cause certes louable mais qui n'exige pas une profonde remise en question de ses privilèges.

Si ce livre avait été publié par un Américain, on pourrait le voir comme une attaque d'un partisan de Bernie Sanders contre le camp de Hillary Clinton.
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Ouin ouin, méchant Bégaudeau qui insulte les bourgeois, c'est pas bien les généralités, pas d'amalgame, c'est pas parce qu'on vote Macron qu'on est con...
J'ai adoré ce livre malgré mon milieu social...ou en fait peut-être à cause de lui. Car le type que le plus drôle marxiste de France décrit(vous allez me dire que c'est pas compliqué d'avoir plus d'humour que Lasagnerie ou Badiou...) j'en connais plein, et j'assure qu'il est realiste. Toujours les petits slogans de moraline, les prêches pour l'ouverture, et surtout jamais de remise en cause radicale du systeme. Car apres tout faut bien faire de l'argent... Faut être gentil, mais pragmatique. On a des diplômes, mais surtout on ne pense pas trop, c'est un peu dangereux, on se contente de repeter qu'il faut faire la transition ecologique, etre plus tolerant, et reformer le capitalisme pour qu'il soit plus sociale. Aller au-delà, c'est du fascisme, ou du communisme, enfin c'est la même chose, c'est la mort. Surtout ce n'est pas très rentable...Leur vertu est gratuite et productive, leur ennemis sont des fantômes, leur vie est irréelle.
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Le sens aigu de l'observation de François Begaudeau, associé à sa large culture, lui permet de repérer tant des phénomènes de réflexes de classe plus ou moins camouflés que des manifestations beaucoup plus anecdotiques mais très parlantes, le tout sur un ton sarcastique, méprisant même, ce qui est souvent, il faut le dire, drôle et même jubilatoire à lire.

Cela donne un aspect très exhaustif et cohérent au livre, qui parfois sacrifie la nuance à la satire, tout devant entrer dans le cadre de l'analyse marxiste. C'est cependant un grossissement du trait que l'on concède bien volontiers à l'auteur puisque le style pamphlétaire de ce livre le requiert.

Là où j'ai toujours trouvé insupportable de voir les bourgeois s'accaparer à la fois l'ordre et le cool, confisquer la force en même temps que la bonne pensée, être à la fois les méchants de Michel Fugain tout en se faisant passer pour les gentils, Bégaudeau démasque sévèrement l'imposture et l'expose au grand jour.

Car c'est bien cela qui est détestable chez le bourgeois moderne : c'est le gant velour qui masque la main de fer. Quitte à exercer l'oppression sur les prolétaires, autant qu'elle ne soit pas hypocrite ni masquée, mais plutôt assumée, comme c'était le cas au XXème siècle. Les oppositions sociales étaient alors claires. L'on préfère le petit chef qui ne se cache pas d'être détestable plutôt que le manager faussement sympathique qui poignarde dans le dos. Cette double attitude est, comme l'écrit avec justesse Bégaudeau, une deuxième balle dans la nuque.

Voilà donc, au fond, ce que l'on reproche au bourgeois. Pas tant de dominer, puisqu'il faut bien que quelqu'un domine, mais plutôt de se soustraire au jugement moral qui doit forcément aller de pair. Toute situation de supériorité doit avoir un revers de la médaille, un revers moral, ou plus exactement : immoral.
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Pour son dernier titre, François Bégaudeau, reconnu pour son Entre les murs, délivre un pamphlet direct contre les bourgeois. Pamphlet qui m'a d'abord laissé perplexe dans un premier temps car la critique allait de pair avec le règlement de compte personnel. Derrière ce pamphlet, l'auteur cite des témoignages de son quotidien, de ses interactions avec les bourgeois de son entourage, de son opposition avec un relent de confrontation arrogante qui explose dans cette diatribe adressée à cette classe sociale.
Le "tu" employé dans ce pamphlet n'est pas anodin et s'adresse aussi bien au lecteur inconnu qui se reconnaîtra qu'aux bourgeois déjà connus avec lesquelles Bégaudeau semble vouloir finir sa rhétorique déjà entamée dans un café. J'ai trouvé ça un peu mesquin au départ, foncièrement arrogant mais peu à peu cette diatribe s'est transformée en lecture jubilatoire. La manière qu'a Bégaudeau de descendre le bourgeois est assez savoureuse. J'ai particulièrement aimé son regard sur la bienveillance hypocrite dont fait preuve le bourgeois, son ambiguïté envers une idéologie contrastée , moralisatrice mais pas dépourvue d'intérêt. C'est savoureux et l'emploi continuel d'un discours direct renforce cette partition cinglante.
Bien que savoureux, ce pamphlet , malgré tout, possède aussi une aura de défouloir assez radical comme si au final le bourgeois n'avait d'autre vérité que sa classe sociale. le constat est plutôt amer, presque alarmant mais Bégaudeau ne fait pas dans la nuance. C'est à la fois la force et la faiblesse de ce pamphlet.

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J'en ressors avec l'impression de m'être fait prendre le chou pendant deux heures par quelqu'un de plus intelligent et cultivé que moi, sans avoir la possibilité d'en placer une. Bégaudeau est brillant, il le sait, il en use. Il a tendance à être toujours un peu du bon coté, et même si cette lecture peut avoir quelque chose de 'stimulant', elle m'a surtout bien bien pété les rouleaux.
Un pur exercice de rhétorique, la forme annihile le fond (auquel j'adhère largement).
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