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4,19

sur 85 notes
La vie d'Emma Picard en Algérie est bien loin des clichés coloniaux et de l'opulence.
La colonisation forcenée du sol algérien s'est faite aussi par la duperie de l'administration française.
Elle a sciemment sacrifiée des familles pauvres pour occuper la terre algérienne.
L'intérêt du roman repose sur cette duperie, vécue par des colons modestes qui en ont payé un lourd tribut.
J'ai aimé le parti pris narratif de Mathieu Belezi. Les paragraphes en italique et l'absence de point et de majuscule donnent à entendre le monologue d'Emma Picard. Déconcertant les premières pages, rapidement j'ai intégré le principe rédactionnel.
J'ai moins aimé le choix d'introduire le récit par un avant-propos dans lequel Mathieu Belezi explique son Emma Picard.
J'ai regretté de connaître l'issue fatale dès le début du roman.
Néanmoins, l'histoire de la famille Picard reste sidérante.
J'ai sombré avec Emma dans son récit bouleversant.
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Livre très sombre où l héroine va de désillusion en désillusion, labeur, maladies, sécheresse, sauterelles, vent, et pour finir tremblement de terre

mais si bien écrit que l 'on est "obligé d'aller au bout le plus
vite possible" !!
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L'héroïne, Emma Picard, est un personnage très intéressant et remarquablement décrit. Le roman met en valeur l'humanité de cette femme, à la fois forte et fragile, confrontée à des situations très difficiles. L'action se passe vers 1860, peu après la "pacification" de l'Algérie. Le gouvernement a "offert" à cette veuve encore jeune, pourvue de quatre enfants, une grande parcelle dans l'Ouest du pays. Elle arrive avec beaucoup de courage pour faire fructifier cette terre pauvre et aride, avec l'aide de ses fils aînés, sans se douter des difficultés qu'elle va rencontrer: le froid rigoureux en hiver, la chaleur extrême en été, le tarissement des puits pendant la sècheresse, les fièvres, les nuées de sauterelles qui ne laissent rien après leur passage, etc… Rien ne lui est épargné, même pas un tremblement de terre !

Ce roman est plus qu'un beau portrait de femme. Mathieu Belezi évoque ici l'époque du début de la colonisation française, qui est très méconnue. Combien de Français de métropole sont alors venus en Algérie, pauvres mais ambitieux, convaincus de mettre en valeur les terres qui leur étaient allouées ? Et combien ont échoué et ne sont jamais devenus des "gros colons" (ceux qu'on a dénoncés, parfois injustement, au XXème siècle) ?

Mais il y a aussi le style inimitable de Mathieu Belezi, que j'ai découvert il y a quelques années, avec un livre très remarquable, intitulé "C'était notre terre". Dans le présent roman, le style me semble un peu moins lyrique et incantatoire. Mais la narration - par Emma elle-même - est très particulière: elle avance assez lentement, avec des incises, avec des répétitions lancinantes, des redondances volontaires, comme pourrait parler un paysan. La langue est parfois poétique, parfois prosaïque. A ce récit un peu décousu, se juxtaposent des interpellations fréquentes et répétitives de la mère à son plus jeune fils (Léon), dont on connaitra la vraie signification à la fin du roman.

Un roman très particulier, magnifique, solaire et pourtant sombre, écrit par un auteur qui, curieusement, n'a aucune racine familiale en Algérie.
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J'ai pleuré. Un grand roman écrit dans un style éblouissant. Je suis née sur cette terre d'Algérie, mon arrière grand-père avait une concession, il arrivait du Béarn sa terre natale, je n'ai pas connu son histoire et ce livre a sans doute éclairé une partie de mes interrogations. Magnifique récit. Les colons ont longtemps eu mauvaise réputation, ils s'enrichissaient, ce livre peut faire réfléchir sur leur condition misérable dans les années 1860, Merci..
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Le récit bouleversant d'une femme partie avec ses quatre fils dans l'Algérie des années 1860, comme d'autres centaines de Français, pensant trouver la terre promise dans la vingtaine d'hectares offerte par l'Etat. La réalité fut loin d'être aussi idyllique, et le livre nous raconte, par le biais du long et beau monologue de cette femme, toutes les catastrophes auxquelles ils furent confrontés.
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texte magnifique de bout en bout. Ma révelation de l'hiver dernier.
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Un style très prenant, prenant presque la forme d'une lettre aux survivant de certains évènements tragiques de la colonisation Algérienne. le livre n'est cependant pas un roman historique, ne se lit pas comme tel, et parfois use un peu trop d'expression de la culpabilité.
Lien : http://avisdupublic.net/crit..
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Une histoire dure, qui relate fort bien la désillusion.
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Je n'aime pas du tout le style qui ne permet pas de lire de manière fluide : ponctuation rare (point, virgule), pas de paragraphe, ni chapitre, retrait différent suivant les lignes, police de caractères différents. D'autant plus que le sujet est très dur et n'apporte aucun espoir. Tous les malheurs du monde s'abattent sur cette femme et ses fils. J'ai appris cette histoire d'attribution de terres en Algérie pour lancer la colonisation. Colonisation de peuplement
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Le mérite de ce roman est de donner la parole à une femme, une colonisatrice en Algérie, mais un peu comme dans "Un barrage contre le Pacifique" de Marguerite Duras, une femme de faible condition, pauvre, qui espère en cette nouvelle terre donner une chance à ses fils.
La narratrice parle à son dernier fils Léon.
Elle se presse de raconter ce qui l'a conduite à accepter 20 hectares de terres dans l'Algérie tout juste colonisée que lui confie un fonctionnaire indifférent.
Veuve, elle se retrouve dans le plus grand dénuement à affronter cette terre ingrate et dure avec ses 4 garçons.
"Crève la faim" au même titre que les indigènes, c'est une lutte sans merci qui s'engage.
Son courage, son obstination, son acharnement à se battre, son refus d'abdiquer se perçoit à travers une narration syncopée, rythmée des interpellations à son fils, comme des prières, comme des lamentations.
Le titre nous le laisse entendre. Elle échouera. La voix de cette femme brisée est entêtante.
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