Le colonel s’écria :
- sapristi, ce sont des chiennes et si elles courent la campagne, elles auront chacune une portée de petits chiots plus ou moins bâtards ! Que s’est-il passé ?
Les policiers lui firent boire un peu plus de cognac, espérant ainsi raviver ses souvenirs. Springer porta la main à sa tête et s’exclama :
- Ce salaud d’Allasac a dû me frapper ! Je le tuerai. J’ai une bosse grosse comme un œuf sur le crâne ! Où est-il ?
Après avoir pris soin de leur collègue de Douglas, les deux policiers de Peel visitèrent la maison et découvrirent le colonel Springer, ligoté sous l’escalier et bâillonné de telle façon qu’il n’avait pu émettre aucun son susceptible de faire connaître sa présence à Knell. Les yeux exorbités, le visage quasiment coupé en deux par le bâillon, les bras liés aux jambes, il ressemblait à un poulet prêt pour la broche.
L’agent Tramper découvrit une bouteille de cognac dans l’armoire et d’en boire une lampée qu’il jugea bien méritée. Après avoir secoué le colonel, il lui fit absorber une gorgée d’alcool. Springer toussa, se redressa, en redemanda, et chuchota :
- Où sont mes chiens ?
- Je l’ignore, Monsieur. D’après ce que nous avons entendu en arrivant, ils doivent être enfermés quelque part.
La police semblait dépassée par les événements : Springer était inconscient ; Knell, en route pour l’hôpital ; le Français en fuite et le meurtre du casino toujours d’actualité. Tramper retira son casque, s’essuya le front et songea que le rythme paisible de la vie dans l’île de Man semblait brisé par l’activité malfaisante du mystérieux Français.
- Le salaud ! s’exclama-t-il lorsqu’il fut délivre.
Les policiers coupèrent ses liens et le colonel perdit connaissance.