AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 96 notes
5
7 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Instantané de la vie d'un brillant universitaire américain quinquagénaire au moment ou son existence bifurque consécutivement à la rupture avec sa seconde femme.
L'occasion d'un foisonnant portrait de la diaspora juive américaine, pourtant malgré la fluidité virtuose de l'écriture de Saul Bellow, le livre n'est malheureusement jamais meilleur et convaincant que dans les scenes de confrontation du personnage avec les femmes de sa vie. Difficile de ne pas y voir à ce sujet un continuum autobiographique.
Quant aux réflexions d'Herzog sur le monde et l'époque, elles ont beau se parer d'un name-dropping philosophique , elles ne dépassent que rarement le stade de sentences approximatives, du ressassement bavard et fantasmatique , par le témoin d'un monde que le bouillonnement des années 60 est en train d' archiver.
Commenter  J’apprécie          40
Saul Bellow (1915-2005) est un écrivain canadien-américain fils d'immigrés juifs-russes, élevé à l'école de la rue mais universitaire de carrière, notamment à Chicago. Saul Bellow a obtenu trois fois le National Book Award, pour Les Aventures d'Augie March (1953), Herzog (1964) et La Planète de M. Sammler (1969). Il reçut le prix international de littérature en 1965 et le prix Nobel de littérature en 1976. Cinq fois divorcé, l'écrivain vivait entre le Vermont et Boston, remarié à une ex-étudiante de trente ans sa cadette, lorsqu'il décède en 2005.
Moses Herzog, universitaire à l'approche de la cinquantaine, vient de se faire quitter par Madeleine, sa seconde épouse pour se mettre en ménage avec son amant, le meilleur ami de Moses. Herzog sombre alors dans la déprime et se met à rédiger des lettres ressassant ses griefs – qui ne seront jamais postées - à un peu tout le monde, de Nietzsche à Dieu, à des hommes politiques ou à lui-même. « Peut-être que j'ai perdu l'esprit, mais ça ne me dérange pas, songea Moses Herzog. » Les lettres vont faire ressurgir des souvenirs, proches ou lointains mêlés au présent et nous allons voir défiler une foule de personnages, Daisy sa première femme dont il a eu un fils Marco, Madeleine la seconde avec laquelle il a engendré Junie sa fille dont il voudrait récupérer la garde, Ramona sa maîtresse actuelle, sa famille, son psychiatre, son avocat…
Roman dense et touffu, narration et lettres écrites par Herzog s'interpénètrent, personnages multiples déclenchant des digressions à n'en plus finir d'où la longueur du roman. J'ai parfois (souvent ?) râlé in petto contre cette histoire interminable, mais pourtant, impossible de lâcher le bouquin ; il n'y a aucun suspense mais l'écriture et son rythme m'ont bercé jusqu'à l'épilogue. de la relative indifférence du début je suis passé à l'intérêt pour le sort de cet Herzog qui finalement n'est pas un mauvais bougre mais un homme un peu paumé dans un monde qui lui échappe au point qu'il en arrive à s'interroger « Ce qui l'ennuyait, pourtant, c'est qu'elle ne le reconnaissait pas comme américain. Ca le blessait ! Qu'était-il d'autre ? A l'armée, ses camarades aussi l'avaient considéré comme un étranger. » Finalement, après s'être longuement débattu avec ses démons intérieurs, quand le roman s'achève, Moses Herzog revient dans la maison de campagne du Massachusetts qu'il a habitée dans les premiers temps de son mariage avec Madeleine, il paraît avoir retrouvé une sorte de sérénité, « Ce qui l'avait possédé au cours de ces derniers mois, cet envoûtement, il semblait sur le point d'en être délivré pour de bon.»
Saul Bellow confie à Moses Herzog des éléments de sa propre vie, le juif-russe passant par le Canada ou le père bootlegger distillant son alcool. Sans vouloir faire de comparaison – ce qui serait faux ou nous entrainerait trop loin – le roman rappelle l'univers d'un Philip Roth ou d'autres écrivains juifs américains (qualificatif que Roth renierait – mais comme il ne me lira pas…) : le héros est un intellectuel tourmenté « Tu es le vrai, l'authentique exemple du Juif qui creuse jusqu'au fond des émotions », le sexe et les femmes difficiles à comprendre, le psychiatre, les maladies etc. Pour le confort, on regrettera que cette édition n'offre pas un court lexique yiddish en fin d'ouvrage.
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (415) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}