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sur 463 notes
Les parents de Tonino Benacquista, Cesare et Elena, ont quitté l'Italie pour s'installer en France. Mais pour eux, ce n'est peut-être pas la vie dont ils avaient rêvé. Pendant que Cesare sombre dans l'alcoolisme, Elena s'enfonce dans une profonde mélancolie. Tonino nait en 1961, en France, contrairement à ses quatre aînés. Il reçoit la langue française en héritage. Malgré cela, il éprouve une certaine retenue face aux auteurs étudiés à l'école, voire de l'incompréhension. Et pourtant il est aujourd'hui lui-même écrivain.

Tonino Benacquista nous invite dans l'intimité de sa famille mais aussi à explorer avec lui la relation qu'il entretient avec la littérature. C'est l'histoire d'un enfant partagé entre une italianité familiale et une francité venue dès la naissance. Un enfant qui n'a pas connu le déracinement, contrairement à ses soeurs et à son frère, mais qui est confronté à ses origines dans le regard des autres. Un enfant pour qui l'école, et surtout l'étude des textes classiques, est un véritable calvaire et pour qui le déclic ne viendra que tardivement.

Et pourtant, Tonino est fasciné par les mots et la fiction. Au point de répondre parfois par de petites fictions lors des examens quand les réelles réponses lui échappent. L'écriture est pour lui vitale, contrairement à la lecture. C'est Une vie, De Maupassant, lue à quinze ans qui se chargera de débloquer la situation. Puis Tonino découvrira la Série Noire et son obsession deviendra certitude : il sera écrivain. Ce qui adviendra avec ses premiers romans noirs puis La Commedia des ratés, couronné par trois prix littéraires. Et si Tonino Benacquista est aujourd'hui une valeur sûre de la littérature (et du cinéma), il nous avoue ici une longue période d'agoraphobie durant laquelle, nous dit-il, il a « soigné la pathologie de ma mère par l'addiction de mon père. »

Ce récit autobiographique est très émouvant car on sent chez Tonino Benacquista une très grande sincérité. C'est aussi un très bel hommage au pouvoir des mots, qu'ils soient écrits ou lus.
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J'aime beaucoup l'écriture de cet auteur et j'ai apprécié connaître l'enfance de celui-ci.
L'auteur n'hésite pas à dévoiler son histoire familiale pas toujours facile, avec son père alcoolique, mais sans pathos.
On comprend aussi que la littérature n'était a priori pas son intérêt au départ, mais sa rencontre avec les livres va tout changer.
Il nous donne envie de lire tous ces livres.
Il nous raconte aussi l'histoire de son frère et ses soeurs qui m'a aussi intéressée, tous si différents l'un de l'autre.
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Voici un roman de Tonino Benacquista qui s' éloigne de ses précédents livres et affronte le réel. C' est en effet l' histoire de sa famille venue d Italie et de son intégration plus ou moins bien reussie en France .Mais celle- ci nous est contée pour une fois un peu differemment puisque l 'auteur nous raconte sa propre histoire et surtout comment l' ecriture et la littérature lui ont permis de se construire et ainsi faciliter son integration, de devenir français même si parfois les origines italiennes refont surface, par exemple à l 'occasion d une demi finale de football!
Ce très beau texte, est superbement bien ecrit , empli d émotion et de tendresse pour sa famille et ne cache pas les failles et difficultés du narrateur dans la construction de son identité. Un roman très touchant.
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Dans ce récit, l'auteur retrace sans retenue, souvent avec humour, l'histoire de sa famille, émigrés italiens venus s'installer en banlieue parisienne en 1954. Au delà de leur histoire, il décrit le parcours qui l'a conduit à devenir l'écrivain et scénariste que l'on connait. Cette famille, ce sont les parents, Cesare, un père, travailleur, mais alcoolique, Elena, une mère soumise qui subit, et peine à s'intégrer. Ce sont également un frère Giovanni, trois soeurs, Anna Clara, Yolanda, tous plus âgés que Tonino le petit dernier qui naît en France. Il nous les montre à travers ses yeux d'enfant, puis d'adolescent des années soixante, à quatre-vingt. Les soeurs qui font toutes des études de dactylos au cours Pigier, car à l'époque il en faut. Les problèmes de langue des parents qui mixent français et italien. Son premier contact avec la littérature à travers le livre « La guerre du feu » que lui offre une de ses soeurs. Sa fascination pour le cinéma des années soixante, son ennui d'enfant, qui aurait préféré des parents divorcés, qui s'invente des héros, ses soirées devant la seule chaîne de télévision. Sa perception des événements de mai 68 et l'impact que cela a eu sur son refus des pensées dogmatiques, le manque d'intérêts de ses parents pour ses résultats scolaires. Sa période de non lecture, jusqu'à ce qu'il découvre la littérature avec le roman « Une vie »de Maupassant, puis Cyrano de Bergerac et devienne un fou de lecture. Sa passion pour le cinéma américain qui progressivement lui donne le goût de la fiction. Il rend également un hommage aux professeurs qui ont éveillé son besoin d'écrire. Puis des anecdotes par exemple sur les séances chez le coiffeur où il lit le magazine Lui, et bien d'autres. Enfin, il aborde également ses débuts en écriture, ses problèmes psychologiques, la perte de ceux qu'il nomme ses disparus, père, mère et deux soeurs. C'est très vivant, au delà de sa famille c'est une époque qu'il nous fait traverser. Les chapitres sont courts, l'écriture est directe, c'est souvent plaisant, parfois triste, on aimerait pouvoir écrire sur sa famille d'aussi belle manière.
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Quand j'ai vu le titre « Porca miseria » dans la liste des prochaines sorties littéraires, j'ai tout de suite été intriguée.
Comme tout.e italianophone, ce juron m'est en effet bien connu. 🇮

Très vite, je décide de lire ce roman très personnel de Tonino Benacquista dans lequel il revient sur son enfance en banlieue parisienne.

Tonino Benacquista est le petit dernier d'une fratrie. Seul Benacquista né en France, il est partagé entre une « italianité innée et une francité acquise ».
Fils de Cesare et Elena, immigrés italiens arrivés en France en 1954, il évoque cette double culture, ainsi que le déracinement que subissent ses parents et en particulier sa mère qui souffre énormément de l'exil.

L'auteur évoque aussi son rapport avec la lecture, la culture et la langue française qu'il s'est approprié pour satisfaire sa soif d'écriture et son désir d'être un « fictionneur », un fabricant de fictions.

Véritable récit des origines, « Porca miseria » est aussi un travail de mémoire et un magnifique hommage au pouvoir des mots et de l'écriture.
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Après Malavita, adapté au cinéma par Luc Besson, on reprend avec Tonino Benacquista et son histoire familiale. Cette auto fiction, si elle n'échappe pas à ses propres conventions, parvient à nous émouvoir. On repense à Benacquista scénariste, son parcours de vie, sa relation complexe avec son père. le portrait des figures féminines reste très attendu mais authentique. La profondeur manque parfois, mais on pardonne tout au père de ces histoires rocambolesques et piquantes qui ont forgé sa réputation littéraire et cinématographique.
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Je suis une lectrice assidue et fidèle de Tonino Benacquista pour la simple raison que je l'ai connu dans la vraie vie qu'il décrit dans ce livre et qu'il est apparenté à ma famille (sa belle-soeur est la soeur de ma mère). Ainsi, dès que j'ai appris, par la bande, qu'il sortait ENFIN son autobiographie, je n'ai pas résisté à la tentation et je m'en suis gavée jusqu'à plus soif.
Lue en quelques heures, je suis encore sous le choc de ce qu'il ose : ne plus se cacher sous les traits et les actes de ses personnages fictifs (dont certains étaient pour moi reconnaissables) et enfin, se dévoiler. Lui, le sauvageon, le secret, l'agoraphobe... lui qui a tant de mal à dire les mots qu'il sait si bien écrire ! En prenant ainsi un risque immense, celui-ci d'être jugé, critiqué, voire dénigré.
Eh bien, moi, je lui dit chapeau Tonino !
Peu d'écrivains connus prendraient le même risque. Et pour moi qui ai lu quasiment tous ses livres (sauf les BD), je dis que c'est l'un des meilleurs, sinon le meilleur. Car il met en mots, avec une incroyable maestria, toute la difficulté de vivre et d'exister avec une double culture, pour mieux s'en affranchir. Tout l'impact d'une mauvaise décision prise au mauvais moment, pour sans doute de mauvaises raisons, et le poids qu'une immigration, certes choisie, mais surtout subie, fait porter - consciemment ou inconsciemment - à toute une famille. le père qui passe à côté de sa vie d'homme et s'oublie dans le vin ; la mère, qui croyant vivre un conte de fée romantique (être enlevée par son prétendant, c'est pas rien quand même !) se retrouve dans un enfer quotidien et fait le choix de s'effacer de la vie ; les enfants qui, d'une façon ou d'une autre, portent la culpabilité à la place de leurs parents et n'osent aller vers les vies d'homme et de femmes qu'ils auraient voulu se choisir. Sauf peut-être l'auteur, Tonino (mais à quel prix ?) qui, malgré les questions sans réponse, malgré l'indifférence et l'absence d'amour, malgré la misère sociale et la honte de vivre là, malgré son absence d'accès à la culture, saura se démarquer de ce melting-pot de cris et de silences, d'odeurs, d'images, de décors, d'intonations de langue italienne et française pour se construire un imaginaire salutaire qui le délivrera du réel pour mieux le nourrir et lui permettre de survivre à un destin écrit d'avance.
Résilient (concept cher à Cyrulnik), Tonino Benacquista l'a été dès qu'il a mis les pieds sur la terre française, car, de fait, son statut de natif l'exonérait d'une loyauté pesante. Il n'avait pas, contrairement à d'autres, à choisir. Il était Français. Mais, dans son contexte, être Français ne lui suffisait pas pour exister pleinement. Malgré son air de dilettante assumé, il s'est battu pour ne pas être "comme eux", ses parents, son frère, ses soeurs qui n'ont pas eu le choix, ses potes qui n'avaient comme seul horizon le chantier naval Rocca ou le garage du coin. La résilience est souvent histoire de rencontres. En cas de parents défaillants, les tuteurs de résilience peuvent être des enseignants, un prêtre communiste, des amis engagés, des employeurs bienveillants. Manifestement, il les a trouvés sur son chemin et c'est tant mieux car il ne serait pas devenu l'excellent auteur qu'il est devenu.
J'ai tellement aimé ce Tonino qui se dévoile et qui donne à voir la palette de ses goûts (je connaissais sa passion pour le cinéma) et de ses dégoûts (j'ignorais son aversion pour les livres qu'il a finalement découverts sur le tard). J'ai aimé redécouvrir les membres de sa famille sous son regard. J'ai tellement compris son ressenti pour l'avoir vécu moi-même (en tant qu'aînée d'un père immigré Italien arrivé en France en 1958 et qui ne savait que signer son nom). J'ai aimé son récit des vacances italiennes avec les paquets de café dans les bagages (mon père, lui, jouait l'américain avec sa Ford Taunus verte métallisée et offrait des barbecues géants à tout le pâté de maisons. J'ai compris son dédain pour le ciociaro et son respect pour la vraie langue italienne (notamment celle qu'on apprend à la lumière des textes des grands auteurs). J'ai regretté d'apprendre son isolement (mais je peux tellement le comprendre) et je me suis amusée à lire les potentiels destins américain et italien de sa famille si... son père avait pris la bonne décision au bon moment. Petite pirouette pour dire que se dévoiler n'a qu'un temps, et que seule la fiction est la seule qui vaille !
Bref, si vous connaissez l'auteur, vous aimerez découvrir au travers de Porca Miseria l'homme fragile, mais aussi déterminé qu'il est.
Et je ne doute pas un seul instant que si vous découvrez, pour la première fois, Tonino Benacquista à travers son autobiographie, vous aurez à coeur de découvrir, très vite, ses nombreuses et très célèbres fictions dont certaines lui ont valu de nombreuses récompenses.
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Magnifique livre dans lequel l'auteur retrace le parcours de ses parents immigrés italiens. Tonino Benacquista interroge son rapport à la langue, son appartenance, et c'est passionnant. Gros coup de coeur pour cet ouvrage riche. J'en recommande la lecture
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Tonino Benacquista, écrivain et scénariste, nous fait visiter son “musée imaginaire”. Réminiscences de son enfance, Porca Miseria rassemble des bribes de souvenirs. Entre deux langues et deux cultures, les enfants de la fratrie s'adaptent à leur nouvelle vie, parfois avec difficulté. J'ai particulièrement apprécié les passages sur l'école et la rencontre de Tonino avec la littérature et les grands textes classiques. Toutefois, j'ai trouvé certains passages un peu longs ou répétitifs, j'ai un peu décroché par moments…
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Jolie biographie d.une famille d'emigres italiens qui arrivent en France pour travailler et s'integrer, la vie est assez dure pour eux, le père alcoolique ne participe en rien à l'education de ses enfants, la mère, nostalgique et dépressive a du mal à s'integrer, ses enfants vont l'aider, eux, s'en sortiront grandi de cette double culture, notre tonino fera tout pour arriver à être écrivain après maintes remises questions et rendre fier cette famille.
Cela m.a rappelé mes grand-parents et bien d.autres récits que j'ai lus de cette période où les émigrés cherchaient à passer inaperçus,a franciser leur prénom, à parler correctement notre langue, à lire ses auteurs et son histoire, a se sentir tout simplement un Français!
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