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sur 464 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une auto-biographie , quel exercice casse - gueule tout de même .Venir dévoiler son histoire intime aux yeux de tous ceux et celles qui voudront bien suivre votre destin , ce n'est jamais un combat gagné d'avance . Et puis , parler de soi , de sa famille , bonjour le dédouanement , la déresponsabilisation , le mérite de son propre personnage de s'être extrait d'une situation " à la Zola ".Bref , attirer à soi une lumière de nature à retrouver l'estime de soi en reniant le passé . C'est souvent ça , l'auto - biographie .
Et puis arrive Tonino Benacquista qui , à un âge où pointe la nostalgie , où arrive le temps de commencer le bilan , se penche sur son passé de français issu de l'immigration italienne , une immigration mal vécue par des parents dont les portraits dégagent un respect et un amour retenus et pudiques mais sans tabou .Tonino Benacquista s'est nourri de lectures - et quelles lectures ! - pour se construire une magnifique personnalité d'écrivain - et quel écrivain ! ".Loin de pleurer ou faire pleurer , de gémir ou faire gémir sur son sort , le voilà qui nous plonge dans sa réalité de littéraire méprisé par la " masse " de matheux orgueilleux et imbus de leur personne , fiers de la voie dorée qui leur est offerte , contrairement à celle , désespérée , des linguistes ou amoureux des lettres , Un régal pour le modeste paresseux que j'étais moi même .Une trés belle leçon de vie et de réussite dans un univers qui le condamnait d'emblée .Hors les maths , point de salut disait -on il n'y a pas si longtemps , et même peut - être encore , hélas , aujourd'hui ..;Certains clichés ont la vie dure dans une Education Natinale qui se revendique égalitaire !!!
Tonino Benacquista ne critique pas , la description de son approche des lettres est bien au - dessus de tout cela et j'avoue que cette humilité et cette culture m'ont touché et , sans doute , remis à la place de lecteur lambda mais lecteur transporté dans des fictions dorées à l'or fin , des fictions dont ses parents , ses soeurs , ne sont pas absents et où personne ne choisit son destin mais peut le provoquer , voire mieux : l'assumer .
J'ai adoré le passage d'"Une vie " de "mots passants " ,l'hommage aux profs de français ,la quête de compréhension des parents , les fictions de la fin et ...bien d'autres extraits , de quoi relever des citations à foison .
Commencé en milieu d'aprés- midi , j'ai lu ce livre sans m'interrompre , c'est dire . Et ce soir je me sens plus riche d'idées , plus serein , plus motivé que jjamais à aimer lire , même si cette activité ne recueille pas tous les suffrages de personnes convaincues que ce n'est là qu'une activité de...paresseux ! Oui , mais sur Babelio , on assume et avec un tel avocat , on n'a même pas peur .
Quant au style ...J'arrête et je laisse la place .Mais attention :aprés avoir lu cet ouvrage , certains écrivains ou consoeurs pourraient poser le stylo .Ce serait dommage .Personnellement , je vais rester lecteur .Pas envie d'écrire un mauvais texte quand j'ai devant moi de si belles lectures à venir .
Quel beau pladoyer pour l'écriture , mais ça , chers amis et amies , ce n'est que mon ressenti .
A trés bientôt .
Ah , au fait , avec cette lecture , je n'ai pas eu le temps de tondre ma pelouse ! mais mon épouse m'a dit que ce n'était pas grave , " qu'à trop tailler , la nature se taille " ! Chez mon voisin , c'est " tiré au cordeau " .Bof , c'est un matheux ...sympa ..mais matheux .
Amicalement .
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Un ressentiment réciproque que l'un noie dans l'alcool et l'autre dans la dépression, un naufrage parental dont les enfants sont les premiers à pâtir, voilà ce que raconte Tonino Benacquista dont l'immigration d'Italie en France de ses parents dans les années 50 n'a pas rempli ses promesses, bien au contraire. Pourtant pour le benjamin de la fratrie, le seul des cinq enfants à être né en France, si le constat est amer face à ceux qui ne lui ont transmis aucune culture, que d'ailleurs ils n'avaient pas, le salut, l'ouverture au monde passera par la littérature. Une littérature qui s'est d'abord refusée à lui, incapable qu'il était d'ouvrir un livre pendant une partie de sa scolarité, tout en aimant déjà, ce qui est pour le moins paradoxal, écrire des histoires. Des histoires qu'on ne peut qu'aimer, comme celle de sa famille, avec ses mélancolies, ses bas et ses hauts, ses hontes et ses fiertés. Parce que qu'il se livre sur une profonde dépression arrivée au moment du succès, ou qu'il réécrive l'histoire de ses parents sous un jour plus favorable pour leur rendre hommage, car dit-il : « Se livrer au plaisir de l'extrapolation, c'est se consoler du talent que la vie n'a pas eu. » Tonino est un merveilleux conteur qui par la force de son humour et la finesse de son imagination nous séduit irrésistiblement.
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**[Choisi chez mes camarades... Librairie Caractères / Issy]- Lu le 27 janvier 2022

Coup de coeur pour cet écrivain que je souhaitais lire depuis longtemps ... Voilà qui est fait , avec son dernier livre, différent de ses écrits antérieurs... Puisque notre auteur, à l'aune de la soixantaine, décide de revenir à un récit plus personnel...

Une lecture étonnante, réunissant résilience et optimisme très communicatif !...Etonnante lecture , aussi, car on ressent la jubilation, le bonheur, la Liberté que le goût des mots et de l'écriture ont apporté comme force et indépendance à ce petit garçon, franchement "mal parti" !!

Dans cet ouvrage ,Tonino Benacquista , connu mondialement pour ses "policiers" publiés chez Gallimard, revient sur son enfance, ses souvenirs, son parcours atypique de fils d'émigrés italiens, des parents vaillants mais mal assortis....Cinq enfants dont le petit dernier [**notre futur écrivain ], "cancre absolu et confirmé ", détestant l'école, la Lecture même... fait le désespoir de ses professeurs [hormis une de ses profs de français ] .
Ce qui le réjouit avant tout c'est d'écrire, et de devenir selon ses mots "Fabricant de fiction "... A ce propos, je transcris un extrait irrésistible de ce miracle de l'ECRITURE, qui pour ce jeune garçon est avant tout un moyen de "Transgresser", de réparer...de se venger de ce qui le révolte dans sa condition d'enfant pauvre, émigré... ayant du mal à saisir le monde des adultes...et d'y trouver une place, même petite... !!

"Trouvez une autre fin au roman de Roger Vailland, 325 000 francs.Mme Foux et son goût pour le texte engagé. Elle nous affranchit de la lecture in extenso en nous soumettant quatre extraits qui résument tenants et aboutissants de l'intrigue. Un ouvrier en usine veut "se faire une place au soleil ".Son rêve est à portée de main? Il finira manchot. L'épilogue semble nous dire qu'on n'échappe pas à la condition de sa naissance. Mme Foux nous somme de lui donner un autre destin. À la croisée de notre sens moral et de notre imagination. le venger? le faire rentrer dans le rang ? M'affranchir? Bizarre et délicieux sentiment de transgression que de substituer à l'auteur. Dans la classe, les natures se révèlent : les conformistes, les fatalistes, les optimistes,les cyniques.Au fait,qu'enseigne-t-on dans les autres matières ?"(p.92)

Ayant réussi à éviter le destin tout tracé et peu glorieux qui l'attendait, de petit émigré peu instruit, il s'engouffrera avec talent et avec succès dans son rêve (devenu réalité): "Fabricant de fiction", réussissant à être publié dans la célébrissime collection de Gallimard, la "Série Noire"...

A cette consécration à peine imaginale surviendra une période difficile de "dépression", de "mélancolie", comme le contrecoup d'une trahison de son milieu et de ses parents. Récit qui m'a fortement intéressée et émue...
Qui m'a fait songer à un autre écrivain, interpellé par ce sentiment de culpabilité dû au changement de classe sociale; je désirais nommer Roger Vailland...

En dépit de leur couple "bancal" qui apporta à a cette fratrie de nombreux orages et amoncellement de nuages assez sombres, L'auteur rend un hommage intense et sans mièvrerie à ses parents !

Je terminerai par un extrait très éclairant sur le ressenti contradictoire du Succès tant espéré :

"Quand mon mal me laisse en paix au point de se faire oublier, j"essaie de lui donner,une fois débarrassé des terminologies cliniques, une symbolique profonde. Une piste parmi d'autres pour décrire ses raisons de me hanter : j'ai déjoué, et trop tôt, une fatalité. A l'inverse d'un personnage de Roger Vailland, j'ai échappé à ma condition de naissance.je n'ai connu ni l'échec, ni la pénibilité du labeur, ni l'obéissance aux ordres. J'ai trahi ma classe, j'ai ri aux préceptes religieux de ma paroisse,j'ai échappé à un destin tout tracé. "(p.178)
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"Chienne de vie", en français. Sur un ton ou plutôt avec les accents de quelqu'un s'excusant presque d'être devenu ce qu'il est Tonino Benacquista, filial et fraternel, adresse une rare et pudique déclaration d'amour aux siens, à ses profs de français, aux livres et à la littérature, dans un exercice d'autobiographie comme je les aime, mêlant drôlerie, gravité et invention formelle, qui croise le récit d'un déracinement familial et celui de sa success story inattendue d'écrivain, "l'insolente réussite" qui l'oblige à traverser ici le miroir familial. C'est l'histoire de ses parents, Cesare et Elena, Italiens installés en France en 1954 avec quatre enfants nés "là-bas", vue, racontée et imaginée aussi pour ce qu'elle aurait pu être, par lui-même le petit dernier, né à Choisy en 1961. le plus français de tous se fait l'observateur affûté, portraitiste tendre de son attachante fratrie et se penche quelquefois avec humour sur la notion d'atavisme. Son côté paternel Benacquista, ceux qui "tordent le cou des lapins et retournent leur peau comme un gant", son côté maternel Polsinelli, ceux "qui taillent des costumes sur mesure"... "qui piquent et brodent dans leur atelier de couture" (p.112), qui ne quittent jamais leur pays. Chez les Benacquista l'oncle paternel Luigi a réalisé "le rêve américain" de beaucoup d'Italiens en faisant fortune aux États Unis et rendrait plus cruelle encore "l'émigration subie" de son frère cadet Cesare en France. D'où la portée symbolique réparatrice de sa réception d'un César du meilleur scénario par Tonino, évoquée dans les dernières pages de son livre (p.183).

À l'inverse de tant d'écrivains qui s'attardent sur de précoces souvenirs de lecteurs pour raconter leur parcours d'écriture, lui doit d'abord parler de la conquête des mots d'une langue restée en travers de la gorge de ses parents et expose au contraire sa résistance peu commune aux livres, "La lecture n'est pas un refuge mais un fardeau" (p. 47), sa scolarité défaillante entre les livres qui se refusent à lui, ceux qu'il évite de lire, ne lit pas ou ne veut pas lire mais s'autorisant, suprême imposture ou culot, du collège au lycée, faute de lapin et grâce à son imaginaire débordant, à "tordre" en bon Benacquista, le sens des mots et des questions, à "broder" en vrai Polsinelli, ses propres fictions. le cinéma est et restera un attrait pour ce "résistant créatif". Après l'envolée vers la vie d'adulte de son frère aîné et de ses trois soeurs, la solitude béante, le spectacle du désarroi de Cesare et Elena ses parents mais, plus fort que tout le reste, le rêve qui va s'accomplir de vivre de l'écriture. En questionnant le rendez-vous manqué de ses parents avec la France et le sien avec eux, Tonino Benacquista montre de manière bouleversante les deux figures abîmées d'un même couple, qu'un ressentiment mutuel destructeur menant à l'ivrognerie de l'un et à la mélancolie profonde de l'autre rendit négligents du devenir de leurs enfants. Cette traversée du miroir familial, au-delà des souvenirs douloureux qu'elle ravive, prend une forme créative élégante bâtie en courts et stimulants chapitres se suffisant à eux-mêmes, tantôt narratifs, tantôt imaginatifs ou plus méditatifs où s'inscrit l'itinéraire d'un amoureux des arts (le cinéma en particulier) et l'histoire d'une ouverture salvatrice aux livres, le secret d'un passage rituel vers la citadelle littérature dont il faut aller en toute hâte découvrir celle qui lui en remit les clés ("C'est beau un colophon").

"La vie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit"
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Quel plaisir de retrouver l'écriture de Tonino Benacquista, qui nous livre ici quelques tranches de vie et souvenirs de famille, de la rencontre de ses parents en Italie puis leur arrivée en France, jusqu'à sa vie d'aujourd'hui. Cet ouvrage nous parle aussi bien sûr de son chemin vers la lecture et l'écriture, et c'est un honneur d'en savoir un peu plus désormais sur cet écrivain discret.
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Autobiographie personnelle et familiale nous faisant découvrir par de brefs chapitres la famille Benacquista.

Alors que Tonino n'est pas encore né, la famille Benacquista émigre. Ils quittent leur Italie natale pour s'installer en France, en banlieue parisienne.
"Notre banlieue est une sorte d'oxymore. Elle est tranquillement laborieuse ; on y vit durablement en transit".
Tandis que ses 3 soeurs et son frère sont nés en Italie, Tonino verra le jour en France, 10 ans après sa plus jeune soeur. Un dernier accident de parcours ; il n'était pas prévu au programme. L'enfance dans cette ville communiste ne fait pas rêver. Ses parents sont pécuniairement pauvres mais intellectuellement et culturellement aussi. Ils sont, comme il le dit, sans instruction. Un père ivrogne, une mère mélancolique, résignée. Difficile dans ce contexte là de trouver le bon chemin, d'autant plus que Tonino est un élève médiocre.
"Mes résultats scolaires m'ont appris l'humilité et mes exploits sportifs m'ont guéri du souci de performance comme de l'esprit de compétition".
Longtemps hermétique à la lecture, il finira par pénétrer cette activité à petits pas avec Cyrano de Bergerac. Il se rattrapera par la suite, devenant un fervent lecteur et l'écrivain que l'on connait, réalisant son rêve d'écrire.

L'auteur invite le lecteur à entrouvrir une porte sur son intimité, nous emmenant à suivre le cheminement de cette famille d'immigrés italiens en terres françaises ainsi que son propre parcours d'autodidacte. Un couple mal assorti, des enfants qui s'en sortent comme ils peuvent. Il y a beaucoup d'humanité, d'humilité, de fantaisie parfois, un soupçon d'humour, de dérision mais jamais de condescendance, d'auto apitoiement. Un récit honnête, qui sonne juste, révélant des fragilités mais aussi des forces. Tonino Benacquista est un excellent conteur qui nous embarque avec lui dans une lecture très agréable.

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C'est un exercice bien compliqué l'autobiographie et Tonino Benacquista en sort haut la main.
Libéré de l'emprise familiale, souvenir d'enfance, description d'une époque.
Avant tout, c'est son exil vu par les yeux de ses parents, car pour lui quitter l'Italie, il s'en souvient très peu.
C'est un père César alcoolique, veuf inconsolable de Carmela. C'est une mère prostrée Elena « la mal-mariée », qui se languit de son pays.
C'est son frère Giovanni le latin Lover et ses soeurs Iolanda, comme le vrai prénom de Dalida, Clara et Anna qui se suivent.
Les filles auront droit aux cours Pigier, de futurs sténos dactylo sur des Olivetti …
C'est la difficulté de la langue Française pour les parents, la peur de commettre l'irréparable, les angoisses de la mère amusent Tonino qui sera son guide. On parle très peu de culture, mais on va au cinéma voir un film Italien … les sourires reviennent aussitôt.
C'est la description des banlieues, occupée essentiellement par des Italiens. Ce sont des nouvelles de l'oncle d'Amérique à New York. Hé bien sur, Elena souffre beaucoup de l'éloignement de ses soeurs. C'est la description des premiers livres à l'école pour Tonino qui a de mauvais résultats. Trop lourd, des détails qui n'en finissent pas à la lecture de la guerre du feu. Et pourtant au fil du temps il trouvera une nouvelle voix en littérature non aboutie comme le système le demande mais à sa manière et c'est là tout l'art du narrateur de faire progresser culturellement leur vie d'exilés.
Mode et musique, Fiat 500 ou R16 ou la Simca 1000, ils ont 20 ans et se construisent. Il déplie la play mate en cachette du magazine Lui. C'est bourré de références, d'anecdotes visuelles, pub et littéraire.
Ma Porca Miseria, c'est l'insulte suprême de Cesar quand il tourne en rond, refuse de l'aide et il boit d'autant plus pour oublier.
La vie continue avec ses charmes et ses douleurs. La description du départ vers la mort des parents est absolument bien décrite et comme toutes ces belles transcriptions, nous sourions souvent.

J'ai tourné la dernière page et paf c'est terminé … sur une dépression en avion. Porca Miseria

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Là j'ai pris une petite claque ! Une autobiographie de pointilliste ; des chapitres courts et faciles à lire, mais qui relatent tout ou presque d'une vie. L'emploi du présent de l'indicatif pour raconter simplement des souvenirs et dire clairement la mémoire. L'émotion n'y est pas absente, ni la nostalgie. D'une belle écriture au style limpide ; la lucidité du temps qui est passé sans pathos, ni regret.
Tonino est né en 1961 à Choisy-le-Roi. Mais ses parents et sa fratrie sont nés en Italie. Ils arrivent en banlieue parisienne en 1954. Benacquista, nous raconte comment ses parents ne se sont pas pleinement intégrer, car sa maman n'était pas favorable à leur départ d'Italie. Son papa picole et râle en sortant de l'usine, ses soeurs si différentes qu'elles soient feront toutes l'école Pigier, son grand frère partira vite de la maison pour devenir un bon « français moyen ». C'est donc aussi le portrait de la France de cette époque. Les chapitres consacrés à l'école m'ont particulièrement touché, en effet j'ai eu le même genre de « résultats décevants, peut mieux faire, indécrottable, doit faire ses preuves ... » tout au long de ma scolarité. Les profs de l'époque devaient avoir un genre de bréviaire pour avoir si peu de vocabulaire pour dire la richesse de nos inaptitudes, de notre déplaisir et de notre ennui ! ?
Tonino nous raconte aussi (il est un grand conteur) la (sa) « Culture », la sous-culture, la contre-culture de ces années là (Cinoche, télé, roman de S-F, polars, B.D., chanson populaire ...) :
P.40 « Aujourd'hui encore, sur l'idée de culture, j'envie ceux qui savent si bien séparer le bon grain de l'ivraie. J'en suis toujours incapable » ; moi aussi j'en suis incapable Tonino, mais je n'envie pas les prétentieux qui savent.
Il nous explique ensuite comment, modestement et en autodidacte, il est devenu un écrivain reconnu. Il nous parle avec pudeur de sa chance et aussi de sa dépression ...
Un chouette bouquin dans lequel je me suis, par certains aspects, identifié même si je ne suis pas rital ; on a tous en nous quelque chose de l'Italie ;-))
Allez ciaaao !
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Porca miseria, je fais mon mea culpa... J'ai souvent dit que les Français ne savaient pas faire d'autofiction, qu'il n'y a que les hispanophones qui savent faire. Grâce à Benacquista, je revois mon jugement. le fantasque auteur propose en cette rentrée de janvier un récit fort et drôle comme il en a le secret.
Il revient sur la vie de ses parents, de son grand frère et de ses trois soeurs, tous des immigrés italiens alors que lui est né en France. Il aborde son envie d'être créateur d'histoires alors qu'il rechigne à ouvrir un roman. Il tricote de nombreuses anecdotes (mais sont-elles seulement toutes vraies?) pour nous raconter sa vie sur un ton doux-amer et sincère.
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Magnifique livre où l'auteur TONINI BENAQUISTA, grand écrivain « Italo-français » nous livre son passé familial avec une grande finesse et une profonde authenticité. C'est drôle, touchant, percutant, intelligent.

Une réflexion intime sur l'exil, celui de ses parents, l'intégration, celui de sa famille en France dans les années 50-60 et l'introspection grâce à l'écrit, celle de l'auteur qui nous livre avec les plus belles phrases, les plus beaux chapitres, une vision du monde si personnelle et incarnée.

Trois jours après la lecture de ce roman, l'émotion coure toujours en moi, impossible d'y mettre plus de mots.

Le plus bel hommage à la vie, par l'écriture, que je n'ai jamais lu.
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