Fabien, un petit garçon de dix ans, heureux de vivre, se retrouve un matin embarqué pour la Syrie. Il va quitter Sarcelles.
Il ne comprend pas ce qui se passe, pourquoi ses parents ne lui ont rien dit, hébété, il ne peut qu'obéir et emporter que quelques petites choses.
Croyant trouver le paradis en Daech, ils déchantent rapidement, mais il faut obéir, surtout ne pas se faire remarquer, que certaines choses les dérangent. Ils sont surveillés et si on vous dénonce, il ne vaut mieux pas savoir ce qui se passe.
Changement de prénom, de vêtements.
"Et pourquoi ils faisaient pas tout ça déjà avant, eux, le turban, le niqab ? Mes parents m'ont dit que c'était parce qu'à Sarcelles on faisait semblant d'être comme les autres."
Fabien qui devient Farid est très malheureux, tout lui manque, son quartier, Monsieur Tannier, son instituteur, à qui il ne peut plus lire ses poésies, c'est sa passion. Il écrit pour passer le temps, raconte sa nouvelle vie, pour qu'un jour il puisse de nouveau, lui réciter ses poèmes.
Ses grands parents, ses copains, le foot, tout est si loin.
C'est l'horreur, la violence, la misère, en un mot le fanatisme. Les enfants soldats, puis le camp où sont parqués femmes et enfants.
Il n'a rien demandé, on a décidé pour lui. Un gamin très courageux, s'essayant à l'optimisme, pour donner du courage à sa mère, son frère et ceux qui sont autour de lui.
J'avais vu des reportages sur les conditions de vie dans ces camps. Ceux qui se laissent berner et qui croient au djihad. La religion, un leurre pour des personnes fragiles.
Un livre écrit à travers les yeux d'un enfant, poignant, qui vous brise le coeur.
Voyage au bout de l'enfance, de Rachid Benzine, à lire.
J'ai lu de cet auteur
Dans les yeux du ciel, très émouvant.