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Petit livre coup de poing, coup de coeur....
L'auteur se met à hauteur d'enfant pour raconter une histoire dramatique, celle de ces enfants emmenés par leurs parents qui ont décidé de vivre et de combattre aux côtés de Daesh en Syrie.
Une histoire évidemment douloureuse.
En très peu de pages, l'auteur va nous conter la vie en France, le départ et là-bas.... la nouvelle école, les nouveaux "amis", la violence, la mort puis les camps et l'attente du retour espéré en France.
L'histoire est d'autant plus douloureuse qu'elle nous est racontée par Fabien-Farid, parti à 8 ans en camp à 11.
Ses espoirs, ses attentes, ses incompréhensions....
.
Un texte magnifique, douloureux, violent qui arrive à rendre vivants ses personnages et ce en moins de 100 pages.
Un livre marquant sans conteste.
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Papa et maman ont choisi de partir en Syrie

En racontant le drame d'un petit garçon que ses parents entrainent en Syrie, Rachid Benzine réussit un roman choc. Un récit émouvant qui pose la question du sort de milliers de personnes aujourd'hui piégées.

Fabien est un petit garçon de Sarcelles qui a trouvé en son enseignant de CE2, monsieur Tannier, un allié pour sa grande passion à côté du football, la poésie. Mais le jour où il devait déclamer ses vers devant ses camarades de classe, ses parents lui ont annoncé qu'ils partaient en voyage.
Au terme d'une longue route, il s'est retrouvé au paradis sur terre s'il devait en croire sa mère, à Raqqah en Syrie. Où très vite ce paradis prend des airs d'enfer. Sa mère pore désormais un niqab. En sortant de l'école, «on sait jamais qui est qui. Pour retrouver maman dans le paquet c'était difficile. Elles se ressemblent toutes. Alors fallait que j'attende que maman m'appelle sinon je ne savais jamais avec qui repartir à la fin des cours.» Son père est un combattant, et même s'il est discret, il sent bien que ses certitudes des premiers jours vacillent. En tentant bien que mal à répondre aux questions de son fils, il lâche: «Heureusement qu'on t'a mon petit Fabien pour éviter de perdre complètement la tête.»
Car même s'il a encore le football, on entend lui expliquer que la seule poésie qui vaille est celle qui chante la gloire du califat. Et son père comprend que derrière la candeur de l'enfance, son fils pose les bonnes questions: «Je me demande comment ils ont pu venir à Raqqah en connaissant rien de l'arabe et presque rien de la religion. Sûrement pour apprendre. Mais en fait ils apprenaient pas grand-chose. À eux aussi les Daesh ils leur faisaient répéter des phrases qu'ils devaient connaître par coeur pour faire bonne figure quand ils étaient avec tous les autres barbus et avec les femmes en niqab.» Quand ils se rendent compte de leur erreur, il est trop tard. Ils sont désormais prisonniers, sont obligés de se déplacer en fonction du conflit. Jusqu'à ce jour où son père ne revient pas. Où sa mère est remariée avant que son second mari ne meure lui aussi. Arrive alors un troisième homme, violent, qui va mettre sa mère enceinte avant qu'elle n'obtienne le divorce. Une spirale infernale qui finira dans un camp, dans le Kurdistan syrien, où ils se retrouvent des milliers. Dans cette enclave, véritable cour de miracles, on trouve des dizaines de nationalités. «S'il n'y avait pas mes poèmes, je crois que maman serait déjà morte. Et Selim aussi. Je l'aime mon frère. Quand il n'a pas mal au ventre à cause de la maladie ou parce qu'il n'a pas assez à manger, Selim est le plus gai des compagnons. (...) Je crois que Selim et mes poèmes c'est le meilleur médicament pour soigner tous les malheurs de maman. Parce qu'en vrai on n'a pas souvent de bonnes raisons de rigoler dans le camp.»
Rachid Benzine s'est solidement documenté pour nous offrir ce court mais percutant roman. L'islamologue est en contact avec des réfugiés et partage avec eux un drame qui semble inextricable. La France, encore traumatisée par les attentats qui ont frappé son sol, préfère détourner le regard et laisse ses ressortissants dans ses camps où les conditions de vie sont horriblement difficiles. Même les enfants, victimes collatérales de l'aveuglement de leurs parents, ne sont pas secourus. A travers ces lignes se pose la question de la décision comme le fait Karine Tuil à sa manière. Dans le pays des Droits de l'homme, le principe de précaution – que l'on appellera ici aussi la peur – a pris le pas sur toute considération humanitaire. Outre la colère, on peut légitimement aussi se demander si cette inaction n'est pas une bombe à retardement. Et voilà comment on bascule du conte tragique à la réflexion politique. Sans manichéisme, mais avec des enjeux majeurs. Après Dans les yeux du ciel et Ainsi parlait ma mère, Rachid Benzine donne ici une nouvelle preuve de son formidable talent d'écrivain.


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Ce que j'ai ressenti:

Ce livre est un déchirement

Rachid Benzine donne

Une voix, un espace

Pour les enfants comme Fabien

Un enfant qui aime le foot

Et écrire des poèmes

Un enfant désemparé aussi

Face à la violence des adultes

Face à la folie des hommes

C'est difficile mais nécessaire

C'est courageux et salvateur

Merci pour ces 80 pages.



Je vais maintenant

Écrire un poème libre

Pour Fabien qui les aime tant

Un cri silencieux pour panser

De la poésie qui ne raconte

Pas de conneries

De la poésie pour les enfants

J'ai huit ans ou trente-huit

Mais ça ne change rien

À mon envie, à mon intention

Je vais ouvrir grand les bras,

Le coeur et les yeux, puisque

On entrevoit avec cette lecture

L'Engloutissement, l'anéantissement

De cette jeunesse prometteuse

Aimante, joyeuse, ardente.

Avec les mots d'un enfant, Fabien,

Mais on le sait qu'il n'est pas le seul,

Il est tous,

Tous les autres, qui sont Partis

Tous ceux à qui on a volé l'innocence

Tous ceux qu'on a bousculé, mutilé

Tous ceux qui ont été endurcis

Tous ceux qui ont compris trop tôt

La brutalité, la privation, la haine

Tous ceux qui ont accompli le

Voyage au bout de l'enfance

Je voudrais proposer

À tous ceux-là, à ces enfants

Un havre de paix, un État Poétique

Un endroit où leurs poésies

Leur donneraient des ailes

Pour fuir de leurs camps, de l'enclave

Je voudrais leur donner

Des craies de toutes les couleurs

Un ballon de foot, et des tonnes

De joies, de rêves et d'espaces heureux

Je voudrais leur écrire des mots

Pour leur redonner le sourire

La poésie c'est pas fait pour

Écrire des conneries

La poésie c'est une main

Qui se tend, vers eux.



Ce livre est une entrée

Dans le coeur d'un enfant

Un enfant qui croit en la poésie

Qui en fait son bouclier

Contre la terreur

C'est extraordinaire.

Puisse-t-il être apaisé

Maintenant,

J'en ai fait mon étoile,

Mon petit poète…


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Un enfant a quitté son école en France, il a été amené par ses parents dans le « paradis » de Daech.

Fabien est un garçon sensible qui rêvait de devenir poète. Il s'appelle maintenant Farid, il doit apprendre le maniement des armes et même assister à une exécution. On pourrait aussi lui proposer de devenir un martyr en le munissant d'une ceinture d'explosifs. Il se retrouvera dans un camp de réfugiés, dans une enclave qui sera un camp de prisonniers pour les fidèles de Daech. La terrible misère viendra-t-elle à bout de sa poésie et de sa joie de vivre?…

Un court roman, mais une tragédie insupportable, une grosse larme pour les enfants, innocentes victimes de guerres inhumaines.
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Quelle claque ! Alors que ce jeune garçon ne rêve que de poésie, il va brusquement être transplanté de la région parisienne en Syrie parce que ses parents ont été embrigadés par Daech. Fabien va connaître l'horreur de l'état islamique, lui qui ne rêvait que de gagner le prix de poésie. L'auteur marocain nous offre un roman court et concentré. Courageux et nécessaire, mais aussi plombant.
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Fabien est un petit garçon comme tant d'autres. Il a une vie heureuse entre ses copains, le foot et sa passion pour la poésie.
Enfin... il avait...
Tout a basculé pour lui le jour où ses parents ont décidé de partir en Syrie.

Finie l'existence insouciante et normale d'un enfant de son âge, et tout simplement, finie l'enfance.
Fabien vient de rentrer dans un nouveau monde, un univers qu'il ne comprend pas et dans lequel il se sent perdu et malheureux.
Tiraillé entre son désir de retrouver sa vie d'avant et son envie de faire plaisir à ses parents, il perd tous ses repères et commence à désespérer.

Le camp est effroyable. Les conditions de vie sont abominables, la violence est omniprésente et l'humanité totalement absente.
C'est une sorte de monde parallèle dans lequel la vie humaine n'a aucune valeur.
Les enragés qui dirigent font régner la terreur et tous subissent la folie de ces fous furieux.
Ce ne sont pas des fous de Dieu mais des fous tout court. Ce qui se passe là n'a plus rien à voir avec la religion !

Rachid Benzine nous offre un roman poignant.
Un texte court mais bouleversant. Une lecture marquante.
Fabien, personnage de fiction, amène forcément le lecteur à penser à tous ceux qui vivent réellement l'horreur de ces camps barbares et subissent la folie délirante d'adultes coupables.
Coupables de les endoctriner dans une haine épouvantable, de leur faire vivre mille situations violentes auxquelles des petits ne devraient jamais être confrontés.
Coupables de leur voler leur innocence, de leur voler leur jeunesse, de leur voler leur vie entière.
Ce voyage au bout de l'enfance est bel et bien un véritable voyage au bout de l'enfer, et c'est le coeur serré que j'ai refermé ce livre, remplie d'empathie pour tous ces petits innocents, de colère envers leurs parents qui les entraînent dans ces camps épouvantables, et de haine pour ces monstres qui leur font subir ça.
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Ce roman fort émouvant raconte l'histoire d'un petit garçon heureux dans la vie jusqu'à ce que ses parents l'emmènent en Syrie, croyant trouver le pays de leurs rêves.
Ils ont bien été trompés et tout se terminera mal, comme on peut le penser.
Le langage est bien celui d'un enfant, nous pleurons avec lui et savourons les rares moments de bonheur de ce passionné de foot et de poésie.
Cette lecture est plombante et assez tire-larmes pour un été mais malheureusement réaliste car elle décrit la misère des camps dans lesquels sont entassé.e.s femmes et enfants perdus à cause de Daech...
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Fabien a du manquer l'école, ses parents lui ont promis le paradis .La Syrie, l'état islamique est le but de ce grand voyage et le paradis devient vite un enfer.
Fabien s'appelle à présent Farid et survit comme le gamin de 8 ans qu'il est encore. Raqqa et son enfer, les coups, l'endoctrinement, le maniement des armes, les lionceaux du califat , la délation, la faim, la peur , la mort. Puis la route et enfin un camp en Syrie kurde.... la faim, la peur, la délation toujours et encore, les coups, la maladie .. l'espoir de rentrer en France et de retrouver Sarcelles s'amenuise.
Rachid Benzine confie à Farid le soin de nous raconter l'horreur. Les mots d'un enfant nous vrillent peut-être d'avantage que ceux d'un adulte..
Pourquoi, pourquoi, pourquoi???
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Le totalitarisme n'est pas un produit exclusif de la seconde guerre mondiale et des idéologies qui en ont précipité l'horreur. J'en rappelle la principale manifestation : la volonté de contrôler les corps et les esprits. Margareth Atwood s'en fait l'écho dans La servante écarlate, persécutée par l'ignoble régime de Gilead (en territoire américain). Rachid Benzine en montre ici l'infernale logique (loin du paradis promis) sur les terres de Daech, avec une nuance de taille : il ne s'agit pas d'une fiction mais d'une réalité contemporaine, abjecte et brutale (éloquentes pages 23, 28, 32, 41).
En choisissant la voix d'un enfant, l'auteur prend la posture de l'innocence et de l'étonnement. Elle permet de s'affranchir des préjugés adultes et de ne relater que les faits – dans toute leur cruauté. Imre Kertész avait adopté le même procédé dans son incroyable livre, « Être sans destin ».
De Sarcelles à la frontière Kurde en passant par Raqqah en Syrie, on suit Fabien devenu Farid, entraîné dans une aventure qu'il ne comprend pas. Une nouvelle vie qui ressemble si peu à celle d'un enfant, normalement synonyme d'insouciance, de sourires et de jeux.
Comme toujours, en lisant les romans de Rachid Benzine, on réfléchit, on se pose les questions qui perturbent, à la lumière blafarde des actualités qu'on nous jette aux yeux : à partir de quel moment cesse-t-on d'être un enfant ? Devient-on bourreau à son tour, en étant le bourreau des anciens bourreaux ? de quoi est fait le pardon ?
Par son humanité et sa simplicité, ce poignant récit vaut plus que tous les reportages que vous verrez sur cette tragédie.
Bilan : 🌹🌹
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C'est ce qu'on peut appeler une lecture bouleversante, bourrée d'émotions fortes et remplie de tristesse.

Comme quoi, on peut faire un roman court, mais intense. Comme quoi on peut, en 96 pages, nous montrer une partie de l'horreur du régime islamique de Daesh, ainsi que l'inhumanité des camps de réfugiés.

Sans trop de préambules, l'auteur nous plonge directement dans la vie d'un couple de Français qui se sont convertis à l'Islam et sont ensuite parti en Syrie, combattre pour Daesh et pour vivre dans ce qu'ils pensent être le paradis sur Terre pour les musulmans.

Las, je pense que même l'Enfer est mieux que ce qu'ils découvrent au fur et à mesure. le problème est qu'ils ont un enfant, Fabien, devenu Farid, qui lui, n'a rien demandé. Notre garçon aime le foot et surtout la poésie. Lui, tout ce qu'il voudrait, c'est revenir en France, retrouver ses grands-parents, ses copains et son prof, Monsieur Tannier.

Hélas, l'État Islamique veut faire de lui un assassin, un enfant soldat, un égorgeur, un tueur, un parfait soldat du Djihad et au pire, un martyr qui se fera sauter avec une ceinture d'explosifs.

Ce court roman montre combien il est facile d'embrigader les gens, de leur mentir, ou tout simplement de leur laisser se faire un film tout seuls, pensant dur comme fer que là où ils vont aller, ils seront mieux, qu'ils seront respectés, compris, qu'ils pourront vivre leur nouvelle foi de la meilleure manière qu'il soit.

Faux et archi faux, sauf si vous avez vraiment l'âme d'un assassin et que cela vous fait kiffer d'égorger du mécréant, de les assassiner, de les torturer…

Raconté du point de vue du petit Fabien/Farid, qui va passer quelques années chez les fous furieux de Daesh et ensuite, finir dans un camp de réfugiés, ce petit roman est encore plus intense, puisque raconté à hauteur des yeux d'un enfant qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui se raccroche à la poésie pour ne pas sombrer.

Si les passages chez Daesh sont violents, horribles et inhumains, l'auteur fait en sorte de ne pas sombrer dans le pathos inutile, racontant simplement ce qu'il en est chez eux, le traitement réservé aux femmes devenues veuves et aux enfants, que l'on endoctrine.

Les passages consacrés à la vie dans un camp de réfugiés sont tout aussi violents, rempli d'inhumanité, de délations, de privations, de manque d'hygiène, de tortures, mais jamais l'auteur ne fait l'erreur de surdoser l'indicible, sans pour autant nous édulcorer ses propos.

L'équilibre est parfait, ni trop, ni trop peu. le résultat est que votre âme se liquéfie, que votre coeur se brise en pensant à tous ces enfants de nos pays qui sont toujours enfermés là-bas, nos populations (et nos dirigeants), ne voulant pas qu'ils reviennent, puisqu'ils sont partis.

Oui, mais ce sont des enfants, personne ne leur a demandé leur avis, personne ne s'est soucié d'eux. Les laisser mariner dans de telles conditions, dans de tels endroits, les abandonnant à leur triste sort, c'est peut-être prendre le risque que leurs convictions, celles qu'on leur a enfoncées de force dans le crâne, ne s'ancrent un peu plus, faisant d'eux, ensuite, des parfaits petits terroristes, ivres de vengeance.

Un roman poignant, court et intense. On pourrait trouver qu'il est trop court, j'aurais aimé en apprendre plus, surtout avec la plume de cet auteur qui est allé visiter des camps, qui sait de quoi il parle.

Un petit concentré d'émotions fortes qui m'a brouillé la vue à bien des moments.

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