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4,39

sur 4817 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est toujours difficle de rédiger une chronique sur un roman ayant pour thème principal le sort des Juifs pendant la seconde guerre mondiale.
L'auteure nous relate de façon en partie romancée l'histoire de sa famille, en partie juive, jonglant d'une branche à l'autre mais se focalisant sur ses arrière-grands-parents, venus de Russie et ayant traversé beaucoup de pays avant de s'installer en France.
Par le biais d'une carte postale elle remonte le cours du temps et nous plonge dans cette famille.
L'auteure avait beaucoup de pièces d'un immense puzzle en mains, elle a tenu à ce que toutes les pièces soient réunies sur la table et tant pis si le résultat manque d'harmonie. Entre les faits réels et les faits romancés, le liant ne se fait pas toujours.
J'ai beaucoup aimé la première partie, j'ai parfois sauté certaines pages des autres.
Ce qui m'a manqué, par dessus tout, c'est l'émotion.
Peut-être est-il compliqué d'écrire sa propre histoire.

Pour moi, c'est une lecture manquée et c'est dommage car ce thème ne devrait pas être aboutir à ce sentiment.

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Autant le dire tout de suite, j'ai été relativement déçue par ce roman, même si par moments je pensais que j'allais beaucoup l'apprécier...
La première moitié du livre m'a ennuyée... et a déclenché une vague de culpabilité de m'ennuyer avec un sujet si sensible et essentiel. J'avais l'impression de lire pour la 150e fois la même histoire d'une famille juive pendant la guerre et, comme je le disais, je culpabilisais énormément de ne pas être suffisamment touchée alors que ces histoires sont si horribles et tristes que chacune d'elle mérite d'être racontée et lue.
Un peu après la moitié du roman, vers la 300e page, quand Anne et sa mère partent à la recherche de l'auteur de la carte postale anonyme reçue au tout début du récit, j'étais conquise et impatiente de découvrir la suite. Je me disais que j'étais enfin entrée dans le roman et que j'allais dévorer la suite. Mais mon enthousiasme est vite retombé, malheureusement. Les erreurs de syntaxe se multiplient aussi à la fin, ce que je trouve toujours très regrettable chez les auteurs francophones...
Je ne regrette cependant pas de l'avoir lu, sans plus...
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Ce roman, c'est comme écouter la « bande son » d'une histoire de famille. Dans le sillon des mémoires ancestrales, la romancière redonne voix à des personnes déportées pendant la seconde mondiale. C'est un très long enregistrement et la magie opère : parfois, on entend même jouer du piano.
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Lu d'une traite, trop vite peut-être. Il y a 2 livres en un: le 1er, sur les origines, fait 200 p., et je l'ai trouvé passionnant. Je me suis plus ennuyé ensuite. C'est plus factuel, très dialogué, sans grand souci d'écriture. le problème est que l'autrice même réalité et invention, et qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Dans des lettres supposées écrites pendant la guerre, elle emploie des anachronismes comme "solutionner" (p. 294), qui n'a remplacé "résoudre" que vers les années 80 (comme "émotionner", "réceptionner", "fuiter", "bruisser" ont viré émouvoir, recevoir, fuir, bruire...). Mais c'est la loi du genre: la bio-fiction. Comme l'autrice parle de sa famille, peut-être aurait-elle dû s'en tenir à la véracité pure.

"La Shoah pour les Nuls" écrit perfidement C. Laurens, autrice médiocre et imbue de sa personne. Eh bien, on n'écrira jamais assez sur les horreurs de la Shoah, du moment qu'on n'écrit pas de bêtises. Ce roman fort, un peu trop long donc, écrit de manière agréable mais sans grand-chose de littéraire, mérite son succès. Signalons quelques erreurs: "still life" pour dire "nature morte" (p. 92) en anglais ne signifie pas "toujours en vie" (ce qui est absurde) mais "vie silencieuse": A. Bérest confond l'adverbe de temps et l'adjectif. Elle utilise aussi "morbide" (relatif à la maladie", cf. les "comorbidités") au sens de "macabre": la vision du "cadavre d'un oiseau mort" (p. 142) est qualifiée de "morbide": "macabre" serait le mot. Certes, c'est ce qu'on entend depuis quelque temps... A. Bérest évoque "l'odeur du varech" au Faouët: j'ai d'abord tiqué, pensant au célèbre village du centre du Morbihan... Mais, vérification faite, j'ai appris l'existence d'un autre village de ce nom, en effet situé pas loin de St Brieuc!
Donc, 300p. de trop, comme disait Léon Daudet du "Voyage" de Céline, mais ça vaut bien Modiano.
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On ne peut pas reprocher à Anne Berest de ne pas savoir raconter des histoires. C'est une excellente conteuse et son écriture fluide porte son propos avec aisance pour le plaisir de son lecteur.

Mais !... Car il y a un mais !

L'auteure, d'origine juive, a légitimité à évoquer ses origines familiales mais semble hésiter entre le romanesque et le factuel. Cela produit un livre un peu foutraque, souvent didactique, déséquilibré entre parties passionnantes et digressions sans intérêt.
L'enquête familiale en recherche de traces des disparus est prenante, comme l'est l'interaction de ressentis sur le concept de judéité et de mémoire.

Mais pourquoi ne pas en être restée à un récit synthétique?
Pourquoi, dès lors qu'il y a déjà tant à dire sur le parcours des absents, les utiliser en personnages de roman, leur prêtant des pensées et des sentiments imaginaires.

Sans vouloir me raccrocher à la polémique qui a agité le petit monde de la littérature et de l'Académie Goncourt en cette année 2021, je me pose la même question que certains. Comment peut-on encore faire des biographies «fiction» sur l'épouvantable période de la Shoah, utiliser des histoires réelles dans toute l'horreur qu'elles véhiculent en s'autorisant à y associer un imaginaire de reactions, de paroles et de sentiments ?

La méthode me hérisse de livre en livre et le débat est ouvert sur sa pertinence.
Lecture agréable néanmoins mais je serais bien déçue qu'elle fasse un Goncourt.
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Si j'aime beaucoup ce qu'écrit sa soeur, Claire, je ne connaissais que peu Anne Berest. Je n'avais lu que Gabriële, un roman écrit à 4 mains par Anne et Claire.

La carte postale est un des titres de cette rentrée littéraire 2021, dont on a beaucoup entendu parler. 

Le plus gros point positif de ce roman est l'interrogation sur la judéité à l'époque actuelle. 

J'ai trouvé le reste un peu trop facile et manquant d'originalité. En effet, la carte postale reçue longtemps après est un procédé déjà utilisé. L'enquête menée par la protagoniste semble avancer tellement facilement que cela décrédibilise l'histoire. de plus, l'écriture d'Anne Berest est très journalistique et manque de finesse et d'émotions. J'allais ajouter légèreté mais cela ne se prête pas au sujet.

Bref, un loupé qui me fera d'autant plus apprécier mes bonnes lectures.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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2003 une carte postale parvient à Anne avec 4 prénoms qui l'a envoyé que veut dire ces 4 prénoms.
Il va falloir remonter aux arrière grands parents partis de Russie et après avoir fait le tour de l'Europpe et israël s'installent en France.
L'enquête même aidée par Leila la mère me semble menée de main de maitre car il y a un témoin à chaque période.
On revit le long voyage des juifs du début du siècle aux années 2000 en passant par la guerre.
un livre intéressant pour les jeunes qui ignorent les détails de la déportation et la montée en puissance du nazisme.
Un peu long par moment

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TO BE GONCOURT OR NOT TO BE

Le hasard fait que je suis en train de lire parallèlement et simultanément deux romans qui se passent à la même époque (autour de la seconde guerre) et traitent du même sujet (le destin de familles juives). Mais ce sont leurs seuls points communs.

D'abord, comment peut-on lire deux livres en même temps ? C'est bien simple : un le jour sous la forme papier, "Le Jardin des Finzi-Contini" de Giorgio Bassani, que m'a prêté une amie à la bibliothèque très solide. L'autre la nuit sur ma liseuse "La Carte postale" de Anne Berest, qui m'est tombé dans les mains parce qu'il est à la mode.

Leur écriture est très différente. le premier me fait penser à Julien Gracq et son "Rivage des Syrtes". Pourquoi ? Je ne saurais dire. Une espèce de légère atemporalité paradoxalement pesante, le temps suspendu, les longues phrases se déroulant dans des pages qui se tournent sans que beaucoup d'événements se produisent, hormis de petites touches apparemment bénignes comme si l'auteur ou le narrateur était très loin de tout cela, mais en réalité annonçant l'horreur qui n'a pas de nom.

L'autre, d'une écriture disons plus contemporaine – soixante ans séparent les deux publications - est d'un abord moins subtil, certes. Sans doute plus réaliste, il vous plonge dans le quotidien et les pérégrinations d'une famille élargie en vous faisant comprendre comment le déni s'y est installé et a pu condamner à mort des millions d'innocents. Ce dernier roman est sujet à polémiques, comme il est goncourable et qu'on lui reproche des maladresses.

Quid du Goncourt ? Julien Gracq dont il est question plus haut a refusé cette récompense suprême censée reconnaître un talent hors normes. C'est tout à son honneur de n'avoir pas accepté d'entrer dans le jeu truqué de VIP parisiens.
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Le prétexte a déjà été utilisé : une jeune femme découvre une étrange lettre (ici, une carte postale) et se penche sur le passé de sa famille juive pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Et ce qui m'a le plus agacé, c'est que l'auteure utilise le procédé narratif du confident pour donner un peu de rythme à son texte.

Bon, j'ai lu les 500 pages sans déplaisir, mais en levant parfois les yeux au ciel devant des idées toutes faites du genre : ils ne sont pas partis au STO mais on pris le maquis, ce sont des héros (mon grand-père maternel étant parti au STO, je dois le prendre comment ? Ceux qui ne sont pas partis étaient peut-être juste des gros flemmards et pas forcément des gens politisés au départ).

Bien sûr, tout est bien qui fini bien (je lève encore les yeux au ciel).

Ceci dit, j'ai aimé que l'auteure s'interroge sur ce que c'est qu'être juif en France aujourd'hui, elle-même n'ayant pas « le type juif » et ne pratiquant pas sa religion. Comme elle le dit : elle fête toutes les fêtes Hanoukka aussi bien que Noël.

J'ai aimé découvrir les grands-parents de l'auteure, partis de Russie, passés par Israël, et s'installant finalement en France.

L'auteure nous parle également des artistes qui se sont engagés dans la Résistance et que l'on ne connaît pas forcément.

Un roman pour ceux qui ne connaîtrait pas encore grand-chose sur le destin des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Une citation :

J'ai le sentiment que la seule chose à laquelle j'appartienne vraiment, c'est al douleur de ma mère. C'est cela, ma communauté. Une communauté constituée de deux personnes vivantes et de plusieurs millions de morts. (p.249)

L'image que je retiendrai :

Celle de la petite maison en montagne dans laquelle s'est cachée pendant la guerre la grand-mère de l'auteure.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-c..
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