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sur 4813 notes
Comment puis-je en parler? Parler de cette histoire qui te broie le coeur. Cette histoire qui t'attrape et te fait monter les larmes aux yeux ? Comment est-il possible de ressentir un tel déchirement pour une famille qui n'est pas la notre ? Comment est-il possible que toute cette histoire ait réellement existée ? C'est ancré en moi, comme si cette histoire, votre histoire m'appartenait maintenant un petit peu. J'ai du mal à réaliser qu'aujourd'hui encore, l'humain soit méchant envers une couleur de peau, une origine ou une religion. Très vite le mystère demeure, pourquoi cette carte postale ? Et malgré le nombre de pages, nous les tournons avec ce besoin irrépressible de savoir la vérité. Alors, nous assistons à la conversation d'une mère et sa fille. C'est fluide, c'est bien fait et toi spectateur écoute sagement leurs paroles. Nous apprenons à connaitre les 4 fameux prénoms, le coeur fracassé, toujours, mais un petit peu plus parfois. Puis, l'histoire suit son chemin, avec des sujets, des conversations très intéressantes et enrichissantes je dois l'avouer. La fin, celle qui émeut au plus haut point. Cette famille abîmée, comme malheureusement tant d'autres fracassé par l'histoire de la 2snd Guerre Mondiale. Je ne sais pas quoi dire de plus, quoi rajouter à ce texte parce que ce livre m'a marqué. J'y pense encore après l'avoir refermé il y a 1 mois. Un coup de coeur mais surtout un véritable coup de poing. Alors merci d'avoir raconté
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Une lecture qui me faisait de l'oeil depuis un moment, une lecture qui a tenu ses promesses 💜

📖 L'HISTOIRE
La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l'opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j'ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s'ouvraient à moi.
J'ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.

✍🏻 MON RESSENTI
J'ai une véritable passion pour les romans historiques et celui-ci est particulièrement prenant, bien documenté, touchant de par son sujet ainsi que par le fait que ce soit une histoire vraie.

On s'attache très vite à l'autrice et à sa famille, certainement parce que l'on vit en même temps, passé et présent. Les deux époques se mêlent tout naturellement, sans que le lecteur ne se sente perdu.

Ce roman regroupe tout ce que j'aime, un contexte historique, une histoire de famille, une enquête …

Vous n'avez pas encore lu « La carte postale » ? Et bien il est temps de le faire 😉
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Waouh ! Magistral ! Quel talent !

J'ai craint une redite sur ce thème, mais absolument pas !
C'est un roman intelligent, sensible et autobiographique, ce qui explique peut-être ce sentiment de proximité et de compréhension des personnages, réels, de ce récit.

Cette fameuse carte postale, énigmatique, voire inquiétante, permet le retour dans l'histoire familiale d'Anne, qu'elle ne connaît pas !

C'est une véritable enquête, un retour sur les destins de vie, d'une famille juive, ballottée d'un pays à l'autre pour survivre et qui se termine mal, pendant la seconde guerre mondiale.
On comprend chacun, à la fois l'inquiétude ressentie au fur et à mesure que les répressions s'accentuent, mais, aussi la confiance naïve vis à vis d'une justice pour des citoyens qui font tout pour être intégrés, l'envie de profiter de la vie et de légèreté des adolescents ... La peur que l'afflux massif de migrants juifs des pays de l'Est n'exacerbe l'antisémitisme primaire... Puis le poids de la vie pour les survivants.

Impossible à lâcher, fluide, émouvant !
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Dans ce roman autobiographique, l'autrice retrace l'histoire de sa famille, d'abord à partir du récit que sa mère lui fait puis, par les recherches qu'elle entreprend, avec et sans sa mère.
Juive par sa famille maternelle mais confrontée au silence de Myriam, unique survivante de cette famille qui a traversé de multiples pays, appris de nombreuses langues, avant de s'installer en France en 1929, l'autrice s'immerge dans son histoire, sidérée des coïncidences avec sa propre vie...

C'est un livre qui m'a beaucoup remuée. J'ai beau beaucoup lire sur cette période, j'en apprend toujours plus. Et savoir que cette histoire n'est pas imaginée mais réelle ajoute terriblement à l'impact émotionnel !
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J'aimais déjà beaucoup ma lecture quand je me suis rendu compte qu'il s'agissait en fait d'une histoire vraie. Je ne l'en ai que davantage appréciée. Ces histoires me touchent beaucoup, mais Anne Berest relate avec beaucoup de talent et de précision cette enquête sur les traces de ses ancêtres. Ce livre est vraiment beau, touchant et un devoir de mémoire nécessaire. Vraiment, à ne pas manquer.
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Une lecture passionnante. le destin de la famille Rabinovitch ne m'a pas laissée indifférente. J'imagine le traumatisme de Myriam, la seule de sa famille à avoir traversé la guerre et la seule survivante à la Shoah. Alors elle ne raconte pas, mais elle garde une carte postale sûr laquelle quatre prénoms sont notés. « Éphraïm, Emma, Noémie, Jacques. »

Grâce à cette carte, Anne sa petite fille, aidée de sa mère Lélia, ira à la découverte de ses origines.
Elle nous entraine à sa suite et nous vivons l'exil, le long chemin parcouru par ses ancêtres, les différents exodes, les peurs mais aussi les joies. L'autrice appartient à un milieu bourgeois et intellectuel. Ses ancêtres sont cultivés et courageux.

J'ai beaucoup aimé cette saga, cette biographie qui traverse la tragédie avec dignité.
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Anne Berest a présenté ce livre dans l'émission "La grande librairie" et l'intrigue m'avait vraiment interpellée. En voulant connaître le dénouement il a fallu passer par des témoignages de déporté.e.s pendant la guerre, c'est très bien écrit et très dur à lire… j'ai dû interrompre la lecture plusieurs fois pour verser quelques larmes. Ce roman est vraiment prenant, j'ai adoré le lire.
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L'écrivaine Anne Berest, je l'ai découverte dans une émission tv littéraire. Et là, sa personnalité et son récit concernant son livre La Carte Postale, m'ont déjà touchée. Aujourd'hui, je viens de terminer son livre. Qui vibre encore et encore.

Si le mot généalogie résonne en vous, si vous aimez les langues, la Mittel-Europa, si vous êtes intéressé par l'émigration juive à travers l'Europe (pas besoin d'être juif), si vous voulez tout simplement comprendre de l'intérieur ce que ont vécu des milliers, voire millions de familles depuis des siècles et précisément depuis le début du 20ème, lisez ce magnifique récit ! Il est basé sur les faits réels, personnels et reconstitués. Pas de pathos, une écriture factuelle mais sensible, des faits historiques, sociologiques, familiales. On pourrait dire : une saga familiale se déroulant avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale. Ou bien, une quête d'identité.

Il est important de mentionner que La carte postale, édité comme roman chez Grasset, est d'abord une biographie, très personnelle et intime, de la famille Rabinovitch, juifs askhenazes originaires de la Russie. C'est l'histoire de la famille d'Anne Berest. Elle nous fait l'immense honneur de se livrer et de dévoiler petit à petit ce qu'elle découvre ; ses origines juives, les lieux, la langue, les traditions et la religion de ses ancêtres, en France et ailleurs.

Anne Berest a appliqué une forme narrative originale et efficace pour mener ce projet ambitieux; le récit est écrit au présent, parcouru par le dialogue entre la narratrice (Anne Berest) et sa mère Lélia.. Une très bonne trouvaille à mon avis . C'est vivant, on les entend parler, on se croit à côté d'elles, avec l'odeur du tabac (seul inconvénient de ce livre…). Ensuite, des chapitres courts, le tout en 4 livres chronologiques. Et une fin surprenante…
Ces deux femmes obstinées et courageuses avancent dans leurs recherches… en reculant dans le temps. Et apprennent à mieux se connaître et à se faire confiance.

Dans le livre I on recule de 5 générations et on fait connaissance avec la vie de Nachman et Esther Rabinovitch, les arrière grand-parents. Ce Nachman, c'est un grand sage plein d'humour, avec ses proverbes jiddish hauts en couleur ;
« Yeder nar iz klug un komish far zikh» -Chaque imbécile (fou) pense qu'il est intelligent et rigolo.
En parlant de leur jeune fils, très différent de ses soeurs ; « Les sages disent qu'il faut éduquer un enfant en tenant compte de son caractère ».
Les Rabinovitch ont des caractères forts ! On les aime tous, les hommes, les femmes, les enfants.

Les générations suivantes avec Ephraim et Emma et leurs enfants Myriam, Noémie et Jacques (Itzhaak) sont donc les personnes centrales de l'histoire et mentionnées sur la carte postale. Cette famille a beaucoup déménagé et vit en France, au coeur de la période nazie, et sera déportée, séparément, en 1942. Seule Myriam- la grand-maman de l'écrivaine - n'est pas déportée et aura donc permis une descendance à cette famille touchante.
Le livre II reprend les investigations menées par Anne et sa maman Lélia, fille de Myriam. Plein de rebondissements et découvertes, il est aussi émouvant, car Anne et Lélia dévoilent le fond de leur pensées, intuitions et de leurs âmes et relatant le vécu incroyable des membres de leur famille décédée. de ces hommes et femmes Rabinovitch, on découvre leurs forces et leurs faiblesses, leurs doutes et leurs fausses certitudes. Et le chemin et les conditions qui les ont conduits jusqu'à la mort à Auschwitz.

Le lecteur peut se poser la question : Pourquoi Ephraim n'a pas écouté les conseils de son père et son frère ? Qu'il fallait quitter la France, l'Europe, que le malheur allait arriver… Mais Ephraim et sa femme avaient déjà fui trois pays différents, depuis la Russie. Ils n'avaient plus l'énergie.
Notamment le court livre III est très intime et dévoile un échange entre Anne et sa soeur Claire concernant leurs prénoms et deuxième prénoms juifs, qui résonnent avec Noémie et Myriam.
Le livre IV, c'est le vécu de Myriam, la résistante et survivante ; une grand-mère hors du commun…

Pour moi, La carte Postale est un bijoux de littérature, universel, utile et intime. Merci à Anne Berest de le partager avec nous.
Aussi, si l'écriture de ce livre a permis à Anne Berest de trouver sa place dans la vie, de resserrer les liens avec sa soeur et sa mère, elle nous montre également que nous pouvons suivre nos intuitions et qu'il n'est jamais trop tard pour s'interroger sur ses origines.
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Un "pavé" que je n'ai pas vu passer, tellement c'était immersif !

Lélia a reçu une carte postale sur laquelle figurent 4 prénoms : ceux de ses grands-parents et de son oncle et de sa tante, morts à Auschwitz. Elle entreprend donc de raconter à sa fille, Anne, auteure et narratrice, l'enquête qu'elle a menée pour reconstituer l'histoire de sa famille : Ephraïm et Emma, ses grands-parents, et leurs trois enfants : Myriam, mère de Lélia, Noémie et Jacques.
On démarre donc en Russie, à l'aube de la Révolution russe. Les parents d'Ephraïm poussent leurs enfants à fuir la Révolution bolchévique, pressentant les ennuis. Eux-mêmes iront cultiver les oranges en Palestine, et Ephraïm partira, vivra dans plusieurs pays avant de s'installer en France. Et de voir le nazisme et la guerre déferler.

La seconde partie commence où s'arrête la première : Lélia a pu reconstituer les événements jusqu'à la fin de la guerre, et ignore ensuite ce qu'a pu être la vie de sa mère. Et là, c'est Anne qui prend la relève de l'enquête.

Et ensemble, elles reconstitueront tout le puzzle. Retrouveront des objets de famille (photos, piano !). Et trouveront même QUI a envoyé cette carte postale, et surtout pourquoi.

J'ai adoré cette plongée dans la seconde guerre mondiale et la Shoah sous cet angle absolument neuf pour moi d'enquête familiale.

Vraiment, ce roman a bien mérité ses prix, et j'espère qu'il contribuera à la perpétuation de la mémoire, sans cesse remise en cause, sans cesse menacée.

Anne Berest aborde aussi d'autres questions : à l'école, sa fille est confrontée à des propos antisémites. Comment réagir ? Que faire face à l'indifférence générale ? Et puis, à l'occasion de sa rencontre avec Georges, et avec sa rivale Deborah : c'est quoi être Juif au fond ?

Au-delà de la narration d'une saga familiale, il y a de vraies questions qui sont posées, même si elles ne sont pas au premier plan. Mais c'est important, et cela a encore augmenté mon intérêt. Et ma satisfaction de lectrice.
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Le saviez-vous ? Il existe un Goncourt américain. En effet, le plus prestigieux des prix littéraires français s'est internationalisé avec des «sélections prix Goncourt» dans 25 pays. L'année dernière - pour la première fois aux États-Unis - l'Académie Goncourt avait dévoilé le «Choix Goncourt United States», présidé par l'écrivaine Siri Hustvedt entourée d'un jury d'étudiants des universités Yale, Princeton, Harvard, New York et Duke en littérature française et francophone Ces jeunes parfaitement bilingues ont départagé les neuf livres de la sélection finale du Goncourt 2021 et c'est finalement « La Carte Postale » d'Anne Berest, déjà lauréat du Prix Renaudot des lycéens 2021 et du Grand Prix des Lectrices ELLE, qui a été distingué.

Le récit débute avec la découverte le 6 janvier 2003 d'une carte postale anonyme dans la boîte aux lettres familiale. Au dos, figurent les prénoms de quatre aïeux de la narratrice, assassinés en 1942 à Auschwitz. Presque vingt ans plus tard, notre héroïne décide de résoudre le mystère de cette étrange missive. Elle commence par interroger sa mère qui va alors retracer les tribulations de la famille Rabinovitch, de la Russie à la Lettonie, de la Palestine à la France, jusqu'aux camps de la mort en Allemagne.

Comment ne pas vouloir raconter cette histoire incroyable ? Elle semble être née pour être couchée sur papier. La littérature a déjà dépeint à de nombreuses reprises les troubles du XXe siècle et du sort des Juifs d'Europe. Pourtant, cette saga familiale vient démontrer que l'histoire de chaque famille est si singulière qu'elle paraîtra nouvelle, même pour les lecteurs les plus aguerris, et le parti pris narratif d'un auteur peut surprendre et susciter des émotions nouvelles.

Anne Berest ouvre son roman sur le récit familial, celui des Rabinovitch en 1918 à Moscou. Ephraïm, son arrière grand-père maternel, épouse Emma. Sous fond d'antisémitisme, ils fuient la Russie pour la Lettonie, la Palestine, puis Paris.

Le lecteur est immédiatement happé par la trajectoire extraordinaire des protagonistes. Lélia, la mère d'Anne Berest, raconte à sa fille l'histoire que sa propre mère ne lui a pas transmise, celle de sa famille engloutie dans les camps d'extermination nazis. Lélia l'a reconstituée à partir de livres et de documents administratifs, notamment au moment de la commission Mattéoli.

Le second volet du livre renvoie aux recherches des deux femmes : leurs questionnements, leurs doutes face au passé, aussi violent et émouvant qu'il soit. Anne Berest s'interroge aussi sur la religion judaïque, et la place qu'elle occupe ou non, dans sa personnalité.

À travers cette double quête, c'est avant tout celle de ses origines que mène Anne Berest. Et en la partageant avec nous, elle nous rappelle que nous ignorons tout des vies des membres disparus de notre famille. La transmission est souvent difficile, car il y a aussi beaucoup de non-dits, de souffrances enfouies.

Le livre oscille donc entre fiction et transmission familiale. Bien que l'écrivaine se soit inspirée des témoignages et des écrits qu'elle a pu recueillir sur la vie de ses aïeuls, sa narration frôle bien souvent la fiction tant le récit regorge de détails sur le présumé quotidien de sa famille. On pourrait estimer que le récit tient au final de l'auto-fiction, ce qui donne une certaine authenticité à la narration. Ainsi, croise-t-on dans « La Carte postale » des célébrités et personnages réels comme Francis Picabia, Marcel Duchamp et René Char.

Si on peut regretter quelques longueurs dans le dernier segment, la tournure des faits et les révélations finales valident le brillant travail de retranscription d'Anne Berest. La réalité dépasse parfois la fiction. le destin romanesque des Rabinovitch ne pouvait aboutir autrement que dans un livre.

En résumé, une saga familiale passionnante aux qualités littéraires indéniables. Bien davantage qu'un énième témoignage sur la Shoah, il s'agit surtout d'un livre sur la transmission intergénérationnelle des traumatismes. En cela, c'est universel et ça révolutionne le genre.
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