Généralement, quand j'aime un livre, je l'engloutis très rapidement. Mais parfois, il m'arrive aussi de prendre mon temps. Ainsi, la lecture de Shaïtan a pris quelques jours de plus que mes lectures précédentes. Pourtant, j'ai adoré.
Disons que la plume élégante, les descriptions soignées de l'auteur, le souci du détail ainsi que le poids des mots comptaient parmi tant d'ingrédients qui faisaient que j'avais besoin de prendre le temps de la réflexion.
Des fois, on lit vite, on est pris dans le feu de l'action, on n'a toujours envie de connaître la suite et on tourne les pages, encore et encore, et encore... Dans ce livre, on a ce désir mais les mots choisis étant souvent lourds de sens, j'ai eu besoin de prendre mon temps, d'aérer mes temps de lecture, et c'est un compliment que je fais à
Armand Bernardi.
Au bout de vingt pages, je savais déjà que le livre était rédigé par une main habile et intelligente, j'attendais de savoir où allait me mener cette histoire et je n'ai pas été déçu.
Le monde arabe est décrit avec précision et on a vraiment la sensation de découvrir la péninsule arabique en compagnie de l'auteur. On sent les arômes des plats libanais, on souffre de traverser de longues étendues désertiques et montagneuses. La chaleur du soleil nous oppresse et surtout on s'attache à la destinée de Sadd, le fils de Salem, propulsé sur la route de Shaïtan.
Personnellement, j'ai déjà lu le Coran, donc j'étais un peu sensible à certains aspects du récit. Tout ne m'était pas étranger. Dans ce livre, l'auteur nous sensibilise vraiment à tout l'aspect spirituel de la culture musulmane et il nous expose avec une grande intelligence comment un livre censé être un guide pour tous peut voir sa parole être détournée pour servir des hommes mal intentionnés, dirigés par les ténèbres. du moins, c'est comme ça que je l'ai perçu, peut-être qu'un autre lecteur aura un ressenti différent.
Tout est travaillé, soigneusement réfléchi et en prime, l'action ne manque pas. On a droit à un dénouement explosif, conclu par une parabole historique.
C'est un livre qui ne se lit pas, il se vit. Et je suis ravi de l'avoir vécu. Merci à
Armand Bernardi pour ce fabuleux moment de lecture.