Je n'aime pas les zombies. Je n'aime pas les films sur les zombies, les livres sur les zombies… La créature ne m'intéresse pas, tout comme les aspects flippants et gores qui l'accompagnent en général.
Mais vu l'auteur, je savais que les côtés flippants seraient assez inexistants et que le gore serait contrebalancé par une bonne dose d'humour (noir, forcément, mais tout de même).
J'avais pas tort, ouf !
Une fois passées les 100 premières pages un peu lentes qui tournaient en rond, j'ai apprécié ma lecture aux côtés des punks les plus attachants du monde.
Fonsdé et Deuspi sont une vraie caricature de drogués, Eva et Mange-Poubelle sont plutôt du genre à participer à des manifs « radicales » et Krotopkine est l'intellectuel du groupe. Tous aiment la musique que j'appellerais , moi, « bourrin » et un style vestimentaire assumé, toute cette esthétique étant, donc, du punk (chacun ses goûts).
La bande doit survivre lorsqu'un beau jour, des êtres humains se transforment en zombie et mangent ou contaminent les autres. Leur première idée face au monde moderne qui s'effondre : aller planter le drapeau anarchique en haut de la Tour Eiffel (ça vous donne une idée de l'absurdité/du fun du roman).
Leur principal ennemi seront les survivants du MEDEF, qui veulent devenir/rester la classe supérieure. Ils découvriront également l'impact étonnant de la musique sur les hordes de zombies…
Humour noir, absurdie et esthétique punk jusqu'au bout des ongles font toute l'originalité de ce roman de zombies pas comme les autres. Il y a beaucoup d'action (comme souvent, je l'ai trouvée parfois un peu brouillon, rapide), on redécouvre Paris et on fait connaissance avec un monde peu dépeint dans la culture populaire, celui des punks.
J'aime le fun, mais avec des limites, et ce roman était parfois un peu trop psychédélique et absurde pour moi ! Je n'ai cependant pas boudé mon plaisir quand je le trouvais et j'ai savouré les petites piques, les petits clins d'oeil…
Karim Berrouka a une plume sympathique et manie aussi bien l'argot et autres vulgarités que les mots justes, à la façon de
Virginie Despentes (tiens, oui, ce roman m'a un peu fait pensé à du Despentes dans la démarche).
J'ai peut-être préféré son roman Fées, weed et guillotine, qui était un peu moins loufoque.