AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 2272 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sans fioritures, Philippe Besson raconte son premier amour, immense et tenu secret. La passion pour un garçon qui plus tard deviendra, dit-il, la matrice de son oeuvre, à cause de l'attente, du manque, de la privation insupportable de l'autre.

Ce récit d'une souffrance liée à un amour clandestin, qui pourrait être celle de n'importe quel couple, homosexuel ou pas, est d'une sensibilité troublante. Si les femmes aiment Philippe Besson qui aiment les hommes — il suffit pour s'en convaincre de lire les commentaires dithyrambiques de ses lectrices — j'imagine que cela a à voir avec cette grande capacité à décrypter les sentiments, les siens et ceux des autres.

Telle la douleur de la passion et de l'impossibilité d'être soi-même, au centre de cette histoire (réelle ou fictive, il dit mentir souvent) où Philippe Besson — qui milite pour la juste cause de l'orientation sexuelle assumée — a su me toucher (même si j'ai trouvé ses mots parfois volontairement crus, dispensables). La dernière lettre de Thomas est magnifique.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Commenter  J’apprécie          1004
« Arrête avec tes mensonges », lui répétait sa maman.
Philippe a vite été doué pour mentir mais aussi pour raconter des histoires. Ça peut être lié, mais ce n'est pas forcément la même chose.

Oser mentir l'a aidé à être honnête avec lui-même, et c'est sans doute en partie grâce à cela qu'il a assumé et vécu son homosexualité lorsqu'il l'a découverte, dès onze ans, malgré un environnement plutôt fermé à cette 'différence' (petite commune charentaise des années 80).

Savoir raconter des histoires a fait de lui l'écrivain que l'on connaît, et qui, finalement, n'en invente pas tant que cela, des histoires, vu qu'il tourne beaucoup autour de lui-même dans ses 'romans'.

Ma lecture a été poussive sur les deux premiers tiers. J'ai surtout vu les défauts de l'autofiction, ceux dont la répétition a fini par m'horripiler chez Annie Ernaux, JP Blondel, et quelques autres - nombrilisme, introspection, mélange d'auto-apitoiement et de triomphalisme (regardez comme, issu de la France d'en bas, d'une famille qui n'était 'rien', je suis arrivé loin, côtoyant les plus grands, m'offrant une maison sur la côte 'sur un coup de tête', et comme je reste tiraillé entre ces deux mondes)...

Puis, j'ai été agacée et gênée par une certaine rencontre qui, si elle a le mérite de casser enfin le rythme et relancer l'intrigue, m'a semblé flirter avec pédophilie et inceste (j'ai un peu revu ce jugement ensuite)...

La fin, en revanche, m'a beaucoup émue, me rappelant le sort d'un ami qui a pris cette décision beaucoup plus tôt, beaucoup trop tôt, faute d'avoir su mentir aux autres, ou d'avoir pu être honnête avec lui-même...

Pas sûr que je revienne vers cet auteur, pour diverses raisons : facilités de la narration (toucher la corde sensible de la nostalgie des 80's), clichés (comme cette phrase : 'Avez-vous remarqué comme les paysages les plus beaux perdent leur éclat dès que nos pensées nous empêchent de les regarder comme il faudrait ?'... et comme on voit mal quand on pleure...)...
Et parce que j'ai bêtement du mal à dissocier d'une manière générale l'artiste de l'individu (celui qui cire les pompes des gens bien placés, par exemple)...
Commenter  J’apprécie          4714
Ce livre m'a scotchée pour plusieurs raisons, des positives et des négatives.
L'histoire d'amour m'a touchée, mais pendant toute la lecture, je n'ai pu cesser de m'interroger sur ce qu'aurait pensé l'ex-amoureux de Philippe Besson s'il savait que celui-ci faisait de leur histoire une auto-fiction ou une autobiographie, lui qui avait mis un soin extrême et douloureux à masquer son homosexualité, qui avait élevé au rang de secret inviolable leur liaison adolescente, intense et sentimentale. Ça m'a mise mal à l'aise.
Si c'était juste une fiction, ce qu'on aurait pu penser puisque Philippe Besson n'arrête pas de dire qu'il invente, alors je me serais laissée emporter par cette lecture, mais il n'y a pas d'avertissement usuel signalant que toute ressemblance avec des personnages réels ou ayant existé serait fortuite…Au contraire, il utilise les vrais noms des protagonistes, dont le sien.
Au niveau du style narratif, j'aime beaucoup cette écriture simple et dépouillée, cette mise à nu des sentiments, l'auteur nous fait ressentir la peur de l'abandon, la déchirure physique et psychique, le manque, la douloureuse clandestinité de la relation, le déni, avec beaucoup d'intensité. Alors, les scènes décrites crûment étaient-elles nécessaires ? Ne pouvait-il rester dans l'ordre du sentimental ? Je ne vois pas ce que ça a apporté de plus au récit.

J'ai été agacée par les phrases ou mots entre parenthèses, écriture dépouillée, oui sauf quand il alourdit des passages pour nous prendre à part, sans que ce soit utile.

J'ai trouvé Philippe Besson très imbu de sa personne, c'est vrai qu'il a réussi, mais quel égo ! Bon, c'est peut-être une revanche sur les moqueries subies dans sa jeunesse.

À me relire, je réalise que les émotions négatives l'emportent sur les positives. Et qu'il y a des contradictions,…c'est ainsi, une lecture en demi-teinte, paradoxalement touchante et agaçante.

C'était mon troisième livre de Philippe Besson, je le lirai encore, mais pas dans l'immédiat.




Commenter  J’apprécie          3011
Thomas est le premier amour d'adolescent de Philippe Besson, celui qu'il n'oubliera jamais.
Mais après le lycée, leurs vies se séparent.
Plus de vingt ans après, la rencontre du fils de Thomas va raviver les souvenirs.
Une autobiographie dont je me suis demandé l'utilité pendant les deux tiers du livre.
En quoi nous concernent ses ébats d'adolescent ?
Il me semble que ça relève de son intimité dans laquelle on n'a aucune légitimité à entrer.
D'autant que l'écriture et le style m'ont paru sans relief particulier.
Mon intérêt s'est éveillé à partir de la rencontre avec Lucas, le fils de Thomas.
Et j'ai finalement ressenti plus de sympathie et de compassion pour le personnage de Thomas que pour celui de Philippe Besson.
D'autant que dès le début de leur relation, Thomas avait exigé la discrétion absolue.
Donc, de là à penser qu'il trahit la parole donnée en publiant ce livre, il n'y a qu'un pas.
Commenter  J’apprécie          272
Philippe Besson nous livre un très beau texte, intime, cru pour nous relater une histoire d'amour qu'il a vécu adolescent, une belle et clandestine histoire avec un jeune homme. J'ai été charmée, touchée par cette écriture simple et directe mais triste et frustrée car quand on est amoureux on le dit, on le clame et là, c'est la clandestinité parce que sont deux garçons, et pourtant c'est de l'amour vrai quelque que soit le sexe des amoureux. Un livre remarquable dans tous les sens du terme.
Commenter  J’apprécie          250
C'est l'histoire de deux hommes qui se sont aimés avec force et passion, laissant sur place dans la poussière leurs   âmes dans le plus profond désoeuvrement, car la force des liens ainsi noués à l'adolescence dans une commune rurale française des années 80 peut vite tourner au drame.

" La froideur des pères fait - elle l'extrême sensibilité des fils homosexuels ?  " s'interroge l'auteur parvenu à la quarantaine.
Ce récit autobiographique dessine le refoulement, toute l'autocensure d'une vie entière mutilée pour cause d'homosexualité.
Ces " aventures singulières " comme les nommaient Hervé Guibert laissent un goût amer au lecteur/trice devant tant de souffrances et de mensonges sociétaux issus d'une conscience bourgeoise insupportable et injuste.

Il me faut reconnaître que les homosexuels ont besoin de crier au monde hétéro leur douleur et leur rage devant leur difficulté à vivre à la lumière du jour. Surtout dans les années 80 où se situe le récit.

Dommage seulement que PB se soit cru obligé de détailler avec précision ses premières parties de " jambes " en l'air avec comme par exemple cette courte phrase très synthétique de ces passages  particuliers : " le reste du temps, on s'embrasse, on se suce, on s'encule.  ".

Je ne suis pas Sainte Nitouche, pas grand chose ne me choque, mais j'estime que ÇA, ce n'est en rien de la  littérature. Il pouvait narrer ces actions avec un autre registre de langue.

J'ai aussi fulminé pendant les 3/4 du livre devant la petitesse de l'intrigue et les redites de cette histoire d'amour masculine, mais je dois bien reconnaître que la fin m'a plombée le moral. Thomas André, c'est un personnage bouleversant, et ce n' est pas du roman ! C'est la vraie vie.  Hélas.
Lien : http://justelire.fr/arrete-a..
Commenter  J’apprécie          242
Récit autobiographique du premier amour d'adolescent de l'auteur. Belle écriture.
Commenter  J’apprécie          181
« Arrête tes mensonges » Philippe BESSON (2017)
Au terme de ma lecture, qu'ai-je découvert ? Un BESSON inutilement menteur, sans plus. Avec son roman « Arrête tes mensonges » (Julliard 2017), Philippe BESSON donne l'illusion (avec celle-ci, on est déjà ou on reste dans le mensonge), de vouloir, pour une fois, quitter son strict territoire de romancier, où il n'écrit jamais que des fictions. Se présentant d'habitude comme un raconteur d'histoires, de mensonges, il va, cette fois, dire la vérité, toute la vérité sur son parcours amoureux et, tout particulièrement sur son premier et grand amour fondateur avec Thomas Andrieu. Amour de jeunesse, certes, mais amour initiatique et révélateur de sa personnalité profonde. (Allez donc !)
Après une mise en perspective, interview de l'écrivain BESSON par une journaliste lambda, qui tourne court car, depuis le fauteuil club dans lequel il répond de manière mécanique à la journaliste (excusez la suffisance !), l'auteur vient de reconnaître la silhouette de Thomas traversant le hall d'entrée. Il se lève, appelle ce dos qui ne peut être qu'à lui, court après cette silhouette, la rattrape, pose sa main sur son épaule. La silhouette se retourne et. … Fin du ‘pré-texte'! (On se croirait à un atelier d'écriture avec un incipit ouvrant à toutes les situations imaginables à développer).
Et puis, rentrant dans le corps même du sujet (s'il m'est permis, en l'occasion, d'user d'une telle expression), Philippe BESSON, en un premier chapitre, nous relate 1984, ses premières expériences, ses envies, ses peurs, ses craintes, son plaisir, la mentalité ambiante de l'époque, ses cours de lycée, l'obligation de cacher la vérité à une opinion non prête à des amours homosexuels et les non-dits qui structurent les relations parents-adolescents, ces derniers ayant toujours des choses à cacher. Toute cette histoire (pardon, cette relation de la vérité !) est bien écrite, avec le style claquant, net, précis qu'on reconnaît à l'auteur mais malheureusement alourdie par ce qui n'avait pas besoin de l'être, un cortège inutile de mises au point par l'auteur (En aparté, il soulignera tout ce qui était alors ou ce qui n'était pas encore)… A force d'ajouter des parenthèses, en veux-tu, n'en veux-tu pas ?, BESSON lasse. (En tous cas, le lecteur sexagénaire que je suis et qui n'a pas besoin de tous ces rappels de vérité connus de longues dates !)
Les deux chapitres suivants fausseront l'équilibre de l'édifice en mettant en relation l'amoureux BESSON avec. (… Nouvel exercice d'écriture. Dans la production de cet atelier, tâchez de ne pas succomber, comme l'auteur, à la facilité de l'invraisemblance qui met en présence des personnages tellement en accord qu'ils ne peuvent être que fabriqués et donc bien loin de la vérité !) Je n'en dirai pas plus à propos de ces deux rencontres pour ne pas dévoiler la suite de l'histoire (Même pudiquement, ce qui ici, paraît invraisemblable vu le sujet traité).
En conclusion, je dirai que l'histoire, si elle est bien contée, joliment écrite et se laissant lire agréablement, elle n'en reste pas moins une construction littéraire d'une vérité qui est – ou non – largement inspirée de la vie de l'auteur… (Quant à cela, je n'en ai rien à penser !) L'artifice de l'écrivain qui, cette fois, va parler vrai alors que toujours, comme romancier, il ment ne m'a absolument pas convaincu ! (Il y a chez BESSON, dans ce roman, une manière de faire croire qu'il ne parle que de lui comme je l'ai trouvée, à l'inverse, dans la plupart des romans de Emmanuel CARRERE qui lui laisserait entendre qu'il ne parle pas de lui alors qu'il est toujours au centre !) Ce ne sont là que jeux d'écriture qui n'apportent aucune légitimité aux questions abordées. Et, plus d'une fois à la lecture de ce roman, m'est venue une question : l'histoire du premier amour de l'auteur aurait-il eu le moindre intérêt d'être raconté (comme une vérité !) si l'objet de son amour avait été une fille, une condisciple de son âge et non un garçon ? (La réponse à cette question modifie l'intérêt même de dire la vérité, non ? Même (et surtout peut-être) plus de vingt ans après les faits…
Il me faut cependant souligner que si la question de fond, abordée ici, est celle de l'homosexualité naissante dans le corps et la tête d'un adolescent. Il était (et est encore de nos jours) utile de s'interroger à propos des positions tranchées, abruptes et non respectueuses du monde adulte à cet égard, positions qui sont autant de freins à la naissance d'une vie affective sereinement vécue. Ce thème donc, si souvent accompagné du manque d'écoute des adultes, est une justification en soi qui donne au livre une raison d'être. (Aucunement besoin de faire croire donc à une quelconque vérité du récit, cette vérité fut-elle-même vraie !)
La réflexion est ouverte…
Commenter  J’apprécie          170
Alors voilà, je suis bien embêtée pour écrire une critique de ce roman. D'un côté, mon avis est plutôt positif : une histoire d'amour rendue impossible, les ratés d'une vie lorsque l'on refuse de faire les choix, l'abandon, l'absence, le sentiment amoureux, pur, douloureux, flamboyant. Et la sincérité d'un homme qui aime les hommes, tout simplement.
D'un autre côté, c'est précisément ce côté exagérément sincère, cette mise en scène permanente de soi et de sa souffrance, qui m'ont un peu agacée. Trop d'invraisemblances aussi, sur cette ressemblance entre le fils et le père, sur cette proximité soudaine entre le fils et l'ancien amant. Trop romanesque alors que le reste du roman est hyper réaliste, vrai, sincère.
Donc au final quelque chose a gâché le plaisir que j'avais à lire ce roman au style sec mais efficace.
Commenter  J’apprécie          150
J'avais aimé En l'absence des hommes, peu apprécié Un homme accidentel. Ici, je reste mitigée, malgré une belle fin à laquelle j'ai été sensible. C'est un peu l'inconvénient de l'autobiographie, lorsqu'on navigue entre vérité réelle ou fantasmée. Autant je m'étais plue et reconnue dans la dureté et les descriptions de l'enfance d'Edouard Louis qui évoquait son passé sans nombrilisme. Autant là, je me suis parfois sentie plus sceptique face aux réflexions de Philippe Besson qu'on sent tiraillé entre auto-apitoiement et signes de réussite.

Il n'en reste pas moins que le message porté par ce premier amour passionnel est très beau. On comprend, à travers les mots de l'auteur (et j'aime sa manière de manier la langue) que l'impact de cette expérience affolante et unique a influencé toute son oeuvre lorsqu'il évoque la solitude, l'attente, le manque qui deviendront le sujet central de beaucoup de ses romans.

Au début, j'ai eu du mal à me mettre dedans, mais une fois passées les premières pages et cet espèce de prologue sans ponctuation, j'ai apprécié l'immersion. C'est fluide, ça se lit très vite malgré quelques facilités narratives. le récit est entrecoupé de souvenirs d'enfance, de réflexions sur les choix, la famille et l'écriture. Certains passages sont très touchants, très parlants.

Une lecture plaisante.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (4537) Voir plus



Quiz Voir plus

Arrête avec tes mensonges (Philippe Besson)

A quel âge Philippe Besson découvre-t-il qu’il préfère les garçons ?

10 ans
11 ans
12 ans
13 ans

20 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : ''Arrête avec tes mensonges'' de Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}