AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 2277 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un petit livre. le 1er pour moi de Philippe Besson.
Une histoire qui se lit vite, très vite. Une histoire vraie, ... ou pas !! Perso, je dirais que c'est une histoire vraie, l'histoire de l'auteur, de son premier amour, ce premier amour qui définit nos actions futures, l'amour qui se rappelle à nous, tout au long de notre vie, par moment, par instant, par intermittence.
Vivre, devenir, être soi-même complètement. L'humain y arrive-t-il réellement ? Rien n'est moins sur. On se construit comme on peut, on tente de vivre selon des valeurs inculquées et des valeurs auxquelles on croit. Mais quelle difficulté que d'être honnête envers les autres et surtout envers soi-même.
Ici, Philippe Besson nous livre cette belle histoire d'amour qui fera en partie ce qu'il est devenu.
Que l'histoire soit un véritable souvenir ou un joli mensonge, là n'est pas l'important...
Un bel hommage à ce souvenir d'adolescence.
Commenter  J’apprécie          1034
Alors qu'il est de passage à Bordeaux, dans ses terres natales pour une rencontre avec une journaliste, l'auteur voit passer une silhouette en qui il croît reconnaître un homme dont il est tombé amoureux, vingt ans plus tôt. Il court derrière lui et se trouve face à un sosie de Thomas, version souriante.

Philippe Besson fouille dans ses souvenirs pour raconter sa rencontre avec Thomas, leur amour interdit, le contexte de l'époque, le non-dit, l'obligation de ne pas être découvert, les rencontres en secret, les regards, les caresses, la découverte des corps. Thomas est fils de paysans, sa mère est catholique pratiquante, Philippe fils d'instituteur, élevé dans la laïcité.

L'auteur nous propose le récit de l'histoire, en 1984, puis la rencontre avec Lucas en 2007 et ce qui se passe en 2016. Ce récit est fort, riche en émotions, en retenue ou dans des termes très physiques, crus et l'on sent que, toute sa vie, il a été marqué par cet amour de jeunesse, le premier donc le plus intense, révélateur qui va transformer le lycéen coincé, timide, le regard caché derrière ses lunettes de myope.

Comment vit-on la différence, l'homosexualité, en fonction du milieu auquel on appartient, de l'éducation que l'on a reçu, des préjugés? de l'époque? Est-il possible pour tout le monde d'en parler librement?

Le thème de la séparation dans le couple est souvent présent également, mais dans ce roman, il ne triche pas, ne se cache pas, raconte cet amour qui a conditionné sa vie d'adulte. Mais comme le dit Thomas, dans cette phrase prémonitoire : « parce que tu partiras et que nous resterons ». Il nous raconte l'histoire, les souvenirs, avec l'oeil de l'adulte qu'il est maintenant, donc une autofiction, pas une autobiographie.

On retrouve souvent le prénom Thomas, dans ses livres : « La trahison de Thomas Spencer » ou même Thomas Andrieu, son vrai nom dans « Son frère », ce qui montre l'importance qu'il a eu dans sa vie.

J'aime la façon dont Philippe Besson parle des trajectoires, des routes qui se croisent ou pas, des aléas :

« J'écrirai également sur les rencontres qui changent la donne sur les conjonctions inattendues qui modifient le cours d'une existence, les croisements involontaires qui font dévier les trajectoires. » P 37

J'ai beaucoup aimé ce livre intime, intimiste, la sensibilité de Philippe Besson me touche toujours autant, et j'ai découvert au passage les auteurs qu'il aime : Marguerite Duras, Hervé Guibert ainsi que les évocations de certains de ses propres romans, que l'on peut relire, revisiter à travers le prisme du fantôme de Thomas.

J'espère que l'effet catharsis va le libérer et qu'il continuera de nous enchanter … faut-il se résoudre aux adieux ? Telle est la question qu'il se pose à travers ses livres…

Je l'ai déjà dit, et redit, j'adore cet auteur, son écriture, ses mots, sa sensibilité et j'espère avoir été convaincante, ne dévoilant que le minimum pour ne pas spoiler et sans tomber dans la sensiblerie.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          7411
Est- il nécessaire d'ajouter une critique ? je ne le pense pas.
Tout a été dit.

Malgré tout je tenais à saluer ce récit magistral , fulgurant, sans tabou, lu d'une traite où l'auteur, à la fois sujet et objet, à sa manière mélancolique ,parfaitement maîtrisée, nous décrit avec une sincérité absolue sa bouleversante histoire d'amour avec Thomas Andrieu, un premier amour immense, intense à l'issue tragique.

Un amour secret et fort, inoubliable et impossible.

Il y révèle sa douleur sans rien cacher.

Le lecteur comprend , sans voix et bouleversé, que ce bel hommage à l'amour fou deviendra le creuset , la matrice , le COEUR de tous ses livres .
On comprend aussi que cet auteur prolifique, dont j'ai lu beaucoup d'oeuvres se penche «  sur le manque et la privation de l'autre ... »
L'écriture sobre, courte, précise et sensible, parfois crue , sans fioritures épouse parfaitement ce ROMAN- CLÉ , fondateur de son identité d'homme et d'écrivain.
Je remercie Sabine . Grâce à elle j’ai enfin lu ce livre autobiographique .
Commenter  J’apprécie          659
Pourquoi ?
Parce que je voulais lire ce roman avant d'aller voir le film avec Guillaume de Tonquédec qui vient juste de sortir.
Parce que je voulais découvrir l'univers de Philippe Besson et faire ma propre opinion sur cet auteur.
Parce que cette autobiographie est celle d'un jeune homme avant d'être l'écrivain « à fleur de peau » que j'imaginais.
Parce que les répliques de cet auteur m'ont interpellées à plusieurs reprises lors de ses apparitions télévisuelles.
Parce que je veux valider l'item LGBTQIA de mon multi-défis 2023.

Et je n'ai pas été déçu.

J'ai aimé l'histoire d'amour pas comme les miennes mais avec les mêmes mots et les mêmes maux, comme des mémos qu'on soit homo ou hétero ce sont quasiment les mêmes tutos.
J'ai aimé retrouver les années 80 comme à travers une diapositive avec les bords en carton que l'on soulève entre le pouce et l'index à la rencontre de la lumière qui éclaire nos 20 ans.
J'ai aimé les réflexions de l'auteur sur les rencontres fortuites qu'offrent la vie, ou bien celles qui « change la donne » avec les croisements involontaires qui font dévier les trajectoires.
S'il avoue avoir beaucoup écrit sur le sujet, je confesse y avoir souvent réfléchi.
J'ai été touché par ses allusions sur le manque de l'autre, la privation et le dénuement provoqué.
Comme lui, j'aime « le craquèlement des armures » et la personne qui s'y révèle.

La sensibilité si intelligemment bâtie ne peut guère décevoir.

Et les mensonges… On parle de ceux qui sont exigés par le qu'en-dira-t-on, par la morale Judéo-chrétienne, de ceux qui sont obligatoires pour marcher dans les pas de son père.
Difficile d'y déroger. La vérité ne peut-être que figée, confinée dans sa cage…thoracique.

Cette histoire d'amour n'est pas un mensonge, c'est une vraie tragédie, un secret étouffé d'un amour étouffant. C'est troublant et très émouvant.
Philippe Besson reconnait qu'il enfante des personnages pour masquer son histoire et chacun de ses romans est une pièce du puzzle de sa vie. A-t-il menti ?

Pour tempérer le spleen de la dernière page tournée, voici une petite question (source du Nouvel Obs) : Connaissez-vous les deux sujets sur lesquels les Français mentent ?
Le nombre de livres qu'ils lisent et le nombre de coups qu'ils tirent. (Toutes tendances confondues)

Pour ma part le nombre de livres lus est visible chaque jour sur mon compte Babelio,
Pour le reste, j'ai menti. Mais franchement, qui ça intéresse ?




Commenter  J’apprécie          6218
Lire du Philippe Besson c'est comme si j'étais à la maison...même bande son, mêmes ambiances,..les premiers émois amoureux...cette adolescence naissante où l'on flotte dans nos sentiments, où tout est exacerbé, exagéré...à fleur de peau...les histoires d'amour et les chagrins vont de pair, nous mettent la tête à l'envers,..par terre.. Les adultes ont leur propre univers, les ados ont d'autres repères..
c'est beau, c'est charmant les amours naissants, la plume est fluide et délicate, la vie qui trépigne et s'impatiente dans cette fougueuse jeunesse où ces deux jeunes hommes se cherchent et se reconnaissent...les peurs, les désirs, les craintes...Philippe Besson déchiffre
et traite à merveille du sujet .. les mécanismes amoureux..est- ce une liberté que d'aimer? la passion est-elle toujours synonyme de plaisir mais aussi de tourments?
Un brin de nostalgie m'a cueilli en refermant ce livre..
Commenter  J’apprécie          624
Un amour qui n'a pas eu assez de temps...
Un amour sûrement magnifié parce qu'il ne s'est pas frotté au temps...
Un amour qui se serait enrichi ou usé avec le temps, qui sait ?
Et un premier amour interrompu trop tôt devient, pour toujours, sa plus belle histoire d'amour.

Passionnelle, clandestine, impossible, frustrante, émouvante, douloureuse,
C'est donc l'histoire du premier amour de Philippe Besson.

C'est aussi le premier livre que je lis de cet auteur.
L'histoire est ce qu'elle est, il la raconte honnêtement et avec finesse... pas de doute, il m'a bien embarquée !
Je retenterais une autre de ses histoires, où (si j'ai bien compris) celle-ci s'insinue toujours un peu.
Commenter  J’apprécie          5811
Court roman intense aux allures autobiographiques, "Arrête avec tes mensonges" tient du déballage, de la confession intime. La vérité émouvante et crue d'un amour de jeunesse entre deux adolescents qui se révèle en réalité être l'amour de toute une vie.

Beaucoup de personnalité dans la narration ; pas mal d'ego dans le style. Une première lecture de Philippe Besson qui me laisse partagée, ayant beaucoup apprécié la première moitié du livre, beaucoup moins la seconde. C'est hélas toujours un peu frustrant des débuts triomphants qui laissent place à un toboggan au bout duquel vous vous retrouvez le cul dans le sable.

Le talent est là, indéniablement, l'écriture n'est pas loin d'être brillante mais je me lasse - même au bout de si peu de pages - d'un style trop maniéré et qui donne cette impression désagréable et malheureusement de plus en plus répandue que l'auteur se regarde écrire. Un exemple concret : je ne supporte pas quand un auteur explique entre parenthèses pourquoi il utilise ce mot plutôt qu'un autre, ça me donne l'impression d'être idiote et que l'auteur n'a pas confiance en moi pour lire entre les lignes, pour comprendre sa pensée profonde. Est-ce que Victor Hugo expliquait pourquoi il utilisait tel ou tel terme ? Non, il faisait confiance à ses lecteurs et aux profs de français.

Sinon, au-delà de ce point stylistique, certes capital pour apprécier un roman mais qui peut ne pas nuire complètement à la narration, j'ai apprécié l'histoire d'amour entre Philippe et Thomas. Son traitement est sensible, émouvant ; j'ai été touchée par leurs élans, leurs craintes, leurs pudeurs, leurs transports. L'amour homosexuel dans les années 80 est un thème que je ne connaissais pas et qui m'a intéressée.

Au final, je pense que si Philippe Besson ne m'avait pas donné l'impression d'être imbu de lui-même, de sa réussite et du fait qu'il se soit extirpé de sa province, s'il n'avait pas un amour inconditionnel des synonymes, et s'il ne m'était pas apparu aussi attaché aux signes extérieurs de bohème parisienne, je pense que j'aurais passé un excellent moment mais, en l'état, il fut seulement plaisant. C'est le risque quand la frontière entre auteur et narrateur est si mince, le lecteur, voyeur par essence, place toujours la barre un peu trop haut et il attend alors une mise à nu complète, pas un rôle, aussi bien joué soit-il.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge ATOUT PRIX 2018
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Commenter  J’apprécie          538
Philippe Besson raconte avec franchise et sans tabou l'histoire d'amour qu'il a connu à 17 ans.
(J'ai d'ailleurs pensé au très beau film d'André Téchiné « Avoir 17 ans » sur un thème très proche). Philippe Besson rencontre Thomas Andrieu, de ce coup de foudre naitra une histoire aussi forte et radicale que peut l'être à cet âge le sentiment amoureux. Loin du regard des autres, Besson n'occulte rien, dévoile l'atroce dilemme qui habite Thomas refusant son orientation sexuelle. de ses moments volés, nait un bonheur éphémère et interdit qui marqueront à jamais leurs destins.
Indispensable clé pour découvrir l'univers de Besson (si ce n'est déjà fait), « Arrête avec tes mensonges» est un récit d'une sincérité absolue qui laisse le lecteur aussi ému que bouleversé.
Commenter  J’apprécie          520
Philippe Besson, romancier ,est de passage dans la région de son enfance pour répondre aux questions d'un journaliste au sujet d'un de ses romans " Se résoudre aux adieux". Je le cite car j'ai beaucoup apprécié ce roman.
Il voit tout d'un coup une silhouette et croit reconnaître son ami Thomas, un de ses premiers amoureux, car l'auteur choisit dans ce livre de nous parler de son homosexualité naissante à l'adolescence.
On remonte dans le passé et le jeune Philippe nous livre avec beaucoup de scènes d'intimité son aventure avec le jeune Thomas.
Ils ne se verront plus. La vie les séparera et Thomas se montre un grand introverti et malheureux de l'être.
Jamais il ne révèlera sa vraie personne.
L'auteur nous montre à quel point la littérature a été salvatrice pour lui, lui amenant des solutions contre l'intolérance.
Un très beau livre avec des scènes un peu crues pour moi mais je ne vais pas faire la prude. Il s'agit ici de l'expression que je crois sincère d'un jeune homme et s'il le ressent ainsi, il ne va quand même pas se transformer en moine.
J'ai été étonnée par le réalisme avec lequel il dépeint les scènes après autant d'années. Est-ce pour le besoin du roman ou les souvenirs qui sont encore tellement présents ?
Commenter  J’apprécie          503
Quelle est belle cette histoire, et tragique.
Belle comme la jeunesse de ces garçons qui s'aiment à 18 ans.
Pour l'un, c'est la première fois ; pour l'autre, sans doute pas.
Pour l'un, c'est la confirmation de ce qu'il savait déjà et qu'il assumera le reste de sa vie. Pour l'autre, c'est une histoire déjà finie alors qu'elle commence à peine. Un relation cachée, tue, secrète. Une identité bannie, comme une mutilation de l'âme.

Philippe Besson, dans un style sobre et plein de pudeur, nous dévoile son premier amour.

Nous sommes en 1984, l'année du bac pour Philippe, brillant élève de Terminale C. Des rumeurs courent sur le jeune homme : il serait homosexuel. S'il ne l'affirme pas, il ne le nie pas non plus, tout au plus feint-il l'indifférence. Il sait qu'il aime les garçons depuis l'âge de 11 ans, alors un jour, il ne s'en cachera plus. Mais pas ici, dans sa petite ville des Charentes ; pas maintenant, ses parents ne le supporteraient pas.
Pour l'instant, 1984 est aussi l'année de sa rencontre avec Thomas, son premier amant. Pour ce dernier, fils d'un père agriculteur et d'une mère espagnole catholique pratiquante, cette histoire n'en est même pas une. Elle ne doit pas en être une. Tout doit rester caché, personne ne doit savoir. C'est la condition. Sa vie est toute tracée et Thomas est déterminé à la mener telle qu'elle. Jusqu'à se mentir, jusqu'à se bannir, jusqu'à en finir.

Dans ces mises à nu des écrivains, lorsqu'ils oublient la fiction pour livrer la part la plus intime d'eux-mêmes, j'ai toujours peur de tomber sur un récit qui finit par être nombriliste. Philippe Besson, que je lis pour la première fois, évite cet écueil. Il nous fait partager cette relation tenue longtemps secrète et qui a pourtant influencé une grande partie de sa vie, personnelle et professionnelle. Il répète sans cesse qu'il a écrit jusque-là des fictions et paradoxalement, nous révèle que ses personnages ou ses thèmes récurrents ne peuvent que découler de cette histoire d'amour. Finalement, comme de nombreux autres, Philippe Besson a puisé dans son intimité pour construire sa vocation artistique.

Il en découle un récit très riche, bouleversant, sur l'amour et ses brûlures, sur l'insupportable manque notamment. Un récit qui dépeint aussi une époque, celle du Sida et des amis qui s'en vont les uns après les autres. Un récit qui brosse le tableau d'une vie de province, entre campagne et ville, lorsque le fils de l'instituteur est celui qui partira alors que les autres resteront.

Il dépeint enfin une histoire qui est toujours celle d'aujourd'hui : un premier amour qu'on n'oublie pas, un homme qui aime les hommes et que les carcans de son éducation et de la société empêchent de vivre pleinement son identité.

Une histoire très forte, délicate et pleine de mélancolie.
Merci Monsieur Besson, je n'oublierai pas Thomas Andrieu.
Commenter  J’apprécie          448




Lecteurs (4544) Voir plus



Quiz Voir plus

Arrête avec tes mensonges (Philippe Besson)

A quel âge Philippe Besson découvre-t-il qu’il préfère les garçons ?

10 ans
11 ans
12 ans
13 ans

20 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : ''Arrête avec tes mensonges'' de Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}