Après Thomas Andrieu dans "
Arrête avec tes mensonges",
Philippe Besson continue d'explorer et d'exposer ses amours de jeunesse. "
Un certain Paul Darrigrand". La fois de trop ?
« Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais » : cette citation en exergue issue des "Années" d'
Annie Ernaux, semblait le présager, j'allais retrouver l'écriture sensible et passionnée de l'auteur d' "
En l'absence des hommes" ou de "
Vivre vite".
Après l'inutile "
Un personnage de roman" sur la campagne présidentielle d'un certain Emmanuel M. (mais qui lui a tout de même valu la nomination a un des postes les plus convoités de la diplomatie française) il était temps que l'auteur de "
L'Arrière saison" renoue avec son style si subtile et avec son public.
Ça commence par une photo retrouvée, des « souvenirs enfouis », des « épisodes occultés ». Une « résurgence imprévue ». C'est répétitif, je sais. Mais, préparez-vous, ça ne fait que commencer.
Car dans le nouveau
Philippe Besson, deux adjectifs pour dire la même idée valent mieux qu'un. Écrits en gros caractères, si possible, comme ça on gagne de
la place.
Donc il retrouve une photo cornée, passée, prise pour « conserver une trace », une réalité à l'existence de ce « nous ». Car ce sont des amoureux cachés, on s'en doutait.
Lourde, emphatique et brouillon :
« Je dis », « il dit », « je pense », « je le veux ». Puis, il explique : la vie c'est pas comme ça... Il explique tout, même la suite...
C'est construit comme une énigme dont on nous dit tout : « j'aurai dû me douter, il est comme ça »...
Le drame poind, mais poind lourdement.
Pour moi, il manque la magie Besson, sa séduction.
Déçu, donc, forcément.
Abandonné en janvier 2019.