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sur 631 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Après Thomas Andrieu dans "Arrête avec tes mensonges", Philippe Besson continue d'explorer et d'exposer ses amours de jeunesse. "Un certain Paul Darrigrand". La fois de trop ?

« Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais » : cette citation en exergue issue des "Années" d'Annie Ernaux, semblait le présager, j'allais retrouver l'écriture sensible et passionnée de l'auteur d' "En l'absence des hommes" ou de "Vivre vite".

Après l'inutile "Un personnage de roman" sur la campagne présidentielle d'un certain Emmanuel M. (mais qui lui a tout de même valu la nomination a un des postes les plus convoités de la diplomatie française) il était temps que l'auteur de "L'Arrière saison" renoue avec son style si subtile et avec son public.

Ça commence par une photo retrouvée, des « souvenirs enfouis », des « épisodes occultés ». Une « résurgence imprévue ». C'est répétitif, je sais. Mais, préparez-vous, ça ne fait que commencer.
Car dans le nouveau Philippe Besson, deux adjectifs pour dire la même idée valent mieux qu'un. Écrits en gros caractères, si possible, comme ça on gagne de la place.

Donc il retrouve une photo cornée, passée, prise pour « conserver une trace », une réalité à l'existence de ce « nous ». Car ce sont des amoureux cachés, on s'en doutait.

Lourde, emphatique et brouillon :
« Je dis », « il dit », « je pense », « je le veux ». Puis, il explique : la vie c'est pas comme ça... Il explique tout, même la suite...
C'est construit comme une énigme dont on nous dit tout : « j'aurai dû me douter, il est comme ça »...
Le drame poind, mais poind lourdement.

Pour moi, il manque la magie Besson, sa séduction.
Déçu, donc, forcément.

Abandonné en janvier 2019.
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Nul et insipide dès le début ! Pourtant, j'ai apprécié et lu plusieurs des livres de Monsieur Besson qui devrait peut-être prendre des vacances pour revenir à de meilleurs écrits… Je vais restituer ce livre à la Médiathèque de ma ville en déplorant que l'argent qu'a coûté cet ouvrage n'est pas été destiné à un auteur peut être moins connu mais plus talentueux et généralement bien moins médiatisé...
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L'impression d'un entre-soi tautologique : je suis écrivain parce que vous me regardez, vous me regardez parce que je suis écrivain. Nous apprécions chacun la délicatesse de cette relation plumitive. La confiance absolue que ce sera intéressant pour seul élan narratif. Comme j'ai déjà parlé de moi dans plusieurs livres, ce que j'ai à dire là vaut bien matière à celui-ci. Pourquoi se poser ce genre de question vulgaire ? La littérature ne sert à rien, voyons, mais elle contient tout. Vous êtes, vous-même, exceptionnel, d'apprécier lire une histoire qui n'a pas d'intérêt. Votre esprit d'autant plus élevé qu'il se contente ainsi du vide.

On procédera par courts paragraphes, chacun une unité factuelle, comme du journalisme élégant. Leur succession aura la légèreté d'une conversation, sans la variété du dialogue : se répondant à soi-même, sans avancer trop vite, avec naturel, on donne bien l'impression d'aller quelque part, mais au rythme d'une promenade digestive. le lien logique de l'un à l'autre, c'est "après, il m'arrive ceci, à moi qui suis si intéressant" ou "après, il faut bien que je dise cela, pour qu'on comprenne ceci, puis on passera à la suite". Ce serait sans doute trop demander que narrativement, il se passe quelque chose, quand fictionnellement ça n'a pas été jugé nécessaire.

Après, ne connaissant pas l'auteur, je viens de passer sur Wikipedia : il paraît qu'il "emprunte son style littéraire à l'écrivaine Marguerite Duras", ce qui n'a aucun sens et même l'imitation ne m'a pas sauté aux yeux. Je remarque aussi qu'il a publié 21 romans en 18 ans, ce qui explique sans doute qu'il ne puisse pas les faire trop compliqués. (Mais là, c'est la jalousie qui parle.)
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On pourrait tout aussi bien nommer Un certain Paul Darrigrand Incertain Paul Darrigrand. Car le personnage décrit dans ce roman de Philippe Besson est insaisissable. Cet obscur objet du désir pour l'auteur, qui brûlera d'amour pour cette figure énigmatique, sera pour lui toujours fuyant. Et pour cause, disons les choses telles qu'elles sont : Paul refoule son homosexualité. La situation est sans doute plus compliquée pour lui, et Philippe Besson tente de nous l'expliquer en creux. Car Paul, après de brèves réticences, se lance à corps perdu dans une relation fougueuse avec le personnage principal du roman, Philippe. Il assume donc d'une certaine manière son orientation sexuelle, sauf qu'il va la taire au reste du monde. Et pour cause : Paul est marié à Isabelle, et il ne songe pas une seconde de la quitter, bien qu'éprouvant un amour que l'on peut penser sincère pour Philippe.

Tout ceci ressemble un peu aux Feux de l'amour au final. Un certain Paul Darrigrand ne se démarque pas vraiment de nombreux romans de Philippe Besson, qui a une fâcheuse tendance à rendre fleur bleue les situations qu'il raconte. On se croirait parfois devant du Harlequin où la seule différence serait que l'histoire d'amour dépeinte concernent deux hommes, et non une classique romance hétérosexuelle. L'idée est intéressante, mais elle sent le réchauffé : ce n'est pas la première fois que Besson a recours à cet artifice. L'auteur pousse d'ailleurs plus loin l'auto-référencement, puisque plusieurs des situations vécues par les protagonistes du roman ont déjà été racontées dans d'autres de ses livres. Et il ne s'en cache pas, citant lui-même par exemple Son frère ou Un garçon d'Italie. D'aucuns pourraient prendre cela pour de l'honnêteté, d'autres pour un excès de vanité.

D'autant plus que dans Un certain Paul Darrigrand, Philippe Besson utilise encore une fois les mêmes ficelles d'écriture qu'il a adoptées depuis quelques temps. Les phrases courtes sont nombreuses, et les digressions sont entre parenthèses. On se demande pourquoi l'auteur systématise ce procédé qui ne fait qu'alourdir la lecture et qui n'apporte pas grand-chose. Cela ressemble plus à une posture pour Besson, qui se pose en digne héritier de Marguerite Duras, mais il a du mal à atteindre sa puissance évocatrice. Pourtant à certains moments on retrouve les quelques fulgurances de sensualité dont été truffé son premier roman, En l'absence des hommes. C'est à croire si le talent de Philippe Besson n'est pas plus aiguisé lorsqu'il raconte des histoires complètement fictionnelles plutôt que de ressasser des moments vécus qui, même romancés, ne parviennent pas à convaincre.
Lien : http://lecinedeneil.over-blo..
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