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3,66

sur 309 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Critique publiée sur Senscritique (2012)

Je me sens un peu fébrile, à l'idée d'être le premier à parler de ce livre magnifique d'un auteur que je suis avec une attention sans faille depuis que je l'ai découvert. Quand on lit un Philippe Besson, on est subjugué par le style, on se sent comme étreint par la force des sentiments que la plume dégage, et on se dit qu'on ne saura jamais ni trouver les mots, ni trouver le style, pour réussir à parler d'un si beau livre sans en dénaturer les qualités.

Si vous avez déjà lu Philippe Besson, vous savez probablement ce que je peux ressentir au moment de devoir justifier des qualités de ce livre, ou tout au moins tenter de les exposer.

Une bonne raison de se tuer fut dévoré, à l'instar des autres publications de l'auteur, enveloppé dans un plaid, dans le silence quasi religieux propice à cette forme de recueillement littéraire, une tasse de thé fumante à portée de main, la lueur de quelques bougies posées autour de moi, et la morsure grise de la lumière du ciel d'un après midi d'hiver.

C'est une histoire issue de deux histoires distinctes, deux courbes de vie qui se croisent et s'entrecroisent. Laura, une mère divorcée qui a froidement décidé de se suicider, et Samuel, qui enterre son fils de dix-sept ans, Paul, qui s'est suicidé il y a quelques jours, le tout à quelques heures de l'élection de Barack Obama comme quarante-quatrième président des États-Unis d'Amérique.

Sans surprise, c'est un roman sombre qui annihile toute forme d'espoir, qui ne laisse pas la part belle au revirement de situation, au bien triomphateur, à l'amour plus fort que tout. C'est un roman juste, qui ne fait pas de concessions à la vie en essayant de la rendre plus belle. Une lecture passionnante, une plume magnifique, des larmes qui viennent réchauffer des joues rafraichies par l'hiver : c'est ça, un bon Philippe Besson.
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Une femme, un homme, une journée à Los Angeles.
Pas n'importe quelle journée, le 04 novembre 2008, celle de l'élection d'Obama aux Etats-Unis.
Bon nombre d'américains place bien des espoirs dans cette journée.
Pour Laura Parker, ce jour est bien particulier… Elle a décidée de se donner la mort. Quant à Samuel Jones, le moment est horrible, c'est le jour des obsèques de son fils… Cette femme et cet homme ne voteront pas !
Une suite de courts chapitres rend compte successivement de l'emploi du temps de l'une puis de l'autre. Ils ne se connaissent pas mais, ils vivent, ressentent de manière similaire ou proche divers moments, divers événements. Deux vies en parallèle qui se répondent, qui s'accordent dans la douleur.
Vont-ils à un moment se croiser ? se retrouver ? L'un sauvera-t-il l'autre ? Sans doute, sinon, quel intérêt aurait ce roman ! C'est ce qui m'a tenu tout au long de ma lecture. Besson va-t-il oser an happy end ? Pourquoi pas ? J'aimerais… mais j'en doute …
Quelle facilité dans son écriture à partager le mal-être, le doute, quelle fluidité dans l'enchaînement et l'articulation entre ces deux itinéraires chaotiques, ces lignes de vies brisées, quelle pudeur pour entrer dans l'intimité de Laura, de Samuel et dévoiler l'insaisissable pour faire apparaître les failles qui rendent l'un et l'autre si fragiles.
J'ai fait durer le dernier chapitre de ce récit. Je ne voulais pas savoir…
Je partage largement l'avis de François Busnel qui disait à propos de Philippe Besson : « Sans doute l'un des meilleurs romanciers français surgis au cours de ces dernières années ».
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Un roman à deux voix. Celle de Laura Parker, divorcée, survivant difficilement avec un travail à mi-temps dans un café, détruite par la solitude et le sentiment de ne plus compter pour ses enfants qui vivent leur vie loin d'elle. En cette journée historique du 4 novembre 2008 (élection de Barak Obama), elle décide de mettre fin à ses jours dès que tombera la nuit. En parallèle, celle aussi de Samuel Jones qui doit, ce même jour, enterrer son fils qui s'est suicidé.
Encore une fois, du grand Besson ! Non-dits, regrets, culpabilité, incompréhension, mal de vivre, désespérance, tout cela évoqué avec une justesse bouleversante et une plume si belle !
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Bon... ce n'est ni gai... ni gay !
Mais c'est du Besson... et du bon Besson !

L'histoire n'est pas gaie, mais c'est le genre d'histoire qui, contre toute attente, (me) donne la pêche ! Fait apprécier d'aimer la vie, lors que d'autres pensent à la quitter...
Si le sujet est grave, je ne trouve pas qu'il soit traité de façon morbide ou larmoyante. L'apparente froideur de l'auteur vis à vis de ses personnages évite de verser dans la mièvrerie des sentiments.

L'hitoire n'est pas gay, juste quelques touches inévitables, qui rappellent la signature de l'auteur. Même si les livres "non-gay" de Besson ne sont pas mes préférés, celui-ci fait exception. L'auteur s'investit délicieusement dans les deux personnages, tour à tour masculin et féminin, sans pour autant les faire parler à la première personne.

Et puis il y a le style de Philippe Besson, émouvant, concis, incomparable, qui en fait le digne successeur du regretté Yves Navarre.
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Pour 2 livres achetés celui-ci m'était offert !!!
La bonne pioche ! et quelle chance que ce fut celui-ci.
Bien écrit, intéressant, tellement humain et vrai.
Je ne pense pas qu'il existe de plus grande douleur que celle de perdre un enfant, par suicide de surcroit, et je ne pense pas, non plus, qu'il y est plus grand désespoir que de vouloir se suicider .
Besson nous fait partager ces 2 cheminements parallèles, sans pathos, sans voyeurisme, mais avec un ton et une douceur merveilleuse.
Les descriptions de Los Angels sont également très justes.
C'est un très bon Besson.
Un superbe livre, à ne pas mettre entre toutes les mains, néanmoins.
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Un coup de coeur selon mes critères, c'est un roman qui me noue le ventre et le coeur, qui laisse quelques larmes s'écouler de mes yeux, qui me laisse dans les bras des personnages.
~~~~~~~~~~

Une bonne raison de se tuer est un coup de coeur.
~~~~

Laura et Samuel, deux êtres accablés par la perte, perdus dans un présent qui ne leur ressemble plus et dans un avenir qu'ils n'imaginent plus, tour à tour se racontent à nous afin de comprendre ce qui les tue et ce lien invisible qui les unit.
A travers de courts chapitres, on entend Laura et puis Samuel. Des ressentis, des souvenirs, des questions, des émotions à la pelle, sur quelques heures à peine, j'ai ressenti une compassion et une douleur pour ces deux là. Des romans noirs et « désespérants » sur le thème du suicide, du sens à donner à sa vie, cela ne manque pas mais ici ce qui m'a le plus scotchée, c'est cette véracité et authenticité dans les tiroirs intérieurs de l'âme.
Laura et Samuel sont reliés par un fil, celui du deuil, l'éloignement des enfants devenus grands pour l'un et la mort pour l'autre.
Je n'ai ressenti aucune lourdeur dans ce roman malgré son côté noir, je l'ai trouvé tellement juste et percutant.
Le livre est fluide, m'atteignant direct, m'arrêtant sur certains passages qui résonneront encore longtemps chez moi.
Merci à Sabine (dont sa critique est passée récemment sur mon fil d'actualité) et à Babelio de permettre la découverte et le partage d'aussi beaux romans.
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Un titre brutal, tiré d'une citation de Cesare Pavese...

Un roman bouleversant, dont le lecteur ne peut se détacher, cherchant passionnément à savoir si les deux solitudes, les deux tristesses de cette histoire vont ou pas se reconnaître, se rencontrer, conjurer le sort. On pense aux " Heures souterraines" de Delphine de Vigan.

Laura, rejetée de son rôle parfait de femme au foyer, de mère dévouée, échouée, seule, inutile. Prête à disparaître, se diluer.

Samuel, peintre bohème à l'enfance fracassée, qui va devoir assister à la crémation de son fils unique, avec ce poids de son suicide sur le coeur.

Une journée particulière s'égrène, elle court vers l'ultime obscurité, elle précipite le lecteur dans l'angoisse, elle creuse les pensées de Laura et Samuel ,révèle leurs failles, leurs pensées les plus secrètes. L'auteur est si doué pour écrire l'introspection que nous devenons intimes des douleurs, de la fragilité, du chagrin de chacun. Il se glisse même parmi les personnages, dans ce café où travaille Laura, comme un témoin du destin.

Une journée de tension, de révélations, une journée définitive.

Et là , sur le front de mer californien de Newport Beach, sur un banc , pendant que les américains attendent fébrilement de savoir si Obama va être élu, se joue autre chose. Un moment intense, violent. Éphémère comme est la vie.

Un des plus beaux livres, selon moi, de Philippe Besson. D'une tristesse infinie, mais merveilleusement transcrite. A lire!



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Vraiment Bien .
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C'est le deuxième livre de Philippe Besson que je lis après « Un garçon d'Italie » que j'avais moyennement aimé. J'avais cependant envie de découvrir d'autres livres de cet auteur et je suis tombée sur « Une bonne raison de se tuer » qui m'a attirée. Surtout la 4ème de couverture : « Je n'ai pas eu le choix, pardon ». Et c'est tout. J'ai apprécié qu'il n'y ait que cette phrase.
Je ne lis pas toujours les 4èmes, fatiguée d'y lire des messages racoleurs et mensongers du type « le livre qui a fait rire (ou pleurer c'est selon) la terre entière », ou « un suspense insoutenable selon Harlan Coben» et j'en passe. Ou encore d'y découvrir trop d'informations qui gâchent la surprise lors de la lecture. Donc cette petite phrase m'a suffi, même si, ajoutée au titre, ça ne présageait rien de réjouissant.
Le 4 novembre 2008 est une journée particulière pour les Américains puisque c'est le jour de l'élection d'Obama. C'est une journée encore plus particulière pour Laura et Samuel. Laura est une femme d'une quarantaine d'années, congédiée comme une domestique par son mari selon ses propres termes et vivant à Los Angeles dans la précarité depuis son divorce. Samuel vit tout près, même âge en gros et divorcé lui aussi, depuis plus longtemps. Ils ne se connaissent pas. On va les suivre du réveil jusqu'au soir. L'auteur alterne les chapitres avec Laura et avec Samuel.
Je n'ai pas envie d'en dire plus sur l'histoire. On sait rapidement ce qu'il en est. Tous les deux vont être touchés de très près par le suicide.
C'est un livre sublime si on peut employer ce mot dans le contexte du suicide (mais pourquoi pas), une écriture sublime pour décrire la solitude, la souffrance, le chagrin incommensurable. C'est aussi une réflexion sur la maternité et la paternité. Poignant, bouleversant mais sublime. On peut tous se sentir concernés par cette histoire. Un livre marquant que j'ai lu d'une traite.
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j'ai adoré !!! On m'avait conseillé plusieurs fois Philippe Besson, et j'ai bien compris pourquoi. Une histoire forte en émotions mais sans pathos ni apitoiement, des personnages consistants sans être stéréotypés, une maîtrise du temps et de la progression du roman, même si certaines choses et quelques grandes lignes sont assez prévisibles. L'écriture est simple et fluide, très agréable. Les personnages sont humains, paradoxaux, ordinaires jusque dans leur tragédie intime. Vraiment, je me suis régalée de chaque chapitre, ce roman est une peinture formidable de l'âme humaine face au chagrin indicible, en même temps qu'une fable sur le fil ténu qui fait (ou pas) bifurquer les destins.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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