Après avoir été époustouflée par l'écriture franche et douce de
Philippe Besson à laquelle il est difficile de ne pas s'émouvoir et de s'émerveiller dans son roman
En l'absence des hommes, je me suis plus d'une fois plongée dans sa bibliographie cette année, en ressortant le plus souvent conquise et apaisée. Cependant, je possédais quelques réserves avec
Vivre vite qui est pourtant l'un des romans les plus reconnus de l'auteur. Dans cette oeuvre, il n'est pas question uniquement de fiction mais d'une histoire romancée autour de personnes réelles qui témoigne de la vie d'une star. Et pour tout vous dire, je ne connaissais
James Dean que de nom. Je savais qu'il était mort très jeune et qu'il en était alors devenu une icône, mais je ne connaissais même pas son métier, hésitant entre acteur et chanteur. Avant même ma lecture, je me suis alors quelque peu documentée pour ne pas me sentir perdue à la lecture de cette biographie fictive.
Car
Philippe Besson s'attache dans ce livre à raconter la vie de cet acteur, de son enfance/adolescence jusqu'à son accident de voiture qui lui coûtera la vie, en créant des témoignages fictifs des proches de
James Dean, que ce soit les membres de sa famille comme sa mère morte lorsqu'il était enfant, sa tante, son oncle, où les personnes associées à son succès ou gravitant autour de lui. C'est une excellente manière de découvrir en profondeur le caractère de cet homme cachant une bonne part de mystère qu'il cultivera jusqu'à sa fin trop précipitée. Vu comme un jeune homme capricieux, lunatique, impulsif dans ses colères et dans ses paroles, on reconnaît l'archétype des personnages qu'affectionne l'écrivain dans ses différents romans. Que ce soit Vincent dans
En l'absence des hommes, Thomas dans
La Trahison de Thomas Spencer ou le jeune narrateur dans
La Maison Atlantique, on ne peut qu'être frappé par leur candeur, leur insouciance et souvent leur orgueil et leur caractère capricieux particulièrement propre à la jeunesse, qui font qu'on leur pardonne tout, à l'instar de
James Dean.
Il a été alors intéressant de découvrir ce que les différents personnages proches de l'acteur pensent de lui, de son talent, de sa tendance à tester dangereusement ses limites, et de sa qualité de vie. Car même entouré de toutes ces personnes, le sentiment qu'il laisse malgré lui naître dans le regard de ses proches est la solitude. Malgré la richesse, la célébrité, la beauté,
James Dean reste quelqu'un de mystérieux, de silencieux. Physiquement, il s'offre librement mais personne n'aura réellement le privilège de s'introduire dans sa tête et de connaître ses pensées profondes. Ambigu, taciturne un jour et exalté le lendemain, il est une énigme à lui tout seul et il en est que plus intéressant à découvrir à travers la plume toujours aussi percutante et poétique de
Philippe Besson. Ce mauvais garçon d'Hollywood ne plaisait pas à tout le monde dans le métier par ses emportements et ses caprices mais tous étaient conscients de son talent et de l'idole qu'il était sur le point de devenir. J'ai achevé ma lecture avec beaucoup d'émotions et une envie particulière de découvrir le peu de films dans lesquels
James Dean a pu jouer.
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