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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'homme qui marche, c'est un archétype.

Le plus bel exemple, ce sont les sculptures de Giacometti, ces silhouettes étirées, légèrement penchées en avant, ces figures de métal immobiles mais qui sont le mouvement dans son essence.

L'homme qui marche sait-il où il va? Il fuit, il cherche le repos ou l'oubli, il se fond dans le décor, il traverse les plaines, les déserts, les montagnes, son âme est malade. Il la soigne avec de l'air et du soleil, du vent, de la pluie, des plantes et des oiseaux, il plisse les yeux pour regarder au loin, il respire des odeurs de terre, de fumée, de résine, il boit l'eau des torrents et dort sous la lune. Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler!

La seule chose qui compte pour lui, être libre. L'amour, c'est des conneries.
Souffrir, ça le connait. Voir souffrir aussi.

Il doit sûrement être coupable, sinon, pourquoi il irait finir en prison pour cacher les crimes d'un salopard? Coupable, c'est forcé, mais de quoi?
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Des personnages singuliers, limite marginaux. Une écriture particulière qui me faisait penser que je lisais un livre écrit par le petit frère de Franck Bouysse. Une construction du récit décousue. Un dénouement pour le moins surprenant ; quoique, au vu du reste...
Je ne parviens pas à me prononcer sur ce livre. Si ce n'est que je ne regrette pas de l'avoir lu, vue sa singularité et qu'il me trotte encore régulièrementt dans la tête un mois et demi après l'avoir lu.
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Je n'ai pas trop accroché à ce roman qui possède pourtant des qualités certaines. Un homme, devenu SDF par manque d'amour et de réussite passe son temps sur la frontière Franco-Italienne dans les Alpes. Il y croise un autre « chemineau » qui a été moine chartreux autrefois et à eux deux, ils représentent ceux que notre société ne peut pas accepter : des itinérants qui n'attendent plus rien de la société des hommes. Coublevie, notre SDF, s'arrête parfois dans le Café du Nord, lieu de réunion d'une bande de paumés alcoolisés. Mais dans ce café vit aussi Camille, la fille du bistrotier, qui éveille des convoitises masculines, car elle est jeune et si belle. Et puis c'est le drame, un des habitués est retrouvé assassiné.
Je ne vous en dis pas plus car je divulgâcherai ce roman. La force de son propos tient dans le fait que nous sommes dans la tête de Robert Coublevie qui est loin d'avoir les idées claires. Ce roman m'a fait un peu penser à Farrago, qui est un de mes romans préférés. On suit ici aussi une errance de quelqu'un qui a si peu de chance de s'en sortir mais qui connaît très bien la nature où il trouve refuge. Ici, c'est la montagne et cela nous vaut de très belles descriptions. D'où viennent donc, mes réserves ? Certainement de l'aspect répétitif des situations et des descriptions. le cerveau embrumé De Robert a peu à peu endormi mon intérêt. Mais je suis sûre que ce roman peut trouver son public et j'y ai trouvé de très belles pages.
Lien : http://luocine.fr/?p=10368
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Yves Bichet, né en 1951 à Bourgoin-Jallieu (Isère), est un écrivain français au trajet singulier. Salarié agricole pendant neuf ans, puis artisan du bâtiment, il se consacre désormais totalement à l'écriture. Son premier roman, La Part animale (1994), a été adapté au cinéma par Sébastien Jaudeau avec Niels Arestrup comme acteur principal. Son dernier opus, L'Homme qui marche, est paru cette année.
Robert Coublevie marche. Il marche sans arrêt, accompagné de sa chienne Elia, depuis que sa femme Elia (oui, le même nom !) l'a quitté il y a cinq ans, sur la ligne frontalière entre la France et l'Italie, dans les Alpes du côté de Briançon. Dans ces montagnes le chemineau croise son copain Jean, un ex-chartreux italien, ils discutent de choses et d'autres et se séparent jusqu'à la prochaine. Quand Robert redescend en ville, il va au Café du Nord boire un blanc limé. Derrière le comptoir, Sylvain Taliano le patron et Mounir le serveur maghrébin. Dans une minuscule pièce au-dessus, Camille, seize ans, fille de Sylvain, épie la salle par un judas. Elle porte en elle une lourde blessure secrète qu'elle finira par confier à Robert, l'entraînant dans une aventure sans issue passant par le cadavre d'Yves Tissot qui fera de Robert un suspect parfait pour cet éventuel meurtre, sachant qu'il avait un bon mobile, Tissot aurait couché avec Elia, sa femme qu'on croyait partie.
Roman court, et original non pour son scénario mais pour le ton et l'écriture d'Yves Bichet, nimbant le livre d'une ambiance doucement mélancolique. L'écrivain s'exprime par ellipses, petits mots pour petites phrases timidement enfilées, images délicates qu'une vulgarité esquissée vient troubler parfois incongrument. Robert ne comprend pas trop le monde et le répète à l'envi, préférant fuir vers la solitude des sommets rocailleux, s'émerveillant d'une fleur sauvage ou d'une marmotte, se contentant de la présence à dose homéopathique de son copain Jean. Et ce n'est pas la révélation de Camille qui va arranger ses bidons, « la compassion scandaleuse » de la victime pour son violeur n'est pas faite pour faciliter la compréhension de Robert.
Un dicton veut que ce soient les meilleurs qui partent les premiers, le pauvre Robert, garçon simple et épris de liberté en fera le triste constat après un coup du sort funeste, « privé de mes montagnes, je ne pouvais espérer vivre comme avant » et s'offrira en victime expiatoire. Comme un saint.
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J'ai tout de suite beaucoup aimé Robert. Sa vie, sa "désoeuvre", ses marches frontalières, sa complicité avec la gamine... moins son clébard. Mais ça n'a pas duré. Très vite, j'ai été déçu par la "dramaturgie" de ce livre qui reste un peu plan-plan tout en "revendiquant" (si tant est qu'un bouquin puisse revendiquer quelque chose, bien entendu) une marginalisation outrancière. Tout cela est un peu rêche. On ne le sent pas très franc du collier, le Coublevie. Pas très attachant, le type. Capable de voler le téléphone d'une pauvre Maghrébine ou de piquer le fric d'une cagnotte de soignants... Bien sûr, il y a son "geste" inouï pour sauver le père de la gamine, mais bon... On n'y croit pas trop, ça colle pas avec le mec.
Mais au-delà du personnage discutable, c'est finalement l'histoire et le livre lui-même qu'on a envie d'oublier dans un blockhaus frontalier.
Bon, pour être tout à fait honnête, ça m'a quand même donné une furieuse envie de randonner dans ces coins que je connais déjà un peu. Mais je me demande si c'est grâce à Coublevie, à Bichet ou à cause de la période de confinement qui s'éternise un peu trop à mon goût (bouquin lu en avril 2020)...
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