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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais grandement apprécié le roman de David Vann. En voyant ce roman graphique chez un bouquiniste, imaginez ma joie ! Je vous rappelle très vite l'histoire : Roy, 13 ans, rejoint son père Jim sur un îlot de l'Alaska afin de passer une année avec lui et de resserrer les liens. Les conditions sont difficiles et l'enfant veut partir. Mais il se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond chez son père et décide de rester.

Ugo Bienvenu s'est parfaitement approprié l'histoire narrée par David Vann. J'ai retrouvé exactement les mêmes émotions qu'à la lecture du roman et je trouve que son graphisme vient apporter une touche de plus à l'atmosphère. Les paysages sont grandioses. Un petit bémol : je ne suis pas fan de sa façon de dessiner les visages des personnages. Ceci dit, ce n'est qu'un détail car ce n'est pas vraiment à cela qu'on s'attache en lisant cette histoire troublante dans laquelle la folie est un autre des personnages.
Lien : https://promenadesculturelle..
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J'ai lu il y a quelques semaines le roman de David Vann, dont je suis ressortie plutôt bouleversée. Quand j'ai vu cette version en BD, le dessin de la couverture m'a tout de suite inspirée, je trouve qu'on lit tout dans les regards du père et du fils.
Cette adaptation est très bien faite, l'ambiance pesante extrêmement bien rendue. Ce que j'ignore, c'est si l'effet de surprise est le même que dans le roman, car c'était à mes yeux la plus grande réussite de l'auteur.
Il est des romans qu'on a envie de voir en BD, et Sukkwan island était pour moi de ceux-là. Pari réussi pour Ugo Bienvenu, sa BD me hantera autant que le roman, et ce n'est pas peu dire.
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Tout le monde qui a lu Sukkwan Island se souvient de ce texte magistral de Vann... Un livre qui a marqué les esprits, et ce retournement de situation au milieu du bouquin restera en moi pour bien longtemps encore... Même en sachant cet élément de l'histoire, j'ai encore été happé à la lecture de cette BD. Sa lecture en vaut le coup... C'est fort. Les dessins sont agréables et l'atmosphère oppressante de cette relation entre le père et le fils est très bien rendu en image... Les décors sont sublimes... Bref, j'ai tout aimé dans cette BD...
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Quelle maestria !
Subjuguée par le talent d'Ugo Bienvenu. Autant de brio que les maîtres du noir et blanc que sont pour moi Didier Comès, Jiro Taniguchi dans "Le sommet des dieux" et Romain Renard pour "un Hiver de Glace".
Proche de Romain Renard car l'un et l'autre font ressentir à leurs lecteurs la sauvage beauté de la nature et son inhospitalité à l'égard des hommes.
Ugo Bienvenu doit les apprécier comme il doit admirer un Alfred Hitchcock au niveau de la mise en scène.

N'ayant pas lu le livre, j'ai découvert l'intrigue, et comme chaque lecteur, j'ai ressenti l'uppercut à la page 135. Anéantie. Certes, je m'attendais à un drame, mais là...
Pour revenir sur le récit, il est brillant et sacrément bien ficelé ; un père entraîne son jeune fils de 13 ans dans une aventure folle qui doit durer une année. Isolés sur une île déserte d'Alaska ils doivent s'organiser pour y survivre et tenter d'élaborer un lien filial (on ne va pas écrire" re-créer" puisqu'on se rend compte très vite que le père est le grand absent de la courte vie de Roy).

La pression qui s'impose au fil de la lecture est générée par l'exaspération de plus en plus exacerbée que suscite ce père geignard, complètement invertébré moralement. Quel florilège d'adjectifs commençant par le préfixe ir- ou in- défile dans notre tête ! Pour exprimer ce que l'on peut penser de cet homme, on peut dire qu' il se consacre "à des activités qui dépassent de loin (ses) capacités" (citation extraite de la BD que je viens de lire "Le Voleur de Livres").
Et le livre se referme sur cet énorme gâchis.
Sauf qu'alors, la pression se relâchant, s'élève alors un cri silencieux qui envahit tout ce qui a été lu : celui de Roy. Petit garçon abandonné de tous les adultes. Comment sa mère peut-elle accepter de confier son fils aux mains de ce père !!! Elle sait ce qu'il vaut puisqu'elle s'en est séparé. Et les autres : celui qui les approvisionne en denrées et qui connaît particulièrement bien la région ? La façon dont Roy se replie sur lui-même ! Une de ses rares phrases sera pour l'île d'Hawaii et du bateau dont il rêve.
Certes, dans la civilisation américaine, pour un garçon de son âge, partir camper "entre homme"s, avec son père, dans le "wild" fait partie de l'initiation à la masculinité, avec prise de risque, qui peut justifier leur passion pour les armes.
Mais encore faut-il que l'aventure soit bien préparée, encadrée par un adulte et un adulte aimant. J'imagine Roy bébé, avec une 'totote" dans la bouche pour ne pas déranger par ses cris et ses larmes ses chers parents, empêché de parler par cette ridicule sucette, puis un peu plus tard planté seul devant la télé, isolé dans sa chambre devant un écran, etc... Un désert. Désert qui atteint son paroxysme avec ce père qui partage sa chambre et gorge ses nuits de ses geignardises, ne lui laissant même pas la liberté à lui aussi, l'enfant, d'exprimer son désespoir. Seul avec un fou dans un lieu d'où il ne peut s'échapper...physiquement. Seul sans l'espoir de partager avec des copains. Même pas par la radio, complètement et uniquement utilisé par le père. Quant au contact avec la nature, aussi belle soit-elle, ce n'est pour lui qu'une succession d'épreuves physiques (comme ramener sur son dos ce père qui s'est blessé bêtement).

Enfin, relire encore une fois, pour mieux l'apprécier, la très belle préface de Fabrice Colin Oui, plus qu'une claque ressentit, c'est "une vague antédiluvienne, chargée d'un limon indéchiffrable" qui m'a emportée. Je n'ai pas encore lu David Van, mais "flamboyance et minéralité" caractérisent bien le graphisme d'Ugo Bienvenu.
Quoi qu'il en soit, je ne suis pas prête de l'oublier ce trio merveilleusement infernal : David Van, Ugo Bienvenu et Fabrice Colin.
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Le livre m'a soufflée, happée, sonnée.
La BD conduit au même malaise.
Mais les dessins sont superbes, la nature est majestueuse.
Même si on connaît l'histoire, il ne faut pas hésiter à lire la BD après le livre.
Elle apporte un supplément visuel, une profondeur et une densité à l'histoire qui entretient la tension.
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Le roman, écrit par un jeune inconnu originaire de l'Alaska, a rencontré un succès notable en France (Prix Médicis du roman étranger en 2010)alors qu'il n'a reçu qu'un accueil indifférent dans son pays d'origine. Comparé au torturé James Ellroy, par l'écriture et le passé terrifiant qu'ils ont tous les deux vécus, on comprend d'emblée que l'auteur du roman n'a pas placé son histoire sous le signe de l'optimisme.
Dès la couverture, pourtant en couleur et évoquant un portrait de famille entre père et fils sur fond de paysage du grand Nord, on est mal à l'aise face aux regards : celui, sombre, du père et celui, figé et presque halluciné, de son jeune fils.
Roy, un jeune adolescent, part rejoindre, visiblement à contrecoeur, son père sur un îlot désert d'Alaska : Sukkwand Island. On ne sait pas qui est son père, pourquoi il vit sur cette île ni pour combien de temps ils sont sensés y rester. La préoccupation principale étant de survire à l'hiver, Roy et son père passent leurs journées à pêcher, construire un abri pour la nourriture, chasser… Aux journées rudes succèdent des nuits inquiétantes où le père se révèle un être torturé et inconstant ; capable de laisser seul son fils pendant 2 jours afin d'abattre un ours qui a visité leur maison. Tantôt d'une extrême rudesse face à son garçon, tantôt désespéré, il semble incapable de surmonter ses démons. de nombreuses questions se posent : qui est-il ? Quels sont ces démons qui le torturent ? Aime t-il vraiment son fils ? Roy, lui n'a qu'une envie : quitter cette île. Mais il se soumet à son père, auquel il semble malgré tout attaché. le temps passe, péniblement, et l'état mental du père s'aggrave de jour en jour. Roy semble aller de plus en plus mal lui aussi. L'histoire glisse inexorablement vers un drame qu'on sait ne pas pouvoir éviter. A partir de là, ce n'est plus que l'engloutissement d'un homme dans les ténèbres de sa folie.
Un magnifique roman graphique, qui force le respect. Ugo Bienvenu, jeune réalisateur et dessinateur, livre une adaptation époustouflante, d'un trait à la fois magnifique et terrifiant.
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Ce n'est pas une gifle, mais un uppercut en plein estomac que j'ai pris quand j'ai lu le roman Sukkwan Island de David Vann. Un de ceux qui ne vous font pas seulement mal sur le moment, mais qui vous retourne l'estomac pendant plusieurs jours (semaines, mois), qui vous perturbe, vous étouffe, vous sonne vous obsède..et vous fait ressentir tellement de choses contradictoires. J'ai adoré ce livre et pourtant j'en ai, par moment, détesté la lecture étouffante. J'ai voulu lâcher ce livre en cours et pourtant il m'est resté dans les mains car je n'ai jamais pu me départir de l'histoire. Après l'avoir lu, j'ai eu des images plein la tête pendant des semaines et pourtant....

Et pourtant, lorsque j'ai appris qu'il était adapté en BD, je ne voulais pas le voir. Et puis, j'ai voulu voir les paysages d'Alaska mais la représentation de l'horreur du drame, de l'ambiance étouffante, de la folie me faisait peur. Ce sont les autres qui ont décidé pour moi. Ceux à qui j'ai parlé en long en large et en travers du roman m'ont offert ce roman graphique. L'appréhension a fini par laisser place à la curiosité et je l'ai lu, d'une traite, presque comme dans une course effrénée. J'ai été à nouveau sonnée mais un peu moins, à nouveau étouffée mais un peu moins, à nouveau emballée tout autant ! Comme si le dessin apportait un léger souffle, un léger apaisement ou une distance supplémentaire peut-être...ou peut-être est-ce simplement que le choc de la première découverte n'était pas là, je ne saurais pas trop dire car la violence du coup reste presque intacte.

Bref, c'est encore marquant. Peut-être à ne pas mettre entre toutes les mains, peut-être à ne pas lire en période de déprime mais à partager sans conditions (oui, je vous laisse sur cette contradiction que moi-même je n'arrive pas à dénouer !)
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Tout le monde me parlait du texte de David vann que je n'ai pas lu alors quànd j'ai vu la bd chez mon libraire , je l'ai tout de suite achetee . Et je ne suis pas déçue , le texte est fort , les mots et les pensées troublants . Les illustrations sont magnifiques . Bravo pour ce bel ouvrage .
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Ce roman graphique m'a beaucoup plu car il nous emmène dans un univers très difficile qui ne peut nous laisser indifférent. Il nous pousse derrière nos retranchements. C'est très compliqué d'être en empathie avec ce père. Et pourtant on a envie de croire à une prise de conscience à une remise en question moins personnel. Les illustrations sont incroyables et apporte encore plus de force à ce scénario. Les expressions sont justes mais si par moment j'aurai aimé qu'ils soient encore mieux définies. Je n'ai pas lu le roman mais le roman graphique suffit à lui seul. Je suis persuadé que la transcription a été réalisé au plus juste. Une histoire bouleversante avec un crayonné exceptionnel,
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