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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais envie de lire ce livre. Très envie. Très très envie, même, parce que j'ai suivi attentivement la campagne de 2012 et que je m'attendais à une belle aventure doublée d'analyses fines et intelligentes d'un auteur talentueux doublé d'un prof de français apparemment compétent. Bon, comme l'indique le titre, rien ne se passe jamais comme prévu et je n'ai pas vraiment eu ce que j'attendais. J'avais déjà été un peu inquiétée par les bonnes pages du Nouvel Obs et l'article de Rue89, qui me montraient un texte plutôt anecdotique qu'analytique. du coup j'ai réfléchi un peu et deux choix se sont présentés à moi : fulminer de ne pas avoir eu mon jouet, ou chercher à comprendre réellement ce que j'avais lu. Comme je suis une personne profondément impartiale et optimiste, je me suis dis que j'allais voir le verre à moitié plein et vous dire que, finalement, j'ai quand même bien aimé. Mais pas comme je l'attendais.



En fait, Rien ne se passe comme prévu, c'est le Naïf aux quarante enfants qui découvrirait la politique: il est super content d'être là, il trouve tout génial et et il est si surexcité qu'il n'arrive qu'à raconter ce qu'il voit sans forcément chercher à le comprendre ou à l'expliquer. Il n'ose pas poser de questions à François Hollande, et quand il le fait il tombe à plat ou lui rajoute de la pression à des moments où le candidat essaye justement de se calmer. Il est oublié plusieurs fois par l'équipe de campagne et doit trouver des modes de transport alternatifs, on le cache dans une salle de bains, mais tout de même il est dans l'avion du Président et sur l'estrade à la Bastille.



On a envie de lui en vouloir, d'être persifleur, mais en fait il se dégage une chose extraordinaire de ce texte : de la joie. Ça met de bonne humeur, ça rend content (en tout cas, 51,64% des Français) parce que Binet lui même est tellement heureux d'être là qu'on finit par le partager, son bonheur. On rit aux blagues de l'entourage d'Hollande, on transpire un peu, comme si on ne connaissait pas parfaitement la fin!



Je n'ai qu'un seul regret : pour un agrégé de lettres, Binet utilise beaucoup trop l'effroyable « ceci dit ». Un tic de langage qui est aussi une faute de français, ça fait un peu mal au coeur.
Lien : http://www.readingintherain...
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300 pages vivantes, une bonne surprise.
Résumé: Laurent Binet, jeune écrivain, suit la campagne de François Hollande du 20 juin 2011 au 6 mai 2012. le livre prend la forme d'un journal, les dates servant d'en-tête pour les chapitres. Il bénéficie de la complicité de Valérie Trierweiler qui lui facilite les contacts avec le candidat. Il recueille les témoignages des proches de Hollande, les historiques comme les nouveaux. Ce sont d'ailleurs les pages les plus intéressantes, celles où les politiques se lâchent le plus.
Ce qui plaît dès le départ dans le livre, c'est le coté candide de Laurent Binet, ancien prof de ZEP invité à la cour des puissants, des notables de la gauche. Ses hésitations, sa timidité qui lui joue des tours.
Il fait parler les proches du candidats, les gardes du corps comme les plumes et les hommes de l'ombre, il accompagne, souvent à la traîne, obligé de courir pour accrocher le bon wagon. Il décrit ceux qui le suivent, les journalistes avec les meneurs qui émergent, et qui fabriquent l'opinion, Montebourg en empereur romain à la démarche de mr Hulot, Valls, personnage sec, qui semble déjà habiter la fonction de ministre de l'intérieur, Martine Aubry, absente physiquement mais présente dans les conversations (et pas gâtée). Il va faire un tour chez les UMPistes chauffés à blanc et obsédés par l'assistanat, qui croient encore à leur candidat, décrit plus tôt dans le livre via Emmanuel Todd . Et assiste à un discours de Mélenchon dont il admire le tour littéro-révolutionnaire.
La sensibilité de Laurent Binet lui fait porter une attention particulière à certains déplacements du candidat, Florange (p.168), un moment exceptionnel avec les ouvriers, les syndicalistes, une réunion avec des femmes du planning familial (p.190), une avec des jeunes des cités où Binet donne la parole à une franco-algérienne qui dénonce l'amalgame arabes/musulmans (p.209), puis c'est le tableau déprimant brossé par la situation des femmes en banlieue (p.238) « une grossesse précoce est un moyen de se faire respecter dans la rue et aussi parfois d'éviter les rapports sexuels» , bref, c'est aussi un voyage dans la France d'aujourd'hui, un portrait en forme d'aperçu, par un homme qui ne cache pas ses opinions de gauche et même son attirance pour un mélenchonisme en pleine émergence...
Puis arrive le moment du vote, on voyage moins, le temps semble se distendre, on sent que l'auteur Binet a fait son trou dans la "cour" du candidat, qui se dispute les places dans la bonne bagnole...L'auteur excelle à restituer le flot des conversations, le brouhaha des échanges, sorte de brainstorming permanent d'une machine politique bien rôdée en route pour le sommet.
Je ne sais pas si c'est un document historique, il manque sans doute le vrai visage de Hollande, sauf page 192..., mais ça se lit très bien. Si je compare avec le livre de Yasmina Reza, que j'ai lu il y a cinq ans, celui-ci me paraît nettement supérieur, alors que le "client" était peut-être moins intéressant, trop "normal".

Lien : http://killing-ego.blogspot...
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