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Il y a bien longtemps, j'avais lu les "bonnes feuilles" de ce livre dans l'Obs et je m'étais dit que cela avait l'air sympa. Et puis je l'ai oublié. le croisant par hasard dans une boite à livre je me suis précipité dessus.
On lit donc jour après jour le déroulement de la campagne de François Hollande de 2012, par quelqu'un qui est bien placé pour avoir des impressions, mais pas vraiment au coeur de la machine. Il y a des notices courtes, d'autres bien plus longues...Tout cela n'est guère bouleversant il faut en convenir. En creux on voit que l'auteur ne se déteste pas franchement (un scénario de cauchemar: se retrouver coincé à un diner avec lui, Bégaudeau et Aurélien Bellanger) , et il y a un peu de facilité voire de malhonnêteté quand, sur deux pages, on a des retranscriptions de dialogues entre Moscovici ou Valls (ou d'autres) sans intervention de l'auteur. Bon, avec un micro solide ou en étant hypermnésique, c'est jouable, y compris pour moi.
Ceci mis à part, pour les lecteurs passionnés par la politique il y a tout de même des choses intéressantes à glaner ici ou là, sur les coulisses d'une campagne, sur la personnalité de Hollande, sur les origines d'un échec. On attendait un récit passionnant écrit par un brillant écrivain en vogue et on a un récit terne et plein de facilités. Décidément rien ne se passe comme prévu...
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Suite de mon article commencé vendredi et sous titré dans l'ombre de ceux qui nous gouvernent, puisque je parle de mes lectures croisées d'oeuvres littéraires qui se proposent de rentrer dans l'intimité de nos (grands ) hommes politiques, j'aimerais revenir sur ma lecture d'un livre entre le roman et le récit, "Rien ne se passe comme prévu",

Il est l'oeuvre de l'écrivain Laurent Binet, auteur d'un roman ( un vrai là, Hhh) louangé un peu partout, mais que je n'ai pas eu l'envie ni l'opportunité de lire de lire.

Le pari de son nouveau roman est audacieux, même s'il n'est pas forcément original; Yasmina Reza faisant de même avec la campagne de Sarkozy en 2007. En effet, ce rien ne se passe comme prévu n'est autre que le journal de bord racontant la campagne de notre président actuel, François Hollande, et l'auteur est clair depuis le début du livre: si Hollande n'avait pas été élu président, le livre n'aurait pas été publié.



Commencé en juin 2011, juste avant la primaire socialiste, le journal s'achève dans la nuit du 6 mai 2012, dans les coulisses de la fête de la place de la Bastille.

Laurent Binet, fils de communistes dont le coeur pencherait plutot tendance mélanchoniste, raconte avec une subjectivité assumée et parfois même une auto-dérision bienvenue les coulisses de cette course à l'Elysée.

On voit notamment ses difficultés à saisir la personnalité du candidat, ses rencontres avec lieutenants et entourages jamais avares de piques contre d'autres socialistes, les commentaires et travers de la presse...

Il tient fidèlement et fièrement un journal de tout ce qu'il entend et de ce qu'il voit, avec la plume alerte d'une prof assez content de sortir de sa classe et de fréquenter la faune étrange, bavarde et cynique des politiques. Laurent Binet essaie de garder un oeil lucide. Il voit bien comment l'info est "moulinée" entre les journalistes avant diffusion, sous prétexte de vérification et subit déjà un traitement déformant.
Suite de l'article sur mon blog :
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A propos du roman de Laurent Binet « HHhH » qui reçut le Goncourt du premier roman, je notais déjà : « L'auteur s'implique totalement dans "l'investissement" de ses personnages, il vit avec eux, en eux, et nous fait part de ses doutes : "a-t-il prononcé cette phase, à vrai dire, je n'en sais rien....Mais il a dû le dire comme ça...." »
Il adopte la même technique pour cette chronique au jour le jour d'une victoire annoncée, celle de François Hollande. Binet connait Valérie Trierweiler (ça aide !) et il a envie de s'attacher aux pas du candidat lors de l'élection majeure de la République, pour en tirer un livre, comme jadis le fit Yasmina Reza avec Nicolas Sarkozy. DSK s'est déjà fait exploser en vol, la voie est libre pour tenter de décrypter un homme que personne, finalement, ne connaît vraiment. Nous voilà embarqués, avec Laurent Binet, dans la troupe de journalistes qui forment le « Hollande Tour », recueillant ici et là des bribes de confidences des « Hollande Boys ». Il y a les fidèles de toujours, et les ralliés de la dernière heure. A vrai dire, l'auteur affiche ouvertement des idées de gauche – professeur ayant enseigné en ZEP pendant dix ans, parents enseignants – mais son coeur pencherait plutôt pour Mélenchon. Mais il est, lui aussi, touché par le « syndrôme de Stockholm » et ne tarde pas à devenir groupie de Hollande comme tous ceux qu'il cotoye.
C'est donc un témoignage à la fois hagiographique, lucide, subjectif, étonné, rarement enthousiaste sur une geste politique où le héros central est le futur président de la République. le connaîtra-t-on mieux après cet ouvrage ? Pas sûr … Car le personnage est décrit comme impénétrable, stratège, ayant une énorme capacité d'absorption des informations que ses collaborateurs lui moulinent (donc il convient de s'inscrire en faux contre ceux qui prétendent qu'il ne travaille pas : il pige bien plus vite que les autres, c'est évident), imperturbable, et pétri d'humour caustique et froid. En revanche, l'auteur n'ayant rien à obtenir de l' « entourage » du futur Chef de l'Etat – le phénomène de Cour est en train de changer de camp – il ne se prive pas de vanner certains hommes et femmes politiques. Martine Aubry, Manuel Valls - omniprésent mais pas vraiment à gauche – Laurent Fabius, Jean-Christophe Cambadélis, Arnaud Montebourg en prennent pour leur grade.
Une découverte : la manie qu'ont les journalistes de débriefer en commun leurs impressions après une intervention, un meeting, une conférence de Presse, comme si chacun voulait vérifier qu'il ne va pas dire de bêtises par rapport au sentiment général. Cela aboutit à une réduction du contenu du message, avec des voltes-faces ridicules, dues à de micro-événements sans rapport avec la réalité et surtout sans intérêt pour l'électeur.
La peinture de ce monde de requins qui commencent surtout par se frayer un passage à la machette au milieu de leurs amis politiques est intéressante. La langue transcrite est celle de tous les jours, pas celle d'un agrégé de lettres. C'est rapide, enjoué, actuel, fluide et naturel … J'ai noté tout de même que la causticité de Laurent Binet épargne le plus souvent l'ex-compagne comme la compagne actuelle du Président (il n'évoque pas l'affaire du tweet assassin en faveur d'Olivier Falorni), et, paradoxalement, Nicolas Sarkozy … Préparerait-il subliminalement l'avenir ?
Un ouvrage à lire vite, comme on regarde, en faisant autre chose, un reportage de Serge Moati à la télévision ; mais franchement, j'aurais préféré lire un autre roman, un vrai, de Laurent Binet.
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J'avais envie de lire ce livre. Très envie. Très très envie, même, parce que j'ai suivi attentivement la campagne de 2012 et que je m'attendais à une belle aventure doublée d'analyses fines et intelligentes d'un auteur talentueux doublé d'un prof de français apparemment compétent. Bon, comme l'indique le titre, rien ne se passe jamais comme prévu et je n'ai pas vraiment eu ce que j'attendais. J'avais déjà été un peu inquiétée par les bonnes pages du Nouvel Obs et l'article de Rue89, qui me montraient un texte plutôt anecdotique qu'analytique. du coup j'ai réfléchi un peu et deux choix se sont présentés à moi : fulminer de ne pas avoir eu mon jouet, ou chercher à comprendre réellement ce que j'avais lu. Comme je suis une personne profondément impartiale et optimiste, je me suis dis que j'allais voir le verre à moitié plein et vous dire que, finalement, j'ai quand même bien aimé. Mais pas comme je l'attendais.



En fait, Rien ne se passe comme prévu, c'est le Naïf aux quarante enfants qui découvrirait la politique: il est super content d'être là, il trouve tout génial et et il est si surexcité qu'il n'arrive qu'à raconter ce qu'il voit sans forcément chercher à le comprendre ou à l'expliquer. Il n'ose pas poser de questions à François Hollande, et quand il le fait il tombe à plat ou lui rajoute de la pression à des moments où le candidat essaye justement de se calmer. Il est oublié plusieurs fois par l'équipe de campagne et doit trouver des modes de transport alternatifs, on le cache dans une salle de bains, mais tout de même il est dans l'avion du Président et sur l'estrade à la Bastille.



On a envie de lui en vouloir, d'être persifleur, mais en fait il se dégage une chose extraordinaire de ce texte : de la joie. Ça met de bonne humeur, ça rend content (en tout cas, 51,64% des Français) parce que Binet lui même est tellement heureux d'être là qu'on finit par le partager, son bonheur. On rit aux blagues de l'entourage d'Hollande, on transpire un peu, comme si on ne connaissait pas parfaitement la fin!



Je n'ai qu'un seul regret : pour un agrégé de lettres, Binet utilise beaucoup trop l'effroyable « ceci dit ». Un tic de langage qui est aussi une faute de français, ça fait un peu mal au coeur.
Lien : http://www.readingintherain...
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Laurent Binet (romancier et ancien prof, et fils de profs), dont le coeur se porte plutôt vers Mélanchon, décide de se transformer en journaliste et choisit de suivre la campagne de François Hollande. A-t-il choisi le bon cheval ? Son éditeur en doute... Ainsi, dès le début du livre, on a du suspense et, même si on connaît la fin, le suspense est maintenu tout le long. Ce récit se lit comme un roman : des péripéties, des personnages (connus et de l'ombre), des discours attendus (vont-ils décevoir ou pas ?), la course effrénée et effarante (on est effrayé de voir la santé qu'il faut avoir pour être candidat), la course de l'auteur lui-même, la course au Pouvoir (Hollande a-t-il toute sa vie désiré ce pouvoir ?), les éventuels électeurs rencontrés et interviewés parfois par Laurent Binet (c'est très intéressant), les attentes, la folie (oui, la folie) ambiante... J'ai adoré ce livre que j'ai vraiment lu comme un roman (je ne lis pratiquement jamais de livres politiques). Laurent Binet m'a paru sincère et je l'ai trouvé attachant. François Hollande lui est-il attachant ? ça, je ne vous le dirai pas.
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Deux ans après l'élection de François Hollande à la présidence de la République Française, j'ai dévoré l'ouvrage écrit par Laurent Binet racontant la campagne vue de l'intérieur.
C'est le pendant 2012 de l'ouvrage qu'avait écrit en 2007 Yasmina Reza à propos de la campagne de Nicolas Sarkozy (ouvrage que j'avais bien apprécié).
Reconnaissons à l'auteur l'honnêteté de préciser dès le début de son journal de campagne qu'il ne sera pas objectif. C'est d'autant plus appréciable que c'est rare.
Le récit est chronologique, quelque peu plat j'ai trouvé mais joliment écrit. J'ai bien aimé le style de l'auteur et son coté "petites blagues" par moment à la Hollande. Binet est vraiment bon quand il parle de la cour rapprochée ou dépeint les protagonistes de la campagne.
Par contre ne vous attendez à rien d'extraordinaire! Si les acteurs sont bien cernés (Montebourg en empereur romain par exemple...), cela manque un peu de relief, de romanesque (trop dactylo par moment ce qui est dommage), d'exaltation... On a du mal à retrouver l'euphorie et la joie qu'on du ressentir l'équipe rapprochée. Ce n'est pas non plus ce livre qui vous permettra de mieux connaitre
Hollande.
Par contre, il confirme ce qui est connu: l'homme de la synthèse, qui veut tout faire et délègue peu, dur avec les adversaires...
Quelques anecdotes sympa, ce qui fait que ce livre est plaisant à lire.. Mais pas inoubliable.
Un peu déçu à l'arrivée, je m'attendais à un peu mieux! Il manque un petit quelque chose...
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300 pages vivantes, une bonne surprise.
Résumé: Laurent Binet, jeune écrivain, suit la campagne de François Hollande du 20 juin 2011 au 6 mai 2012. le livre prend la forme d'un journal, les dates servant d'en-tête pour les chapitres. Il bénéficie de la complicité de Valérie Trierweiler qui lui facilite les contacts avec le candidat. Il recueille les témoignages des proches de Hollande, les historiques comme les nouveaux. Ce sont d'ailleurs les pages les plus intéressantes, celles où les politiques se lâchent le plus.
Ce qui plaît dès le départ dans le livre, c'est le coté candide de Laurent Binet, ancien prof de ZEP invité à la cour des puissants, des notables de la gauche. Ses hésitations, sa timidité qui lui joue des tours.
Il fait parler les proches du candidats, les gardes du corps comme les plumes et les hommes de l'ombre, il accompagne, souvent à la traîne, obligé de courir pour accrocher le bon wagon. Il décrit ceux qui le suivent, les journalistes avec les meneurs qui émergent, et qui fabriquent l'opinion, Montebourg en empereur romain à la démarche de mr Hulot, Valls, personnage sec, qui semble déjà habiter la fonction de ministre de l'intérieur, Martine Aubry, absente physiquement mais présente dans les conversations (et pas gâtée). Il va faire un tour chez les UMPistes chauffés à blanc et obsédés par l'assistanat, qui croient encore à leur candidat, décrit plus tôt dans le livre via Emmanuel Todd . Et assiste à un discours de Mélenchon dont il admire le tour littéro-révolutionnaire.
La sensibilité de Laurent Binet lui fait porter une attention particulière à certains déplacements du candidat, Florange (p.168), un moment exceptionnel avec les ouvriers, les syndicalistes, une réunion avec des femmes du planning familial (p.190), une avec des jeunes des cités où Binet donne la parole à une franco-algérienne qui dénonce l'amalgame arabes/musulmans (p.209), puis c'est le tableau déprimant brossé par la situation des femmes en banlieue (p.238) « une grossesse précoce est un moyen de se faire respecter dans la rue et aussi parfois d'éviter les rapports sexuels» , bref, c'est aussi un voyage dans la France d'aujourd'hui, un portrait en forme d'aperçu, par un homme qui ne cache pas ses opinions de gauche et même son attirance pour un mélenchonisme en pleine émergence...
Puis arrive le moment du vote, on voyage moins, le temps semble se distendre, on sent que l'auteur Binet a fait son trou dans la "cour" du candidat, qui se dispute les places dans la bonne bagnole...L'auteur excelle à restituer le flot des conversations, le brouhaha des échanges, sorte de brainstorming permanent d'une machine politique bien rôdée en route pour le sommet.
Je ne sais pas si c'est un document historique, il manque sans doute le vrai visage de Hollande, sauf page 192..., mais ça se lit très bien. Si je compare avec le livre de Yasmina Reza, que j'ai lu il y a cinq ans, celui-ci me paraît nettement supérieur, alors que le "client" était peut-être moins intéressant, trop "normal".

Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Que se passe-t-il dans les coulisses de la campagne présidentielle de Hollande ?
Pas grand chose en fait. Des critiques entre personnes de même groupe politique, l'entre-soi de ceux du même bord, beaucoup de blabla pour en dire peu. Rien de nouveau donc.
Très insuffisant pour se faire une idée du personnage, pas tellement objectif et une écriture sans intérêt.
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Rien ne se passe comme prévu est un livre de Laurent Binet, professeur et écrivain qui a suivi la campagne de François Hollande en 2012. Ce livre relate donc la campagne, de son point de vue.
Si le style se veut haché pour traduire l'aspect rocailleux et chaotique de l'enchaînement des étapes, il parait davantage encore involontairement brouillon. Sous couvert d'un journal, les mots se suivent tels des notes jetées sans fil conducteur, laissant le lecteur dans ce brouhaha aussi désagréable que vain : le vide est en effet ce qui ressort des maladroites tentatives de Laurent Binet pour déguiser une diarrhéique logorrhée en flux de pensée. Laurent Binet fait régulièrement référence, dans cet ouvrage, à Yasmina Reza qui avait suivi la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy (L'Aube, Le Soir ou la Nuit) : sans doute Laurent Binet ressent-il inconsciemment la profonde différence entre un livre rédigé avec subtilité et talent, et sa diégèse insipide qui ne marquera pas l'histoire de la littérature politique.
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J'ai aimé l'originalité de HHhH et de la septième fonction du langage et les incursions de l'auteur dans ses récits : je m'attendais à trouver un point de vue original et critique dans son récit de la campagne présidentielle de François Hollande vécue de l'intérieur.
Las, rien ne se passe comme prévu. Si Laurent Binet en est lucide et ne manque pas de moquer ses ridicules, sa stockholmisation qui le transforme parfois en groupie ou sa candeur, il ne parvient pas à dépasser la chronique journalistique et à prendre du recul. le récit de campagne est agréable et facile à lire, parfois drôle, mais il reste tiède et Laurent Binet semble finalement tout du long aussi mal à l'aise dans l'exercice que dans la voiture du candidat quand il ne parvient pas à trouver des questions à lui poser et finit oublié sur le parking à la fin de la visite. Il est définitivement bien meilleur romancier que chroniqueur de ses contemporains.
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