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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite de mon article commencé vendredi et sous titré dans l'ombre de ceux qui nous gouvernent, puisque je parle de mes lectures croisées d'oeuvres littéraires qui se proposent de rentrer dans l'intimité de nos (grands ) hommes politiques, j'aimerais revenir sur ma lecture d'un livre entre le roman et le récit, "Rien ne se passe comme prévu",

Il est l'oeuvre de l'écrivain Laurent Binet, auteur d'un roman ( un vrai là, Hhh) louangé un peu partout, mais que je n'ai pas eu l'envie ni l'opportunité de lire de lire.

Le pari de son nouveau roman est audacieux, même s'il n'est pas forcément original; Yasmina Reza faisant de même avec la campagne de Sarkozy en 2007. En effet, ce rien ne se passe comme prévu n'est autre que le journal de bord racontant la campagne de notre président actuel, François Hollande, et l'auteur est clair depuis le début du livre: si Hollande n'avait pas été élu président, le livre n'aurait pas été publié.



Commencé en juin 2011, juste avant la primaire socialiste, le journal s'achève dans la nuit du 6 mai 2012, dans les coulisses de la fête de la place de la Bastille.

Laurent Binet, fils de communistes dont le coeur pencherait plutot tendance mélanchoniste, raconte avec une subjectivité assumée et parfois même une auto-dérision bienvenue les coulisses de cette course à l'Elysée.

On voit notamment ses difficultés à saisir la personnalité du candidat, ses rencontres avec lieutenants et entourages jamais avares de piques contre d'autres socialistes, les commentaires et travers de la presse...

Il tient fidèlement et fièrement un journal de tout ce qu'il entend et de ce qu'il voit, avec la plume alerte d'une prof assez content de sortir de sa classe et de fréquenter la faune étrange, bavarde et cynique des politiques. Laurent Binet essaie de garder un oeil lucide. Il voit bien comment l'info est "moulinée" entre les journalistes avant diffusion, sous prétexte de vérification et subit déjà un traitement déformant.
Suite de l'article sur mon blog :
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A propos du roman de Laurent Binet « HHhH » qui reçut le Goncourt du premier roman, je notais déjà : « L'auteur s'implique totalement dans "l'investissement" de ses personnages, il vit avec eux, en eux, et nous fait part de ses doutes : "a-t-il prononcé cette phase, à vrai dire, je n'en sais rien....Mais il a dû le dire comme ça...." »
Il adopte la même technique pour cette chronique au jour le jour d'une victoire annoncée, celle de François Hollande. Binet connait Valérie Trierweiler (ça aide !) et il a envie de s'attacher aux pas du candidat lors de l'élection majeure de la République, pour en tirer un livre, comme jadis le fit Yasmina Reza avec Nicolas Sarkozy. DSK s'est déjà fait exploser en vol, la voie est libre pour tenter de décrypter un homme que personne, finalement, ne connaît vraiment. Nous voilà embarqués, avec Laurent Binet, dans la troupe de journalistes qui forment le « Hollande Tour », recueillant ici et là des bribes de confidences des « Hollande Boys ». Il y a les fidèles de toujours, et les ralliés de la dernière heure. A vrai dire, l'auteur affiche ouvertement des idées de gauche – professeur ayant enseigné en ZEP pendant dix ans, parents enseignants – mais son coeur pencherait plutôt pour Mélenchon. Mais il est, lui aussi, touché par le « syndrôme de Stockholm » et ne tarde pas à devenir groupie de Hollande comme tous ceux qu'il cotoye.
C'est donc un témoignage à la fois hagiographique, lucide, subjectif, étonné, rarement enthousiaste sur une geste politique où le héros central est le futur président de la République. le connaîtra-t-on mieux après cet ouvrage ? Pas sûr … Car le personnage est décrit comme impénétrable, stratège, ayant une énorme capacité d'absorption des informations que ses collaborateurs lui moulinent (donc il convient de s'inscrire en faux contre ceux qui prétendent qu'il ne travaille pas : il pige bien plus vite que les autres, c'est évident), imperturbable, et pétri d'humour caustique et froid. En revanche, l'auteur n'ayant rien à obtenir de l' « entourage » du futur Chef de l'Etat – le phénomène de Cour est en train de changer de camp – il ne se prive pas de vanner certains hommes et femmes politiques. Martine Aubry, Manuel Valls - omniprésent mais pas vraiment à gauche – Laurent Fabius, Jean-Christophe Cambadélis, Arnaud Montebourg en prennent pour leur grade.
Une découverte : la manie qu'ont les journalistes de débriefer en commun leurs impressions après une intervention, un meeting, une conférence de Presse, comme si chacun voulait vérifier qu'il ne va pas dire de bêtises par rapport au sentiment général. Cela aboutit à une réduction du contenu du message, avec des voltes-faces ridicules, dues à de micro-événements sans rapport avec la réalité et surtout sans intérêt pour l'électeur.
La peinture de ce monde de requins qui commencent surtout par se frayer un passage à la machette au milieu de leurs amis politiques est intéressante. La langue transcrite est celle de tous les jours, pas celle d'un agrégé de lettres. C'est rapide, enjoué, actuel, fluide et naturel … J'ai noté tout de même que la causticité de Laurent Binet épargne le plus souvent l'ex-compagne comme la compagne actuelle du Président (il n'évoque pas l'affaire du tweet assassin en faveur d'Olivier Falorni), et, paradoxalement, Nicolas Sarkozy … Préparerait-il subliminalement l'avenir ?
Un ouvrage à lire vite, comme on regarde, en faisant autre chose, un reportage de Serge Moati à la télévision ; mais franchement, j'aurais préféré lire un autre roman, un vrai, de Laurent Binet.
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Deux ans après l'élection de François Hollande à la présidence de la République Française, j'ai dévoré l'ouvrage écrit par Laurent Binet racontant la campagne vue de l'intérieur.
C'est le pendant 2012 de l'ouvrage qu'avait écrit en 2007 Yasmina Reza à propos de la campagne de Nicolas Sarkozy (ouvrage que j'avais bien apprécié).
Reconnaissons à l'auteur l'honnêteté de préciser dès le début de son journal de campagne qu'il ne sera pas objectif. C'est d'autant plus appréciable que c'est rare.
Le récit est chronologique, quelque peu plat j'ai trouvé mais joliment écrit. J'ai bien aimé le style de l'auteur et son coté "petites blagues" par moment à la Hollande. Binet est vraiment bon quand il parle de la cour rapprochée ou dépeint les protagonistes de la campagne.
Par contre ne vous attendez à rien d'extraordinaire! Si les acteurs sont bien cernés (Montebourg en empereur romain par exemple...), cela manque un peu de relief, de romanesque (trop dactylo par moment ce qui est dommage), d'exaltation... On a du mal à retrouver l'euphorie et la joie qu'on du ressentir l'équipe rapprochée. Ce n'est pas non plus ce livre qui vous permettra de mieux connaitre
Hollande.
Par contre, il confirme ce qui est connu: l'homme de la synthèse, qui veut tout faire et délègue peu, dur avec les adversaires...
Quelques anecdotes sympa, ce qui fait que ce livre est plaisant à lire.. Mais pas inoubliable.
Un peu déçu à l'arrivée, je m'attendais à un peu mieux! Il manque un petit quelque chose...
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J'ai aimé l'originalité de HHhH et de la septième fonction du langage et les incursions de l'auteur dans ses récits : je m'attendais à trouver un point de vue original et critique dans son récit de la campagne présidentielle de François Hollande vécue de l'intérieur.
Las, rien ne se passe comme prévu. Si Laurent Binet en est lucide et ne manque pas de moquer ses ridicules, sa stockholmisation qui le transforme parfois en groupie ou sa candeur, il ne parvient pas à dépasser la chronique journalistique et à prendre du recul. le récit de campagne est agréable et facile à lire, parfois drôle, mais il reste tiède et Laurent Binet semble finalement tout du long aussi mal à l'aise dans l'exercice que dans la voiture du candidat quand il ne parvient pas à trouver des questions à lui poser et finit oublié sur le parking à la fin de la visite. Il est définitivement bien meilleur romancier que chroniqueur de ses contemporains.
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Bof, inégal.
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Se retrouver en coulisse du monde politique est en général toujours intéressant...

Néanmoins ici, on apprend tout de même pas grand chose, mais c'est parfois drôle et révélateur.

Pour ceux qui en ont envie...

Pas assez littéraire à mon goût non plus.
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