Ruminer à toute heure
Ruminer à toute heure
une éternité déjà recensée.
Les membres brisés,
un visage git dans son ombre.
Ces ombres accolées…
Ces ombres accolées
les unes aux autres,
cette nuit première
d’où surgirent vos visages,
s’élancèrent
vos gestes puissants :
j’en sépare
les feuilles de plomb.
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l’origine.
Roses / 2
Les jours reviennent.
Tant et tant qu’ils épuisent.
Les jardins se succèdent.
Un matin, une rose éclot,
pure ironie.
À rien d’autre promise
qu’un regard – une coupe.
Parfois du silence…
Parfois du silence
gémit sur une blessure.
Il faut refermer vite
la boîte pleine d’air.
Vos visages rôdent alors.
Aucun loup
pour m’y dissimuler
Qui parle…
Qui parle
parmi ces mots ?
Aucunement les roses.
Elles furent parfaites.
D’un silence déjà vieux,
on remercie ceux
qui peinent à partir.