Citations sur Accès direct à la plage (31)
Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie.
Je pourrais passer des heures comme ça, accoudée au parapet, à regarder l'océan qui recule et qui avance.
Le toubib avait raison.
L'océan calme.
Vous le regardez, il est immuable.
Et vous sentez l'immensité du monde, vous sentez que vous n'êtes qu'une poussière dans l'univers et que, en fin de compte, tout ça n'a pas beaucoup d'importance.
"Tous les matins, je passe devant le club Mickey.
Au club Mickey, ils ont des balançoires, des toboggans, des monos bronzés en tee-shirt, et surtout ils ont une piscine.
Ma mère dit que c'est ridicule, une piscine sur le bord de mer.
Moi, je ne trouve pas.
Puis, j'entends leurs voix. Ils crient, il rient, ils s'amusent, eux.
Parfois on en voix un qui dépasse.
C'est quand ils montent tout en haut du toboggan qui se jette dans la piscine.
Quand j'aurais des enfants, ils seront tous inscrits au Club Mickey."
Pourquoi j'y pense encore ? Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu'une chose : le porte-monnaie.
Je me souviens que j'avais toujours eu envie de faire partie du Club Mickey. C'est curieux, non? Des années plus tard, je ne l'ai toujours pas digéré, le Club Mickey. Il se transforme et renaît sans cesse. Il est devenu maintenant le club de ceux qui avancent sans la vie et laissent derrière eux des traces, des mots, des souvenirs. Des enfants, un livre, un amour ineffaçable.
Mon père va au lit vers onze heures. Il s'endort très vite. Encore plus vite depuis que j'ai retrouvé les cachets dans la table de nuit. J'en écrase deux et je les verse incognito dans son café. Du coup, il dit que depuis qu'il est en vacances, il dort comme un loir. Qu'il a retrouvé ses nuits de bébé. C'est touchant, non? Après, il suffit de descendre l'escalier à pas de loup. D'écouter sa respiration régulière dans la chambre du bas, de reprendre l'escalier jusqu'au garage. Et de sortir discrètement.
Des années que je rêve de faire ça.
Je me reconstruis.
Je sais très bien le faire.
Me reconstruire.
Pierre par pierre, joint par joint, carreau par carreau.
J'aurais dû être maçonne.
Il me gonfle avec les États-Unis.
Même pas capable de se rendre compte que presque vingt ans ont passé, qu'ils ont élu Reagan et Bush, qu'ils s'entre-tuent dans les lycées, qu'ils sont les champions de la misère dans le monde, qu'ils se prennent pour les rois du monde et qu'ils nous imposent leur modèle culturel débile à coup de Roue de la Fortune et de Rick Hunter.
Il n'y a qu'une histoire que je ne raconterai pas.
Parce que les mots me manquent.
Parce que chaque fois que j'y pense, je me dis qu'il reste du chemin à faire pour être capable de transcrire cela.
Je vous regarde, Maud.
Je plonge dans vos yeux , Maud.
Ce sont des abîmes de douceur.
Vous êtes Maud, le personnage central de mes romans futurs.
Tous les matins, je passe devant le club Mickey.
Au club Mickey, ils ont des balançoires, des toboggans, des monos bronzés en tee-shirt, et surtout ils ont une piscine.
Ma mère dit que c'est ridicule, une piscine sur le bord de mer.
Moi, je ne trouve pas.
Puis, j'entends leurs voix. Ils crient, ils rient, ils s'amusent, eux.
Parfois on en voix un qui dépasse.
C'est quand ils montent tout en haut du toboggan qui se jette dans la piscine.
Quand j'aurais des enfants, ils seront tous inscrits au Club Mickey.