AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Brise glace (40)

Voilà.
J'ai toujours rêvé de me fondre dans le décor.
Hier soir, j'ai fondu.
Et c'est le décor qui est entré en moi.
Je ne suis plus un iceberg.
Je suis un glaçon dans un verre.
Je me dilue.
Et c'est en écrivant que je me reconstitue.
Commenter  J’apprécie          220
Casser la routine, amis, connaissances d’une nuit, oubli

Rires automatiques, anachroniques, sitôt jetés sitôt enfuis

Super, superficiel, superficie des sentiments tout au fond

S’étranglent les mots, les espoirs, le profond, alors je romps,

La glace.

Commenter  J’apprécie          150
La seule chose qui me reste, la seule chose qui me tient,
c'est la vie devant moi, en faire tout plutôt que rien
Quelque chose qui pétille, quelque chose qui secoue
Un temps qui vaille la peine de le vivre sans vous.
Commenter  J’apprécie          70
Je ferme les yeux, mais je sens sa présence. A l’intérieur de moi, c’est un festival de sentiments contradictoires. De l’inquiétude, de la fierté, de la rage, de la gratitude. C’est comme ça, les yeux fermés sur le lit de l’infirmerie, que je tente d’expliquer, à voix basse. D’expliquer que je me sens comme ce mec, en haut de la montagne, depuis quelques temps ; je ne veux pas regarder en arrière, mais devant, ça m’effraie aussi, alors je reste là, tout au bord du précipice, je joue avec l’idée de me jeter dans le vide et de trouer les nuages, mais je ne le fais pas parce qu’il y a une partie de moi qui a vraiment envie de vivre, de vivre des trucs extraordinaires, de vivre à pleins poumons, simplement, je ne sais pas comment faire.
Commenter  J’apprécie          70
Je ne vais pas très fort.
Mais ce ne sont pas des mots doux qui se terrent dans ma gorge.
C'est de la glace.
Commenter  J’apprécie          70
Je regarde par la fenêtre la pluie qui s'abat sur la cour du lycée. Je soupire.
Je suis dans la salle G124, bâtiment G, 1er étage. C'est la salle dans laquelle ont lieu tous les contrôles de plus d'une heure - que des tables individuelles, pour décourager les tentatives de pompe.
Aujourd'hui, c'est devoir de français. Quatre heures. Je jette un coup d'oeil à mes camarades, les premières L. On est mardi après-midi. En novembre. Tout est gris. Presque aussi gris que sur la photocopie du tableau que j'ai devant moi - tableau qui est censé servir de tremplin à une expression écrite. Le travail d'invention, ça s'appelle : on te colle une image et tu dois te baser dessus pour raconter une histoire. L'intitulé est très clair : "En vous inspirant de l'atmosphère du tableau de Friedrich, imaginez le voyage dont rêve le personnage. Vous utiliserez la première personne et un registre au choix parmi les quatre proposés : lyrique, épique, tragique et fantastique."
À côté, la reproduction dudit tableau. Le nom de l'artiste et ses dates de naissance et de mort : Caspar David Friedrich (1774-1840). Le titre : Voyageur contemplant une mer de nuages. 1818, peinture, 74,8 x 94,8 (Kunsthalle, Hambourg).
Commenter  J’apprécie          60
Un raclement de gorge.
Je reviens à la salle. Je n'ai toujours pas écrit une ligne. J'aperçois F. X. qui mâchouille son crayon de papier, Florent qui dessine sur une feuille blanche depuis le début de l'épreuve, et Gladys qui bâille sans grâce.
Évidemment, je ne suis pas le seul à être bloqué. Mais je suis sans doute le seul à être bloqué à cause du trop-plein.

Je me souviens, quand j'étais plus petit, mon livre préféré, c'était Les Mots doux, l'histoire de Lola, une petite marmotte qui se réveille un matin avec des mots doux à distribuer parce que c'est un de ces jours où elle aime tout le monde, mais personne n'a le temps de l'entendre, ses parents la houspillent, la maîtresse s'occupe de quelqu'un d'autre, son amoureux joue l'indifférence et ses copines l'excluent. Alors, ses mots doux se calent dans sa gorge et ne veulent plus sortir, jusqu'au repas du soir, où tout le monde s'inquiète tout à coup, parce que Lola ne va pas très fort.
Je ne vais pas très fort.
Mais ce ne sont pas des mots doux qui se terrent dans ma gorge.
C'est de la glace.
Commenter  J’apprécie          50
-"J'avais compris d'un coup que les mots avaient leur propre vie,et que,en les assemblant ,parfois, on pouvait faire naître un truc proche de la magie. "
Commenter  J’apprécie          40
e sais où se trouve Hambourg.
Mon père y est allé une fois, pour son travail. Il y avait un Salon de jenesaisquoi. Mon père se rend souvent dans des lieux improbables pour assister à des salons encore plus improbables, genre le "Salon du verrou" ou le "Salon de la protection individuelle". Il est représentant pour une entreprise qui joue sur les peurs des habitants des quartiers résidentiels. Il fournit à ses clients toute une panoplie censée empêcher les intrus de pénétrer chez eux. C'est un marché en pleine expansion dans une société où tout le monde a peur de tout.
Si je devais décrire la vie de mon père, j'hésiterais entre l'épique et le tragique. Je n'opterais en aucun cas pour le lyrique. Et surtout pas pour le fantastique.
De Hambourg, il m'a rapporté un nouveau type de cadenas pour mon scooter - le top du top avec fermeture à distance et code secret évolutif.
Il n'a jamais marché.
Commenter  J’apprécie          30
"J'ai toujours rêvé de me fondre dans le décor.
Hier soir, j'ai fondu.
Et c'est le décor qui est entré en moi.
Je ne suis plus un iceberg.
Je suis un glaçon dans un verre.
Je me dilue.
Et c'est en écrivant que je me reconstitue".
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (338) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz autour du livre "Brise Glace" de Jean-Philippe Blondel

    A la lecture du texte de l'examen, qu'est-ce qu'Aurélien veut raconter ?

    un suicide
    la mort d'un proche
    un accident de voiture

    10 questions
    65 lecteurs ont répondu
    Thème : Brise glace de Jean-Philippe BlondelCréer un quiz sur ce livre

    {* *}