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3,93

sur 560 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une petite critique pour un grand livre.
1°)C'est trop court, on voudrait prolonger ce moment de grâce.
2°)Est-ce de l'hypnose ou une transe, je ne sais pas, mais j'ai lu ce livre sans sentir le repas qui brûlait, ni voir le chien à mes pieds avec sa laisse.
3°)Cette Terre-Mère nous aime d'un amour insensé, de cet amour bienveillant qui fait de tous les êtres vivants ses enfants. C'est cet amour que François a reçu et qu'il donne en abondance. P. 38 " François, le serviteur et l'ami du Très-Bas, vécut dans la douceur jusqu'à l'âge de près de vingt ans."
4°)François son enfance, sa vie, le choix qu'il a fait de fuir l'amour des siens pour aimer encore et toujours plus Dieu et la Création.
5°) Les phrases de Chrstian Bobin sont toutes plus belles, les unes que les autres et il y aurait tant de choses à dire mais c'est à chacun de suivre l'ange, l'enfant et le chien.
Il est certain que je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin et je vais continuer à découvrir cet auteur et son monde. Et voici un très bel extrait :
"Je reviens à Dieu dont tu n'es qu'une image - décevante comme toutes les images. Celui-là fait un père bien plus léger que toi. Il me regarde aller aller et venir. Il est dans ces absences, bien moins meurtrier que toi.Il me laisse, dans sa présence, bien plus de jeu. Il ne croit pas comme toi à l'argent, au devoir, au sérieux. D'ailleurs il passe tout son temps dans la compagnie futile des enfants, des chiens et des ânes." p. 106-107
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Je poursuis la découverte de cet auteur au hasard des titres quî s'offrent à moi.A chacun de ses livres,je vis un moment de lecture d'une lègèreté incroyable.Nous avons ici un système d'appréciation étoilé,mais pour Christian Bobin je souhaiterais choisir une brillance exceptionnelle pour chacune des étoiles que j'attribue à ses ouvrages.Cet homme tutoie la grâce avec une simplicité de saint homme.à suivre...
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Que ce texte est beau !
Christian Bobin, d'une écriture chargée de poésie nous conte la vie de saint François d'Assise.
Mais il nous parle aussi et beaucoup de Dieu.
Que l'on soit croyant ou pas ne change rien à l'affaire, le verbe est beau, les propos de l'auteur sont "lourds" de divin. Pas de religion, mais bien de divin.

Au-delà d'un banal traité d'histoire, la vie de Saint François d'Assise qu'il nous livre est imprégnée de spiritualité, d'interprétation poétique aussi. Les mots de l'auteur se faufilent dans notre esprit pour nous faire entrevoir l'inimaginable Amour de cet homme.

Il nous livre également de vraiment belles pages troublantes et envoutantes sur la nature mystique de l'être humain, de la mère, de l'enfant.
Mais aussi, comment dire, sur la nature" humaine" de Dieu, non pas trônant aux cieux et jugeant les hommes, mais près d'eux et les aimant infiniment.

Tout cela ennobli et éclaire la vie de François, homme devenu humblement pauvre et si riche d'Amour ; devenu le serviteur et l'ami du Très-Bas : la part de Dieu qui aime et vit parmi les petits, ceux qui comptent peu, La part de Dieu qui nourrit le Très-Haut.

Le plan de Christian Bobin est simple et efficace :

D'abord il nous dresse en douceur un portrait psychologique du XIII ème siècle en Italie et en Provence, imprégné de la Bible, inondant et modelant les esprits, source intarissable et silencieuse de toutes les réponses :
« Tu es là parce que je t'aime; avant tu étais en Moi, après tu me rejoindras. »

Et le message qui exfuse de la bible est l'Amour :
« Je t'aimais bien avant que tu sois né. Je t'aimerai bien après la fin des temps. Je t'aime dans toute éternité ». Car l'Amour transcende tout, même Dieu, baigne ce siècle et lui donne sa tonalité.
La misère aussi imprègne ce monde.
Et c'est là que François naît.

Puis il nous parle d'Amour. L'Amour, souffle et expression de Dieu, présent dans l'enfant, dans la fleur promesse de fruit ; l'Amour insufflé par Dieu à la mère, son mystère et sa beauté infinie qui naît et grandi sans limite avec son enfant.

Enfin, il nous parle brièvement, comme pour insister sur son humilité, de François qui cherchera à vivre si près de l'humus – de l'humble- qu'il en perdra toute épaisseur afin de se glisser entre le verbe et Dieu, entre l'Amour et Dieu, et dont la sainteté viendra de l'imitation de cet Amour maternel et divin pour le minuscule, pour tout ce que Dieu habite. Car Dieu est dans le petit, l'humble. Dieu est aussi le très-bas.
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Que dire après la lecture d'un livre de Christian Bobin si ce n'est que je me crois au Paradis et le comble, c'est en compagnie de saint François d'Assise car c'est de lui qu'il est question dans ce livre. Les phrases, les mots, tout est poésie, la prose de Christian Bobin est pur bonheur.
Je remercie Gabriel Ringlet qui, lors de la diffusion télévisée de l'intronisation du Pape François, sur la chaine de la RTBF, commentait l'événement et a cité le livre le Très-Bas du grand poète Christian Bobin. le qualificatif de Grand Poète est de Gabriel Ringlet, lui-même écrivain et grand théologien.
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En ces temps néolibéral, je voudrais m'asseoir

S'asseoir un instant au bord de la création, juste s'asseoir, le dos au néant et contempler la création dans ce qu'elle a de plus vertigineux, de plus merveilleux, de plus… de plus quoi ? Où est le mot qui pourrait exprimer cet émerveillement absolu, en même temps que ce sentiment de vertige, de dépassement.
S'asseoir un instant au bord de la création qui ne cesse jamais de se poursuivre, tissant son drap de velours et d'or et de matériaux encore plus précieux, plus merveilleux.

Par deux fois, j'ai eu l'occasion de contempler le grand canyon aux états unis. La première fois par la rive sud, en venant de Los Angeles et la deuxième fois par la rive nord en venant se Sans Francisco.
La première fois je vis un endroit splendide, super bien aménagé où prendre plein de belle photo et se constituer des souvenirs à offrir en famille, et de se donner à voir comme un touriste éclairé qui ne va pas en club méditerranée.
La seconde fois, après une route sauvage, tournante, mal entretenue, nous sommes arrivés sur un lieu encore très sauvage. Je me suis approché du bord pour voir, et là, j'ai ressenti un vertige que je n'avais jamais ressenti. Un vertige mêlant le corps, la psyché et l'esprit. Un vertige qui m'a cloué sur place. La hauteur abyssale, les couches et les couches de sédiment nous donnant à voir 4 000 000 d'année, d'une beauté a nous figer. J'étais dépassé, submergé par quelque chose de plus grand que moi et en même temps d'un merveilleux sans pareil. Il a fallu que je me mette à genoux pour pouvoir continuer à contempler. Alors j'ai compris à cette échelle microscopique ce qu'était la « crainte » de Dieu.

S'asseoir un instant au bord de la création, juste s'asseoir, le dos au néant et contempler la création dans ce qu'elle a de plus vertigineux, de plus merveilleux.
Pourquoi cette introduction ?

Parce que j'ai lu le Très-Bas de Christian Bobin en ces temps ou tout semble arrêté, pour repartir dans un autre mouvement inattendu. Quand je lis, le met dans la marge, les phrases que j'aimerais citer, que j'aimerais avoir été capable d'écrire, et là, c'est tout le livre qui serait une gigantesque citation.
Mon épouse l'a lu d'une seule traite de 3h00 du matin à 6h30 par une nuit d'insomnie. Et elle ma offert l'urgence de le lire. J'ai choisi de le cheminer comme on voyage sur un sentier où il nous faudra garder suffisamment de souffle pour parvenir au sommet.

Ce livre possède, non pas le mot de l'émerveillement, mais les mots créant la parabole de ce qu'est la crainte de Dieu, crainte qui n'est ni peur, ni frayeur, ni angoisse, mais qui est émerveillement devant la création, la vie de Saint François d'Assise.
Je me suis finalement, un instant assis au bord de la création avec le néant dans le dos, et avec lui toute mes peurs, pour ne contempler que la création. La litanie de la peur des Bene Gesserit de Dune, faisant passer la peur derrière soi.

"C'est à cette instant-là que vous aviez compris devant quoi vous étiez. C'est en voyant cette joie d'un chien galeux que vous aviez su être devant ce qu'on appelle une image sainte."
Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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Peut-être faut-il avoir la foi pour apprécier et réellement comprendre ce roman consacré à Saint François d'Assise. Car "Le Très-Bas" dont il s'agit ici n'est pas l'humble François mais Dieu, celui qui parle dans l'intime et chuchote dans la brise, celui qui fait escorte à toute sa création sur les chemins du monde.
Le "Très-Bas", le Dieu des âmes simples, celui qui "passe tout son temps dans la compagnie futile des enfants, des chiens et des ânes", à l'exact opposé du "Très-Haut", ce Dieu lointain, obscur et redoutable qui inflige au coeur des hommes la blessure de son silence.
Peut-être faut-il avoir la foi pour aimer ce livre... ou peut-être pas, et qu'importe ! Car au travers de la figure lumineuse de Saint François, il y a dans "Le Très-Bas" de Christian Bobin un souffle d'une puissance qui vous étreint, une parole d'une beauté singulière et un message d'amour offert au monde d'aujourd'hui avec l'évidence aveuglante d'une brûlure.
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"Qui a bâti la maison souillée par ses habitants ?"

Voilà le Très-Haut mis en question dans sa toute puissance. Aurait-il perdu le contrôle de Sa créature. Elle s'écarte inexorablement du chemin de l'amour. Ses colères n'y font rien, Dieu serait-il fatigué ? Las de voir Sa créature se fourvoyer dans l'indignité alors que depuis des siècles des voix ne cessent de la rappeler à "l'infinie douceur".

En s'appropriant la démarche de François d'Assise qui a trouvé sa voie dans la pauvreté et l'amour de son prochain, Christian Bobin imagine un "Dieu à hauteur d'enfance", un Dieu magnanime, le Très-Bas, qu'il espère capable de conserver en l'homme son innocence originelle.

"Le treizième siècle parlait au coeur… le vingtième parle pour vendre, il lui faut flatter l'oeil". Ivre de sa puissance, l'homme de ce siècle - dont tu es, toi le lecteur - n'a plus foi qu'en l'économie et le sexe.

Voilà un texte qui multiplie les figures de style. Christian Bobin est un maître dans l'art du suggestif et de l'évocateur. Il fait appel à d'innombrables images pour stimuler l'imaginaire et tenter d'extraire l'homme de sa soif de jouissance des biens terrestres.

Tant d'évidences, et pourtant, qui les entend ? Un roman dans lequel filtre la déception, l'inquiétude.


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quel beau livre!!
Comment j'ai pu passer a coté Christian Bobin après tant de lectures....
Une plume légère , spirituel ,poétique ,pleine de réflexion ,d'amour..
les traces Saint-François-D'assise dans une quete initiatique...
je l'ai dévoré , je l'ai avalé...
Il a touché mon coeur..
C'est une histoire qui me marquera...
une écriture fabuleuse ,mystique ,magique...
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Le Très-bas /Christian Bobin
C.Bobin nous offre ici une magnifique biographie en pointillé, mais essentielle de Saint François d'Assise, dans un style fluide tout à fait poétique, imagé et dépouillé. Il sait ciseler tel un orfèvre des phrases qui touchent et c'est un véritable joyau qui est livré ainsi à notre réflexion. Car à partir de cet opus empreint de spiritualité dont émane une grande piété, l'auteur se livre à une réflexion plus générale sur des sujets divers : la mère et l'enfant, le père et le fils, l'amour, Dieu etc.
François d'Assise naquit vers 1181 et mourut en 1226.
« le marchand, le guerrier et le prêtre : ces trois là se partagent le treizième siècle… Ces trois là espèrent quelque chose en récompense de leur travail : la fortune, la gloire ou le salut. »
Son enfance et son adolescence partagées entre le commerce avec son père et la guerre pour son prince, nous sont contés jusqu'à cette révélation à San Damiano qui va aboutir à la renonciation aux richesses terrestres et l'entrée dans les ordres. Puis il fondera son propre ordre, celui des franciscains voué à la prière, la pauvreté et le respect de la vie.
De magnifiques commentaires ont été écrits par des lecteurs : que ce soit Margot, Dominique ou Droopy et d'autres encore, tous ceux là ont parfaitement analysé ce récit. Il m'est ipso facto difficile d'ajouter quelque chose.
Je dirai simplement que j'ai particulièrement aimé le passage du procès intenté par le père contre le fils pour quelques ducats détournés pour une bonne cause pourtant. Quand François quitte ses vêtements et les remet à son père avec quelques ducats qui lui restent, on ressent une ambiance particulièrement dramatique.
Et François de conclure sans détour son discours en s'adressant à son père : « le procès que tu me fais me libère de toi. Là s'achève ton oeuvre de géniteur… »
Bien que n'étant pas catholique ni même croyant, j'ai découvert une richesse exceptionnelle dans ce livre. J'ai été touché par cette mélodie spirituelle.
A lire et relire…
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La figure de Saint-François d'Assise du XVe siècle inspire le roman "Le très-bas", de Christian Bobin, considéré comme l'une des oeuvres les plus marquantes de celui-ci.
C'est ce que j'ai ressenti à sa lecture, érudite, et éclairée par cette grande figure.
Au-delà d'une méditation sur la nature de l'homme, c'est une recherche de la vérité.
De la beauté dans un monde où la souffrance et le mal coexistent avec la joie et l'amour.
C'est une véritable quête spirituelle, abordée avec beaucoup de sensibilité, source de réflexion personnelle, que l'on ait ou pas la foi.
Source de fraîcheur et une écriture qui nous éloigne avec bonheur de l'hypermatérialisme de notre société de consommation.
Avec une pointe d'humour : « La pâtisserie et l'amour, c'est pareil – une question de fraîcheur et que tous les ingrédients, même les plus amers, tournent au délice. »
…Avant que l'étau ne se resserre !
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