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EAN : 9782355392061
567 pages
L'Entretemps (01/03/2018)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Initié en 1963 par Jack Lang, le Festival Mondial du théâtre de Nancy fut un événement capital dans l'histoire du théâtre contemporain. Au-delà des barrières linguistiques et culturelles, l'ouverture au monde, une nouvelle forme d'altérité sont les mots clés, alors que gronde la guerre du Viêt-nam et qu'un vent de rébellion souffle du côté des étudiants.
En soumettant l'histoire du Festival Mondial du Théâtre de Nancy à la radiographie du temps, on peut y dis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre séparé en deux parties : la première vécue par Lew Bogdan et la deuxième est consacrée aux interviews.
Bien qu'ayant été technicienne son dans le spectacle vivant et connaissant la réputation du spectacle dans l'Est de la France, je ne connaissais pas ce festival de théâtre. Je suis ravie d'avoir pu découvrir ce phénomène grâce à ce livre. En plus de relater l'historique, il y a les rencontres et des passages amusants, choquant, perturbants... Cela nous questionne sur nous et nos connaissances des autres pays.


Dans la première partie, la genèse est dure à lire : phrases longues qui alourdissent, rythme difficile à suivre. Trop d'informations factuelles sans aération sans images.

A partir du printemps-été 1970, le texte passe à la première personne. Lew Bogdan travaille à Nancy. le lecteur reçoit mieux le texte, plus d'attrait créé. L'auteur nous fait part de son travail, pour ce festival, en Afrique avec sa vision. le texte devient subjectif. Même si les phrases sont encore longues, elles ancrent plus le lecteur dans l'histoire du théâtre et donnent envie de découvrir la suite de cette aventure humaine multiculturelle.
Le livre est devenu intéressant pour moi, il n'est plus seulement un documentaire, on vit l'expérience et la recherche théâtrale.

Les "dix glorieuses" du festival nous parle de son travail et de ses recherches. Il nous trace l'évolution du festival. Ce n'est plus seulement du théâtre, d'autres arts font partis de l'aventure : danse, cirque, musique, "télévision"...
Il retrace chaque artiste invité à travailler dans ce festival. Même des artistes qui n'ont finalement pas pu venir à cause de la politique.
Il nous décrit les changements de cette dernière en France. Jack Lang est très présent dans cet ouvrage, il est l'un des fondateurs du Festival. Il reste dans les mémoire de tous un homme politique qui a fait beaucoup d'actions culturelles, qui a élargit l'accès à la culture.
Lew Bogdan parle d'Isabelle Peron. Dans ma mémoire, je situe Eva Peron grâce à la chanson "Don't cry for me argentina" de Madonna. Isabelle m'était inconnue. J'ai fait des recherches, c'est la dernière femme qui a épousé Juan Peron. Eva fut la deuxième.


Le Festival n'existe plus depuis 1983. Grâce au livre, on reconnait le travail de chacun et on a envie de découvrir l'art dans les autres pays du monde. Tous les continents ont été représentés par des artistes locaux. Cela fait un choc car c'est une culture différente de la nôtre mais si intéressante. Surtout quand ce ne sont pas que les faits qui sont transmis mais la perception d'autrui, l'intérêt et l'envie de connaître l'autre.
Les petits détails font une grande différence. le côté humain nous est partagé.
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J'ai reçu ce livre lors de la dernière masse critique. Un lire conséquent qui peut sembler technique en le découvrant. Cependant, ce livre est au contraire très facile à lire. Il est en 2 parties :
- l'histoire du festival de 1963 et 1983
- une série d'interviews riches en anecdotes des protagonistes, acteurs et metteurs en scène qui ont fait vivre le festival.

Pour les amoureux du théâtre, ce livre est très intéressant car il montre la richesse culturelle des années 70 avec l'apparition de futurs grands metteurs en scène comme par exemple Chéreau ou Mouchkine. de plus, ce festival avait la particularité de faire découvrir le théâtre du monde qui a fait évoluer la place de l'acteur dans une scénographie avec Augusto Boal, le travail d'équipe et le rôle politique du théâtre avec les textes de Brecht et les mises en scène sud-américaines et de l'Europe de 'Est.
Enfin il est très intéressant de lire le rôle primordial de Jack Lang dans la construction du festival et sa parfaite connaissance du milieu créatif et culturel.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Certaines photos ou certains extraits de ce spectacle de Grotowski, (que j'ai eu l'occasion de voir à Paris en 1968) montrent tout le dispositif mis en place, les costumes et même les sandales de bois dont le claquement sinistre nous résonnait aux oreilles bien après la fin du spectacle, tout cela était de Szajna. C'est ce qu'il m'avait aussi raconté lorsque je l'ai rencontré en 1972.
[ Les biographes de Grotowski ont tendance à l'oublier ou à l'occulter carrément. Il est dommage de ne pas citer les sources d'inspiration de tel ou tel créateur, cela n'enlève rien à son talent. Mozart s'est bien inspiré de Haydn à beaucoup d'égards. Il l'a dit, reconnu, revendiqué, ce ui n'enlève rien à son génie. ]

Les "dix glorieuses" du Festival
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Les Conservatoires de théâtre, hérités de l'ancien système colonial (ici belge, en l’occurrence), étaient en général gangrenés non seulement par l’académisme des professeurs envoyés d'Europe, mais aussi par leur cécité par rapport aux cultures des pays concernés, sinon l'ignorance délibérée ou le mépris.
[ Cette remarque est à peine sévère car ce n'était pas vraiment la crème des professeurs de théâtre qui enseignaient en Afrique ]
La véritable aubaine pour moi, fut de tomber à Kinshasa, presque par hasard, sur ce groupe de jeunes iconoclastes, qui faisaient voler en éclats cet académisme importé, ne se contentant plus de rabâcher les vieilles recettes de cuisine théâtrale.

Les "dix glorieuses" du Festival
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Kantor était assez spécial, centré exclusivement sur son œuvre et sa propre inspiration, égocentrique sans aucun doute, de manière extrême, égomaniaque même. Possédé par son travail et son esthétique. Rien ne devait le distraire de son objectif de perfection. (...)
[Tous les invités, dont le Teatr Cricot, étaient logés au Hilton qui possédait évidemment sa piscine. Un jour, je vois les acteur de Kantor, les jumeaux en tête, nageant à la queue leu leu, en longeant avec précision le bord sur l'un des côtés de la piscine et rebroussant chemin ensuite, toujours sur le même côté. Je leur demande la raison de leur petit manège. Non sans humour, ils me répondent que par crainte es virus tropicaux qui les empêcheraient de jouer, Kantor leur a interdit de se baigner dans la piscine. Et pour bien leur montrer qu'il ne plaisantait pas, le Maître surveillait la piscine de la fenêtre de sa chambre. Voilà pourquoi les acteurs de Cricot 2 avaient inventé cette drôle de nage à la queue leu leu le long du bord qui se trouvait dans un angle mort, là où Kantor ne pouvait pas les voir. ]

Les "dix glorieuses" du Festival
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Et dans le même registre, le théâtre de Roms de Skopje de l'ex-Yougoslavie, le groupe "Pralije", le seul théâtre gitan de Yougoslavie que nous avions déjà repéré deux ans auparavant. Avec leur spectacle "Mautie, la déesse du violon", ils affirmaient leur ambition de créer un théâtre spécifiquement gitan. Leur chef, Rahim Birhan avait entrepris un long travail de recherches sur les coutumes, les rituels et les mythes sur lesquels reposait toute cette culture parcellisée par le nomadisme et l'errance. C'est en partie de ces recherches et de leur mise en forme théâtrale, qu'est née une authentique conscience de ce patrimoine. Quelques années plus tard, lorsque viendra "Le temps des gitans" et les films d'Emir Kusturica, cette culture tzigane, "mise en spectacle", ira à la conquête du monde. Leur reconnaissance à Nancy dès 1975, préfigurait ainsi les succès futurs de cette culture qui a défié tous ces siècles d'errance.
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Cette autre affaire qui éclatait à Stuttgart visait Hans Filbinger, le Ministre-Président de Bade-Wurtemberg. Il était question de son passé nazi et de son rôle de juge militaire de la Kriegsmarine, lorsque, à la toute fin de la guerre, alors que l'Allemagne avait capitulé, il prononça encore plusieurs condamnations à mort de jeunes déserteurs de la Marine, convaincus eux, que la guerre était finie. Une affaire particulièrement nauséabonde qui mettait en cause une partie de la classe politique, notamment ceux qui occupaient d'importantes fonctions au sein de l'élite politique de Bade-Wurtemberg et d'autres Länder. Fillbinger fut poussé à la démission.
[ Fillbinger se retrouva pourtant peu après, vice-président du Parlement fédéral. Comme quoi, le "recyclage" dans la classe politique est parfois aussi facile que cela.]

Les "dix glorieuses" du Festival
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