Un soir de décembre, un houilleur marche de Charleroi à Waterloo. Il porte un lourd objet d'acier, "dont ses pas scandaient le grincement". Sa marche est ponctuée de visions évoquant la Grande Armée, l'Empereur et la bataille fatale du 18 juin 1815. Au terme de son cheminement, il aperçoit la Butte du Lion ; l'Empereur lui apparaît : il jure de lui obéir. Peu de temps après, une explosion détruit le Lion... Dans la seconde partie, le poète parle : il fustige
les Wallons qui ont permis que s'élevât ce monument anglo-hollandais sur leur sol.
L'idée de détruire le Lion de Waterloo n'est pas d'Albert du Bois. C'est le député de Mons Alexandre Gendebien qui, dès 1832, parla de «point de repère antifrançais en terre wallonne» et appela à sa destruction.
Albert du Bois a donc composé un poème militant et polémique pour exprimer son indignation face à ce qu'il considérait comme un affront envers la Wallonie et la France, indignation partagée par la frange la plus francophile de l'opinion wallonne.