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4,05

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une très belle histoire qui met en lumière le travail des dépisteurs.(Il est à la recherche d'un enfant juif qui a été caché là pendant la Seconde Guerre mondiale).
Le sujet des enfants juifs cachés après la seconde guerre mondial que sont t ils devenus? Leurs vies après? Comment reconstruire la vie après cela?
Cet histoire adore les questions ci dessus et bien d'autres.

Merci à Ariane Bois pour la qualité des recherches émissent pour la réalisation de ce roman.

Le personnage de Simon est coeur de l'histoire. Léna, Elie , Becky sont d'une justesse.
Jusqu'à la dernière ligne je suis restée en haleine pour savoir avoir le dénouement du récit.
Qui est pour moi juste au vu de l'histoire mais peu probable dans le réel.
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Ariane Bois est à l'honneur en ce moment sur Babelio avec « L'amour au temps des éléphants ». Devant le coup de coeur de @Fanfanouche24, j'ai eu envie de découvrir cette auteure. J'ai donc suivi le conseil de @Frconstant et de @Gouelan en commençant ma découverte par « le Gardien de nos frères » et je les en remercie tant ce fut un important moment de lecture.

Ariane Bois est d'origine juive turque par sa branche maternelle. Elle a obtenu un DEA à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris en histoire sur « La résistance juive organisée en France » autant dire qu'elle maîtrise son sujet.

Ariane Bois choisit la fiction historique, romanesque afin d'évoquer un sujet délicat et déchirant, celui des «enfants juifs cachés en France pendant la seconde guerre mondiale. Pour illustrer son propos et emporter son lecteur, elle s'appuie à la fois sur ses recherches liées à son DEA et une documentation assez conséquente que l'on retrouve en fin de livre.

Au sortir de la seconde guerre mondiale, Simon et Léna, deux jeunes gens d'identité juive mais originaires de deux univers diamétralement opposés, vont se rencontrer. Elle, polonaise, rescapée du ghetto de Varsovie, issue d'un milieu pauvre et religieux, parlant le yiddish et Simon, français, descendant d'une longue lignée de juifs alsaciens, famille de grand bourgeois, cultivée, républicaine, laïque, athée, vont tenter d'exister, briser cette solitude, ce vide monstrueux qui s'est installé au creux de leur existence. Réunis, malgré eux, dans un destin commun, chacun habité par sa propre motivation, ils vont être réunis dans une quête qui va redonner un sens à leur vie.

Simon, ancien maquisard et scout au sein des Eclaireurs Israélites de France, se retrouve, à la sortie de la seconde guerre mondiale, brisé, orphelin. Sa soeur Madeleine et son frère Lucien, sont tous les deux décédés lors d'une mission. Il ne lui reste plus qu'un petit frère Elie, confié à leur nounou, elle-même victime d'une crise cardiaque. Qu'est devenu Elie ? Qu'a-t-il subi ? Simon se lance alors à la recherche d'Elie et intègre la filière de ceux que l'on appelle « Les dépisteurs ».

Lecture addictive, dotée d'une profonde humanité, passionnante et enrichissante, Ariane Bois nous livre un pan de l'histoire de la résistance juive notamment dans les environs de Toulouse et de Montauban. La quête de Simon retrace le sort de ces enfants dont les parents ne reviendront pas, ces enfants cachés, rescapés de la Shoah, parfois séparés de leurs parents très jeunes. Ils connaissent trop vite et trop bien les changements d'identité, l'errance de cachette en cachette, l'impact de la violence sur leur psychisme, le sentiment d'abandon, l'incompréhension devant le mot « juif ». Certains sont accueillis dans de chaleureuses familles qui prendront, plus tard, le titre de « Juste », mais d'autres ont moins de chance et se trouvent placés au sein de familles maltraitantes, exploitant les enfants. Ariane Bois nous fait pressentir toutes ces dérives avec retenue, sans jamais enliser le récit dans l'horreur ; l'histoire se suffisant à elle-même.

Ce roman retrace aussi la genèse de ces filières comme le réseau Garel ou l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) et la Maison d'accueil de Jouy-en-Josas. Elle rend ainsi hommage à tous ces réseaux, à toute cette chaîne humaine, à tous ceux qui ont contribué à sauver ces enfants comme les réseaux catholiques et protestants. Ariane Bois met aussi en évidence l'opposition à la barbarie nazie dont ont fait preuve Mgr Saliège de Toulouse, Mgr Théas de Montauban, Mgr Moussaron d'Albi.



Elle évoque, également, le refus de certaines familles, soutenues par l'Eglise catholique, qui refuseront de restituer ces enfants à leur famille ou à ces maisons d'accueil. Ces drames deviendront l'objet de procédures entre l'église catholique et les autorités juives, comme l'affaire Finaly.

Ce livre soulève aussi beaucoup de question sur la société française d'hier comme sur le devenir de ses enfants. Comment leur redonner leur identité, leur dignité. Si tous ces enfants n'ont pas été écoutés au sortir de la guerre, depuis plusieurs années, des associations se sont créées pour donner la parole à tous ces enfants devenus des retraités aujourd'hui.

C'est un livre écrit pour un large public à la lecture duquel, tout être humain ne peut qu'être bouleversé par le sort de ces enfants et ce livre suscite toujours les mêmes interrogations lancinantes sur l'être humain. L'empathie de l'auteure pour ces enfants, sa tendresse, son questionnement émerge de cette quête, elle a aussi écrit un livre sur ces petits de l'Ile de la Réunion, c'est un thème qui lui est cher. Je vais continuer ma découverte.

Pour approfondir cette recherche, la documentation en fin de livre est nombreuse. J'ai une pensée pour Boris Cyrulnik qui a connu cette clandestinité. A lire aussi, pour un large public, « L'enfant de Noé » d'Eric-Emmanuel Schmitt qui soulève la question de la transmission de l'identité pour ces enfants cachés.

« Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant »
Pythagore


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Très beau roman qui nous fait découvrir des moments importants de notre histoire. Ariane Bois traite dans son livre d'un sujet peu souvent abordé en littérature. Celui des dépisteurs d'enfants juifs au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Malgré un démarrage difficile, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, ainsi que suivre le fil de l'histoire toute en suivant les aventures des personnages.
C'est une lecture touchante que je recommande.
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Simon appartient à la bourgeoisie juive parisienne. A une famille laïque, patriote, engagée pour la France.
Après la guerre, après Hitler, il ne reste rien à Simon, si ce n'est son petit frère qu'il recherche obstinément.
Comme des milliers d'autres enfants. Cachés dans des fermes à la campagne, dans des couvents, dans des foyers temporaires.
Simon accepte la mission de retrouver ces enfants, de les ramener aux survivants, oncle, tante, cousins...
Il croise la route de Lena, dévouée à la même cause. Polonaise survivante du ghetto de Varsovie, seule au monde, blessée, bafouée mais libre, d'une liberté toute tournée vers l'engagement sioniste, la religion juive, Israël...
Il y a de l'urgence dans l'écriture d'Ariane Bois, comme il y a urgence à vivre, ils le savent, Simon et Lena, mieux que personne.
C'est une histoire de révolte, de survie. Un roman brillant, brillamment écrit.
Impossible à lâcher avant la fin.
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Aujourd'hui, je viens vous parler du roman le gardien de nos frères d'Ariane Bois.
Comme vous l'avez sûrement remarqué, j'adore les livres qui ont pour thème la seconde guerre mondiale alors quand j'ai vu celui-ci parmi tous les livres des éditions charleston (maison d'édition que j'aime beaucoup ☺️) je ne pouvais que me laisser tenter 😏
J'ai eu un peu de mal au début du roman. Un côté historique assez poussé par rapport au reste du livre, qui était certes intéressant mais qui ne m'a pas permis de rentrer facilement dans l'histoire. Puis on découvre petit à petit les personnages touchants de Simon et Léna, deux jeunes rescapés à la recherche d'enfants juifs et notamment le frère de Simon. On espère avec eux, on souhaite qu'ils se sentent mieux, qu'ils puissent à nouveau aimer et se sentir bien...

On pense souvent aux rescapés des camps de concentration mais certains enfants cachés ont eux aussi vécus des horreurs indescriptibles. Ce roman nous rapproche de ceux-ci et nous porte à réfléchir. Ces enfants sont-ils mieux avec ceux qu'il reste de leur famille (oncle, tante... éloigné) ou serait-il mieux de les laisser avec les familles qui les ont accueilli durant ces durs moments ? Qu'en pensez vous ?

Je valide le thème dernière destination du #springchallenge d @addictiv_book.
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Entre 1939 et 1967, de Paris à New York, en passant par Toulouse, on suit les pas de la vie de Simon Mandel.
Ses parents appartenaient à la bourgeoisie juive parisienne. Une famille patriote ancrée en France corps et âme. Mais cette France a trahi la famille Mandel, et l'a jetée dans les crocs des nazis, sous les yeux de leurs voisins avides de leurs biens.

Simon, l'adolescent rebelle, devient maquisard. Lorsque la guerre est terminée il part à la recherche des siens, ne sachant pas encore l'atroce vérité sur les camps de concentration. Son petit frère Elie est quelque part caché dans un village. Il fait partie des nombreux enfants juifs, orphelins pour la plupart, éparpillés dans des familles paysannes et dans des institutions catholiques, pour le meilleur ou pour le pire.

C'est ainsi qu'on suit le destin de ces enfants perdus et fracassés par la guerre, privés de leurs racines, de leurs patronymes. On les baptise pour les sauver, pour en faire de bons catholiques. On les retient pour qu'ils ne s'égarent plus, on ne fait rien pour qu'ils se remémorent leurs vies d'avant, leurs parents, leurs valeurs. On les efface et leurs familles meurent une deuxième fois.

Ce roman historique est intéressant. Il nous montre cette France d'après-guerre qui n'a pas encore pris conscience des terribles exactions des nazis, dont ils sont pour certains complices, et qui ne cache pas son antisémitisme. Certains passages sont révoltants.

Le début du roman m'a paru trop chargé de références à l'Histoire sans être entraînant. Il commence à prendre son élan lorsqu'on évoque les dépisteurs, leurs missions, leurs réseaux. La romance entre Simon et Léna, survivante du ghetto de Varsovie, m'a semblé trop facile et pas trop à sa place. L'histoire des personnages, en gros, est comme cousue sur la couverture de l'Histoire, sans vraiment fondre ses fils et rendre la narration vibrante. J'aurais aimé suivre plus intensément les pas des enfants retrouvés, plutôt que de suivre la romance de Simon et Léna par exemple.
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Simon a vu sa famille entièrement détruite pendant la seconde guerre mondiale. Ses parents sont morts en déportation, son frère aîné est mort au combat, et son jeune frère, Elie, reste introuvable. Juste après la guerre, Simon se retrouve désoeuvré, incapable de reprendre le cours de sa vie après avoir vécu de telles horreurs. Il rejoint alors la commission de dépistage chargée de retrouver les enfants Juifs qui ont été cachés pour échapper aux nazis. Il y rencontre Léna, une jeune polonaise qui a, elle aussi, tout perdu pendant la guerre. D'abord distants, ayant du mal à se comprendre et s'apprivoiser, Léna et Simon vont petit à petit se rapprocher, devenant plus forts, cherchant sans relâche les enfants cachés.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire racontée dans ce roman, j'ai été très touchée par l'histoire de Simon et Léna et certains passages m'ont beaucoup émue, notamment lorsque Simon retrouve une orpheline nommée Becky. J'ai aimé que le roman parle de l'après-guerre et de l'impossible retour au quotidien pour les orphelins, les survivants, les rescapés des camps de concentration. Les romans parlant de la seconde guerre mondiale sont nombreux, mais on parle moins de années qui ont suivi la guerre.

J'ai néanmoins eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, notamment dans les 100 premières pages où j'avais l'impression de lire le résumé d'une série d'événements concernant Simon et sa famille, plutôt qu'un récit. Cela est sans doute du au style d'écriture du roman, et notamment à l'utilisation du présent de l'indicatif. Cette sensation s'est toutefois atténuée au fur et à mesure du roman, et je me suis prise peu à peu d'affection pour les personnages principaux.

Malgré ce petit bémol, je conseille vivement ce roman qui témoigne du sort de milliers d'enfants Juifs pendant la seconde guerre mondiale et sur leur devenir après-guerre.

Lien : https://emyreads.wordpress.c..
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c'est un livre émouvant qui m' a tenue en haleine et ouvert les yeux sur un problème jamais évoqué:le devenir des orphelins juifs,cachés pendant la guerre et la suite;on découvre que juifs et catholiques les revendiquaient ,se les arrachaient et on se demande si Dieu est vraiment amour;jolie prouesse littéraire
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Ariane Bois, le gardien de nos frères - 2016

Maquisard en 1944, dans la résistance juive, Simon Mandel, à la fin de la guerre, part à la recherche de son petit frère Elie, 10 ans. Sa nourrice Marie-Noëlle est décédée d'un infarctus. Il le recherche partout où on a abrité des enfants juifs. Il se fait dépisteur pour en retrouver d'autres aussi. C'est là qu'il rencontre Léna, une rescapée du ghetto de Varsovie.

Ariane Bois s'est fortement documentée pour écrire ce roman et on a droit, dans les soixante-dix premières pages, à beaucoup de détails sur la résistance et les enjeux politiques de l'époque. Les amoureux de données historiques y trouveront leur compte. Moi, j'avais un peu hâte d'entrer dans l'histoire plus personnelle de Simon et de Léna et c'est bien sûr à ce moment que j'ai vraiment commencé à apprécier le roman et à partager la quête éperdue de Simon. L'oeuvre nous offre quelques surprises qui sont les bienvenues dans ce monde de désolation, mais jamais l'auteure ne tombe dans le mélodrame. L'écriture est simple, efficace. C'est un nouveau pan des années 40 qui s'éclaire ici. J'ai bien aimé.

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On connaît le drame de la Shoah, la tragédie de ces familles séparées, déchirées, assassinées. En France, des enfants juifs ont été cachés dans des familles, ils sont restés avec elles en attendant le retour hypothétique de leurs parents. Mais après la guerre, que s'est-il passé pour tous ces enfants pour la plupart orphelins ? C'est ce qu'on découvre dans ce roman très émouvant qui met en scène deux jeunes gens chargés de retrouver la trace de ceux qui ont été placés dans des familles ou dans des institutions religieuse.
Simon Mandel a tout perdu pendant la guerre, ses parents ont été déportés et exterminés, sa soeur assassinée et son frère mort en combattant les Allemands. Il ne lui reste plus qu'un petit frère Elie qu'il va chercher partout en France. C'est pour cette raison qu'il accepte, en compagnie d'une jeune juive polonaise dont toute la famille a disparu, de sillonner les campagnes françaises à la recherche d'enfants placés. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin car, parfois, ceux ou celles qui ont mis à l'abri ces enfants, ont bien du mal à les laisser partir. Et ce n'est pas forcément parce qu'ils se sont attachés à eux mais parce qu'il y a encore un fort relent d'antisémitisme dans cette France libérée. On pense à l'affaire des enfants Finaly, ces deux frères recueillis par une religieuse qui ne voulait pas les rendre à une tante, leur seule famille, sous prétexte qu'ils étaient baptisés dans la vraie foi… C'est encore ajouter de la souffrance à ceux qui ont déjà souffert, c'est ainsi que le vit Simon quand il retrouve son frère et qu'il doit se battre pour le récupérer. Et je ne parle pas de ces orphelins qui, après le traumatisme de la séparation d'avec leurs parents, en vivent un deuxième quand on vient les chercher pour les emmener dans des orphelinats gérés par des institutions juives. Il leur en a fallu de la force pour grandir et se reconstruire.
C'est donc un roman émouvant à lire absolument pour ne pas oublier.
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