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sur 394 notes
Lucky Luke, les westerns du mardi soir à la télé, j'ai adoré enfant et adolescent.
Maintenant, comme pour beaucoup d'oeuvres classiques des trente glorieuses, le personnage a connu un coup de mou suite à la mort de ses créateurs et surtout de Goscinny qui avait su admirablement tirer parti des potentialités du héros créé par Morris. Goscinny et Morris avaient multipliés les chefs d'oeuvre de la veine aventure comico parodique. Matthieu Bonhomme choisit une veine beaucoup plus réaliste avec L'homme qui tua Lucky Luke.
Dès la première planche, Lucky Luke est au sol et une voix off crie de joie. Elle a tué la légende. Lucky Luke n'est plus. Que s'est-il passé ?
Quelques jours plus tôt, un cow-boy solitaire arrive sous une pluie battante dans la petite ville de Froggy Town. Lucky Luke a une réputation et, alors qu'il a maille à partir avec le shérif et sa famille, les habitants influents de la ville lui demande d'éclaircir le vol d'une cargaison d'or par de supposés indiens. En parallèle du shérif, qui ne voit pas ça du tout d'un très bon oeil, Luke se lance dans un enquête assez compliquée qui va aller de surprise en surprise.
L'intrigue en elle même est plutôt réussie, même si elle ne révolutionne pas non plus le genre. Mais ce qui fait de cet album une petite perle, c'est l'ambiance et les personnages.
Bonhomme réussit un mélange parfait entre les BD des années 1960 et 1970 (la bagarre dans le saloon, page 35), les films hollywoodiens de l'âge d'or de John Ford surtout (l'homme qui tua Liberty Valence pages 45 à 49) ou d'Howard Hawks (Rio Bravo, pages 54, 55) et bien d'autres mais aussi aux westerns spaghettis de Sergio Léone ou américains de Clint Eastwood (Impitoyable est une énorme référence). Mais tout est digéré et intégré au service de l'histoire.
Les personnages sont beaucoup plus fouillées que dans les BD classiques (ce n'est pas non plus un grand challenge!) le personnage de Lucky Luke est moins sur de lui, moins maître de lui-même et de ses émotions, plus humains en quelque sorte, même si on n'apprend rien ni sur son passé, ni sur ses amours. Doc Wesneday, complètement inspiré du Doc Holiday du règlement de comptes à OK Corral, est lui aussi parfait d'ambiguïté, de ce mélange entre bravoure, philosophie et perversité.
Pas d'humour dans cet album, ou très peu, un running gag sur le tabac, ou comment Lucky Luke a été obligé d'arrêter de fumer, mais pas plus. On est dans un hommage, mais ni dans un copié collé ni dans une parodie.
Les dessins sont justes magnifiques, totalement éloigné de ceux de Morris, mais en utilisant pourtant certaines de ses techniques (des aplats de couleurs en décors pour se centrer sur les personnages (page 42), par exemple. Des paysages incroyables des montagnes rocheuses, des ambiances de saloon et de villes crasseuses de boue. On s'y croirait.
Une très belle réussite.
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Voici un très, très bel hommage à Morris de la part de Matthieu Bonhomme. En effet, il est allé déterrer le Lucky Luke des origines, celui d'avant Goscinny, le Lucky Luke qui se bagarre, qui est un vrai dur et qui sacre à l'occasion ; le Lucky Luke nerveux qui fronce les sourcils et qui n'a pas un éternel sourire aux lèvres.

Très bel hommage également car Morris, en son nom propre et non dans la façon que René Goscinny a eu de faire évoluer le personnage et la série, avait pour ambition de parodier le cinéma du genre, de détourner ses codes mais pas de faire de la BD d'humour.

Matthieu Bonhomme est donc particulièrement fidèle à Morris, l'homme dans ses convictions, plus qu'à son trait. Il ne cherche pas à copier ni à imiter le dessin de Morris comme peut le faire Achdé. En revanche, le scénario est très soigné, plus basé sur une enquête, sur une ambiance, une atmosphère que sur de l'humour.

Il n'y a pour ainsi dire pas d'humour dans cet album tout comme il n'y en avait pour ainsi dire pas dans un album comme Sous le Ciel de L'Ouest, par exemple, notamment la première histoire. En revanche, les clins d'oeil au cinéma du genre sont nombreux, les éclairages et même une scène de pluie où Lucky Luke, l'homme sans âge enfile un poncho, comme l'homme sans nom incarné par Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone.

Le titre est lui aussi, bien évidemment, un clin d'oeil à L'Homme Qui Tua Liberty Valence de John Ford même si le scénario rappelle davantage celui de L'Homme Aux Colts D'Or d'Edward Dmytryk. (Pavlik m'a indiqué également qu'il y a une référence à Impitoyable d'Eastwood auprès de laquelle j'étais passée sans l'apercevoir. Merci Julien.) L'auteur s'est même permis un autre clin d'oeil amusé au cinéma, avec James Bond, sans tomber dans l'épaisse caricature et le trop plein de références. Enfin, je vous laisse lire les noms et les inscriptions marquées sur les croix du cimetière à la fin de l'ouvrage.

Je suis vraiment bluffée par la qualité tant de la BD que de l'hommage au créateur de Lucky Luke. Il se permet même d'expliquer pourquoi il s'est arrêté de fumer. Les mises en couleurs sont magnifiques et dignes du Morris des grands jours.

Le synopsis est le suivant : alors qu'il arrive à Froggy Town — littéralement ville des grenouilles — la bien nommée qui se fait arroser constamment, Lucky Luke a affaire à un drôle d'illuminé qui veut le défier, or, ce drôle d'illuminé n'est autre que James Bone, le shérif de la ville. Cependant, son frère Anton vient le raisonner. Ce dernier semble avoir beaucoup d'ascendant sur le shérif…

Lucky Luke apprend également auprès de Doc Wednesday, un ancien fin tireur désormais ravagé par le tabac et l'alcool, que la diligence transportant tout l'or des mineurs s'est faite attaquer par un mystérieux indien. Les frères Bone ont mené l'enquête mais celle-ci les a mené hors de leur juridiction et elle est désormais au point mort.

Lucky Luke est donc chargé par un comité de citoyen de bien vouloir retrouver l'indien qui a tué le convoyeur ainsi que l'or volé. On lui explique alors que le convoyeur était accompagné d'un certain Steve Bone, le troisième des frères Bone. Ce dernier accepte d'emmener Lucky Luke et Doc Wednesday sur les lieux de l'attaque.

Notre héros ne tarde pas à découvrir le clou d'un fer un cheval et des traces qui le mènent chez un vieux pionnier acariâtre et violent. Tout cela lui paraît bien étrange et c'est ce qu'il confie à Jolly Jumper qui, lui aussi est redevenu muet, comme aux origines.

Je vous laisse découvrir cette très belle bande dessinée qui s'adresse plutôt à des ados ou des adultes qu'à des enfants et qui est esthétiquement très réussie, dont le scénario est excellent, et dont la fidélité à l'esprit du premier créateur de Lucky Luke est irréprochable. Je suis certaine que Morris lui-même aurait adoré cette BD. du moins, c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose. Chapeau Matthieu Bonhomme.

P. S. : Après revisionnage du film Impitoyable de Clint Eastwood sur les bons conseils de Pavlik, il semble que cet album doive finalement beaucoup à ce film : pluie torrentielle, dépôt des armes à l'entrée de la ville, Doc Wednesday de l'album qui ressemble au English Bob du film (joué par Richard Harris) et surnommé " Doc " au lieu de " Duke " par Gene Hackman, fidélité de la parole donnée par Lucky Luke au Doc qui rappelle celle d'Eastwood, etc., etc. Pas de doute, on est bien dans l'esprit de Morris de vouloir détourner des images du cinéma dans ses BD.
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Naaaaan, quelqu'un vient de flinguer Lucky -beaucoup moins pour le coup- Luke.
Mais si, vous savez, le gars qui tire plus vite que son ombre. Ça devait être un jour sans soleil.
Liberty Valance doit se sentir moins seul...

Sale ambiance à Froggy Town.
Temps de merde.
Sherif Bone de merde avoisinant les 12 de QI en descente.
Et cerise sur le paquebot -p'tit hommage à St Naz', ça fait plaisir- un vil gredin vient de spolier tout l'or destiné aux mineurs.
La fratrie Bone, visiblement peu encline à pourchasser l'immonde scélérat, c'est à Lucky Luke que reviendra l'insigne honneur de lever le voile sur cet épais mystère.

De l'hommage, du beau, du pur, du tatoué, c'est qui qu'en veut ?
Ben moi, du coup, y a pas de mal à se faire du bien.

Toujours délicat de toucher à l'idole.
Alors que certains s'y essayent avec plus ou moins de réussite, cf Astérix, d'autres tapent direct dans le mille, voire le mythe.
Mais qu'il est bon cet album personnel, certifié western pur jus, hommage classieux et respectueux à l'univers originel.
Exit les figures emblématiques qu'étaient les Dalton, Calamity Jane, Billy the Kid, bonjour Doc Wesnedsay, attendrissante légende de l'Ouest au bout du rouleau.

Bonhomme multiplie à l'envi les codes du genre, donnant à son récit une force peu commune.
Le scénar', sans susciter un étonnement de folie, tient la route et ce malgré deux-trois évènements cousus de fil blanc.

Le coup de crayon est sobre, aéré, lumineux.
Il me rappelle un peu celui de Brüno capable de vous transporter avec très peu de détails.
Autre idée de génie, cette quête, systématiquement vouée à l'échec, de tabac vital à l'équilibre de notre poor lonesome cow-boy.
Ou l'art consommé de contourner une loi anti-tabac sans jamais tomber sous son coup.
Car oui, fumer tue. Vivre aussi, alors...

L'exercice s'avérait casse-gueule.
Le résultat claque comme une balle de colt 45.
Merci Bonhomme !
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Proposer un épisode inédit des aventures du poor lonesome cow-boy, tout en se démarquant totalement du style habituel de la série, il fallait oser. Pari risqué, nom d'un p'tit Bonhomme, mais la réussite est bien là, et, sur la tête à Matthieu, elle ne tient pas qu'à un cheveu.

Mattieu Bonhomme s'attaque à un mythe. Car Lucky Luke, ce héros à la brindille innocente coincée au bord des lèvres et au six-coup réputé superluminique, fait depuis toujours partie de notre imaginaire d'enfant au sein de l'inoxydable quatuor de la bédé franco-belge : Tintin-Astérix-Lucky Luke. Oui, je sais, un quatuor en général ça se pratique à quatre, mais j'ai retiré Spirou qui ne m'a jamais paru à la hauteur. Ces bédés de notre enfance, nous les connaissions toutes par coeur, à force de les relire encore et encore, parce que les bédés étaient rares à l'époque, en tout cas, les bédés qui pouvaient passer entre mes mains. Par chance, Lucky Luke a été une bédé plus accessible que les autres, pour une raison toute simple : quelques albums en version souple étaient offerts gratuitement dans certaines stations-services, avec des pleins d'essence. Et voilà comment j'ai pu lire un jour mes premières bédés, en ces temps lointains, où la littérature et la bande dessinée n'entraient pas spontanément dans le budget familial. Merci Total.

Que ce soit pour commémorer la mort de Morris il y a 15 ans ou la naissance de Lucky Luke il y a 70 ans, cet album hommage est le bienvenu. Matthieu Bonhomme adopte une stratégie nouvelle et choisit un chemin résolument différent du prolongement actuel de la série cosigné par Achdé et Laurent Gerra. Ici, pas de pastiche parodiant la plume de Morris (Achdé fait merveille dans ce créneau) et pas de calembour rigolo ou de situation cocasse à la Goscinny (Gerra rempile pour la 4ème fois et, avec les talents d'imitateur qu'on lui connait, parvient à imiter le ton). Matthieu Bonhomme revient à la source de la série, aux premières intentions de Morris, avec une formidable évocation des westerns américains, de l'âge d'or (John Ford) à la période crépusculaire (Clint Eastwood).

Rappelons pour la forme les nombreuses références au cinéma d'Hollywood, déjà évoquées dans de nombreuses critiques : L'homme qui tua Liberty Valence, pour le titre, Impitoyable, pour la ville mise en coupe réglée, mais également, pour la mise en scène du duel, la famille de shérifs, et le personnage de Doc Wednesday, tous les films inspirés de la fusillade d'O.K. Corral.

Le scénario est inspiré, subtil, pas si manichéen que ça (contrairement à la plupart des westerns spaghettis de la bande dessinée). Nous apprenons comment une fratrie parvient à faire la loi dans Froggy Town (librement inspirée de Daisy Town) avec une mauvaise volonté manifeste, et pourquoi Lucky Luke, appelé à la rescousse par les notables de la ville, devient pionnier de la lutte anti-tabac et abandonne la cigarette au profit de sa fameuse brindille (l'absence de tabac, qui échappe invariablement au héros, est le seul gag récurrent de l'album).

Matthieu Bonhomme reste fidèle à son style de dessin où la nature est omniprésente, sauvage, et finement esquissée en quelques traits bien placés qui parviennent à évoquer la majesté des paysages des Rocheuses. le coup de crayon rappelle celui de la série Esteban qui l'a rendu célèbre, avec un petit supplément d'aplats de couleur pétante monochrome et vintage (rose, jaune, orange, mauve, bleu canard), recouvrant l'intégralité d'un décor ou d'un personnage, comme seul Morris osait le faire dans ses albums (et c'est la seule concession de Matthieu Bonhomme au style de Morris).

Ces aplats sont subtilement utilisés et obéissent à des codes symboliques. Par exemple, dès que Laura Legs – le personnage féminin glamour de l'album, dans tout western qui se respecte, il faut un personnage féminin glamour – apparaît, les cases précédentes, les personnages ou les objets du décor (la diligence et son attelage au grand complet page 27, le couple page 43, le fauteuil page 55) deviennent rose bonbon. Laura Legs est une vieille connaissance de Lucky Luke, elle le connaît depuis la tournée du « Grand-Duc » et son rôle a été joué à l'écran par la délicieuse Nancy Morgan, aux côtés de Terence Hill, dans un film sorti en 1991 inspiré de l'album Daisy Town.

Passons sur quelques références au Far West réel (« la main du mort » page 24 est le jeu qu'avait Wild Bill Hickok quand il s'est fait descendre en 1876 par une balle tirée dans le dos, sinistre présage, son enterrement a été payé par son ami Charlie Utter, dont nous découvrons par hasard le nom sur une tombe au premier plan dans un cimetière page 53) et revenons un instant au personnage de Doc Wednesday, l'un des personnages les plus intéressants de cet album.

Doc Wednesday fait bien entendu référence à Doc Holliday, l'ami des frères Earp. Même sonorité du nom, même profession, joueur de poker professionnel, as de la gâchette, une toux à cracher ses poumons (due à une tuberculose). Tous ces points communs apparaissent dans l'album et dans la vraie vie de Doc Holliday. Doc Holliday apparaît dans une bonne dizaine de films mettant en scène le fameux duel à OK Corral à Tombstone, aux côtés du shérif Wyatt Earp. Cet épisode de l'histoire de l'Ouest est également relaté dans plusieurs séries BD dont Blueberry et... Lucky Luke !

Mais l'indice le plus évident reste à venir. Dans la toute dernière page, sur une tombe, deux dates rappellent que Doc Holliday le tuberculeux, né (lui aussi) en aout 1851, mort (lui aussi) en novembre 1887 à 36 ans, avait survécu à tous les duels, avait réussi à échapper à toutes les balles, mais n'avait pas suffisamment pris soin de lui, un comble pour un Doc.

« Tu ne dois pas mourir. Prends soin de toi... Vis longtemps… Fais-le pour moi. » sont les dernières paroles de Doc Wednesday à Lucky Luke. « Oui Doc… Je te le promets. » répond Lucky Luke à Doc Wednesday. « Ouaip. Je vais prendre soin de moi. J'ai promis. » répond Lucky Luke à Laura Legs, à la dernière page de l'album, en abandonnant définitivement l'idée de fumer et en cueillant sa première brindille d'herbe sur la tombe de son ami.

Du grand art.
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En pleine nuit, sous une pluie torrentielle, un cowboy solitaire débarque à Froggy Town. Dans la grange attenante à l'hôtel, il demande au vieil homme, un gamin derrière lui, s'il peut s'occuper de son cheval pour la nuit. le vieil homme est tout étonné de l'entendre prononcer son nom, à savoir Lucky Luke. Aussitôt, le gamin conduit le cowboy vers l'hôtel. le tavernier lui propose alors sa meilleure table, de quoi manger et une chambre pour la nuit. C'est alors qu'un homme, assez énervé, entre et défie Lucky Luke. Ce dernier ne se laisse pas démonter et, bloquant le chien de l'arme du jeune homme, réussit à le désarmer. Mais le voilà aussitôt menacé d'une carabine. À son bout, le frère aîné du premier, Anton. Ces deux frangins, James et Anton, semblent imposer leur loi dans cette bourgade, James, le simplet, étant devenu shérif l'on se demande bien comment. La loi interdisant les armes, le cowboy n'a d'autre choix que de la leur laisser. le lendemain, la nouvelle s'est répandue dans tout Froggy Town de la présence de l'homme qui tire plus vite que son ombre. L'on se presse ici et là pour l'entr'apercevoir. Ce dernier reçoit la visite des messieurs du comité des citoyens. Ils l'informent que la diligence qui amenait la récolte d'or des mineurs à Silver Canyon s'est fait dévaliser. La présence de Lucky Luke est une bénédiction mais visiblement pas pour tout le monde...

Nom d'un p'tit Bonhomme! Matthieu reprend haut la main ce personnage renommé et reconnu de tous et rend un bel hommage à Morris.
Dans cette bourgade de Froggy Town, les 3 frères Bone règnent en maître. Aussi voient-ils d'un mauvais oeil l'arrivée de Lucky Luke que sa réputation devance. Mis au fait de cette étrange disparition d'or, il sera sollicité pour retrouver le coupable, aidé d'un certain Doc Wednesday, affaibli par l'alcool et le tabac. Voilà un western rondement mené, une enquête somme toute classique mais terriblement efficace. L'on s'amuse de la notoriété de Lucky Luke, personnage devenu mythique, de sa quête de tabac, des facéties de Jolly Jumper. Les personnages sont fouillés et attachants. Matthieu Bonhomme s'approprie parfaitement le personnage et donne un ton particulier à cet album, peut-être moins drôle. Graphiquement, l'auteur respecte les codes couleurs de Morris et nous offre de magnifiques planches. Une réussite. Ouaip.
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Que celui qui dans cette salle n' a jamais lu un épisode de Lucky Luke lève la main ? Eh bien, je dois avouer que quelques mois plus tôt, je l'aurais moi-même levée cette main. Certes, je connaissais la légende au travers des dessins animés et des adaptations cinématographiques mais si mon mari n'en lisait pas lui-même régulièrement, j'avoue que je ne serais peut-être pas aller le chercher par moi-même et cela aurait été bien dommage ! Encore une fois, je sais qu'ici, c'est un peu particulier puisque le personnage a été repris mais pour en avoir lu des tomes plus anciens, je remarque que le personnage reste fidèle à lui-même. Je ne vais pas m'étendre sur la question puisque cela pourrait faire rire certains d'entre vous, beaucoup plus calés en la matière que moi.

Bref, revenons-en à cet ouvrage. Je l'ai réellement trouvé très émouvant et c'est la raison pour laquelle, malgré mon manque de connaissances sur le sujet et les différentes mains qui ont mis en images les aventures de Lucky Luke, je ne peux que lui attribuer une excellente note. Froggy Town a l'air d'être une petite ville tranquille dans laquelle il s'est récemment déroulé un horrible événement : l'attaque d'une diligence transportant de l'or qui aurait conduit à un assassinat. Alors que les trois frères Bone et leur père sont à la fois réputés et craints par les habitants du village, l'ambiance est plutôt joviale et accueillante. le Doc Wednesday, dont Luke fait la connaissance ici est un personnage extrêmement attachant. Ancien alcoolique et fumeur invétéré, il a lui aussi connu ses heures de gloire mais...le temps passe si vite et aussi ne manque-t-il pas de faire la leçon à Lucky Luke sur les méfaits du tabac et de l'alcool. D'ailleurs, cela tombe bien puisque toute la ville est en rupture de tabac...Une bonne raison d'arrêter de fumer Luke, non ?
Si je m'attarde sur ces détails, c'est par crainte de vous répéter pour la trentième fois ce que vous avez déjà du lire dans les critiques précédentes. Donc : deux personnages qui vont s'allier dans cette mystérieuse affaire de l'attaque de la diligence qui pour les frères Bone dont l'un est shérif, cela ne fait aucun doute que le coupable est un indien. Cependant, en découvrant cet ouvrage, vous vous apercevrez bien vite que les apparences sont souvent trompeuses, et ce, à bien des égards...même pour un homme que Lucky Luke d'ailleurs ! A découvrir sans plus attendre !
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Le train a sifflé trois fois !
Et la mort était au rendez-vous.
Depuis l'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, depuis la mort tragique de Leland Drum, on n'avait pas connu dans l'Ouest pareille émotion !
Ils ont tué Lucky Luke ...
La rumeur a couru que Luke avait été touché dans un règlement de comptes à O.K. Corral.
Certains ont cru que Pat Garett et Billy le Kid, que Django ou l'homme des hautes plaines étaient dans le coup.
Ils ont tué Lucky Luke !
Ça c'est passé à Froggy Town.
Quelqu'un a détruit la légende ... son nom est personne ! ...
"L'homme qui tua Lucky Luke" est une véritable réussite.
Le cow-boy solitaire n'est peut-être réapparu que pour mourir.
Et dans un bon western, tout l'art est de bien savoir mourir ...
La reprise d'un personnage de BD mythique est une discipline périlleuse.
Mathieu Bonhomme réussit là un coup de maître.
Dessin, scénario et ambiance, tout est parfait.
L'hommage, bien sûr, est rendu mais pourtant le personnage, que l'on pensait immuable, est transformé.
Quelque chose a changé.
La meilleure preuve en est que Luke a voulu se remettre à la clope !
Mais Lucky Luke est mort !
Il y aura du beau monde à ses funérailles ...
Blueberry, doc Silver, Red Dust, Jerry Spring, Durango, le lieutenant Burton, Mac Coy, Trent, Cartland, Ringo, Butch Cassidy, teddy Ted, Jim Cutlass et bien d'autres ...




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Hein ? Quoi ??? On a tué Lucky Luke ??
Mais c'est pas possible ça ! Dites-moi que je rêve...
Z'êtes bien sûr qu'on parle du même Lucky Luke ? le plus légendaire de tous les cowboys du Far West, le flegmatique justicier qui tire plus vite que son ombre, le poor lonesome cowboy accompagné de son fidèle Jolly Jumper, c'est bien de lui qu'on parle là ??
Déjà qu'on lui avait enlevé sa clope au bec, voilà qu' on lui tire dessus et qu'on l'envoie rouler dans la boue !
Ah non, mais, ça va pas du tout ça !!
Et ça s'passe où d'abord ?? A Froogy Town...Avec un nom pareil, faut pas s'étonner qu'il y fasse un temps de chien ! Euh non pas de chien ..c'est plutôt un temps pour les grenouilles. AAhh mais !! Bande de sales crapauds baveux, pustuleux et affreux ! Mais pourquoi vous avez flingué ce héros ..que dis-je, cette légende , ce mythe !!

Je crois qu'il n' y a qu'un seul moyen de le savoir et c'est tout simple : suffit de lire la BD.
Pour les analyses studieuses et pertinentes, je vous renvoie à celles de deux autres mythes de Babelio : Nastasia et Eric75, à qui je tire mon chapeau.
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N'ayant jamais été un grand fan du personnage de Lucky Luke, la grande expo consacrée à Morris lors du festival de la BD d'Angoulême de 2016 avait été une sacrée surprise. Morris était à l'évidence un grand artiste et les aventures de Lucky Luke méritaient certainement de s'y attarder plus longuement que je ne le pensais alors.

Ceci étant dit, je trouve ses aventures quoi qu'il en soit assez frustrantes. Je suis amoureux du genre du western que ce soit en BD ou au cinéma (un peu moins en littérature), mais il faut que les histoires aient un minimum d'enjeux pour qu'elles puissent véritablement m"intéresser. Des enjeux qui manquent cruellement dans les aventures du Poor lonesome Cow-boy. Les histoires étaient sympathiques mais vite oubliées, intéressantes, souvent, mais jamais transcendantes. L'humour est sympa mais n'a jamais correspondu à ce que je cherchais en BD.

Les premiers éléments dévoilés par Mathieu Bonhomme à l'annonce de ce one-shot hommage étaient quant à eux terriblement excitants : Outre la magnifique couverture, le ton semblait plus sombre.

Après de longs mois d'attente, la Bd fut enfin disponible en ce premier avril et le résultat est proprement bluffant. Il s'agit certainement pour moi de la meilleure aventure du cow-boy même si les puristes regretteront évidemment qu'il ne s'agisse pas totalement d'une aventure de Lucky Luke.
Le personnage n'a en effet plus grand chose à voir avec celui créé par Morris. Il parle peu, tire toujours la gueule et me semble avoir perdu son sens de l'humour. En ce sens, Bonhomme présente un héros un peu plus proche des grands héros de western de cinéma. Il n'y a absolument rien là qui soit cependant décevant. le personnage reste très intéressant et est adapté à l'histoire et au ton choisis par l'auteur. Retrouver le bon vieux Lucky Luke au sein de cette histoire aurait créé un décalage bien trop important, d'autant que l'humour reste présent à travers son fidèle Jolly Jumper qui a hérité de la plupart des gags.

L'histoire en elle-même est assez sombre et très intéressante. On a tout du long envie d'en connaître le dernier mot. Bonhomme réserve de nombreuses surprises aux lecteurs au fil des pages et il est absolument impossible de s'en lasser. Les personnages ne se limitent pas à des caricatures et sont tous assez creusés. Bien sûr, le fait d'avoir rendu Lucky un peu plus sombre et de proposer une histoire sérieuse pose un problème : si tout est excellent, on ne peut s'empêcher de retrouver un petit goût de déjà vu. Débarrassé de tous ses traits familiers, Lucky Luke chevauche ici dans un récit assez classique de western. Comme je le disais un peu plus haut, il est probable que certains aficionados du cow-boy soient un peu perturbés et ne se retrouvent pas dans ce one-shot, qui a plus a voir avec Eastwood qu'avec Morris.
J'imagine que la plupart seront tout de même heureux de lire une bd de très grande qualité avec leur héros préféré. Je le répète, mais il s'agit certainement, quoi que j'ai pu dire, de l'une de ses meilleures aventures.

Last but not least, et cela pourrait presque être le seul argument pour convaincre les réfractaires, les dessins sont d'une beauté hallucinante. Si le visage de Mr Luke peut déconcerter au premier abord, il est absolument impossible de ne pas tomber béat d'admiration devant les paysages, villages et situations électriques dessinées par Mathieu Bonhomme.

Une très grande réussite donc qui plaira à ceux n'ayant jamais ouvert une page des aventures de Lucky qu'aux fans, si tant est que ces derniers acceptent de voir leur héros quelque peu transformé.
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Enfants, notre mère nous offrait une bande dessinée par mois à mon frère et à moi - mon frère lisait Tintin et Astérix et Obélix, moi les Schtroumpfs et Lucky Luke ; ceci explique certainement que je n'ai jamais été un inconditionnel des aventures du reporter et des deux gaulois.

A l'époque, les bandes dessinées et les clopes* coûtaient une misère comparativement à aujourd'hui. Et puis Lucky Luke a arrêté de fumer des clopes. Et Gosciny est mort, puis Morris, l'homme d'un seul personnage de bande dessinée, est mort également. Et puis Laurent Gerra a repris le scénario des aventures de Lucky Luke.... Oh my gosh !!!

Mais bon j'avais déjà cessé la lecture des aventures du poor lonesome cowboy car mes goûts s'étaient affranchis des goûts maternels. Et les bandes dessinées d'Enki Bilal, les Blake et Mortimer, les aventures de Lapinot de Lewis Trondhiem et d'autres séries étaient passées par-là.

Même si je n'ai pas continué de lire les Lucky Luke, c'est avec nostalgie et un immense plaisir de lecture que j'ai lu L'homme qui tua Lucky Luke. Dans la cargaison de westerns qui débarquent tel la diligence délivrant ses voyageurs, il s'agit d'un excellent western de Matthieu Bonhomme - qui a commis avec Lewis Trondheim l'excellente série Texas Cowboy ; l'univers graphique de Texas Cowboys et celui de L'homme qui tua Lucky Luke sont les mêmes - qui reprend l'univers de Lucky Luke dans son intégralité.

On y retrouve Lucky Luke solitaire en défenseur d'une certaine idée de la justice, l'attaque de la diligence, la ruée vers l'or, les bagarres de saloon, les parties de poker,... Ils manquent bien les Dalton, les attaques de banque ou le goudron et les plumes mais ce n'est absolument pas préjudiciable.

Et cerise sur le gâteau**, Mathieu Bonhomme a eu la bonne idée d'inclure une blague récurrente sur l'un des traits qui faisait partie de l'essence du Lucky Luke de mon enfance.

* Je ne fumais pas mais c'était un élément de la mythologie du cowboy solitaire.

** Profitons-en avant que celle-ci ne disparaisse pour une quelconque raison.
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