Le jardin de derrière : il était dominé par le clocher de l'église qui, carapace rectangulaire en forme de tour de garde, se détachait dans la nuit. Son assise ébranlée par des lézardes, on aurait dit un spectre.
Par ses ouvertures en forme de meurtrières, entraient et sortaient les corneilles. Elles décrivaient dans le ciel des cercles concentriques. Je suivais des yeux leur ballet. Il dessinait la figure cyclique du temps.
Le ciel que je contemplais de la fenêtre de ma chambre avait la profondeur de la mer. J’aimais les soirs cotonneux de l’automne, quand la bruine dépose un voile sur la nuit. Le temps glissait sur les vitres, en gouttelettes d’étoiles qu’un rayon de soleil absorbait.
Samedi 3 novembre 2018, dans le cadre du banquet d'automne intitulé "Histoires du moi, histoires du monde" qui s'est déroulé du 2 au 4 novembre 2018, Serge Bonnery animait une table ronde en compagnie de Johan Faerber, Jean-Yves Laurichesse et Jean Rouaud sur "Écriture du moi, et du monde"