AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 78 notes
5
0 avis
4
11 avis
3
8 avis
2
5 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Dieu que je me suis ennuyée en lisant ce livre. Je l'avais choisi car j'avais beaucoup aimé un autre livre publié par cette maison d'édition (L'ami de Tiphaine Tavernier édité par Sabine Wespieser). J'avais lu de bonnes critiques sur le catalogue de cette maison.  Donc quand je suis tombée sur un de leurs livres, reconnaissables à leur désign sobre et identique pour tous leurs livre, j'ai foncé. Ni une, ni deux, je l'ai emprunté à la médiathèque.
Et bien autant j'ai aimé L'ami de Tiphaine Tavernier autant j'ai peiné en lisant Antoine et Isabelle.
 
Un style très inégal, parfois intéressant, parfois pompeux… je vous livre des exemples.
 
« Cette âcreté vomitive était un drôle de parfum à l'anus de la civilisation blanche.» p18
 
« Il regrette surtout de ne pas être peintre. Dans les souks, les longs vêtements laissent flotter les désirs. Les regards brulent, des senteurs de magie bousculent les narines, les couleurs ont des turbulences traîtres. La chaire du désert est brute et sans fard, incandescente. Elle palpite d'une vérité que n'atteigne pas les atouts du bordel bourgeois. Dans les cours, les femmes, libres et suantes, le mamelon palpitant, enduisent leurs cuisses d'une huile ambrée. Ces mêmes mains roulent les boulettes de viande, coupent les légumes. Elles rient aux éclats et leurs voix rauques bousculent l'homme hispanique. S'il n'y avait à heure fixe les mélismes ophidiens du muezzin, le garçon du vieux Barcelone pourrait se croire chez lui dans cette ville de terrasses où s'épanouit la proximité de l'intime. de mystérieuses profondeurs l'appellent à chaque porte entrouverte. » p173 
 
Je me suis forcée à lire cet ouvrage, qui aurait pu être intéressant si l'auteur avait été moins dichotomique pour la présentation de ces deux familles.
 
Pourtant cela avait bien commencé, le narrateur ne se présente pas sous son meilleur jour. Lors dans une soirée dans un pays exotique, discutant avec un négationniste, lui fils d'un réchappé d'un camp de concentration, il ne confronte pas vraiment cet interlocuteur, il ne s'en explique pas vraiment. Par contre lorsque son patron, qui a assisté au débat, et qui attendait un combat de coqs, décide de lui raconter l'histoire de sa famille… Alors le narrateur va prendre sa plume et raconter ces deux histoires en parallèle.  

Les deux histoires s'entremêlent.
 
Antonio et Isabel, les grands parents du narrateur / auteur. Arrivés à Barcelone pour fuir la misère de leurs campagnes d'origines (respectivement la Catalogne rurale et l'Andalousie), ils vont se marier après maintes péripéties. Antonio va entrer dans un grand hôtel et gravir les échelons. En tant que républicain, condamné par le franquisme, Antonio fuit en France. Il s'engage dans l'armée française. Fais prisonnier, comme communiste il est envoyé dans un camp de concentration. Il s'en sortira miraculeusement et livre un témoignage très fort de cette expérience. Antonio et Isabel, naturalisés Français, deviennent Antonio et Isabelle. Tiré de l'histoire familiale de l'auteur, il y a de la poésie, de la vie, de l'émotion dans cette partie.
 
En parallèle, les chapitres alternent avec l'histoire de la famille Gillet lyonnaise. Etant Lyonnaise depuis plus de 20 ans, j'ai été intéressée par cette partie surtout que la Villa Gillet est connue et abrite une fondation. Elle héberge les assises internationales du roman.
Cette famille Gillet a un nom prédestiné. Elle a fait fortune dans le textile. Grâce au traité de Versailles puis la collaboration, leur fortune va exploser. Il est question de meurtre d'un jardinier qui aurait compromis la fille de la famille. Dans cette famille, c'est la grand-mère Léonie qui mène son petit monde à la baguette après la mort du patriarche. Aux hommes, les affaires. Elle, elle s'occupe du personnel. Elle visite l'Allemagne nazie dans les années 30 et revient impressionnée par l'ordre. N'oublions pas l'impact du front populaire. Interpellée par cette charge contre cette famille, j'ai fait quelques recherches. L'auteur semble s'être inspiré d'un livre édité par Hervé Joly, les Gillet de Lyon. Cette partie est la moins réussie des deux. C'est trop manichéen. Trop méchants riches…
 
En ce qui concerne l'histoire de l'Espagne « romancée », je préfère nettement les romans de Javier Cercas. Et pour en savoir plus sur la guerre d'Espagne d'un point de vue plus académique, j'ai lu « La guerre d'Espagne et ses lendemains de Bartolomé Bennassar, qui était très bien.
 
Et vous quels romans sur la guerre d'Espagne vous ont émus, plu* ? Lesquels conseillerez-vous ?
 
*Je viens de découvrir que plaire est invariable au passé composé. Quelle émotion
Commenter  J’apprécie          180
C'est le titre du dernier roman de Vincent Borel, qui est aussi plat que son écriture. Pour tout dire, on se demande bien ce qu'a voulu faire l'auteur en près de 480 pages...Un roman, comme c'est écrit sur la page de faux titre? Voire...Car ce petit-fils d'exilés espagnols qui ont attéri dans les Hautes-Alpes après les affres de la défaite des Républicains en 1939 nous assure qu'il a voulu témiogner sur son grand-père et son engagement communiste, sa grand-mère et son courage au quotidien, mais aussi témoigner encore et toujours pour éviter l'oubli.

Cher monsieur Borel, je suis au regret de vous apprendre que les luttes réelles et fantasmées de la guerre d'Espagne n'agissent plus que comme des éléments structurants de nos consciences politiques. Et c'est peut-être mieux ainsi. En effet, dans ce manichéisme absolu que constituent les mythes de la guerre civile espagnole, on ne peut rien trouver qui puisse éclairer la complexité du monde actuel. Pourtant, l'auteur essaie bien de restituer les nuances d'engagement des uns et des autres et leurs contradictions, mais il est broyé par ces mythes de cette période qui reviennent écraser son roman.

A plusieurs reprises dans son texte, on a cru être en train de lire un manuel d'histoire contemporaine de terminale. Les longues descriptions froides et objectives des conditions sociales et économiques de l'Espagne du début du XXe siècle puis les considérations de l'auteur sur les rapports de force politiques avant et après l'avènement de la République gâchent définitivement le récit. C'est finalement lorsque la Retirada se précise que le narrateur trouve le ton juste pour entraîner avec lui le lecteur...Mais cela ne dure pas.

Finalement, cette histoire de deux familles, les Canuto de Garrucha, petit village côtier d'Andalousie, et les Vives i Vives, petits boutiquiers catalans, est le récit classique d'une immigration intérieure en raison de mauvaises conditions économiques. L'attirance de Barcelone est forte et la description qu'en donne Vincent Borel, alternant émerveillement et dégoût, permet de saisir la matrice dans laquelle a germé l'affrontement fraticide des années 1936-1939. Mais cela n'en fait toujours pas un roman...
Lien : http://aufildutemps.blog.lem..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (149) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}