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Je retrouve le Borges que j'aime et le découvre encore!
C'est un plaisir intense de cheminer avec le grand auteur d'Argentine, dansles sentiers de l'histoire, de son histoire, de ses rencontres et fulgurances, de son imagination!
Il y a de grand moments, de l'intime, du vers et de la prose. Il y a surtout, totalement et définitivement du Borgès!
Peut-être, dans une certaine mesure, un "tour du propriétaire... Avant l'aveu humble et sage de l'auteur dan son épilogue (Epilogo) qu'il a vécu peu et lu beaucoup.
Mon édition, dans L'Imaginaire Gallimard, est bilingue et permet d'aller dans le chant hispanique sur la page de gauche: Très pratique et tellement agréable!
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Les textes de Borges se présentent souvent sous la forme de très courtes anecdotes (cécité oblige), de petits récits. (Il y a aussi des poèmes )
Ce qui ne veut pas dire que vous devez vous contenter d'une lecture rapide : Sous la couche de surface se cachent des abîmes de points d'interrogations; avec Borges tout texte est un labyrinthe éventuellement masqué (et la ligne droite qui est le comble du labyrinthe borgésien dissimule elle aussi des secrets). (et tout labyrinthe abrite au moins un avatar du Minotaure en principe)
Si les terrains sûrs vous rassurent, passez votre chemin .

Je recopie ici ma traduction de EL CAUTIVO (je n'ai pas d'édition en français)
- LE PRISONNIER -
C'est à Junin ou bien à Tapalqué que l'on rapporte cette histoire. Un garçon disparut après une attaque surprise ; on raconta que les indiens l'avaient volé. Ses parents le cherchèrent en vain ; des années plus tard, un soldat qui revenait de l'arrière pays leur parla d'un indien aux yeux d'azur qui pourrait bien être leur fils. Ils finirent par le trouver (la chronique a perdu les circonstances et je ne veux inventer ce que je ne sais pas) et crurent le reconnaître. L'homme, façonné par le désert et la vie barbare, ne savait plus entendre les mots de sa langue natale, mais il se laissa mener, indifférent et docile, jusqu'à la maison.
Là il s'arrêta, peut-être parce que les autres s'arrêtèrent. Il regarda la porte, comme s'il ne la comprenait pas . Soudain il baissa le front, poussa un cri, traversa au galop le vestibule et les deux longs patios et s'engouffra dans la cuisine. Sans une hésitation il enfonça son bras dans la hotte noire de fumée et en sortit le petit couteau au manche de corne qu'il y avait caché lorsqu il était enfant. Ses yeux brillèrent de joie et les parents pleurèrent car ils avaient trouvé leur fils.
Peut-être que d'autres souvenirs suivirent celui-là, mais l'indien ne pouvait vivre entre quatre murs et un jour il retourna chercher son désert. Moi j'aimerais savoir ce qu'il ressentit en cet instant de vertige où le passé et le présent se confondirent ; j'aimerais savoir si le fils perdu renaquit et mourut dans cette extase ou s'il parvint à reconnaître, au moins tel un bébé ou un chien, les parents, la maison.
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Ce recueil de Jorge Luis Borges rassemble une vingtaine de très courtes nouvelles en prose sur une première moitié du livre et des poèmes en vers sur la seconde moitié.

On retrouve donc dans la première partie d'excellents textes et de magnifiques pépites dont notamment La trame, Dialogue sur un dialogue, et bien sûr L'Auteur à qui le recueil doit son titre et où Borges se délecte à imaginer les dernières pensées qu'aurait pu éprouver Hector dans les ultimes instants de la guerre de Troie.

Aussi, on appréciera au travers des textes l'humour subtil et le gout du paradoxe de l'écrivain argentin.

Les poèmes qui constituent la seconde partie de l'ouvrage sont agréables et intéressants à lire et permettent de découvrir une autre facette de Jorge Luis Borges. Toutefois, ils ne m'ont pas laissé la même impression forte que les micro-nouvelles qui les précédent. Est ce parce que je ne raffole pas de poésie de manière générale ? Ou bien car, plus que pour tout autre texte, la traduction d'un poème ne permet pas d'en retrouver la saveur de l'original ?
Sans doute un peu des deux...

Quoi qu'il en soit les hispanophones pourront apprécier l'édition de ce livre chez Gallimard qui rassemble les textes originaux en espagnol et leurs équivalents en français.

Bref, un recueil un peu "bâtard" mais hautement recommandable pour tous les amateurs de Jorge Luis Borges.
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Mélange , en édition bilingue, de nouvelles , et de poèmes ( la version en espagnol permet d'en apprécier la musique) . On retrouve les thèmes classiques de l'auteur.
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Jorge Luis BORGES (1899-1986) est un poète argentin prolifique qui a grandement influencé la littérature internationale. Ce recueil de poésie parut en 1960 puis fut traduit en France à partir de 1965.

Poésie en prose sur la moitié de l'ouvrage, elle se mue soudain en vers libres. de petites historiettes en forme de mini scènes de vie (mais elles pourraient être issues de l'imagination de l'auteur) comprenant des touches historiques plus ou moins accentuées. Elles peuvent paraître parfois énigmatiques, dans une atmosphère fantastique, qui n'est pas sans rappeler le climat de Leopoldo LUGONES (1874-1938), lui-même argentin (le premier texte lui est d'ailleurs dédié) et déjà présenté sur ce blog.

BORGES rend hommage à des figures publiques, des célébrités disparues, avec une prééminence pour la silhouette de Jules CÉSAR. Ces morts célèbres apparaissent en revenants, de manière pouvant être gothique (on pense à Edgar Allan POE), surgissant des ténèbres de l'Histoire ancienne, celle des périodes obscurantistes, ou plus contemporaine. L'écriture, particulièrement envoûtante, est soignée, d'une précision totale, ramassée, expurgée à l'extrême. « Dans l'étable, presque à l'ombre de la nouvelle église de pierre, un homme aux yeux gris et à la barbe grise, étendu dans l'odeur des animaux, cherchait humblement la mort, comme on cherche le sommeil. le jour, fidèle à de vastes lois secrètes, déplace sans cesse et mélange les ombres dans l'humble enceinte. Dehors, des terres labourées, un caniveau aveuglé de feuilles mortes et quelque trace de loup dans la boue noire où commencent les bois. L'homme dort et rêve, oublié ».

Dans cette omniprésence de la mort se succèdent d'anciens dictateurs et héros fictifs, charpentés, parfois issus d'autres auteurs, comme ce portrait de Don Quichotte : « Vaincu par la réalité, par l'Espagne, don Quichotte mourut dans son village natal aux environs de 1614. Miguel de Cervantes lui survécut peu de temps. Pour l'un et pour l'autre, pour le rêveur et pour le rêve, cette trame entière consista dans l'opposition de deux mondes : le monde irréel des romans de chevalerie, le monde quotidien et banal du XVIIe siècle ».

Car ce sont bien des oppositions, deux mondes qui s'affrontent ici, l'ancien et le nouveau (du moins lors de la rédaction des poèmes), les êtres réels et ceux inventés de toutes pièces. Il est fort difficile de ne pas penser à l'univers onirique, païen et abstrait de Fernando PESSOA, dont l'ombre planant sur le texte « Borges et moi » pourrait bien être son double tout en se défendant d'être celui de BORGES : « Je ne sais pas lequel des deux écrit cette page ». Ambiance pouvant se faire mythologique, voire surréaliste, pour revenir sur terre, notamment grâce à la figure de Robert Louis STEVENSON. Et puis cette récurrence de l'apparition du tigre.

Textes brefs et empruntant à divers styles et diverses ambiances, ils sont puissants et mêlent savamment la réalité et un monde parallèle, peut-être, tout compte fait, pas si éloigné du nôtre. Recueil de grande qualité pouvant s'apparenter à une ouverture d'esprit originale dans le fond comme dans la forme.

https://deslivresrances.blogspot.com/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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un peu de tout dans le lot, mais principalement des poèmes. J'en ai apprécié certains, parmi les derniers poèmes surtout, mais la plupart des textes sont assez confus. C'est plutôt des fragments qu'autre chose. Et plutôt des textes se basant sur d'autres textes, typique chez Borges. (et c'est chiant quand t'as pas/tu piges pas les refs)
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