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3,57

sur 135 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hugo Boris va s'interroger sur une notion qui aura finalement fait couler beaucoup d'encre. En effet, il va décortiquer le courage sous toutes ses formes. Il va vite prendre conscience que malgré l'obtention d'une ceinture noire de karaté, il est peu affirmé, il n'ose pas se défendre ou même défendre les autres. Il reste admiratif de ceux qui osent. Au travers des pages de ce livre, Hugo va nous proposer un herbier mettant en exergue le courage des autres. Il choisira pour toile de fond les rames du RER et du métro, ainsi que les voyages dans les wagons, propices aux observations, aux situations rocambolesques et aux rencontres enrichissantes.

Ce court roman a été un coup de coeur absolu pour ma part. J'ai tout aimé et j'ai trouvé que l'idée d'Hugo était des plus originales. En partant de faits banals, il rend hommage en quelque sorte à toute personne ayant osé, ayant fait montre de courage. Il s'est interrogé sur lui-même, a eu un oeil des plus critiques sur son comportement passif et a su finalement s'approprier ce courage qui lui a tant manqué.

Ce roman se lit d'une traite. L'auteur nous parle des situations auxquelles il a été confronté. Certaines d'entre elles m'ont particulièrement touchée, d'autres m'ont ulcérée, et c'est là où c'est particulièrement réussi. Aucune ne m'a laissée indifférente.

La plume de l'auteur est sans fioritures. Il nous raconte les scènes telles qu'il les a vécues. Elles ne sont pas longues et s'apparentent à des petites tranches de vie de l'auteur. C'est très addictif et une fois commencé, très difficile à lâcher.

Un roman qui aborde toutes les facettes du courage. L'auteur va décortiquer cette notion en faisant preuve d'un oeil critique envers soi-même, et avec pour toile de fond le RER et le métro. C'est magistral.
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Dans ce livre court, Hugo Boris livre quelques observations de sa fréquentation des transports en commun en région parisienne.
Observations, certes mais surtout ressenti personnel, autocritique permanente. Hugo Boris se glisse parmi les voyageurs et porte un regard impitoyable sur son comportement vis à vis des autres, les voyageurs, les contrôleurs, les passants.
Je n'ai pas pu rester indifférente à ce texte puissant, écrit tout simplement pourtant, mais chargé de ce qui dort en chacun de nous.
Courage? Lâcheté? Impuissance? Pitié? Empathie? Rejet? Dégoût? Tout cela sommeille et se réveille selon les circonstances. Encore un ouvrage de Hugo Boris ( après "Police" et " le baiser dans la nuque") que j'ai beaucoup apprécié.
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Il se confirme combien j'apprécie le regard que porte Hugo Boris sur nos manières d'être et de réagir au quotidien, ici dans la situation de promiscuité qu'impose les transports publics.
S'appuyant sur le recueil de quinze années d'observation dans les métros et RER parisiens, c'est sur le chemin de la peur en nous et de ses conséquences, sur la singularité et l'imprévisibilité de nos réactions, et ce qu'elles créent de fierté, de regrets, de honte, de vanité et de dilemmes que l'auteur se penche d'un ton alerte qui nous avertit que l'on se tromperait à prendre son discours au premier degré.
La diversité des scènes décrites avec précision et une fine perception des enjeux relationnels font de son « herbier » un recueil tour à tour troublant, irritant, touchant, surprenant jusqu'à nous rappeler combien le réel dépasse volontiers la fiction, et parfois totalement bouleversant.
Le livre nous laisse avec une multitude de questions propices à dépasser le raccourci du « courage » pour prendre le temps de considérer ce qui de l'histoire de chacun.e, des circonstances et des interactions sensibles font nos réactions à un instant T de tension, d'agression ou, plus complexe encore, lorsque nous sommes en position de témoin.
De quoi alimenter de réjouissantes discussions.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, en grande partie parce qu'il m'a fait revivre les émotions de ma vie parisienne, plus exactement celles des transports en commun, ceux que j'empruntais matin, midi et soir lorsque je travaillais à Paris, et certaines lignes que l'auteur emprunte régulièrement dans ces pages étaient aussi les miennes (la ligne 11 du métro notamment), mais aussi le RER et les trains de banlieue, sa lecture m'a replacé dans un contexte que j'ai vécu et reconnu, instinctivement et émotionnellement.
Ce qui m'a particulièrement interpelé, c'est que comme lui, j'ai pu ressentir le concentré d'humanité qu'il y a dans ces instants de transits entre deux lieux, entre les stations de la Capitale, et j'ai immédiatement ressenti aussi et revécu toute la palette des émotions que l'auteur décrit si bien et qu'il ne faut pas axer uniquement sur la lâcheté devant des situations inédites dont on est acteur malgré soi, tout simplement parce qu'on n'y est pas préparé, même si l'improvisation de certains de nos congénères dans ces situations inédites forcent aussi le respect et l'admiration. Oui il y a la peur, le dégoût, les attractions magnétiques et les rejets instinctifs, il y a le comique parfois, de certaines scènes, le cocasse, l'indignation, l'indifférence, l'insupportable... Mais il y a aussi la dignité, le respect et la grandeur d'âme, la reconnaissance, car la bêtise est bonne maîtresse, elle peut paraître humiliante et désolante de prime abord lorsqu'on y est confronté malgré soi, mais elle n'est jamais gratuite : c'est en y étant confronté que l'on grandit en valeur et en estime, estime de soi et aussi estime des autres, parce qu'elle nous fait réfléchir et nous remet en question, en y étant confronté elle nous montre l'exemple à suivre, et celui à fuir aussi.
Certaines pages m'ont fait l'effet d'une sacrée raclée émotionnelles, elles sont authentiques, je le confirme car il n'y a que dans le métro parisien qu'à l'instar de l'auteur Hugo Boris, j'ai aussi vu et ressenti tout cela, comme l'auteur l'écrit et le décrit si bien, car chaque passage de ce recueil est comme une petite nouvelle ; mais je voudrais aussi dire et ajouter ceci, c'est ce que j'ai appris en vivant aussi ces transports en commun bondés de mes semblables, tous si différents les uns des autres, tous si différents en apparence de moi-même, bien que nous appartenions tous à la même humanité : ces transports en commun, ces trains bondés ou vides toujours peuplés de gens anonymes mais qui ont tous une histoire, ils ont quelque-chose à nous apprendre, non pas sur eux mais sur nous-même : ils sont là pour ne pas nous laisser indifférents, pour nous pousser à réagir même si cela prend du temps, pour laisser parler d'abord nos instinct et aussi nous aider à les corriger de temps en temps. J'ai été très ému à la lecture de certains passages, alors j'en citerai deux qui sont je pense édifiants : à tous ceux qui se sont un jour demandé ce que cela voulait dire "être Charlie" après les attentats de 2015, je renvoie aux pages 75-77 de ce livre ; et à ceux qui comme moi ont pesté un jour contre la chaleur suffocante l'été dans les transports en commun parisiens et se sont abreuvé de leur climatisation tels de vrais soiffards en quête de fraîcheur en fin de journée estivale, je ne peux que recommander la lecture de l'histoire de la vieille dame aux pages 86-87.
C'est en cela que cette lecture est recommandable, elle est touchante et juste, bourrée d'humanité, pas celle des bons sentiments que l'on voit dans les films, mais bien celle de la vie de tous les jours, celle que nous vivons tous sans même nous en rendre compte trop souvent, celle qui est là aussi pour interpeller notre conscience et nous faire progresser.
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Je mets 5 étoiles sans hésiter pour ce livre d'Hugo Boris, auteur que je découvre et dont la plume m'a bouleversée. Je n'ai pu lâcher ce livre une fois ouvert !
Hugo Boris dresse un catalogue des incivilités, scènes de violence physique ou verbale dont il est le témoin au quotidien dans le métro ou le RER. Il observe et admire ceux qui osent, ont le courage d'intervenir, pendant que lui-même - pourtant ceinture noire de karaté - reste à chaque fois un témoin médusé, honteux de ne pas avoir le cran de réagir.
Je me suis complètement identifiée à l'auteur, pétrifié devant ces scènes, ayant l'envie d'intervenir mais sidéré et tétanisé à l'idée de le faire. L'écriture est précise, fine, juste. J'ai été touchée par le sentiment de culpabilité, de lâcheté ressenti par l'auteur dans chacune des scènes racontées.
Un coup de coeur, qui me donne envie de poursuivre la découverte des romans d'Hugo Boris.
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Remarquable par sa sensibilité, LE COURAGE DES AUTRES, dépeint ces mini scènes quotidiennes. Scènes de théâtre où la mise en scène est à la fois cruelle, chaleureuse ou inconcevable.
Hugo Boris retrace avec beaucoup d'humilité sa conception propre du courage. Sa conception lâche ou utopique où la fuite, l'évitement, le semblant rythment son quotidien. Une manière sensible, humaine et héroïque de mettre des mots sur ces maux d'une société malsaine et en perdition d'un côté. Il explore les facettes du courage avec parcimonie et suffisance insufflant une belle leçon. La peur, la colère, l'affliction sont au rendez-vous et servent de trampoline pour se poser de nombreuses questions sur soi et sur le monde qui nous entoure.


J'ai beaucoup aimé la manière dont Hugo Boris s'approprie d'un sujet qui nous touche tous. Son expérience au travers de ces petites brèves accumulées pendant quinze années montrent ce long cheminement où réflexion et action se combinent pour un final que tout à chacun peut écrire. Ces fresques citadines ont peu à peu façonner l'homme et surtout son courage. Peut-être faut-il être témoin de ces scènes de courage des autres pour définir le sien et d'en réclamer ainsi sa paternité ou maternité. Les admirées et en garder le meilleur.


Je suis vraiment conquise par ce témoignage poignant et intéressant. Dans cette simplicité humaine j'y est retrouvée ce que je suis et ce que je ne serais certainement jamais.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Ces tranches de vie, si courtes soient-elles, sont vécues par des millions de gens à travers la France, qui quotidiennement prennent le métro. Hugo Boris s'interroge ; quelle est la probabilité qu'un groupe de personnes se croisent dans une rame de métro ? Ce roman m'a touchée au plus profond, car s'il montrait l'humanité profonde dont on fait parfois preuve, il a aussi souligné la cruauté, les railleries, la lâcheté dont recèle l'être humain. Hugo Boris, en fin analyste, a su saisir année après année ces moments, qui s'ils ne sont pas inscrits, fuient et s'effacent comme la buée sur une vitre. Se lisant en une bouchée, "Le courage des autres" fait réfléchir, amuse, irrite. Il y aura au moins un moment où vous reconnaîtrez quelque chose de votre vécu.
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Courage: force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les circonstances difficiles. C'est une définition du dictionnaire. le courage des autres donne à voir nos petites lâchetés ordinaires. Hugo Boris dans cet herbier très particulier nous entraîne dans le quotidien des usagers du métro et du RER. Je n'ai pas l'occasion de vivre ces situations qui pour certains sont le lot de chaque jour et je ne serais pas une exception, moi aussi je détournerai le regard. Ceux qui agissent en sont d'autant plus admirable. Lisez ce texte qui nous donne du grain à moudre.
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https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/02/le-courage-des-autres-dhugo-boris.html

Voici un récit activant les synapses réflexives ! On se souvient, on se demande : Comment j'ai réagi ? Comment j'aurais dû ? Comment j'aurais pu ? On passe en boucle les faits divers, les agressions, mortelles parfois, les viols, qui ont lieu dans des lieux publics sans que personne n'interviennent, sans que parfois même personne ne voit. Porté par le collectif, on est plus fort pourtant, mais parfois plus lâche aussi et plus invisible.

Je ne sais pas me taire, j'interviens sans filtre, parfois sans retenu ce qui m'a mise quelquefois en danger, c'est viscéral, un peu fou sûrement. Autant pour certain la sidération agit, la crainte, l'égoïsme aussi, autant la rage me guide parfois dangereusement. Ce n'est peut-être pas mieux, peut-être pas plus sain. J'ai des réflexes de replis mais lorsque je suis témoin de violences ou d'injustices ma raison parfois déraille. Je ne vis plus dans une grande ville et les occasions se font rare, je suis de loin les méfaits d'humains malmenants. Je bouillonne à distance. Les transports en communs sont vecteurs de tellement de promesses d'ailleurs, d'engagement sociétaux utiles et facilitants*et pourtant si confinés, si agressifs parfois. Un endroit propice à l'observation, notre rapport à l'autre, les jugements, les interprétations qui nous gouvernent. Une nuée humaine fourmillante de comportements disparates d'une vie en société.

Cet essai très accessible évoque notre fonctionnement humain, nos manquements, nos combats. Il démarque ceux qui parfois on sut agir avec bienveillance, pour secourir, soutenir et accompagner l'autre dans son désarroi et son impossibilité de faire ou de dire. Il nous interroge. Comment faire ce qui est juste ? Qu'est ce qui l'est ? Y-a-t-il un modèle ? Est-ce les tripes, l'éducation, la construction identitaire apaisée qui décident ? le juste est-il relatif ? le courage découle-t-il du juste ? Est-on courageux en agissant selon ce que l'on croit profondément juste ?

Le courage existe en chacun de nous, il a des failles, mais il est présent, il suffit de le trouver et le laisser émerger. Il ne s'agit pas de déplacer des montagnes, de se mettre en danger, mais de faire sa part. Si chacun fais sa part, le monde pourrait être plus juste. Il suffit parfois de presque rien pour désamorcer un conflit, montrer sa solidarité, celle qui rend plus fort et réjouit l'instant.

Inspiration autour de cette lecture :
Un essai : Suite à un accident grave de voyageur d'Eric Fottorino
Un album jeunesse : On n'est pas des moutons de Claire Cantais et Yann Fastier
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Un document criant de vérité, qui nous rappelle ces moments où nous sommes restés désemparés, où nous avons réagi avec un temps de retard, où nous avons rêvé que les choses évoluent d'une façon ou d'une autre sans oser intervenir. Un livre qui touche par son humanité profonde, le regard qu'Hugo pose sur l'Autre, quel qu'il soit, avec amour et bienveillance, parce que cette humanité, cette recherche de nos travers et héroïsmes communs est justement ce qui fait de nous des frères et des soeurs.
Un livre qui se lit avec bonheur, qui ne déçoit pas et donnerait presque envie de filer dans le métro ou le RER, rien que pour observer, ou, comme le dit l'auteur, pour « herboriser » à la Rousseau - sauf qu'il ne s'agit pas de plantes, mais de réactions, de qualités, de petitesses, de difficultés, car on le comprend, ces hommes / femmes qui s'en prennent aux autres sont profondément malheureux et cherchent à nous interpeller, mal certainement… Si nous le comprenons, ils nous feront moins peur…
À la question "Qu'aurions-nous fait à sa place ?" qui vaut pour toutes les époques et toutes les situations, ce livre apporte des éléments de réponse croqués sur le vif et touchants.
Parce que l'Autre, ça peut être nous, à tout moment."
Un ouvrage à lire et relire, à partager !
#Lecouragedesautres #NetGalleyFrance
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