AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 375 notes
Mai 1948, à Moscou, Ilia Vassilievitch Grenko, violoniste Russe de renommée internationale, propriétaire d'un Stradivarius, salue les nombreux spectateurs venus assister à son concert. Lorsqu'il rejoint sa loge, deux individus l'attendent et l'emmènent de force. Arrivé à la sortie des artistes, Ilia Grenko prie le portier d'avertir sa femme de son arrestation. Ilia est déporté dans un camp de travail. Un article édité dans un journal annonce la fuite de Grenko à Vienne, son épouse est désespérée, elle ne peut y croire mais ne reçoit aucune nouvelle d'Ilia. Quelque temps après, elle est emmenée avec ses deux garçons dans un autre camp de travail où elle s'échine, vaille que vaille, à survivre pour ses deux enfants. Deux générations plus tard, Sacha, le petit-fils de Ilia apprend la sombre vérité qui entoure l'incarcération de son grand-père et l'histoire du violon qu'il va s'évertuer à rechercher, au péril de sa vie.
Une histoire sombre sur la vie des détenus dans les camps de travail russe et l'omnipotence de certains personnages.

Challenge Atout Prix 2017
Prix du meilleur roman policier – 2012 – en Allemagne
Grand Prix des lectrices Elle Policier 2015

Challenge Petits plaisirs 2017 - 244 pages
Commenter  J’apprécie          646
J'ai immédiatement été captivée par l'histoire d'Illia Grenko violoniste arrêté à la sortie d'un concert et conduit au goulag et de sa femme Galina déportée au Kazakhstan avec ses deux fils. On souffre avec eux, des conditions de vie, de l'injustice, de l'incompréhension, de la peur, de l'inhumanité et on espère aussi avec eux une réhabilitation, un jour meilleur. On vit le livre, on ressent le froid, la faim, la volonté de vivre mais aussi la honte.
Alors oui, c'est un policier, mais cette partie qui se déroule avec Sacha, le petit fils me parait secondaire et m'a beaucoup moins plu. J'ai même par moment été perdue par les différentes péripéties et rencontres, d'où mes 4 étoiles, c'est dommage.
L'ensemble reste cependant un bon moment de lecture sur cette Russie des années 50 et ses pratiques on ne peut plus condamnables.
Commenter  J’apprécie          541
J'ai découvert récemment cette auteure allemande avec l'excellent roman « Sous les décombres ». Avant ce livre, elle avait écrit ce Violoniste, à la structure assez similaire et à l'efficacité tout aussi remarquable.

En 1948 à Moscou, Ilia Grenko, violoniste virtuose, est arrêté au sortir d'un concert et disparaît avec son Stradivarius dans les méandres de la Loubianka. Officiellement, il a fui lors d'une représentation à Vienne. La famille de ce traître à la patrie est envoyée en déportation au Kazakhstan.
En fait, Ilia a tenu le temps qu'il pouvait face à ses tortionnaires du KGB, puis signé de faux aveux, pour finir par arriver au bout d'un voyage effrayant dans un camp de travail au bout du monde. le violoniste n'est plus, il perd des doigts et ne doit sa survie qu'aux autres détenus.
En 2008, le petit fils d'Ilia, Sacha, vit en Allemagne. Ses parents sont décédés très peu de temps après leur arrivée en Allemagne en 1990. Il ignore tout de ce qui s'en réellement passé en URSS dans les années quarante et cinquante et n'a que peu connu sa grand-mère courage Galina. Mais un appel de sa soeur Vika, qui a été adoptée par des Allemands, l'amène à la rejoindre rapidement, car elle a des nouvelles importantes à lui communiquer sur leur passé familial.

Ce livre a la construction d'un roman policier, mais c'est d'abord et avant tout une présentation de la machine à broyer que fut le régime communiste. Accusés à tort, tortures systématiques des prétendus opposants, inhumanité des gardiens et des conditions de détention, exilés finissant par n'être que des êtres en sursis... le processus de déshumanisation imposé par la police politique, le KGB, est effrayant.
L'alternance des chapitres entre Ilia désespéré au goulag, Galina qui lutte avec le concours de Lidia, une ancienne institutrice exilée et jugée inapte au travail, et l'enquête menée de nos jours en Allemagne et en Russie par Sacha, le petit-fils, rend le récit fluide.
Mechtild Borrmann sait remarquablement raconter le vingtième siècle.
Commenter  J’apprécie          461
L'Armée rouge a contribué à libérer l'Europe du nazisme, mais Staline n'était pas un philanthrope. Il avait même beaucoup de points communs avec Hitler (et d'autres dictateurs que je 'connais' moins) : arrestation et torture d'indésirables, lesquels étaient envoyés dans des camps, spoliés de leurs biens, condamnés arbitrairement à 10 ou 20 ans de travaux forcés - pas de CDD, chez Hitler, on était censé garder son 'poste' à vie...

Ce roman de Mechtild Borrmann montre l'horreur des purges staliniennes, à travers le destin d'une famille brisée, celle d'Ilia Grenko, célèbre violoniste accusé d'avoir préparé sa fuite à l'ouest en 1948.
On découvre ainsi les conditions de vie d'un homme dans le goulag de Vorkouta, et celles, à peine moins rudes, de femmes et d'enfants dans le camp de Karaganda.

En fil conducteur : le Stradivarius de Grenko, entré dans la famille en 1862, offert par le Tsar Nicolas II. Soixante ans après la disparition du grand-père artiste, ses descendants recherchent ce violon.

Comme dans 'Sous les décombres', Mechtild Borrmann construit une histoire alternant entre l'après-guerre en URSS et en Allemagne, et le début des années 2000.
Ce polar historique est également un roman d'espionnage, et c'est là que ça coince pour moi. Ce genre me rebute, je ne comprends pas grand chose aux machinations politico-financières, les traques et règlements de compte m'énervent, surtout quand je me perds parmi des noms russes.
Cet aspect prend hélas de plus en plus de place dans le roman, au détriment des histoires d'Ilia, de Galina et leurs deux petits garçons...

J'ai fini par me désintéresser complètement du sort du violon, et me suis ennuyée sur un bon dernier tiers. Je ne suis même pas sûre d'avoir compris le dénouement.

Emotion, en revanche, avec quelques personnages touchants - autant d'échos à cette chanson de Thiéfaine :

« Des visages incolores, des voyageurs abstraits
Des passagers perdus, des émigrants inquiets
Qui marchent lentement à travers nos regrets
Nos futurs enchaînés, nos rêves insatisfaits
Fantômes aux danses australes, aux rhapsodiques peurs
Visages camés bleuis graffités par la peur
Qui marchent lentement vers l'incinérateur
Vers la métallurgie des génies prédateurs
C'est l'histoire assassine qui rougit sous nos pas
C'est la voix de Staline, c'est le rire de Béria
C'est la rime racoleuse d'Aragon et d'Elsa
C'est le cri des enfants morts à Karaganda. (...) »
_________

• 'Karaganda', in 'Stratégie de l'inespoir', 2014.
Sublime version symphonique avec le fils, Lucas Thiéfaine :
https://www.youtube.com/watch?v=-PvuTsl5gPI
Commenter  J’apprécie          415
Ovations à la fin d'un concert moscovite...
Ilya Grenko est un violoniste virtuose, mais un soir de 1948, il est arrêté, perdant sa liberté, sa famille et son Stradivarius.
Le goulag des grandes purges staliniennes deviendra-t-il son seul avenir? Et pour quelle raison?

L'engrenage fatal suivra la famille d'Ilya sur deux générations, entrainant les descendants dans une série de meurtres et une quête de vérité dans une atmosphère à la Kafka.

Un policier qui transporte le lecteur dans les années noires du communisme. Si le contexte historique a été largement utilisé en fiction littéraire ( ce qui explique le fait de ne lui donner que trois étoiles), il prend ici une dimension humaine au plus proche des individus, nous impliquant en ressentis avec un réalisme qui fait froid dans le dos.
L'aspect policier du livre passe au second plan en regard de la reconstitution sociale d'un réalisme glaçant.

Entremêlant les époques et les parcours séparés d'Ilya, de son épouse, et de son petit fils Sacha, le suspens tient et la lecture en devient addictive. On finit par être navré par tant de déveine.

La moulinette d'un régime dictatorial et la nouvelle société russe contemporaine se déclinent dans un roman fort et poignant parlant de jalousie, de trahison, de mensonges et d'endoctrinement mais aussi d'amitié, de fidélité et d'espoir.
Un roman bicéphale, porté par une écriture efficace, pour une intrigue brillamment orchestrée.
Commenter  J’apprécie          390
Vivre de sa passion, être acclamé pour ça : le rêve de tous les musiciens !
Ilia Vassilievtch Grenko le vit, ce rêve. En plus, il a une femme magnifique, elle-même artiste, et deux garçons.
Le cauchemar : il habite à Moscou, et nous sommes en 1948, sous Staline…
Je vous laisse deviner la suite.

Ce roman nous promène (enfin, ce n'est pas tout à fait le mot approprié ! ) du Moscou de Staline au Kazakhstan des dizaines d'années plus tard, en passant par deux camps de travail où les opposants au régime sont incarcérés pour mourir à petit feu, ou plutôt gelés. N'oublions pas la Police secrète qui elle, sévit à toutes les périodes !

Roman dur, qui détaille les conditions de vie de ces Soviétiques opposés au régime ou tout simplement qui voulaient vivre normalement.
Roman où la torture psychologique fait des ravages.
Roman où l'art n'a pas dit son dernier mot, en particulier par l'intermédiaire d'un Stradivarius appartenant à la famille Grenko, et qui a mystérieusement disparu.

C'est intéressant, dur, mais à la toute fin, je dois avouer n'avoir pas compris le stratagème de la Police secrète. Dommage.

N'empêche, si ce climat délétère vous tente et que vous désirez vous instruire, suivez ce violoniste et sa famille !
Commenter  J’apprécie          380
Russie fin des années 40. La cupidité d'un chef de la police pour un authentique Stradivarius sera une malédiction pour la famille du violoniste Ilia Grenko.

J'ai bien aimé la bienveillance qui entoure malgré tout Ilia, condamné aux travaux forcés dans la mine, sa jolie épouse Galina et les deux enfants envoyés en camp de travail, et le petit-fils Sacha, émigré en Allemagne, orphelin qui s'est construit tout seul et qui, avec l'appui de son patron aux bras humoristiquement longs tentera de reprendre l'instrument.

Après quelques déceptions, je retrouve le plaisir de lire et je suis rassuré. Non, je n'étais pas devenu tout à fait un vieux grincheux;-)
Commenter  J’apprécie          363
J'ai découvert Mechtild Borrmann en lisant " L'envers de l'espoir ". J'ai retrouvé dans ce récit le même plaisir de lecture. Un bon petit polar. le destin d'un violoniste, de son Stradivarius et de sa famille. de l'URSS de Staline à nos jours. du conservatoire Tchaïkovski au goulag. Cet auteur excelle décidément dans le choix littéraire du contexte historique de ses sagas.
Commenter  J’apprécie          322
La Russie des années cinquante : son régime totalitaire (mensonges, manipulations, assassinats, emprisonnement , goulag et exil) va anéantir une famille.

Soixante ans plus tard, le petit-fils va essayer de comprendre ce qui est arrivé à ses grands-parents et à ses parents. Un thriller, oui, mais pas uniquement ! Une description détaillée de l'exil et du goulag nous est proposée.

Un agréable moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          300
J'ai découvert Mechtild Borrmann avec son « Sous les décombres » que j'avais dévoré. Comme toujours quand je découvre un auteur et qu'il me plaît, je vais voir ce qu'il a écrit. Et j'ai découvert « le violoniste » récompensé par le Grand Prix des Lectrices Elle. Je l'ai lu d'une traite, je peux même dire que j'ai eu du mal à lâcher le livre tant j'avais hâte de connaître le destin de cette famille Grenko écrasée par le régime communiste soviétique.
1948 : tout commence par l'arrestation brutale et arbitraire d'Ilia Grenko à la fin d'un de ses concerts. Il se retrouve catapulté dans une cellule, confiné à l'isolement, accusé de faits absurdes. le fait qu'il clame son innocence importe peu, le voilà obligé de signer des aveux et d'être envoyé dans un goulag près de Vorkouta. Pendant ce temps, sa femme et ses deux enfants sont à leur tour arrêtés et envoyés à Karaganda au Kazaksthan, sa femme Galina est persuadée qu'Ilia a réussi à passer à l'Ouest et que le régime les punit, elle et ses enfants. Chacun de leur côté, Ilia et Galina vont souffrir mille morts, le froid, la faim, le travail abrutissant pour tenter de survivre car sans travail, pas de nourriture, la brutalité des autorités…
Soixante ans plus tard, leur petit-fils, Sacha, est contacté par sa soeur dont il a été séparé dans sa jeunesse car elle a quelque chose à lui révéler qui est lié à leur passé. Mais quand il la retrouve, elle est assassinée sous ses yeux. S'engage alors une course-poursuite pour comprendre qui, dans l'ombre, cherche à éliminer tous les Grenko et pour quelle raison le sort s'acharne sur eux.
J'ai beaucoup aimé ce roman construit autour de trois personnages : Ilia, Galina et Sacha. Ils nous permettent des aller-retours entre passé et présent qui éclairent un peu mieux le système répressif mis en place par les communistes pour se débarrasser de ses opposants ou de n'importe quel citoyen qui n'avait pas l'heur de plaire comme Ilia propriétaire d'un superbe Stradivarius…J'ai préféré d'ailleurs tous les passages qui décrivent la vie, si on peut parler de vie, d'Ilia au goulag. Dans cet enfer polaire, Ilia sait qu'il ne va pas tenir, chaque jour, il sent que son être se délite et qu'il perd ce que fut la clé de son existence à savoir la musique. Ilia ce sont tous ces milliers d'individus soviétiques éliminés par un système politique reposant sur la terreur. Un roman à lire !

Lien : https://labibdeneko.blogspot..
Commenter  J’apprécie          300




Lecteurs (735) Voir plus



Quiz Voir plus

Mechtild Borrmann

Quand l'histoire débute-t-elle ?

en 1948
en 2008
en 1862
en 1962

15 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Le violoniste de Mechtild BorrmannCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..