Pierre vient de perdre son père. Il a cinquante ans et tente désormais de faire le deuil de ce père absent qui n'a jamais su tisser de liens avec lui.
Quelques mois plus tard, il reçoit un appel d'une femme prénommée Claire et qui prétend être sa demi-soeur.
Pierre est sceptique, soupçonneux même, mais il accepte de rencontrer cette Claire et d'écouter son histoire, qui va profondément le bouleverser et réécrire son propre passé.
Un coeur sec est une courte lecture mais non moins intense.
J'ai aimé l'authenticité de cette histoire. J'ai souvent eu l'impression de lire un livre autobiographique, ou d'être une petite souris qui pourrait être témoin de ce qu'il se passe chez son voisin. Cette histoire pourrait même se passer dans notre propre famille tant elle semble malheureusement commune.
Cette authenticité m'a touchée. Ce frère et cette soeur qui se retrouvent, partagent leurs failles, leurs souffrances passées et la solitude de leur vie actuelle.
Les parcours de vie de Pierre et Claire m'ont émue. On se rend bien compte que les mensonges, les non-dits et les secrets dans les familles font des dégâts considérables. Peu importe du côté dont on se trouve et ce, peu importe si l'on est détenteur du secret ou si on l'ignore.
Jacques Bosser l'a formidablement bien retranscrit. On se laisse aspirer par cette histoire familiale et par ces deux personnages attachants qui mènent la danse tout le long du roman.
Si je me suis laissée emportée tout le long de ma lecture je n'ai absolument rien vu venir de la fin.
C'est tout simple et c'est efficace. Jacques Bosser n'a semé aucun indice (ou alors je n'ai pas voulu les voir ?), et je me suis retrouvée devant le fait accompli, touchée, comme si j'étais moi aussi devenue, un peu, un membre de leur famille.
Je vous conseille cette lecture, qui j'en suis sûre, saura aussi vous toucher.
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Une phase de sa vie venait de s’achever. Il n’avait plus de parents et tout un pan de lui-même, de son histoire basculait maintenant vers le flou et les incertitudes provoquées par des questions qui n’avaient plus la moindre chance de trouver une réponse. Et vers l’oubli. Le dialogue incessant, bien que silencieux, qu’il avait entretenu avec son père, avec ses parents, était rompu, à jamais.
Lors de sa communion solennelle, il avait fait sensation au repas familial en demandant au dessert qu’à dater de ce jour on ne l’appelle plus Pierrot, ce qu’il détestait totalement, mais Pierre. Sa mère avait trouvé cette demande déplacée en un jour aussi sacré et pendant des années, l’appela « Pierre, puisque tu veux qu’on t’appelle ainsi ».