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Désormais bien installé dans le paysage de l'imaginaire littéraire français, Clément Bouhélier est parvenu à séduire un large lectorat grâce à sa série « Olangar », des romans rafraîchissant mêlant habilement des éléments de fantasy classique à la Tolkien à des questionnements politiques plus proches de Marx. Il ne s'agit toutefois pas de la première incursion dans l'imaginaire de l'auteur puisqu'il a également signé le roman fantastique « Passé déterré » ainsi qu'un diptyque de science-fiction, « Chaos ». Tout commence par une femme attendant paisiblement sur un quai de gare. Soudain, elle lâche une fiole qui se brise sans faire plus de dégâts apparents. Sauf que, ce faisant, elle a libéré une multitudes de petits parasites qui ne tardent pas à se répandre dans tout Paris, puis toute la France et enfin au-delà. Dans un premier temps, la propagation du virus reste silencieuse et invisible, si ce n'est ce mal de crâne lancinant qui atteint un nombre croissant de personnes mais sans causer autre chose que de l'inconfort. Et puis… Et puis la deuxième phase de contamination entre en scène, celle au cours de laquelle les porteurs du virus se mettent à perdre leur mémoire, pour finalement devenir de véritables légumes, parfois en l'espace de quelques heures seulement. C'est dans ce contexte pour le moins anxiogène que l'on fait la rencontre d'une poignée de personnages dont la particularité réside dans leur inexplicable immunité au virus. Parmi eux figure Arthur, trentenaire, assistant de plusieurs hommes politiques et à la vie sentimentale compliquée, mais aussi Chloé, jeune femme très peu sûre d'elle exerçant dans le milieu du porno, un job difficile dans lequel elle ne s'épanouit pas et se retrouve confrontée à la violence de certains collègues. On croise également la route de Claudy, ancien banquier désormais retraité très affecté par la solitude, ainsi que de Phil, un lycéen issu d'une famille aisée et dont le plus proche camarade est touché par le virus de manière fulgurante. Eux ne se connaissent pas, pourtant une entité mystérieuse va tout faire pour les rassembler en leur envoyant des messages subliminaux tandis qu'une créature n'ayant que l'apparence de l'humanité se lance à leur trousse.

Le roman est long, dense et intéressant malgré un certain nombre de maladresses qui viennent tempérer l'enthousiasme initial. L'idée d'une fin du monde causée par un virus incontrôlable entraînant des contaminations à l'échelle mondiale nous paraît certes aujourd'hui tristement banale, mais l'auteur prend le soin d'imaginer une apocalypse cohérente et décrit par le menu le basculement qui s'opère à mesure que le danger est identifié. le roman consacre de longs chapitres à décrire la propagation silencieuse de la maladie dans le quotidien de quantité de personnes, autant de figurants qui donnent corps à cet univers et qui renforcent le caractère anxiogène du récit puisque personne, quelque soit son âge, son genre, son appartenance sociale ou sa nationalité ne semble épargné. Clément Bouhélier alterne ainsi entre l'histoire de ses protagonistes et celles de dizaines d'inconnu.es, qu'il s'agisse d'une femme adultère, d'un journaliste régional, d'une mère et sa fille ou d'un vigile dans une galerie commerciale. L'auteur accorde également beaucoup d'importance à la façon dont la population et les autorités prennent progressivement conscience de la menace, ainsi que la façon dont réagit le système hospitalier ou encore dont les médias traitent le sujet. Il en résulte une histoire particulièrement réaliste, au point parfois de mettre le lecteur mal à l'aise tant les réactions de la classe politiques, des personnels de santé ou des médias paraît crédible. Cette volonté de rendre l'apocalypse décrite ici la plus concrète possible est un atout indéniable pour le roman mais il finit malheureusement par lui porter préjudice en ralentissant considérablement l'intrigue. En effet, s'il est intéressant d'assister au basculement éclair de notre société dans le chaos le plus total, on ne peut s'empêcher de s'impatienter de voir les personnages mettre autant de temps à rassembler toutes les pièces du puzzle, et ce d'autant plus que la situation nous est, à nous lecteur, clairement explicitée. On sait ce qu'est le virus, on sait les effets qu'il produit, si bien qu'on est rapidement tenté de voir le récit passer à la suite. Or, lorsque cela se produit enfin, le scénario imaginé s'accélère (trop) brusquement, faisant passer la population du déni à la panique, puis à la plus grande sauvagerie en l'espace d'une poignée de jours seulement.

Parallèlement à cette représentation pour le moins réaliste de la propagation d'un virus nocif dans l'ensemble du pays, l'auteur tisse discrètement une autre intrigue faisant intervenir cette fois des forces clairement surnaturelles. C'est le cas de la femme responsable de l'apparition de la maladie que l'on va suivre à plusieurs reprises et dont on comprend à demi-mot qu'elle n'a rien d'une mortelle ordinaire et qu'elle répond à une entité supérieure. C'est le cas aussi de ce mystérieux inconnu qui communique télépathiquement avec les quatre protagonistes et qui les incite à se regrouper pour sauver l'humanité. Or cet aspect de l'intrigue m'a parue très bancal et m'a refroidie au point de ne pas m'inciter à poursuivre avec le deuxième tome dans lequel il est clair que ces entités mystérieuses seront amenées à jouer un grand rôle. Au nombre des maladresses qui ont légèrement douché mon enthousiasme figure également le traitement des personnages féminins (heureusement l'auteur semble avoir parcouru beaucoup de chemin depuis puisque je n'ai pas du tout eu ce sentiment dans « Passé déterré » ni dans « Olangar »). Outre le fait qu'elles sont relativement moins nombreuses, les femmes mises en scène ici sont constamment hyper sexualisées, leur physique (toujours parfait) faisant l'objet de multiples descriptions dont ne bénéficient étrangement pas les personnages masculins. Les scènes de sexe, réelles ou simulées, sont quant à elles très gênantes et n'apportent pas grand-chose à l'intrigue. Enfin, on peut regretter que les deux seuls personnages féminins véritablement mis en avant paraissent issues du même moule : jolies mais instables et terriblement vulnérables. Les hommes, eux, sont mieux développés mais pas toujours très sympathiques, à l'exception notable de Claudy dont j'ai trouvé la détresse touchante.

« Ceux qui n'oublient pas » est le premier roman de Clément Bouhélier et le premier tome d'un diptyque décrivant la propagation mondiale d'un virus changeant les individus qu'il infecte en coquilles vides n'ayant plus aucun souvenir. L'auteur tente de donner à son apocalypse l'apparence du réel, et cela fonctionne à merveille au point d'en devenir parfois légèrement anxiogène. le roman souffre aussi de certaines maladresses, qu'il s'agisse de l'intrusion du surnaturel dans le récit, d'une certaine lenteur ou du traitement des personnages féminins, autant d'aspects qui n'invitent malheureusement pas à poursuivre avec la lecture du deuxième tome.
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J'avais lu ce premier tome il y a longtemps, et ce weekend, en rangeant ma bibliothèque, j'ai eu envie de le relire. Comme la première fois, je l'ai trouvé très bien écrit, mais je ne me souvenais que des grandes lignes de l'histoire. Cette relecture m'a permis de savourer les petits détails qu'on manque à la première lecture. Ce premier tome me plaît toujours autant.
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Tres bon livre qui tient en haleine malgres quelques longueurs. Tout est res bien detaillé, il a eté aisé de rentrer dans l histoire et de s en impregnée. Les personnages sont tres tres touchant. J ai adoré et lu ce 1er tome avec plaisir
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J'adore ces situations réalistes et chaotiques. Paris, un virus, la contagion, la débrouille et la maladie se propagent. Tous y passent. Ou presque. On suit particulièrement le parcours de 4 'immunisés', mais aussi celui de toute une foule de personnages temporaires. Survie, alliance, panique et mystère. Ce tome 1 est génial.
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Un premier tome qui annonce la couleur, l auteur prend son temps pour nous familiariser avec ses personnages, pour sûrement mieux nous surprendre avec le tome deux, on espère.
Avec Chaos l auteur n'a rien à envier aux auteurs anglo saxons, il metrise son sujet à la perfection.
Un bon premier tome.
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Ce premier tome est bien efficace et parfois glaçant. Les récits post-apo, je n'en lis pas forcément beaucoup, mais j'aime beaucoup ça et je me suis ici régalée. Ce premier tome raconte les différentes étapes de l'épidémie – les cas isolés, les premiers éclairs de compréhension, la tentative d'enrayer le phénomène, la panique – jusqu'à l'effondrement de la société. J'ai adoré suivre la progression inéluctable des petits parasites, suivre cette « maladie de l'oubli » foudroyante s'étaler à travers le pays comme une nappe d'huile. On saute rapidement d'un personnage – souvent cool et tellement ordinaires, ces personnages – à l'autre et le bouquin se dévore.
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Après avoir apprécié « Passé déterré », j'ai eu envie de découvrir cette duologie dont j'avais entendu parler de façon mitigée… Cependant, certains lecteurs ayant prononcé le mot « zombie », j'avais vraiment hâte de replonger dans un récit avec nos chers mangeurs de cerveaux ! Or, si tous les codes Z sont réunis, je ne peux pas parler de morts-vivants pour autant. Certes, on s'en rapproche cependant, il n'est jamais question de monstres avides de chair humaine qui chassent en masse pour traquer des proies à se mettre sous la dent. Ici, on est sur l'idée d'un puissant virus impossible à déterminer, mais qui contamine autrui de façon volatile. Il suffit que vous soyez dans la même pièce que quelqu'un pour être touché ! C'est terrifiant, car cela se répand vraiment facilement… Durant ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer ce qu'il me serait arrivé face à ce fléau… (Côtoyant tous les jours du public, je ferais sans doute partie des premières victimes ! Snif…) J'ai beaucoup aimé tout le développement du virus : les symptômes, la lente mais fatale dégénérescence des premières personnes atteintes, les réactions des proches, puis celle des scientifiques, de l'armée, des politiques et enfin de la foule. On est sur la montée en puissance d'un mal implacable ressemblant à un Alzheimer général qui finit par rendre les victimes comme des coquilles vides, incapables de rien et n'ayant plus aucun besoin. C'est exactement ce que je recherchais en plongeant dans cette aventure, car j'aime énormément les textes où il est question de virus et de survie. « Ceux qui n'oublient pas » a très bien su retracer l'ambiance des romans de zombies avec la phase de propagation, les débordements/les émeutes/les réactions des autorités, la pression, puis la survie. Tout ce que j'apprécie !

Malheureusement, ce premier tome souffre d'un défaut majeur qui a rendu ma lecture fastidieuse : son rythme. En effet, l'auteur semble aimer prendre son temps pour planter le décor, présenter et développer ses nombreux personnages principaux et faire ainsi monter la sauce lentement mais sûrement. de coutume, les montées en puissance comme le font Stephen King et d'autres auteurs me conviennent… Néanmoins, le scénario tarde trop à décoller. Longtemps, on ne sait pas où Clément Bouhélier veut aller. On doit attendre 200 pages avant d'avoir des réactions de la part des hauts placés et il faudra attendre une cinquantaine de pages avant la fin pour que l'action pointe réellement le bout de son nez ! Certes, l'épilogue est hyper intéressant et promet du bon pour la suite toutefois, la mise en place a été trop longue. Je me suis parfois ennuyée… Pourtant, le virus en lui-même m'a énormément plu et j'ai apprécié cette multitude de points de vue que propose l'auteur. La narration va vraiment papillonner chez tout le monde, s'arrêtant notamment sur Chloé (une femme courageuse dont le métier est original), Arthur (un trentenaire travaillant pour un politique auquel j'ai peu accroché), Mathieu (le premier touché par le virus), Philibert (son meilleur ami), Claudy (un banquier retraité qui a du tempérament), la mystérieuse femme qui a provoqué l'épidémie et bien d'autres que je vous laisse découvrir. Je n'ai pas su m'attacher à eux toutefois, certains comme Chloé et Phil' me sont très sympathiques. J'ai aimé voir tout le monde faire face au fléau à sa manière, survivre et évoluer.

Cet ouvrage apocalyptique a beaucoup d'atouts, en particulier l'originalité de son virus… Hélas, les longueurs et certaines répétitions (dues à ces narrations multiples qui sont une force et une faiblesse) ont trop pesé dans la balance. Je pense que je continuerai quand même la saga cependant, je n'en fais pas une priorité dans l'immédiat. Ce qui est sûr, c'est que si Clément Bouhélier ressort un one-shot, je le lirai plus volontiers, car le premier livre que j'ai lu de lui me convenait totalement, notamment pour les ambiances qu'il arrive toujours à créer !
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Clément Bouhélier met un soin particulier à nous montrer comment une société toute entière peut être mise en pièce par une pandémie en même temps qu'il nous présente les différents protagonistes de son Paris 2.0. Ca fait partie des choses que j'ai aimées, bien sûr, on ne crache jamais sur du développement en post-apo. Ceci dit, il faut quand même bien laisser passer 200 pages avant que les choses s'emballent vraiment et l'accumulation de points de vue donne parfois l'impression qu'on n'avance pas des masses. Après, par contre, ça dépote, et bibi a fini sa lecture à deux heures du mat, un peu frustrée de pas avoir le second volet sous la main.

Et puis les personnages sont quand même l'un des gros points forts de ce roman. Exit les anciens militaires ou les scientists fous parmi les survivants, on va plutôt suivre un banquier à la retraite, oh et puis un attaché à la marie de Besançon, et une actrice qui a échoué dans le porno aussi, et puis un gosse tiens.

Mais c'est ça qui est chouette. L'auteur prend un peu de temps pour poser le cadre de ses personnages, certes, mais une fois Paris transformée en jungle urbaine, où tous les coups sont permis au beau milieu des gens vides, on prend beaucoup de plaisir à suivre leurs différents parcours, tous reliés par un mystérieux « appel ». Ca change, c'est frais, ça fait bien plaisir.
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Nous allons faire la connaissance de plusieurs personnages, que l'on va suivre. J'ai cru à un moment donné que le narrateur allait nous décrire des centaines de personnages, puis très vite on se rend compte que c'est une impression. Ainsi on a l'impression d'avoir une vue d'ensemble de toutes les parties concernées. Ceux qui sont à la source du problème, les victimes et la transmission, les instances politiques, médicales, policières et médiatiques…

Les lieux sont aussi multiples : Paris, Lyon, Bourgoin-Jallieu… Dans différents milieux. Ce qui est angoissant c'est que c'est aujourd'hui ou demain. Ce n'est pas un futur lointain, on nous parle de la grippe H1N1 et des conséquences de la mauvaise gestion de la crise qui ont des répercussions sur cette affaire.

En lisant ce roman, j'ai ressenti des impressions venues d'autres lectures #U4 Florence Hinckel, Carole Trebor, Vincent Villeminot, Yves Grevet , série ados qui traite d'une épidémie qui extermine les adultes. Ainsi que « Âmes de verre » Anthelme Hauchecorne pour ce qui concerne l'orgue.

Le fait que l'on observe les dégâts causés par ses nanoparticules (je ne sais comment les nommer) à tous les âges et dans tous les milieux nous laisse entrevoir un besoin de tout détruire.

Clément Bouhélier se fait insistant à revenir sur les différentes scènes, à montrer l'ampleur des dégâts, la vitesse de propagation et d'évolution, il crée une ambiance anxiogène, qui parfois me dérangeait (âme trop sensible ?!). Je n'ai pu lire ce roman d'un trait. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne me plaisait pas… il a juste atteint son but en créant cette ambiance oppressante.

Mais où veut-il en venir avec tout ça ? Qui tire les ficelles de cette épidémie ? Voilà le genre de question que je me suis posée. C'est là qu'on entre dans une dimension plus étrange.

On retrouve dans ce roman l'idée de l'Homme marionnette, de l'Homme objet des Dieux manipulateurs. Guerre de pouvoir et main mise sur le destin des pauvres humains.[...]
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Je raffole de scénarios apocalyptiques et l'originalité pointée par Maks m'avait complètement attiré vers ce titre. Car si l'auteur reprend des aspects très courants du genre (virus, épidémie, survie), il y amène aussi une vague novatrice assez intéressante. Déjà dans le décor : du post ap' en France c'est plutôt rare. Mais aussi dans le récit qui n'est pas un nouvel ersatz de Walking Dead. Malgré tout, certains aspects « originaux » de l'histoire m'ont personnellement beaucoup dérangé car ce n'est pas du tout ce que j'avais envie de lire dans le sens où je souhaitais un récit purement réaliste. Car oui, dans le genre apocalyptique, je n'aime pas [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
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