Il était grand temps que quelqu'un remette les pendules à l'heure.Ç'est ce que la sociologue de renom et maîtresse de conférences à l'Université de Picardie,
Patricia Bouhnik, a fait avec talent et conviction en ce qui concerne les pauvres femmes luttant contre la précarité.
On pourrait facilement remplir une colossale bibliothèque avec toutes les sottises qui, au fil du temps, ont étè raconté prétendant qu'il s'agissait en fait tout simplement de femmes aux moeurs légères.
La préface "Jusqu'à l'os", de
Coline Cardi, sociologue et co-auteur de "
Penser la violence des femmes" de 2012, ainsi que la postface "La vie en miettes" du professeur émérite de l'
Université de Paris,
Jean-François Laé, font de ce livre un document précieux.
L'ouvrage comprend deux parties principales : "Des femmes dans les plis de l'espace public" et "Une lutte des corps".
Dans la première partie, il est entre autres question du déclassement jusqu'au bout de la vie ; "battre le pavé ou manger les murs" ; domination, violences et boulots invisibles : la rue comme théâtre de la cruauté...
La seconde partie aborde des réalités si possible encore pires, telles les "mutilations banalisées du quotidien" comme les viols et les esclavages.
Tout un chapitre est consacré aux lois du marché sexuel.
Pour les filles et femmes d'origine étrangère, particulièrement lorsqu'elles n'ont pas la peau blanche, le risque d'humiliations effrontées, méchancetés inimaginables etc, se multiplie et se termine par un bain de sang ou un meutre.
Il reste par conséquent encore immensément de travail pour nos politiques, juristes et toutes celles et ceux en charge de cet épineux dossier, tout en rendant hommage aux pionniers et activistes pour leur engagement et leur combat.
Cet ouvrage de
Patricia Bouhnik n'est peut-être pas tellement facile à lire, mais il est extraordinairement instructif et il mérite d'être mieux connu.