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3,53

sur 885 notes
Quelle force, quelle puissance, quelle rage !

Après le bouleversant Bojangles, Olivier Bourdeaut m'avait un peu déçu avec son bien terne Pactum Salis. Mais quelle puissance retrouvée !

Avec Florida on entre dans le monde du corps avec les concours de mini miss où des parents projettent toutes leurs délirantes espérances dans le corps de leurs filles. Pour s'en sortir (s'en sortira-t-elle ?) Elizabeth va tout saboter, à commencer par elle même.

Un livre bodybuildé sur les délires d'une mère, la démission d'un père et la révolte d'une enfant manipulée
Lien : https://www.noid.ch/florida/
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Floride, 1996 (du côté du Miami) le jour de son septième anniversaire, la mère d'Elizabeth Vernn (la narratrice) pense faire à sa fille unique une grande surprise, un somptueux cadeau qui va transformer sa vie durant cinq longues années. Elizabeth allait devenir une « princesse » de beauté (ou plutôt du royaume de l'enfer …) Son propre père (« le Valet ») ne lèvera pas une seule fois le petit doigt, pour lui venir en aide …

Ici, les Mini-Miss débutent dès l'âge de trois ans (parfois encore en couche-culotte) et la « reine-mère » veut rattraper le temps perdu … Elle y mettra toute son énergie égoïste, doublée d'une bêtise sans nom et d'une cruauté inconsciente … Qu'Elizabeth s'intéresse à ses études au détriment des concours et sa mère accusera un professeur de pédophilie ! Et quand, finalement, ce rêve avortera, elle se débarrassera du fruit de son échec dans un pensionnat … Bien mal lui en prendra car l'objet de sa déception a été à « bonne école » et prendra plaisir à lui rendre la monnaie de sa pièce, au centuple si possible. Quitte à ce que ce soit auto-destructeur … Elizabeth ne reculera devant rien !…

C'est beau, c'est féroce, c'est caustique ! Olivier Bourdeaut est un génie démoniaque. Son récit narratif est puissant (l'utilisation de la première personne le rend d'autant plus efficace) C'est cru, c'est drôle et douloureux … On est surpris ou épouvanté … Et c'est surtout superbement intelligent ! Un texte tragi-comique saisissant, une belle écriture, bref : un sans faute et pour ma part un gros coup de coeur !
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Alors chiche ou pas chiche de donner son avis? le regard des autres nous interesse t il?
Je tombe vite sous le charme de la repartie d'Olivier bourdeaut, tant aimé En attendant Bojangles. Mais c'est vrai que l'humour sarcastique ne rend pas ce dernier roman lumineux! 'J'ai de l'acidité plein la bouche ' p115. Dès le départ propos bien acides et bien sentis. C'est piquant et rien n'est là pour adoucir le verbe haut de note héroïne, Elisabeth. même le scénario reste à distance pour laisser l'entière place à toutes ces joutes. Perpétuel combat, très adolescent, contre tous et contre soi, le passage sur les 40 ans de sa mère est poussé à son maximum, je crois que je lis sans respirer. Chaque phrase est une punchline et mérite un rap en fond sonore, un passage sur scène de stand up. La rencontre avec le coach boxe est pas mal aussi, dans un autre genre, ça pousse loin, ça n'a pas froid aux yeux de la repartie. En vrai chaque nouveau personnage casse la baraque.
Pour conclure, voici un début de bon moment de lecture, avalé en deux deux, idéal pour faire une transition vers un autre genre littéraire. Mais à mi chemin, ça se muscle, ça se corse encore et là j'me dis qu'on est loin de la couverture florida qu'ils nous proposent chez folio. C'est pas acidulé c'est de l'acide pur.
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Très difficile de donner un avis sur ce livre qui m'a laissé un goût amer. J'ai à la fois aimé et détesté.
On retrouve l'écriture acérée et percutante d'Olivier Bourdeaut. L'auteur aborde de nouveau le point de vue de l'enfant puis de l'adolescente. le thème est original. La première partie sur les mini-miss m'a à la fois passionnée et révoltée, partagée entre dégoût et pitié, révolte et tristesse. Puis le ton devient de plus en plus cynique et dur. Ce rapport avec le corps enveloppe que l'on transforme à volonté est d'une rare violence et m'a laissé une impression de voyeurisme.
Une histoire encore au bord de la folie, la folie d'une mère, le mal être d'une enfant, une histoire envoutante et très dérangeante!
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Elizabeth est une poupée modelée par sa mère. A l'âge de sept ans, elle participe à son premier concours de beauté : elle gagne, pour son plus grand malheur. Celle que la petite fille surnomme la Reine-Mère n'a plus qu'une obsession : réitérer l'exploit. Pour cela, elle est prête à tout faire subir au corps de sa fille et n'a plus de limite : épilation, faux cils, répétitions après les devoirs, etc. La mère ne vit que pour les samedis, l'école ne doit pas empiéter sur ce qui compte vraiment pour elle : les concours de mini-Miss. Elle dit à sa fille qu'elle « est très belle, et pas trop bête ». Mais Elizabeth termine toujours deuxième ou troisième, aussi, les artifices sont multipliés. La pauvre petite ne peut espérer aucune aide de son père, qu'elle appelle le Valet. Celui-ci est bien heureux d'avoir sa tranquillité.


A douze ans, Elizabeth dit « stop », mais elle n'est pas entendue. Aussi, elle prend sa mère à son propre jeu. Après un esclandre sur scène, elle décide d'utiliser son corps pour dire « non ». Elle le détruit jusqu'à le métamorphoser. Les sucreries deviennent ses alliées. Un jour, elle comprend que c'est, aussi à elle, qu'elle fait du mal et elle décide de se réapproprier son apparence. Hélas, une fois encore, elle vit une désillusion à ce sujet. C'est alors que son corps devient, selon elle, un vecteur de vengeance. Elle se consacre au body-building, jusqu'à l'obsession. Elle n'a pas conscience d'être instrumentalisée.


Le corps d'Elizabeth a été le lien entre sa mère et elle, ensuite il est devenu objet de rejet, puis de désir et enfin de vengeance. La première partie m'a beaucoup touchée. J'ai eu mal pour cette petite fille, qui ne peut pas vivre son enfance et qui est utilisée par celle qui est censée la protéger. Lors des passages, pendant lesquels elle raconte de quelle manière elle a modelé son corps, j'ai un peu moins aimé la narration. Cependant, j'ai été sensible aux messages. Elizabeth se trompe elle-même, elle a la sensation de maîtriser sa vie. le fond m'a plu, d'autant plus qu'il prépare à la chute, que j'ai beaucoup aimée. Ce roman égratigne, il est rempli de cynisme et je n'avais qu'une envie, c'était que la petite Elizabeth puisse enfin éclore, qu'elle s'aime pour ce qu'elle est à l'intérieur, et cesse son combat avec son enveloppe extérieure.


L'an dernier, j'avais lu En attendant Bojangles. Je ne l'avais pas chroniqué, car je n'avais pas réussi à analyser mon ressenti. Je l'avais bien aimé, mais un détail de la fin m'avait refroidie. Je n'ai pas cette sensation à la lecture de Florida, au contraire, j'ai adoré cette fin… électrique.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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« Je n'ai plus beaucoup d'amour pour le genre humain, et comme j'en fais partie, je n'ai pas beaucoup d'amour pour moi. »
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Enfant, Florida était Elizabeth, une petite fille « très belle » et « pas trop bête ». Sa mère, dite « Reine mère » décide, l'anniversaire de ses sept ans, de l'envoyer régulièrement en pâture à des jurys en espérant, un jour, la voir monter sur le trône. C'est ainsi que cette fillette grandit trop vite, et troque rapidement son insouciance contre des shoots « de gloriole en intraveineuse ».
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Aujourd'hui adulte, elle revient sur sa longue descente aux enfers, guidée par la rancoeur et la vengeance. Elle nous conte sa vie, avec perspicacité, de l'absurdité de son enfance à l'instabilité de son présent.
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La première partie du roman m'a aidée à comprendre l'esprit sarcastique de Florida. J'ai éprouvé sa détresse et sa rage, et je n'ai pu m'empêcher de vouloir la soutenir.
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La personnalité de Florida a été façonnée, malgré elle, par ce culte de l'esthétique, lui insufflant haine et désir d'autodestruction. C'est ainsi, qu'elle malmène son corps, passant par différentes étapes de souffrance, physique et morale.
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La plume d'Olivier Bourdeaut est superbe, acérée et indélicate. Elle colle à la perfection à son personnage. J'ai rarement lu des romans pour lesquels j'ai relevé autant de citations. Des phrases marquantes, toutes importantes, toutes efficaces.
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Les mots sont percutants, forts, brutaux et choisis avec soin, même si, parfois, j'ai regretté que l'auteur s'enlise dans la répétition. Et c'est le seul bémol qui fait que ce roman n'a pas été un coup de coeur, cette haine un peu redondante qu'exprime la narratrice.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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Florida c'est l'histoire d'un énorme chagrin, le chagrin d'une petite fille transformée par sa mère en mini-miss. Florida c'est une mère agacée de voir sa fille toujours seconde sur le podium la laissant toujours esseulée avec sa peine et sa culpabilité de ne pas avoir été la première. La petite Elizabeth Vernn veut tellement plaire sans jamais y parvenir totalement qu'elle en est dévastée. Elle cherchera toujours quelqu'un pour la rassurer et se laissera manipuler. Elizabeth vivait confinée dans la torpeur malsaine de son enfance entre une mère oppressante et un père absent quand la tornade des trahisons fait irruption dans sa vie. Sa mère devient Médée, mais c'est bien méconnaître ce que peut engendrer comme vengeance les blessures d'un corps et d'un coeur de petite fille. Tuer le transfuge, telle est l'obsession d'Elizabeth, sa volonté de vengeance n'a pas cessé d'agir sur son comportement et sur elle-même. Pour écrire ce thriller psychologique Olivier Bourdeaut s'est niché dans les corps maltraités, les corps accidentés, les corps abimés, les corps immolés sur l'autel des apparences. C'est un livre troublant, bien loin de la légèreté de « en attendant Bojangles ». L'auteur avec ce texte âpre et avec une plume qui nous griffe est de taille à affronter tous les sujets avec brio.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Olivier Bourdeaut réussit à changer totalement d'univers à chacun de ses romans, je trouve cela remarquable. Ici on est loin de l'univers sentimental d'"En attendant Bojangles".
Elizabeth est une petite fille de 7 ans qui vit aux Etats-Unis, sa mère a décidé qu'elle serait une mini-miss et la petite n'a pas le choix. Tous les weekends, elles participent à des concours où Elizabeth n'obtient que la seconde place. A l'adolescence, elle se révolte et fugue. Elle n'aura de cesse alors que de s'auto-détruire et aura une relation très particulière avec son corps, allant très loin dans les excès de tout genre.
Le style est très direct, plein de cynisme et d'humour noir.
C'est un roman dérangeant qui alerte sur ce sujet des mini-miss, heureusement que ces concours sont interdits en France.
Un roman très fort que je recommande.
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Elizabeth Vernn, petite fille de 7 ans est exhibée par la « reine mère » dés que l'occasion se présente aux concours de « mini-miss » du coin. Elle en souffre et seule sa mère y prend plaisir, le père,  « le valet » est indifférent à leurs escapades et apprécie plutôt le temps libre qu'elles lui octroient pendant leur absence. La contrainte exercée à son encontre exacerbe le ressentiment d'Elizabeth vis à vis de ses parents et elle mûrit sa vengeance….La suite est une succession de fuites en avant de la jeune fille qui ne parvient pas à s'affranchir du besoin de perpétuer les violences volontaires faites à son corps pour se faire remarquer et punir ses parents. Une ambiance pesante, une spirale infernale dont on ne peut s'extraire qui sont très bien décrites par L'auteur.
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Un conte pour mini-miss ? Ou pour mini-monstre ?

Non, un parcours sinistre d'une petite fille adulée par sa mère dès sept ans. La poupée de sa maman qu'on exhibe. Un père effacé heureux de cette tranquillité. La vie des podiums de ces petites filles. Leurs pensées, la gloire, les coupes, les concours plus importants et des ratés. Même l'école n'est pas facile, bon niveau, jolie et en retrait.
Elisabeth, à l'adolescence elle pête les plombs, se casse et rencontre un jeune homme bien bourgeois, flirte et partent en vacances avec les parents. Elle a déjà un corps d'adulte et le père de son petit ami est attiré par sa silhouette.
Elle refuse ses regards mal placés et l'accuse. Elle quitte ce beau petit monde pour un Miami Beach ! La Floride, la came, les surfeurs, les sportifs de plage, les bodybuilders.

Encore une fois, avec l'aide de ses nouveaux amis, elle va rencontrer un nouveau type de podium …
Alec, un plasticien photographe et un agent de galerie plus folle que jamais Agatha Christik ! Soirée came, people, expo, son corps est à nouveau regardée, mais à ce jour il est différent il est bodybuildée. Un nouveau monde cruel.

C'est écrit comme un journal intime d'une ado, mais bien dévergondée… c'est tout l'effet surprenant de cette histoire.
Ça tourne mal depuis le début. Miss Barbie est réincarnée. Elle déteste ses parents (la reine mère et son valet) devenus une critique sociale… j'ai adoré ses personnages bien tordus. Vive les podiums des Has been !
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